Introduction : Le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1852 ma

Introduction : Le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1852 marque le commence- ment du second empire, période chargée d'histoire mais courte, période qui correspond à une phase de croissance économique qui ne s'affaiblit que vers 1865. Napoléon III, inspiré par le saint simonisme, soucieux d’apporter une réponse aux problèmes sociaux de son temps, bénéficie, encourage et exploite intelligemment ce contexte favorable pour développer l'économie française et permettre un certain décollage industriel. Période de progrès : révolution des transports avec grandes compagnies de chemin de fer, et mise en place d’un véritable marché national. Mais surtout à cette époque la capitale est réaménagée de fond en comble tant sur le plan architectural, urbain, commercial, financier, industriel, artisanal … Éduqué en Angleterre, Napoléon III a l’ambition de posséder une capitale rivalisant avec Londres. PARIS : ville de Paris, la ville est un corps social indissociable en dépit des disparités in- ternes qui font parties de sa cohérence globale, elle est une communauté humaine dont la réalité s'impose à l'histoire aussi fermement que les faits de classe. Des troubles sont jetés par les travaux d'Haussmann dans la vie de la capitale. Les parisiens du XIXe siècle subissent une difficile adaptation à l'âge industriel. Cette adaptation était déjà en train de se faire depuis le début du siècle mais le second em- pire en a pressé le mouvement comme peut le faire « un maître d'œuvre qui condense en cinq actes la tragédie de toute une vie ». En 18 ans la ville a dû changer de forme voire de mode de vie et d'activité elle s'est imposée à toutes les catégories sociales affectant le langage, l’emploi, le logement, la famille et que sais je en- core. À travers une œuvre parisienne le gouvernement de l'empire ne poursuit-il pas sa propre modernisation ? ; plus précisément n’est-t-il pas à la recherche des moyens de rendre plus gouvernable une ville qui ne l'est pas ? En quoi le Paris de cette p é riode est-il le fruit d ’ un v é ritable renouvellement à diff é rentes é chelles et t é moigne par l à du modernisme amorc é e par le second empire ? Motif économique et politique interfèrent en effet. L’haussman- nisation pourrait apparaître comme une innocente entreprise d'assainissement mais il n'aurait pas été besoin comme préfet alors « d'un animal de race féline de grande taille » si on avait voulu simplement un administrateur ou même un urbaniste Le vieux Paris n’a plus la forme d'une ville au début du second empire, il change plus vite hélas que le cœur d'un mortel. Non seulement les grands travaux de Paris montrent le désir de mo- dernisation du siècle, mais aussi l'arrivée des provinciaux témoigne d’une modernisation dans la vie. Enfin le renouvellement du commerce de la capitale est un témoignage de la modernisation de ce siècle. I. Les grands travaux 1) Paris au commencement du second empire a. Une ville d ’ une singuli è re jeunesse Le Paris du second empire n'est pas une ville figée dans un passé paralysé par la vieillesse. Surpeuplement, misère, sur-mortalité tels sont les symptômes d'une croissance anar- 1 chique. La ville et les gens de cette époque prospèrent également au prix d'un gaspillage de force considérable. La ville subit plutôt une sorte de « maladie urbaine » ( Louis Chevalier ). De plus on assiste tout de même à une prospérité de la fabrique et de son renouvellement, à une accumulation de capitaux, une implantation de la grande industrie : ce sont là toutes les preuves indubitables de la vitalité profonde de la ville. Par derrière les façades délabrées et les structures désuètes, l'action préfectorale s'en prend à une communauté vivante et ne se borne pas à détruire ce qui est déjà mort ou sur le point de l’être. b. La crise urbaine Malgré cette vitalité et les tentatives antérieures de décentralisation avec les quartiers des Batignolles et de Beaugrenelle, en 1850 Paris est une ville aux rues étroites, malsaines et mal éclai- rées. Des problèmes graves d’alimentation en eau potable et d’assainissement, des logements insa- lubres entraînent de ravageuses épidémies. Crise de nature structurelle : elle se manifeste en effet par l'emplacement de la population dans les quartiers centraux de la capitale où la densité trop forte a atteint jusqu'à 15 000 habitants au km2 il en résulte un état pathologique et chaque année on constate un flux de nouveaux habi- tants venus de la province : 16 à 25 000 qui affluent dans la capitale et s’entassent dans les quar- tiers du centre grossis par la surcharge de la main d’oeuvre et qui se détériorent à cause de la concentrations de fonctions urbaines ou rejoignent la périphérie. Ex : 5m2 en moyenne selon louis chevalier dans le quartier des Arcis. Il y a donc une superposition entre une immigration et une pathologie urbaine. Les acti- vités nouvelles se superposent aux anciennes et chacune essaye de faire son trou dans les vieux quartiers au lieu d’en créer de nouveaux. Exemple de la superposition : 14e arrondissement ancien, sous Louis-Philippe, il y a un dédale de rues étroites malcommodes qui joint le Louvres aux Halles, le service de messagerie, des im- primeries, la banque, le siège social de la caisse d'épargne se sont installés, le quartier du textile qui commence tout de même à quitter le voisinage immédiat des Halles. => Cette conception contrarie l'expansion urbaine et freine toute décentralisation véritable. La surcharge des fonctions et la surcharge démographique nourris par l’immigration se re- tournent contre le fonctionnalisme urbain. Un cycle urbain s’achève. Le Paris du début du XIXe siècle est donc encore un Paris médiévale où le centre se distingue des faubourgs par un cumul d'activités diverses qui multiplient certes les chances de travail pour la population mais où s’inter- posent des sortes de noyau opaque gênant l’harmonie de l’ensemble du territoire parisien, étouffant les échanges : telle est la cause profonde du malaise. Les maux dont souffrent le centre tendent à être guéris. Les grands travaux naissent de la crise urbaine elle-même mais aussi d’une volonté de changer d’époque et de moderniser la ville. 2) Les travaux a. Les deux hommes du projet : Napol é on III et Haussmann Plusieurs tentatives au cours des régimes précédents : - La restauration : achèvement des canaux parisiens - Premier empire : lotissements importants dans le nord de la capitale. Le premier empire a été le premier des régimes du XIXe siècle à repenser en termes urbanistes les rapports du pouvoir et de 2 la ville ; il avait imaginé une vaste suite de bâtiments publics allant des Tuileries à l'hôtel de ville en passant par le Louvre. La première moitié du XIXe siècle (1815-1850) et les projets d’urbanisme des socialistes utopiques manquaient de style parce qu'ils manquaient d'intentions véritablement novatrices. Louis Napol é on Bonaparte fait pleinement de l'urbanisme parisien une affaire d'État il ne veut plus que Paris s’engendre elle-même et se modifie par une oeuvre collective, il veut une oeuvre gouvernementale. Le prince président décèle dans les travaux un moyen d’affluence et veut garder la main haute. Le remodelage de la ville équivaut à une conquête politique. Paris fait et défait les régimes, Paris vit la politique française. Haussmann : Grand, vigoureux, plein d'énergie et de ruse, intègre, il est un homme qui su- bordonne tout à son projet. En 1853, il est nommé préfet de la Seine. Esprit clair, travailleur achar- né, contrairement à ce qui fut colporté, il est conscient de sa valeur et se considère à Paris comme l'exécutant des projets de l'empereur. Pour cela, il s'entoure des meilleurs collaborateurs : Eugène Belgrand, ingénieur, maître des eaux et des égouts de la Seine, et Jean-Charles Alphand. L’empereur et son préfet ont voulu embellir et rénover Paris presque avec les mêmes archi- tectes et urbanistes et avec certains modèles empruntés du passé mais ils ont fait tout autre chose que les régimes précédents. Il faut faire une ville aux larges avenues avec des squares, des parcs et des bois, un réseau d’égouts moderne et des gigantesques ouvrages pour alimenter Paris en eau po- table, Napoléon III décide des grandes lignes directrices des travaux. Le 5 novembre 1850 la commission départementale invite le préfet à nommer une com- mission pour proposer un plan d'ensemble d'alignement des rues de Paris. c. les perc é es Haussmaniennes et les programmes de voirie 1 ° Les perc é es, encadrées par une police attentive, ont constitué dans l'ensemble une prime à la belle construction : partout il y a eu libération ou viabilisation des terrains dans l’ancien et le nouveau Paris. On décentralise : Exemples de perc é es ( en retenir une ou deux ) : - On commença par le percement de la rue de Rivoli, prolongement jusqu’à l’Hôtel de Ville. On réunit le Louvre aux Tuileries par deux galeries monumentales, l'une sur le quai, l'autre sur la rue de Rivoli. - Rue de la Bibliothèque à la uploads/Geographie/ kho-lle-de-paris.pdf

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