LE TEMPS DU 19 DECEMBRE 1935 24· jour de la lune lever 1 h. coucher IL h. 55. S
LE TEMPS DU 19 DECEMBRE 1935 24· jour de la lune lever 1 h. coucher IL h. 55. Soleil, lever 7 h. 41, coucher 15 Il. 53. = Mauvais temps. S.-E. à S.-O. modéré a E= assez fort, frais, neige et pluie. Baromètre en = baisse. Paris, nuit, +1°; jour, || Dépression sera entrée Manche, –12 à 15" = Hausse +10" Italie, moindre Allemagne. == PRONOSTICS D'AVIATION. Parls, 7 h. = S.-E.-S.-0. 3 o 6 m. Pluie ou neige. Paris-Stras- bourg Brouillards. G & (8 lianes) Il est facile de forpiller telle ou telle formule de conciliation m bUer; que le peuple 'français veut la) paix = 52e ANNEE. N° 18.900 JEUDI 19 DECEMBRE • W 125 CENTIMES -19 Décembre 1935 Sir Samuel Hoare a CECOUP DETHEATRE MARQUE LA VIOLENCE DU CONFLIT POLITIQUE QUI DIVISE ACTUELLEMENT L'ANGLETERRE LECONSEIL DELA S.D.N.S'EST AJOURNÉ ADEMAIN Parvenue tard dans la soirée, l'annonce de la démission de Sir Samuel Hoare, chef du Fo- reign Office, a causé, à Paris, une stupéfaction au moins égale à celle qu'elle a provoquée à 'Londres et à Genève, bien que personne ne s'illusionnât sur les difficultés qu'avait à surmonter le gouvernement britanntque pour prendre une nette'position sur le projet de conciliation franco-anglais, destiné à fournir une base de discussion pour régler le conflit italo-éthiopien. Point n'est nécessaire d'épilo- guer sur les raisons qui ont mo- tivé le retrait du chef de la poli- tique extérieure britannique. Les dépêches de Londres sont expli- cite à ce sujet. Mieux vaut tenter'de prévoir' les répercus- sions que cette' démission peut entraîner, tant sur le plan de l'orientation de la politique étrangère du cabinet Baldwin, que sur les chances qui demeu- rent au plan Laval-Hoare d'être adopté par le conseil de la So- ciété des nations. Sacrifiant son ministres, M Stanley Baldwin a agi sous la pression d'une opinion publique, dont l'action, qu'il ne convient pas de juger, s'est exercée bru- talement et sans nuances pour le respect strict du covenant de Genève; s'en tenant à la lettre et en méconnaissant l'esprit. Bien forts ont dû être les motifs qui ont déterminé le chef du ca- binet conservateur à se priver du concours d'un collaborateur de valeur, précieux et désinté- ressé, qui avait su comprendre le prix de la collaboration franco- britannique et l'intérêt d'une action conjuguée des deûx pays pour mettre fin un état de choses capable d'engendrer les pires complications. Désormais, le cabinet britan- nique, quel que soit le successeur de, Sir Samuel Hèare, se canton- 1 nera dans une politiqtce étroite, limitée; -parties obligations du Covenant. Il se peut que, ce faisant, il consolide sa position intérieure mais on peut craindre ou'U n'en soit pas de même à l'extérieur une certaine sou- plesse diplomatique étant plus aue jamais nécessaire au milieu des difficultés de toutes sortes que crée le développement de la campagne italienne en Afri- que orientale. Les sanctionnistes triom- phent. À Genève, on ne tardera pas à voir reprendre l'offensive antiitalienne qu'avait un peu calmée l'annonce d'une discus- sion possible sur des données nouvelles. M. Pierre Laval aura tort à faire, privé qu'il vo être d'un soutien dont il était le premier à mesurer le prix. Le sort du projet de conciliation parait-fort compromis à moins d'un redressement imprévisible de dernière heure, et nul doute que le prand conseil fasciste ne soit impressionné par les nou- velles de Londres au moment où l'Italie s'apprête à adresser à Genève une réponse sur le pro- jet dont elle a été saisie. Les craintes qu'ont éprouvées les conservateurs anglais vont avoir, non seulement pour eux mais encore pour d'autres, des conséquences qu'ils ne soupçon- nent pas. Les éléments de l'In- téricationale qui mènent dans le monde la ronde sanctionniste jubilent. Nul doute que M. Pier- re Laval n'ait à en tenir compte lorsque, le 27, il devra à la Chambre répondre à ses inter- pellateurs. La journée d'aujourd'hui per- mettra de se faire une opinion sur les chances qui restent de voir le forum genevois faire oeuvre de sagesse. Ces chances sont minces. i Depuis ces dernières années. le monde entier a eu les yeux fixés sur l'Angleterre, sur qui chacun fondait ses espoirs pour la paix. • L'Angleterre, aujourd'hui,.don- ne au monde une nouvelle dé- monstration de ses intentions, C'est sur les suites de celles-ci qu'elle sera jugée. L'Académie française récompense les familles nombreuses '{Voiren deuxième page.) Uncomplot communiste aurait été déjouéà Traunstein dans les Alpesbavaroises Strasbourg, 18 décembre., Té- légr. Matin. Le Kurier de Colmar publie une information sensation- nelle qu'il dit tenir de bonne source. Voici cette information la police de Traunstein vient d'arrêter une centaine de personnes appartenant à l'Internationale communiste. Cinq 1 d'entre elles ont été fusillées. Il s'agirait d'un attentat qui aurait échoué. Il n'est pas possible d'obte- nir de détails sur cette affaire. [La localité de Traunstein, dont il est question dans cette information, se trouve bavaroises, où le chancelier Hitler tire chaque lois «u'Hprend du repos.j La démission du ministre des affaires étrangères de Grande-Bretagne SIR SAMUEL HOARE M. STANLEY BALDWIN [DU CORRESPONDANT PARTICULIER DU « MATIN »] LONDRES,18 décembre. Par tétéphone. Sir Samuel Hoare a démissionné ce soir. LA JOURNÉE A GENÈVE [DE L'ENVOYÉ SPÉCIAL DU « MATIN GENÈVE, 18 décembre. Par téléphone. H est évident que le succès possible du plan de conciliation établi à Paris par M. Pierre Laval et Sir Samuel Hoare dépendait avant toute chose de son acceptation par les deux principaux intéressés, c'est-à-dire l'Italie et l'Ethiopie, sans compter bien entendu la Société des nations. Cette dernière ne s'est pas prononcée cet après-midi, puis- que ni le gouvernement de Rome ni celui d'Addis-Abeba n'ont fait connaître d'une façon suffisam- ment nette leur attitude. M. Mussolini, on l'espère du moins ici, indiquera son point de vue à l'issue du conseil fas- ciste qui se tient cette nuit à Rome et le message qu'il enver- ra à la France et à la Grande- Bretagne. auteurs du plan, ne sera vraisemblablement connu que demain matin. Pour ce qui est de l'Ethiopie, la situation est infiniment plus compliquée. On s'attend main- tenant, à la suite des déclara- tions qui ont été faites aujour- d'hui au conseil de la Société des nations par M. Wolde Ma- riam, ministre d'Abyssinie à Paris, à un rejet motivé des suggestions Laval-Hoare. En ef- fet, tout fait prévoir ce refus la déclaration du gouvernement éthiopien, dont il a été donné communication cet après-midi, et les télégrammes en prove- nance d'Addis-Abeba. Mais il y a plus. C'est le fait La nouvelle, communiquée par l'agence officielle britanni- que à 21 h. 40, a causé une stupéfaction profonde jusque dans ces milieux sanctionnistes qui, depuis cinq jours, récla- maient à cor et à cri le sacri- fice dû' ministre des affaires étrangères.. Et voilà que M. Baldwin a sacrifié le chef du Foreign Of- fice, après avoir dit avant-hier que le cabinet tout entier pre- nait la responsabilité de la for- mule de Paris, après l'avoir ré- pété encore hier, à l'issue d'un conseil de cabinet où pas une voix dissidente ne s'était fait entendre. Alors, comment expliquer la situation. le coup de théâtre et les conséquences d'un mouve- ment qui s'est produit à l'exté- rieur et non à l'intérieur du cabinet ? La pire confusion ré- gnait, cette nuit, dans les cou- loirs de la Chambre des com- munes et dans les' salles de ré- daction de Londres. Il semble- rait que le gouvernement natio- nal ait été profondément ému par le tollé général provoqué par la publication des proposi- tions de conciliation Laval- Hoare. Le chœur des protestations des sanctionnistes travaillistes a été enflé par l'indignation de ceux qui se réclament unique- ment de l'aspect moral du pro- blème, c'est-â-Jiire par les Egli- ses et par la masse de l'opinion publique. Les universités elles- mêmes ont fait entendre leur voix aujourd'hui. Elles ont fait savoir aux députés, qu'ils soient conservateurs, libéraux ou tra- vaillistes, que les conditions mises en avant par la France et l'Angleterre comme base de paix étaient absolument in- compatibles avec la lettre ou l'esprit du Covenant de la S. D. N. que le gouvernement na- tional s'était engagé à honorer. Devant cette condamnation grossissante, les ministres libé- raux nationaux, dont Sir John Simon, allaient informer M. Baldwin qu'ils ne pourraient plus rester dans le gouverne- ment national. Le mouvement de révolte contre le plan de Paris aurait également gagné certains conservateurs. Leurs craintes quant à l'effondrement d'un système de sécurité col- lective en Europe si l'Angleterre donnait sa bénédiction aux propositions Laval-Hoare, se- raient partagées par Sir Austen Chamberlain lui-même. Et, cette nuit, nous assis- tons au crescendo de cette cla- méur nationale la démission de Sir Samuel Hoare. Le chef du Foreign Office a préféré sans doute se sacrifier pour pré- server le gouvernement d'union sacrée. que M. Wolde Mariam a déclaré au conseil, ce soir, que son gou- vernement ne veut présenter de réponse qu'après étude des pro- positions par la Société des na- tions. Nous tournons dans un cercle vicieux. Ne uploads/Geographie/ le-matin-19-dicembre-1935.pdf
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- Publié le Jul 22, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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