Congo-K La faible marge de manœuvre de Félix Tshisekedi NP.2 France/Gabon Une e

Congo-K La faible marge de manœuvre de Félix Tshisekedi NP.2 France/Gabon Une enquête sur le "commando de Libreville" NP.3 Côte d'Ivoire Ouattara va brader les entreprises publiques NP.6 Sénégal Karim Wade s'invite chez Nicolas Sarkozy NP.8 Au palais Côte d’Ivoire Ouattara sollicite les sociétés publiques pour le RHDP Les sociétés publiques et privées ont été mises à contribution pour financer l’organisation du congrès constitutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la nouvelle formation présidentielle, le 26 janvier, au stade Félix-Houphouët- Boigny d’Abidjan. "Pour les besoins de l’organisation, votre concours est sollicité à hauteur d'un million F CFA (1 500 €), payable au plus tard le 7 jan- vier contre délivrance de quittance", écrit en substance Hien Yacouba Sié, le président de la commission finances du comité d’organisation de ce congrès inaugural, dans un courrier adressé aux opérateurs économiques et dont La Lettre du Continent a pris connais- sance. Ce dernier a chargé l’un de ses collaborateurs, Touré Djakaridja, de réceptionner les encaissements au 4e étage, porte 407, de l’immeuble de la direction générale du Port autonome d’Abidjan (PAA). Gabon Le spleen de la famille Valentin à Libreville Plusieurs membres de la famille de la première dame du Gabon, Sylvia Bongo, songent à se séparer de divers biens immobiliers à Libreville. Son père, Edouard Valentin, confie volontiers en privé sa volonté de vendre la résidence qu’il possède dans le quartier de la Sablière ainsi qu’un appartement. Sa fille, Anne-Marie Valentin-Haffray, envisagerait également de mettre son agence immobilière Imest, basée dans la capitale gabonaise, à la vente. Quant à Sylvia Bongo, elle vit déjà une par- tie de l'année dans sa propriété du quartier de Mayfair, à Londres ( LC n°788). Côte d’Ivoire Comment le business chinois s’invite chez Ouattara Place traditionnelle des intérêts hexagonaux, Abidjan voue de plus en plus d’intérêt à la Chine, qui bénéficie de l’activisme de plu- sieurs figures locales. Enquête. Infrastructures. Au coude à coude avec Pékin dans sa place forte au sud du Sahara, Paris s'avère de plus en plus menacé par l’inéluctable expansionnisme des intérêts chinois. 2019 a débuté en fanfare pour la China Road and Bridge Corp (CRBC). Début janvier, ce groupe a obtenu le pro- jet de construction du cinquième pont d’Abidjan. Cet ouvrage, dénommé pont de Cocody, doit enjamber la lagune Ebrié depuis le boulevard Latrille jusqu’au Pla- teau, le quartier des affaires de la capitale économique, en passant à proximité de la cathédrale Saint-Paul. Illustration de la per- cée progressive de Pékin dans les pratiques et mécanismes internationaux, ce contrat de 80 milliards F CFA (91 millions €) a été remporté par voie d’appel d’offres et non de gré à gré. Il est par ailleurs financé par la Banque islamique de développement (BID) et non par l’Exim Bank of China. Ini- tialement, la société PFO Africa de l’archi- tecte Pierre Fakhoury et de son fils Clyde Fakhoury s’est intéressée à ce chantier. Bien que retoquée, elle devrait toutefois y être associée sur plusieurs volets. CRBC a égale- ment emporté le contrat de la construction et de l’extension de l’autoroute du nord du pays, entre Tiébissou et Bouaké. Outre Sinohydro, bien positionné dans le secteur des hydroélectriques, l'autre groupe très en vue au sein du régime d’Alassane Ouattara est la China Harbour Engineering Co (CHEC). Dès le premier trimestre de 2019, celle-ci lancera les tra- vaux d’extension du Port autonome de San Pedro (PASP). L’extension et la moder- nisation du Port autonome d’Abidjan (PAA) ont été également confié à CHEC pour 560 milliards F CFA (853 millions €), tout comme l’aménagement de la nou- velle zone industrielle de 130 hectares à Akoupé-Zeudji, au nord d’Abidjan, pour 220 milliards F CFA (335 millions €). Primature. Au-delà de l’activisme de l’am- bassadeur de Chine à Abidjan, Tang Weibin, plusieurs personnalités du sérail ivoirien jouent les agents pour ce pays, au premier rang desquelles Amadou Gon Coulibaly. Le chef du gouvernement a commencé dès 2011 à nouer des contacts avec les émissaires chinois lorsqu’il était secrétaire général de la présidence. Il a notamment imposé la CHEC sur le contrat du second port du pays, à l’extrême ouest. Li Yi et Chen Mi Li, res- pectivement vice-président et DG chargé de l’Afrique de l’Ouest de CHEC, sont des visiteurs du soir des bureaux de la primature. Autre relais de Pékin, le ministre d’Etat chargé des affaires présidentielles et frère cadet du chef de l’Etat Birahima Téné Ouattara dit "Photocopie", très proche du patron Afrique de CRBC, Du Fei. Par le passé, CRBC a réalisé plusieurs routes d'envergure dans la région d’Odienné (nord-ouest), fief maternel des Ouattara. Intérêts privés. Pour ses partenariats, la Chine s’appuie par ailleurs sur plusieurs hommes d’affaires qui se trouvent parallè- lement être, à l’instar d’Adama Bictogo, des caciques du Rassemblement des Républi- cains (RDR, au pouvoir). Patron du groupe Snedai (transport, agro-industrie, docu- ments biométriques…), l’ex-ministre de l’in- tégration régionale a permis à la China Civil Engineering Construction Corp (CCECC) de pénétrer en Côte d’Ivoire. Sélectionné, fin 2018, au terme d’une procédure de gré à gré, ce groupe doit ériger 30 000 logements sociaux dans le pays. CCECC et Snedai importent tout le matériel et les équipements depuis la Chine, au risque de fragiliser les industries locales. En septembre, Adama Bictogo s’est rapproché de la société Power- China pour la construction, à San Pedro, d'une centrale thermique de charbon et d'un terminal industriel polyvalent ( LC n°788). Pour sa part, la China Railway Construc- tion Corp (CRCC) a signé un accord stra- tégique avec Michel Abrogoua, patron de Phoenix Africa Partners Holding (PAPH), pour des opérations dans l'immobilier. Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr 16 janvier - nº792 1/8 Diplomatie Premier cercle Réseaux d’affaires Hommes de pouvoir Les hommes, les affaires, les réseaux Nº792 Paris, le 16 janvier 2019 depuis 1985, un mercredi sur deux UNE PUBLICATION Du site Exemplaire destiné exclusivement à SAYID ABELOKO - Abonné n°AA025807 Congo-K La faible marge de manœuvre de Félix Tshisekedi, président nu et mal élu Elu au terme d'un scrutin chaotique, Félix Tshisekedi est l'émanation d'un subtil partage du pouvoir avec le régime sortant. Analyse. Déclaré vainqueur de la présidentielle du 30 décembre (38,5%) par la Com- mission électorale nationale indépen- dante (CENI), Félix Tshisekedi s'ap- prête à traverser un champ de mines. Opposition. Pressé sur sa gauche par la coali- tion Lamuka emmenée par Martin Fayulu, le successeur de Joseph Kabila devrait subir l'opposition farouche de son challenger direct, à supposer que la Cour constitutionnelle inva- lide le recours que ce dernier a déposé, le 10 janvier. Crédité de 34,7%, Martin Fayulu revendique en réalité une victoire écrasante par plus de 60% des suffrages. A l'appui de ces scores, la comptabilisation des dépouille- ments réalisée en direct des bureaux de votes par les 40 000 observateurs de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). C'est à partir de ce dispositif d'observa- tion, le plus poussé en l'absence de celui des Nations unies, que plusieurs organi- sations de la société civile mais aussi des pays (France, Belgique…) ou encore l'Union européenne ont officiellement appuyé les revendications de l'ex-cadre d'ExxonMobil. Les annonces de la CENI sont d'autant plus sujettes à caution qu'1,2 million de votants, représentant 3 à 4% du corps électoral, ont été empêchés de s'exprimer officiellement pour raison sanitaire, notamment à Buni et Butembo (est, LC n°791). Compromis. La capacité de gouverner devrait se trouver d'autant plus restreinte pour le patron de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qu'il doit composer, sur sa droite, avec le régime sortant. Bien que défait à la présidentielle, le Front commun pour le Congo (FCC), la coalition pro-Kabila, a éton- namment triomphé aux législatives organisées le même jour, avec 350 des 485 sièges du Par- lement. En installant une cohabitation aussi rare en Afrique qu'improbable dans son mode d'expression - les électeurs de Tshisekedi à la présidentielle auraient ainsi majoritairement basculé leur vote en faveur des pro-Kabila aux législatives… -, le régime Kabila conserve l'ensemble des leviers stratégiques du pays. Le fils de feu Etienne Tshisekedi devra notam- ment nommer un premier ministre issu de ses rangs. L'hypothèse Emmanuel Ramazany Shadary, candidat malheureux du FCC à la présidentielle, pour occuper le poste est d'ores et déjà avancée. Le camp Kabila devrait logi- quement s'imposer aux portefeuilles régaliens (défense, intérieur, finances, mines…), mais aussi à la tête des administrations et des socié- tés publiques. Quant au Parlement, il pourra à tout moment brandir la menace de votes de défiance ou rejeter toute loi jugée contraire aux intérêts de la majorité. Mission spéciale France/Afrique Jean-Marc Simon pour renégocier le contrat de la CIE Ex-ambassadeur en Côte d’Ivoire, Jean-Marc Simon a rejoint le conseil d’administration d'Eranove, holding de la Compagnie Ivoirienne d’élec- tricité (CIE). Cette nomination intervient alors que la société a entamé, depuis plusieurs semaines, la renégociation de la concession de la CIE, en situation dominante sur la distribution et la com- mercialisation de l’électricité en Côte d’Ivoire. Ce contrat arrive à échéance en 2020. Reconverti en lobbyiste à la tête uploads/Geographie/ la-lettre-du-continent-n0792-du-16-janvier-2019.pdf

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