Extrait de la publication Extrait de la publication LA BELLE ET LA BÊTE et autr
Extrait de la publication Extrait de la publication LA BELLE ET LA BÊTE et autres contes Présentation, notes, chronologie et dossier par ANNE BERVAS-LEROUX, professeur de lettres Extrait de la publication Le conte dans la même collection ANDERSEN, La Petite Fille et les allumettes et autres contes CARROLL, Alice au pays des merveilles COLLODI, Pinocchio Contes merveilleux 1. Il était une fois… Contes merveilleux 2. Fées, ogres et lutins GRIMM, Le Petit Chaperon rouge et autres contes Les Mille et Une Nuits. Ali Baba et les quarante voleurs Les Mille et Une Nuits. Le Pêcheur et le Génie – Histoire de Ganem Les Mille et Une Nuits. Sinbad le marin PERRAULT, Contes SAND, Les Ailes de courage Le Géant Yéous Remerciements à Mme Evelyne Cévin de La Joie par les livres © Flammarion, Paris, 1999. Édition revue, 2007. ISBN : 978-2-0812-0471-3 ISSN : 1269-8822 Extrait de la publication S O M M A I R E & Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Qui a écrit La Belle et la Bête ? 7 Le conte littéraire 8 L’originalité de Mme Leprince de Beaumont 9 La source de La Belle et la Bête 10 Amour et Psyché, un mythe puissant 12 & Chronologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 La Belle et la Bête et autres contes La Belle et la Bête de Mme Leprince de Beaumont 21 Autour de La Belle et la Bête : quatre contes populaires La Belle et la Bête 47 Courbasset, petit corbeau 51 L'Homme-poulain 58 Le Loup blanc 68 & Dossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 Extrait de la publication n Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (1711-1780). Gravure de Delvaux d’après Delatour, 1762. BNF. © Albert Harlingue / Roger-Viollet PRÉSENTATION Qui a écrit La Belle et la Bête ? Cendrillon, Blanche-Neige, La Belle et la Bête : voilà autant de titres qui sont connus du jeune public, non plus par la lecture des livres mais par les productions de Walt Disney qui en a fait l’adaptation. Mais sais-tu qu’avant d’être des dessins animés créés dans les studios d’Hollywood, ces histoires étaient des contes rassemblés dans des recueils ? Nous t’invitons à redécouvrir un de ces titres, La Belle et la Bête, et à mieux connaître son auteur, Mme Leprince de Beau- mont, femme de lettres et gouvernante qui vécut au XVIIIe siècle. Tu verras en lisant ce volume qu’il ne s’agit pas seulement d’his- toires tout juste bonnes à distraire les enfants. Certes, elles nous parlent d’un pays où les bêtes s’expriment comme les humains et où les palais s’ouvrent comme par magie ; mais elles évoquent aussi, plus profondément, le passage de l’enfance à l’âge adulte, le moment où les filles quittent leur père pour rejoindre leur mari. Elles nous disent enfin que les rêves deviennent parfois réalité. Présentation | 7 Le conte littéraire Peut-être connais-tu déjà les Contes de Perrault ? Il fut l’un des premiers à remettre à l’honneur le genre mineur des contes. Son recueil Les Contes de ma Mère l’Oye ou Contes du temps passé, qui parut en 1697, fut le point de départ d’une vogue qui devait durer tout au long du XVIIIe siècle. Mais surtout, les Contes de Perrault sont importants parce qu’ils montrent, à un public de lettrés, la richesse de l’imaginaire français. La culture des gens simples, comme les nourrices et les paysans, peut en effet rivali- ser avec la culture des savants qui comprennent le grec et le latin. C’est ainsi que Perrault devient le champion des « Modernes » contre la tyrannie des « Anciens » 1. Cependant, ces contes sont bien moins simples qu’il n’y paraît et ce n’est pas sans raison qu’ils séduisent aussi les adultes. Perrault joue en fait sur deux tableaux : il s’adresse certes aux lettrés de la cour, ravis qu’on leur « mitonne » ainsi de plaisantes histoires – l’expression est de Mme de Sévigné – mais aussi aux enfants qui joueront à se faire peur avec Le Petit Chaperon rouge, par exemple, où le conteur est invité à mimer la voix d’un loup prêt à dévorer sa tendre proie. Aussi Perrault ouvre-t-il la voie à d’autres conteurs : Mme de Villeneuve (1695-1755) prendra le relais en adaptant pour le milieu littéraire qui est le sien les versions orales des contes populaires. C’est dans ce contexte que les Contes de Mme Leprince de Beaumont vont prendre leur place un demi-siècle après ceux de Perrault. Si ses prédécesseurs s’adressent délibérément à un 1. Voir la préface aux Contes de Perrault, GF-Flammarion, « Étonnants Clas- siques », 2007. 8 | La Belle et la Bête et autres contes public d’adultes (ces contes sont très souvent insérés dans des romans qui ne sont nullement destinés aux enfants), Mme Leprince de Beaumont innove : gouvernante et pédagogue, elle fixe à ses contes un rôle très précis. Ils vont rentrer dans le domaine scolaire et servir son projet pédagogique. L’enfant n’est plus un prétexte mais bien le véritable destinataire des contes qu’elle réécrit et adapte. L’originalité de Mme Leprince de Beaumont Quand Mme Leprince de Beaumont fait paraître ses contes dans son ouvrage d’éducation intitulé Le Magasin des enfants, elle vit en Angleterre où elle a émigré à la suite d’un mariage malheureux 1. Elle est la gouvernante de jeunes Anglaises issues de milieux aristocratiques, et elle a pour mission, non seulement de leur apprendre les rudiments nécessaires à la bonne éduca- tion d’une jeune fille de l’époque, mais aussi de leur enseigner le français qui était alors parlé par tous les milieux lettrés d’Europe. Elle cherche donc des textes que de jeunes Anglaises pourront lire facilement et avec intérêt. Elle jette alors son dévolu sur des contes, pensant, à juste titre, qu’ils pourront séduire ses petites écolières. Le conte est un genre à la mode, mais il n’a pas toujours 1. Voir chronologie, p. 15. Présentation | 9 Extrait de la publication bonne réputation auprès des pédagogues. Certains lui reprochent de corrompre les jeunes esprits par des histoires sans queue ni tête. Aussi Mme Leprince de Beaumont recherche-t-elle des contes pouvant servir de support à des leçons de morale. Elle ferait ainsi d’une pierre trois coups : avec une histoire, elle divertit ses élèves, elle les instruit et les éduque. C’est ainsi par exemple qu’elle choisit un conte de Perrault, Riquet à la houppe, qui deviendra sous sa plume Le Prince Spiri- tuel 1. Elle fréquente aussi les écrits de ses contemporains dont Mme Barbot de Villeneuve à qui, précisément, elle empruntera l’histoire intitulée La Belle et la Bête. La source de La Belle et la Bête Mme de Villeneuve a fait paraître une histoire très proche de La Belle et la Bête dans un roman intitulé La Jeune Américaine ou les Contes marins en 1740. Le conte y est raconté par la femme de chambre de l’héroïne, de retour vers son pays natal. Mais ce n’est qu’une histoire enchâssée dans un texte beaucoup plus long qui, lui-même, n’est pas destiné a priori à des enfants. Mme Leprince de Beaumont identifie les leçons qu’elle peut tirer de ce conte qui met en scène une jeune fille se sacrifiant pour sauver son père et une Bête se métamorphosant en prince par les seules grâces de l’amour. Elle le reprend donc, le réduit considérablement et en 1. Voir dossier, p. 88. 10 | La Belle et la Bête et autres contes supprime tout ce qui ne rentre pas dans son projet moral et péda- gogique. Elle l’insère ensuite dans son manuel d’éducation, Le Magasin des enfants. Un petit dialogue suit le conte entre Mlle Bonne, la gouvernante (qui est un peu le double de l’auteur dans le manuel) et les élèves qui peuvent ainsi tirer la leçon du conte : il ne faut pas se fier à l’apparence, l’amour peut transfor- mer les êtres, la disgrâce physique n’implique pas la laideur morale… Aujourd’hui, nous avons du mal à imaginer un tel procédé pédagogique : nos manuels scolaires ne proposent plus d’histoires édifiantes ; mais à l’époque, Mme Leprince de Beaumont fut véri- tablement un précurseur. Le Magasin des enfants faisait alterner des leçons de biologie, sur les insectes par exemple, avec des récits d’histoires bibliques ; il délivrait des rudiments de culture scienti- fique tout en proposant ces fameux contes – au nombre de qua- torze. Ceux-ci servaient en fait de récréation quand les petites élèves avaient achevé leur travail. La Belle et la Bête n’échappe pas à cette règle. À la fin uploads/Geographie/ la-belle-et-la-be-te.pdf
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- Publié le Fev 26, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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