Ï3C ÉTUDES DAHOMÉENNES : '.;.'..; ' .;, ;';. 1953 .;•, ' - ' ;: V'";.:' --''O^v
Ï3C ÉTUDES DAHOMÉENNES : '.;.'..; ' .;, ;';. 1953 .;•, ' - ' ;: V'";.:' --''O^vl INSTITUT FïlÂN^^IS B'ÂFRlqëÈ NOIRE GOWEKSfÉliEN^ DO DAHOMEY ETUDES DAHOMEENNES - REVUE PUBLIEE SOUS LE HAUT PATRONAGE, DE : M. LE GOUVERNEUR DU DAHOMEY. M. Tu. MONOD, Directeur de l'Institut Français d'Afrique Noire. Directeur de la Revue : M. J. LOMBARD. Fondateur de la Revue : M. P. MERCIER. Toute la correspondance concernant la Revue doit être adressée : Centre IFAN, 13. P. 6, Porto-Novo. Les opinions développées dans les articles des Etudes Daho- méennesn'engagent que leurs auteurs. IX ÉTUDES DAHOMÉENNES 1953 INSTITUT FRANÇAIS D'AFRIQUE NOIRE GOUVERNEMENT DU DAHOMEY /^NiRE IFAN In Memoriam Le présent numéro des « Etudes Dahoméennes », consa- cré à un fragment de l'histoire du Dahomey, est, dédié à la mémoire de M. Edouard Dunglas. En là personne de M. Edouard Dunglas, emporté bruta- lement le 13 novembre 1952, VIF AN a perdu un grand ami et un précieux collaborateur. M. Dunglas avait fait une longue carrière au Dahomey, •pays qu'il connaissait bien et qu'il aimait. Chaque séjour africain lui permettait d'approfondir ses connaissances sur les traditions et les coutumes; du pays. Passionné par les choses du passé, il comptait publier une histoire des grands royaumes du Dahomey. La mort laisse cette oeuvre inachevée. L'IF AN et les « Etudes Dahoméennes » s'efforceront de sauver de l'oubli ses précieux documents, et, en accord avec M. Pierre Dunglas, son frère, d'éditer sous son nom, les renseignements manuscrits qu'il a laissés. C'est ainsi que nous lui rendrons notre suprême hommage. j L'HISTOIRE DAHOMÉENNE DE LA FIN DU XIX' SIÈCLE A TRAVERS LES TEXTES L'HISTOIRE DAHOMEENNE DE LA FIN DU XIXe SIÈCLE A TRAVERS LES TEXTES À une époque où les personnalités les plus illustres de l'histoire du Dahomey commencent à entrer dans la légende, il nous a semblé intéressant d'évoquer leur souvenir et de retracer plus particulière- ment les difficultés internationales qu'elles durent aplanir en un temps où la terre d'Afrique était devenue l'objet de la convoitise Les archives du Territoire possèdent des textes signés des plus grands noms de l'époque, Victor Ballot, de Beeckmann, qui sont maintenant d'un grand intérêt historique. Ils permettent de saisir la nature des problèmes qui se posèrent alors aux représentants de la France débarquant sur la côte du Bénin, et de quelle façon chacun d'entre eux les compris et tenta de les résoudre. Ils montrent au lecteur de quelle foi et de quel courage étaient animé tous ces pion- niers qu'ils aient été fonctionnaires, militaires ou commerçants. On trouvera parfois dans ces textes des jugements sur le pays ou sur ses habitants qui s'avèrent de nos jours complètement erro- nés, mais il ne faut pas oublier que l'étude des coutumes et des moeurs du pays n'étaient pas la spécialité de ces colonisateurs qui se contentaient de donner un avis sans prétendre faire oeuvre d'ethnologue. * ** Après la conférence de Berlin, en 1885, une compétition inter- nationale s'engagea dans les zones inexplorées ou indépendantes de l'Afrique. C'est ainsi que la France, l'Angleterre, l'Allemagne et le Portugal se retrouvèrent dans le golfe du Bénin. La France et l'Angleterre y avaient déjà une situation privilégiée et cherchaient à la renforcer en établissant leur protectorat sur les petits royaumes côtiers, pro- tectorat qui leur permettrait ensuite de se lancer plus avant dans les terres et d'atteindre enfin le fameux royaume d'Abomey. ÉTUDES DAHOMÉENNES Cette fin du XIXe siècle peut se diviser en trois périodes ; '— L'établissement français sur la côte.du Bénin (1851-1884) : c'est l'époque où les nations européennes cherchent des points d'appui sur la côte et où la France, s'établissant à Porto-Novo, com- mence à se heurter aux intérêts anglais ; les résidents sont encore lès agents des maisons de commerce ; — Les rivalités internationales (1885-1889). Après la conférence de Berlin les nations européennes cherchent à transformer leur situation de fait par une situation de droit au moyen du protectorat. La France se heurte toujours^ à l'Angleterre dans le royaume de Porto-Novo ; le Portugal lui crée des obstacles à Cotonou et à Ouidah, mêmes difficultés avec l'Allemagne, cette fois à Agouc, Porto-Séguro et Petit-Popo. Ces rivalités ne cesseront qu'à la signa- ture de conventions diplomatiques ; — La période dahoméenne (1889-1892). La France est main- tenant solidement établie .sur la côte, elle peut se Consacrer au « problème dahoméen » et au royaume d'Abomey, qui, depuis 1889, pose des .problèmes de plus en plus impérieux. Les résidents mili- taires cèdent la place aux fonctionnaires: civils. J. L. I. — L'ETABLISSEMENT FRANÇAIS SUR LA COTEDU BÉNIN ET LA RECHERCHE DES POINTS D'APPUI (1851-1884) I. — L'ÉTABLISSEMENT FRANÇAIS SUR LA COTE DU BÉNIN ET LA RECHERCHE DES POINTS D'APPUI (1851-1884) En 1851, ie traité signé entre Bouët-Willàumez et le roi d'Abomey Guézp assure déjà à la France une situation privilégiée sur les côtes dahoméennes, et notamment à Ouidah, ville soumise au souverain d'Abomey depuis .1727... ". Traité d'Amitié et de Commerce, conclu à Abomé, le 1'"' juillet 1851, entre la France et le Roi du Dahomey. Sa Majesté le Roi du Dahomey, voulant resserrer les liens d'amitié qui unissent depuis des siècles sa nation à la nation française, a conclu le traité qui suit avec l'officier chargé des pleins pouvoirs de M. le Président de la République Française : Article premier. —: Moyennant les droits et coutumes usités jus- qu'à ce jour et stipulés dans l'article ci-après, le Roi du Dahomey assure toute protection et liberté de commerce aux Français qui voudront s'établir dans son royaume. Les Français, de leur côté, se conformeront aux usages établis clans le pays. Art. 2. — Tout navire déchargeant une cargaison entière, payera comme droits d'ancrage, savoir : 40 piastres de cauris blancs ; 28 pièces de marchandises ; 5 fusils ; 5 barils de poudre et 60 gal- lons d'eaurde-vie. S'il ne décharge rien, il ne payera rien, même en prenant à terre un chargement complet dé marchandises du pays. Art. 3. — Si une autre nation obtenait, par un traité particulier, une diminution de droits quelconque, le Roi accorderait sur le champ la même faveur aux Français. Art. 4. — Désirant prouver au gouvernement français toute sa bonne volonté pour ouvrir aux négociants étrangers de nouvelles 12 ÉTUDES DAHOMÉENNES branches de commerce, le Roi promet sa protection toute particu- lière au trafic dé l'huile de palme, dés arachides et autres produits des contrées placées sous ses ordres. Art. 5. -^ En cas de naufrage d'un navire français sur les côtes du Dahomey,, le Roi fera porter tous les soins possibles au sauvetage des hommes, du navire et de.la cargaison. Une,indemnité conforme à l'usage du pays sera payée aux sauveteurs. Art. 6. — Les gens dits du Salam français (1) de Whydah, pré- tendant avoir seuls droit aux travaux des factoreries françaises, leurs salaires seront fixés par une convention spéciale, quelle que soit la nature de ces travaux. Par réciprocité, le Roi fera punir sévèrement tout homme du Salam qui refuserait de travailler sans prétexte valable. '• ' Art. 7. —- Le Roi s'engage à réprimer avec sévérité la fraude de l'huile de palme, laquelle fraude peut porter un préjudice notable à cette industrie naissante. Art. 8. — Il ne sera plus permis à des agents subalternes, tels que les « décirnères » (2), d'arrêter la traite de l'huile de palme, comme ils l'ont fait parfois, sous le moindre prétexte. Le Roi jugera seul si elle doit l'être, ou au moins le Gouverneur ou Yovogan de Why- dah, et conformément aux anciens usages ; les traitants seront pré- venus de cette défense. Art. 9. •— Pour conserver l'intégrité du territoire appartenant au Fort français, tous les murs ou bâtiments construits en dedans de la distance réservée (treize brasses à partir du revers extérieur des fossés d'enceinte) seront abattus immédiatement, et il sera fait défense par le Roi d'en construire de nouveaux. Art. 10. — Le Roi prend l'engagement de donner toute sa pro- tection aux missionnaires français qui viendront s'établir dans ses Etats, de leur laisser l'entière liberté de leur culte, de favoriser leurs efforts pour l'instruction de ses sujets. ' ..<, M. le Président de la République Française voulant reconnaître, de son côté, les bons offices et la protection accordés aux Français par Sa Majesté le Roi du Dahomey, saisira toutes les occasions de lui en prouver sa satisfaction, en lui adressant le plus souvent possible des officiers investis de sa confiance. Fait en double à Abomé, le Ie 1' juillet 1851. (Marque du Roi du Dahomey) Pour le Président, l'officier français en mission, A. BOUET. (1) Ahouandjigo, quartier français. (2) Note du Traité : On désigne sous le nom de « décirnères », les agents " chargés dé percevoir un droit du dixième sur la valeur des marchandises achetées. LE DAHOMEY A LA FIN DU XIXe SIÈCLE 13 En 1857, la France s'installe à Grand-Popo et en 1864 à Petit- Popo {Anêcho). Cependant, à Porto-Novo, royaume frère de celui d'Abomey, mais indépendant, l'a situation est moins brillante. En 1861, uploads/Geographie/ la-histoire-dahomeenne.pdf
Documents similaires
-
19
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 03, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 9.9335MB