2011/2012 Travaux dirigés de Théorie de l’architecture - L5 TH3_Du texte à l’im
2011/2012 Travaux dirigés de Théorie de l’architecture - L5 TH3_Du texte à l’image de l’auteur aux concepts Le Manifeste Stalker Lu par : Gheno Béatrice Huynh Clément Rojon Judith Collectif Stalker Manifeste Stalker Collectif Stalker, 1993 Rome (...) Ces espaces que nous nommons Territoires actuels soulignant par le terme « actuel» le « devenir-autre» de ces espaces. Ils forment le négatif de la ville bâtie, les aires interstitielles et marginales, les espaces abandonnés ou en voie de transformation ; territoires inexplorés, mutants et, de fait, vierges. Ils sont les lieux de la mémoire réprimée et du devenir inconscient des systèmes urbains, (...) les espaces du conflit et de la contamination entre organique et inorganique, entre nature et artifice. « Stalker» est un sujet collectif qui entreprend des recherches et des actions sur le territoire, en particulier dans les vides urbains ... Défendre les Territoires actuels, (...) enrichissant et vivifiant ainsi la ville à travers la confrontation continuelle et diffuse avec l’inconnu, de telle sorte que le sauvage, le non-planifié et le nomade puissent trouver un abri jusque dans le cœur de la ville. Comme il est impossible de tout contrôler, le ciment, dont la terre a été recouverte, éclate ; la terre émerge sous des formes nouvelles, imprévisibles, et s’apprête à disputer à l’homme la domination de l’espace. L’abandon est la meilleure forme de sauvegarde possible pour ce qui est né et s’est développé Accéder aux territoires ... Percevoir l’écart, en accomplissant le passage entre ce qui est sûr, quotidien, et ce qui est incertain, à découvrir, génère une sensation de dépaysement, un état d’appréhension qui conduit à une intensification des capacités perceptives. Leur connaissance ne peut être acquise que par une expérience directe; les archives de ces expériences sont l’unique cartographie des Territoires actuels (...) Partout la possibilité d’une découverte, la peur d’une rencontre non désirée ; le regard se fait pénétrant, l’oreille se met à l’écoute. Extraits choisis 1979 - Le Film «Stalker» de Andrei Tarkovski exprimant l’idée de révélation de l’inconscient profond des villes 1980 - Premières politiques de la ville en France visant à améliorer la ville aussi bien sur des questions urbanistiques que sociales. 1990 - Le mouvement naît une première fois pendant l’hiver 1990, sous un caractère plus politique et social. Il s’exprime par le blocage des universités italiennes par les étudiants de Rome. Ce mouvement est appelé Pantera, du nom de la panthère évadée du zoo de Rome à la même époque. Pendant un mois, la panthère réapparaît à des endroits différents, pour disparaître ensuite. Une fable urbaine qui devient par la suite un des emblèmes du mouvement Stalker. Le mouvement Pantera devient par la suite le premier mouvement d’arpenteurs des entre- deux de la ville-monument qu’est Rome, crispée par sa rationnalité et son histoire. Les premiers détournements de ses étudiants en mouvement se traduisent par l’annexion de parcs et jardins dans la ville. 1990 - Multiplicity : collectif italien basé à Milan, qui se définit comme une agence d’investigation territoriale internationale. Dirigé par l’architecte Stefano Boeri, il agit dans les domaines de l’urbanisme, de la géographie, de l’architecture, de l’économie, des arts visuels. Multiplicity analyse l’environnement physique. Stalker est à Rome en 1993. sont pas fixes. d ’ a r t i s t e s , urbanistes et sciences humaines réalité urbaine et s’y développent, dans les zones espaces indéfinis en jachère. Stalker fait des urbaines et « négatif de la le marginal. Ils des jeux, des aussi avec la Par exemple, il action à Rome circulaire de k i l o m è t r e s accompli à pieds jours. 1993 - Grand tour de Rome en 5 jours: début du mouvement Stalker. Des groupes de personnes accompagnées de «Stalkers» arpentent les vides de la ville, espaces en marge et abandonnés. Leur but : comprendre ces morceaux urbains délaissés et inventer un projet nouveau concernant ces espaces. 2000 - groupe d’artistes allemands: Alias. Inventent la promenadologie, comment se promener dans les paysages et dans la ville. Ils considèrent le paysage comme inexistant comme simple production de notre imagination, comme l’image que l’on se fait de la ville. Le groupe se concentre essentiellement sur des paysages oubliés, jamais explorés, ou détruits. 1995 - Ecrit du Manifeste Stalker Les grandes villes mondiales se rationnalisent de plus en plus et le tourisme fait «mourrir les villes» : cristallisation des villes. Le Manifeste se pose comme une alternative, une résistance et une critique à cette époque et évoque un besoin de redécouvrir la réalité des villes. Développement du thème de la dérive urbaine. 2000 - Tour de Miami organisé selon le même modèle que celui de Rome par le groupe Stalker. Contexte un collectif né Les membres ne Il est composé a r c h i t e c t e s , chercheurs en qui interrogent la les pratiques qui n o t a m m e n t s u b u r b a i n e s , et autres terrains i n t e r v e n t i o n s paysagistes sur le ville », les vides, travaillent avec événements mais dérive. ont mené une sur un parcours s o i x a n t e e n t i è r e m e n t pendant cinq Le vide physique de la ville Aux parcs et aux grands vides urbains, nous ajoutons tous les terrains vagues, les marges abandonnées infestées de ronces : on peut observer comment le vide ne cesse de se ramifier à différentes échelles. Ce phénomène est clairement observable dans les aires marginales et les zones périphériques pas encore définitivement structurées mais en continuelle transformation qui représentent la ville contemporaine. Il s’agit d’un ville que notre civilisation s’est construite spontanément pour s’auto-représenter indépendamment des théories des architectes et des urbanistes, des espaces nés et développés en dehors et peut- être contre le projet moderne qui se montre en effet incapable d’en reconnaître les valeurs, et par conséquent d’y accéder. Le vide, une morale de la ville Il ne s’agit pas non plus d’ une non-ville à transformer en ville, d’un espace privé de sens, mais d’une ville parallèle aux dynamiques et aux structures propres, à l’identité formelle inquiète et palpitante de pluralité, dotée de réseaux de relations, d’habitants, de lieux, et qui doit être comprise avant d’être saturée ou, dans le meilleur des cas, requalifiée. La place de Stalker, un film de Tarkovski, 1979 Le déplacement et l’exploration aléatoire sont les principaux moyens de révèler les richesses du vide marginal de la ville. « La Zone est peut être un système très complexe de pièges ... Je ne sais pas ce qui s’y passe en l’absence de l’homme, mais à peine arrive quelqu’un que tout se met en branle. La zone est exactement comme nous l’avons créée nous-mêms, comme notre état d’âme, je ne sais pas ce qui se passe, ça ne dépend pas de la zone, ça dépend de nous» Andreï Tarkovski Employant une métaphore, on peut décrire Stalker comme un voyage dans les combles de la ville, ce lieu où la civilisation entrepose ses rebuts et sa mémoire et où naissent de nouvelles relations, de nouvelles populations et de nouveaux dynamismes en continuelle mutation. Stalker raconte l’histoire d’un vaste «no man’s land» dont l’origine est inconnue et est cerné par les autorités russes : les civils ne peuvent s’y aventurer. Des passeurs, nommés Stalker, proposent néanmoins de guider les plus curieux. Un professeur et un écrivain décident de parcourir ce territoire : le film devient alors un prétexte à une introspection de l’inconscient de chacun. Leurs convictions Territoires «aboutir à des con- Guy Debord Le Corbusier La promenade Architecturale Une Se réapproprier la cité «déposer un témoignage» Maurice Dérive urbaine et recherche nomade «mille parcours possibles, différents les uns des Giovanni Jervis Déplacement chaotique Vides Gilles A. Tiberghien « Apparus de manière spontanée, comme un résidu de l’activité de construction, la représentation la plus fidèle de l’inconscient de la ville.» La ville nomade / Transurbance. «Notre devenir-autre.» Michel Foucault Négatifs de la ville Ville parallèle La Zone « Je ne sais pas ce qui s’y passe en l’absence de l’homme, ça ne dépend pas de la zone, ça dépend de nous» Andreï Tarkovski, Stalker Espaces du conflit et de contamination Zone apte à donner de nouveaux Une recherche nomade tendue vers la connaissance par la traversée Acte créatif « Fond « sur lequel lire la forme de la ville actuels Promenadologie L’international Situationniste Protocole fixe, dérive dans la ville clusions objectives.» «Théorie de la dérive» 1956 Stalker Dérive chaotique dans les vides urbains 1993 Multiplicity Dérive organisée et planifiée 1990 Alias Se promener dans les paysages oubliés ou détruits 2000 morale de la ville S’opposer à la rationalisation de la métropole moderne Mouvement contestataire Merleau-Ponty autres, sans jamais passer par un centre» Une réaffirmation de l’individu à travers le choix de son propre parcours et de ses volontés Expérience directe Sensation de dépaysement, un état d’appréhension projets Le uploads/Geographie/ le-manifeste-stalker.pdf