Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France La muse noire / Stanis
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France La muse noire / Stanislas de Guaita Guaita, Stanislas de (1861-1897). Auteur du texte. La muse noire / Stanislas de Guaita. 1883. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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LA MUSE NOIRE LA MUSE NOIRE — HEURES DE SOLEIL '- r -> Il/A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE : 10 exemplaires $ur papier de Hollande. 10 — —». de Chine, IAU $Cailre Cil. LBCONTE DK MSLB, Poète absolument parfait, Ce livre est dédié en témoignage de ma profonde admiration. S. DE G. Cecy eft un livre de bonne foy. MONTAIGNE. y^OMME l'écho bavard des sonores clairières, Dans les sombres taillis profonds, sur les lisières, Redit toutes les voix dont la forêt s'emplit, Depuis le gazouillis des oiseaux dans les chênes Jusqu'aux grondements sourds des tempêtesprochaines Et du torrent captif bondissant dans son lit} Selon qu'un spectre laid a passé sur ma face, Ou que le noir souci de mon cerveau s'efface Au sein d'une flambée etincelante d'or, Je chante la Tristesse ou je chante la Joie, Et mon coeur, que ce livre à tous tes yeux déploie, Se crispe dans l'angoisse — ou dans la paix s'endort. i Je veux naïvement, suivant la mode ancienne, Ouvrir ma porte h l'air, au soltil tua ptrsitmu ; AV ritn cacher — suave ou sinistrefrisson. — Maisje t'en avertis t souvent la girouette Tourne; car Hier soirje Mais la chouette, Et ce matin, lecteur, /appelle le pinson, S. DE G. LA MUSE NOIRE LA MUSE NOIRE *A Joseph Gayda, I JE vis une négresse aux formes opulentes Dont les yeux, pleinsd'amour, d'attiranceetd'ennui, Reflétaient vaguement les étoiles tremblantes, Mouches d'or au manteau bleu foncé de la nuit. Je vis une négresse aux formes opulentes. I.A MUSE KO! RE II Ange de la Douleur qu'on ne peut consoler, Elle avait dans le Ciel deux ailes étendues, Qu'elle agitait parfois, comme pour s'envoler, lin songeant au trésor des voluptés perdues, — Ange de la Douleur qu'on ne peut ce soler. III De son corps ruisselait l'effluve des luxures lit des rares désirs inassouvis toujours. Sa gorge palpitait, où saignaient des morsures Ouvertes sous la dent féroce des amours. De son corps ruisselait l'effluve des luxures. IV Pleins d'étoiles, des pleurs roulèrent de ses yeux Où flamboyait l'orgie en sa splendeur païenne. — « Femme, dis-je, pourquoi ces pleurs silencieux ? Femme, quel est ton nom ? Quelle peine est la tienne ? » Pleins d'étoiles, des pleurs roulèrent de ses yeux. LA MUSE NOIRE V — « Je suis la Musc noire, orgueilleuse et jalouse. Les poètes, parfois, dans le rire banal Qui tord les amoureux naïfs, — sur la pelouse, — Fuient mon baiser sinistre, enivrant, infernal : Je suis la Muse Noire, orgueilleuse et jalouse. VI « Mais, lassés tôt ou tard de l'idylle au soleil, Kntre mes bras bistrés et chauds, les grands poètes Reviennent savourer le plaisir sans pareil Où se vident leurs os, où fermentent leurs têtes; Car ils en ont assez, de l'idylle au soleil ! VII « Car ils en ont assez, des caresses sans larmes Et des transports bénins de l'Amour qui rougit... A mon baiser savant ils retrouvent des charmes, Quand ma chair est de feu, quand ma bouche rugit I Car ils en ont assez, des caresses sans larmes ! LA MUSE NOIKE VIII « O vous que de son doigt Béatrix a touchés. Sucez le désespoir à mes deux seins de cuivre, Le désespoir si doux!... Entre mes bras couchés, Vous saurez sangloter, jouir, chanter et vivre, O vous que de son doigt Béatrix a touchés ! » IX La superbe négresse amoureuse et farouche Pour un lascif baiser tendit son corps vermeil. Je m'éveillai, sentant un frisson sur ma bouche,.. Dans le tourbillon fou des choses du sommeil S'envolait la négresse amoureuse et farouche. Mars 188). La Disgrâce de la Lyre \A \Armani Sihtslre. I LORSQU'AUX doigts d'un mortel vibrait la grande Lyre, O Muse, où sont les temps où pleuraient les lions, Où dansaient les rochers, en proie au saint délire, Sous le regard ému des constellations? Eurydice rendue à la vie 1 — O trophée D'un poète vainqueur de l'tërébe attendri!... Pluton n'écoute plus les chants plaintifs d'Orphée : La clémence infernale est un ruisseau tari. 10 LA MUSE NOIRE Le chêne, inattentifaux Lyriques sublimes, Ne penche plus le front pour entendre leurs voix, lit le tigre royal, en quête de victimes, Poursuit, indifférent, sa chasse, au fond des bois. La foule, que ravit le jeu des saltimbanques, Lorsque chante Erato, se met à rire, ou dort, Ou court mêler ses cris a la rumeur des banques : Là n'a jamais pleure le luth aux cordes d'or! Pour les divins concerts l'homme n'a plus d'oreilles ! Pour les splendeurs du Beau le peuple n'a plus d'yeux ! De l'Art miraculeux dédaignant les merveilles, L'humanité stupidea renié ses dieux... 11 Si tout être animé s'effaçait de la terre, La brise, balançant l'Ame des églantiers, Embaumerait encor la plaine solitaire, Les bois silencieux et leurs vides sentiers; .A DISGRACK I)>: I.A I.YRIi II Et, sans se demander qui boira dans son urne, La source laisserait jaillir son filet bleu; Les astres flamboieraient au firmament nocturne, Ignorant quels déserts doit éclairer leur feu. Ainsi, chantons encor, Muse, l'épithalame ! Poètes, pour lui-même il faut chérir le lîcau, Et, sans daigner savoir sur qui brille la flamme, Sur le front de l'aveugle allumer le flambeau I Juin 1883. 'Découragement oi Maurice 'Rirrh. PUISQUE, dans mon esprit, il n'est pas de sillon Où fleurisse à l'écart une plante nouvelle; Puisque, dans aucun pli de ma pauvre cervelle, Une pensée à moi ne (ait explosion; Puisque c'est un accent banal — dérision! — Que celui de mon coeur vibrant sous la mamelle ; Des pleurs banals, que ceux dont brille ma prunelle; Je veux borner l'essor de mon ambition : 14 LA MUSK NOIRK Je veux, pareil aux clowns de nos cirques, — fantasque, Grimaçant, ricaneur, — mais rageant sous le masque, Aller, semant le rire, ainsi qu'un homme soûl!... Pauvre Arlequin, tais-toi ! — car, avant ta naissance, Que d'autres ont ainsi déguisé l'impuissance 1 Val c'est déjà trop vieux, de s'habiller en foui Mai 1882. eH*ibilisme LA stupeur opaque des nuits, Vides d'astres et de lumière, Toutes pleines de noirs ennuis, Sur mon front et sur ma paupière S'appesantit lugubrement, Froide et lourde comme la pierre. l6 LA MUSE NOIRK Tout est morne. — Le firmament Verse des larmes en silence Sur le monde ignoble, où tout ment. Le sein percé d'un coup de lance, Je rêve, A ma table accoudé, Et mon coeur bondit et s'élance Vers mon rêve, d'attraits fardé, Tentant comme une belle femme, Décevant comme un coup de dé. Mon rêve saint — mon rêve infâme, C'est de détruire l'Univers, Vieux corps maudit qui n'a plus d'âme I Il mourra... mais, Monde pervers, Je voudrais t'offrir en uploads/Geographie/ la-muse-noire-stanislas-de-guaita-pdf.pdf
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- Publié le Jan 22, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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