ANALYSER UN TEXTE ANALYSER LE TEXTE DÉGAGER LES ENJEUX L’acte général de la con

ANALYSER UN TEXTE ANALYSER LE TEXTE DÉGAGER LES ENJEUX L’acte général de la conférence de Berlin,1885 u début des années 1880, les explorations de Stanley et de Brazza ouvrent la voie au contrôle du roi des Belges et de la France sur le bassin du Congo. Les Portugais, installés depuis la fin du XVe siècle sur les côtes, s’en inquiètent et obtiennent l’appui des Britanniques. L’Allemagne s’émeut à son tour. Le 8 octobre 1884, en accord avec la France, elle invite à Berlin 14 puissances pour régler les litiges que fait naître la compétition européenne dans cette région du monde. La conférence s’ouvre le 15 novembre 1884 et s’achève le 26 février 1885 avec la publication d’un Acte général. A A 1. Quel état d’esprit doit désormais présider à l’installation des Européens en Afrique [l.1] ? 2. Précisez les buts en distinguant : – ceux qui concernent la présence européenne en Afrique ; – ceux qui concernent les populations indigènes [l.2-8]. 3. Que décident les articles 1 et 5 ? De quelle conception économique découlent-ils ? 4. Comment les signataires entendent- ils remplir leur mission civilisatrice [l.14-20] ? 5. Quelles règles doivent désormais présider à leur installation en Afrique [l.21-31] ? 6. Résumez les buts de la conférence et les décisions qui y sont prises. Les signataires de la conférence Allemagne, Autriche-Hongrie, Danemark, Espagne, France, Royaume-Uni, Pays-Bas, Portugal, Russie, Suède, Belgique, Italie, Empire ottoman et États-Unis. Voulant régler, dans un esprit de bonne entente mutuelle, les conditions les plus favorables au développement du commerce et de la civilisation dans certaines régions de l’Afrique, et assurer à tous les peuples les avantages de la libre navigation sur les deux principaux fleuves africains qui se déversent dans l’océan Atlantique; désireux d’autre part, de prévenir les malentendus et les contestations que pour- raient soulever à l’avenir les prises de possession nouvelles sur les côtes d’Afrique, et préoccupés des moyens d’accroître le bien-être moral et matériel des populations indigènes, ont résolu […]: ARTICLE PREMIER – Le commerce de toutes les nations jouira d’une complète liber- té […] : ARTICLE 5. – Toute puissance qui exerce ou exercera des droits de souveraineté dans les territoires susvisés ne pourra y concéder ni monopole ni privilège d’aucune espèce en matière commerciale. ARTICLE 6 – Toutes les puissances exerçant des droits de souveraineté ou une influence dans lesdits territoires s’engagent à veiller à la conservation des popu- lations indigènes et à l’amélioration de leurs conditions morales et matérielles d’existence et à concourir à la suppression de l’esclavage et surtout de la traite des Noirs… La liberté de conscience et la tolérance religieuse sont expressément garanties aux indigènes comme aux nationaux et aux étrangers […]. ARTICLE 34 – La Puissance qui, dorénavant, prendra possession d’un territoire sur les côtes du continent africain situé en dehors de ses possessions actuelles ou qui, n’en ayant pas eu jusque-là, viendrait à en acquérir, et de même la Puissance qui y assumera un protectorat, accompagnera l’Acte respectif d’une notification adressée aux autres Puissances signataires du présent Acte, afin de les mettre à même de faire valoir, s’il y a lieu, leurs réclamations. ARTICLE 35 – Les Puissances signataires du présent Acte reconnaissent l’obligation d’assurer, dans les territoires occupés par elles, sur les côtes du continent africain, l’existence d’une autorité suffisante pour faire respecter les droits acquis et, le cas échéant, la liberté du commerce et du transit dans les conditions où elle serait sti- pulée. Extraits de l’Acte général de la conférence de Berlin, 26 février 1885. 5 10 15 20 25 30 106 4. L’Europe et le monde dominé 107 D’après P. Lemarchand, L’Afrique et l’Europe, Atlas du XXe siècle, Éditions Complexe, 1994. L’Assiette au beurre, 4 novembre 1911. Légende: «Les victimes: Moi, je suis Négro-Français… Et moi, je suis Négro-Allemand…» DOCUMENTS COMPLÉMENTAIRES 1 Le point de vue d’un historien Si l’on écarta le partage immédiat, il est clair que tout le monde y pensait. La course vers l’Afrique prit une tournure nouvelle aussitôt après la Conférence de Berlin. Elle revêtit deux formes prin- cipales: compétition, conflits et enten- tes entre les grandes puissances; multi- plication de traités avec les chefs africains. […] Le dénombrement précis de ces textes reste à faire. […] Le Royaume-Uni semble en avoir battu le record et se situe au carrefour de cet écheveau diplomatique. Il aurait ainsi signé, entre autres, 30 traités de délimitation avec le Portugal entre 1869 et 1907; 25 avec l’Al- lemagne entre 1885 et 1907; 149 avec la France, plus 4 autres se rapportant à Zanzibar, à l’Égypte et au Maroc, entre 1882 et 1908. E. M’BOKOLO, Afrique noire, Histoire et civilisation, Hatier, 1992. 1. Mesurer l’impact a. En quoi consiste la course aux territoires ? b. Comment d’après la caricature sont fixées les frontières ? Avec quelle conséquence ? c. Quelles précisions apporte le document 1 ? 2. Faire le point Pourquoi peut-on dire que la conférence de Berlin, même si elle n’a pas décidé le partage de l’Afrique, l’a accéléré ? La course aux territoires entre 1885 et 1914 2 Un point de vue sur les accords franco-allemands de 1911 sur le Congo 3 METTRE EN RELATION LE TEXTE ET LES DOCUMENTS L’ÉTUDE DE DOCUMENTS: Rédiger une synthèse 108 MÉTHODE BAC La domination britannique en Amérique latine: ses formes et ses limites Sujet 2 La New Quebrada Company (1884) Tucácas1 compte aujourd’hui de quinze cents à deux mille habitants. La ville doit son accroissement et ses ressources à l’exploitation d’importants gisements de cuivre, découverts à Aroa, à quatre-vingts milles de la côte. Ces mines, appartenant autrefois à Bolivar, sont aujourd’hui entre les mains d’une société anglaise, la New Quebrada Company. Quoique très riches, elles restèrent longtemps peu exploitées par suite des frais résultant du transport du minerai. On se servit d’abord de bateaux plats, naviguant jusqu’à l’embouchure du Rio Aroa, où des goélettes recevaient leurs chargements, en destination de Puerto Cabello. Ces moyens de communication ayant été jugés insuffisants, on songea à y suppléer par la création d’un chemin de fer. Celui-ci fut construit par une autre association, la Bolivar Rail- way Company, après engagement de la New Quebrada Com- pany de faire expédier annuellement, par l’entremise de la première, vingt mille tonnes de minerai au port de Tucácas. Le chemin de fer dont il s’agit est à voie étroite, traverse la forêt vierge sur une grande partie de son parcours et s’élève insensiblement jusqu’aux mines, situées à mille deux cents pieds d’altitude. Les deux compagnies, toutes puissantes à Tucácas, y ont chacune leur domaine enclos de hautes palis- sades de bois, à portes tournantes. [...] Partout on entend parler l’anglais, même par les gens de couleur, employés soit aux mines, soit au chemin de fer. J. de TALLENAY, Souvenirs du Venezuela, notes de voyage, Paris, Plon, 1884. In Y.E. PAILLARD, Expansion occidentale et dépendance mondiale, A. Colin, 1999. 1.À 150 km à l’ouest de Caracas, au Venezuela. 1 L’usine Liebig à Fray-Bentos (1879) Au fond d’une crique du grand fleuve de l’Uruguay, […] est une petite ville d’origine récente, connue sous le nom de Fray- Bentos. C’est là que la société fondée en 1863 par le baron Lie- big a établi son siège. [...] La compagnie Liebig est aujourd’hui devenue éminemment cosmopolite. Fondée par un Allemand, d’une part elle opère et contracte sous une marque anglaise: L.M.E.C. (Liebig meat extract Company), sans doute parce que ce sont les capitaux anglais qui se sont tout d’abord emparés de l’entreprise ; cependant, l’Allemagne et la France, la Belgique surtout, y ont aussi d’assez gros actionnaires. D’autre part, elle occupe, comme ouvriers, et en majeure partie, des Écossais et des Basques, et reste dirigée par des chimistes allemands. C’est une véritable «tour de Babel» où cependant tout marche, et où les peuples les plus divers s’entendent à merveille. L’éta- blissement travaille, à partir de décembre, pendant trois mois environ, abattant en moyenne de cent soixante à cent quatre- vingt mille bœufs. Il exploite non seulement son extrait et les viandes salées, mais également les cuirs, les suifs, la graisse, les os, les débris de l’animal […]. L’usine ne peut suffire au nombre des commandes qui de partout lui sont adressées. Elle tient enfin de sa situation la plus grande facilité de trans- port et d’expédition; car Fray-Bentos, par bateaux à vapeur, ne se trouve qu’à vingt-quatre heures de Buenos-Ayres et à tren- te-six heures de Montevideo. Aussi l’état de la société est-il très florissant, et c’est par plus de trois millions que se chif- frent régulièrement ses bénéfices. Comte E. de ROBIANO, Dix-huit mois dans l’Amérique du Sud, Paris, 1870, 2e édit., in-18, Plon. Point méthode La troisième partie de l’étude de documents consiste à rédi- ger une réponse argumentée et synthétique à la probléma- tique définie par le sujet en faisant appel aux informations tirées des documents. La réussite de l’exercice passe par le respect des trois règles suivantes: 1. Répondre au sujet posé ◆Pour y parvenir, il importe d’avoir correctement identifié les documents et énoncé la problématique comme il est uploads/Geographie/ l-x27-acte-general-de-la-conference-de-berlin-1885-analyser-un-texte.pdf

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