La Bête noire. Artistique et littéraire Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque na

La Bête noire. Artistique et littéraire Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France La Bête noire. Artistique et littéraire. 1935-1936. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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Les Surindépendants L'Humour et l'Actualité par MAURICE RAYNAL par ROGER VITRAC C'est Herrera le Vieux, je crois, qui voulait que ses tableaux lussent présentés au public, encadrés de hérauts à cheval sonnant de la trom- pette. La peinture semble, en effet, de complexion assez héroïque. Et s'il s'agit d'un Salon d'avaut-garde. la bravoure des sentiments qui [ins- pirent jointe à l'exaltation des cou- leurs des volumes, voire du cadre doré OÙ de la baguette blanche démocratique évoquent la pré- sence nécessaire de quelque parade rythmique, de certaine marche en fanfare. D'autant «pic l'élément foule qui intervient ici et hausse le Ion de la manifestation impose avec assez d'à-propos la sanction obligatoire de nobles clameurs dis- ciplinées. De sorte que, si toute ma- nifestation grégaire confie volontiers la représentation de ses aspirations, le fanion de ses revendications a quelques délégués capables de soui- ller toute leur vaillance dans des instruments .1 vent, en effet, ou «l'af- limier leur mépris du danger * 11 massacrant une grosse caisse à tour de bras, sinon les hérauts à cheval de Herrera, du moins quelque or- phéon, à tout prendre un récilanl soutenu par iw\ petit harmonium. n'eût pas manque d'accompagner, au sens musical du verbe, le coura- geux Salon des Surindépendants s'il eût été organisé en Angleterre, en Amérique, par des nègres ou quel- que armée salutiste. • Pour constituer un Salon assez authentiquement révolutionnaire, il faut deux hommes : l'un qui a com- pris et qui n'a pas grande confiance, un autre qui n'a rien pigé du tout mais qui a une foi absolue. Suivant celle équitable distribution un équi- libre s'établit qui englobe toutes les formes de l'esprit révolutionnaire. Le premier jugera que l'expérience aura porté ses fruits si elle a duré un an et puis il en tentera un autre; le second, qu'elle est pratiquement éternelle et lui finira sans doute ses jours à l'Institut. A leur suite mar- cheront d'un côté ceux pour qui les réalisations révolutionnaires ne peuvent s'effectuer que dans l'ordre plastique; d'un autre ceux pour qui idéologie esthétique et son ver- biage subséquent, sont les seuls attributs d'une allégorie de la révo- lution en art. Ce mélange fournira un ensemble de bonnes et de mau- vaises choses, d'efforts intelligents ou naïfs mais toujours extrêmement sympathiques parce qu'à peu près uniquement inspirés par l'amour du métier, celui de certaine liberté, c'est-à-dire par de la passion. Dans ce sens le Salon des Surin- dépendants 1935 est assez signifi- catif et assez représentatif de l'art rie peindre et de la physionomie de l'heure. Le problème de la liberté domine hunes les intentions. A part quelques isolés pour qui la vraie li- berté consiste à ne pouvoir exposer nulle part ailleurs et ce suivant les statuts. la plupart des exposants lut- tent contre celle dictature de la mé- diocrité à qui la prudence la plus négative semble avoir rendu le lus- lie sordide îles Salons officiels. {Suite en quatrième, page.) Au XVIII' siècle, entre les deux pro- positions suivantes : « Pline «lit que les étoiles tombantes sont des étoiles qui se mouchent » et « Les abeilles mâles meu- rent après avoir couché avec la reine », notre Voltaire noie : Les Français n'ont point de part aux Inventions de la poudre, des moulins à vent, de l'imprimerie, île la faïence, tics horloges, des fortifications, de la chimie, de l'algèbre, ite.i manufactures de noie, te ijiaee.i, de lunettes, de télescopes, de la Qéo- *f>.''r le, les benuX'itrt& eullicés plus tard, le .\ou- lemi Mu.nie, la boussole, et •.... cothpm dt pn portion, m.ieltin"s pneumatiques, noies de mn- siqne, instruments, opéra, spectacles, " Les Anglais, eeril-il, ont an terme pour dest- ituer cette plaisanterie, ee vrai comique, cette natté, relie urbinlté, ces saillies, qui échappent a un homme sans qu'il s'en doute et Us ren- ient celle idée par le mot humour. » Malgré ces pessimiste; constatations. CC grand Français n'hésite pas à signa- ler en France l'apparition de l'humour battant pavillon britannique, dons une lettre adressée à l'abbé «fOlivel. le 20 août 17(>1 : Retenons dés maintenant, s'il vous plail. «le cette définition avec les réser- ves d'usage, les seuls mots : ce vrai co- mique <|ui échappe à un homme sans ipi'il s'en «toute cl rectifions pour notre (-«impie les couleurs du pavillon humo- ristique, lequel est vert, vert d'Irlande, avec une harpe d'or. L'auteur de La Henriade, en introdui- sant l'humour dans ce pays, savait aussi ce «pie celle nouvelle notion devait phi- losophiquement à l'Allemagne. Sa meil- leure oeuvre humoristique, Candide ou l'Optimisme s'avoue confidentiellement traduite «le l'allemand «le M. le docteur Ralph. En effet, Candide l'Optimiste, car le pessimiste germanique se serait mal accommodé «lu bon rire gaulois de cette vieille gailé française"? Il fallait inven- ter ce ricanement hybride «mi traverse en diagonale le foyer «lu Théâtre Fran- çais cl dont les lèvres de M. l'anl l.éau- laud perpétuent la mourante mission. LaiSSeE-moi vous dire tout de suite que je ne crois pas. que je ne puis pas croire à ces mariages de race Cl d'esprit. Kn d'antre, termes, je ne crois pas à un humour anglais, français, autrichien, bulgare OU belge, .le ne crois pas à un humour national. Exception faite pour la Pologne, laquelle, n'étant autrefois si- tuée nulle part, est parvenue à consti- tuer ce monstre géographique: un Etal tampon emmanché d'un couloir. Nous y reviendrons. I.'humour est essentielle- ment déserteur. Il n'aime ni la victoire ni la défaite. Socialement, il se situe liés exactement entre la colère du peu- ple cl le grincement de dents de ceux qui l'aiment, qui le défendent parce qu'ils en sont sortis. Ces paradoxes, comme vous pouvez mal le penser, me permettent de ne pas entreprendre ici l'histoire de l'humour en France, puisque, aussi bien, il n'est question que de l'actualité? Néanmoins, j'aurai l'occasion, en cours de route, de les faire passer du domaine du rêve dans celui de la parole, car pour ce qui est de l'action, ne gesticulons pas trop. Et je vous dois dès maintenant «le délinit l'actualité telle qu'on peut l'entendre hu- moristiquement. Depuis l'invention des horloges, le temps peut s'observer et se mesurer. Avec un peu de patience, avec une certaine accommodation on arrive dans le che- min continu de l'aiguille «les minutes et, avec une attention douze fois plus in- tense, celui de l'aiguille (ICN heures. On se demande ce «pie le psychologue est venu faire dans les horloges. Rien n'est précis, rien n'est plus vital que l'ombre solaire qui nous entoure de son mouvement. Il faut passer le temps, il tant avoir prise sur le temps, il faut vi- vre pour abréger le temps. En définitive, il vaudrait miens considérer tontes les secondes en elles-mêmes, ni les raccour- cir, ni les allonger et laisser au Destin sa couleur et uploads/Geographie/ la-bete-noire-no-6-nov-1935.pdf

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