Effort partagé Grâce à l’association Ce-Cler de Clermont-Ferrand, «des gars cas

Effort partagé Grâce à l’association Ce-Cler de Clermont-Ferrand, «des gars cassés par la vie» se retrouvent pour courir ensemble, soulever des haltères et surtout se reconstruire. PA GE 6 Vers le volcan Dans le troisième épisode de notre série sur «Les toits du monde», Guillaume Prébois raconte son ascension à vélo du Mauna Kea, à Hawaï. PA GE S 4- 5 A bout de souffle Coaché par le champion d’Europe Romain Barras, notre reporter a voulu enchaîner les dix épreuves du décathlon en trois heures. Pari tenu, mais à quel prix! PAGE 7 Le stade Loujniki, ici le 7août, est la plus grande enceinte sportive de Russie. AFP I l est considéré de loin comme le meilleur agent dumonde.Leplusinfluentetleplusfortunéaus- si. Le Portugais Jorge Mendes, 47 ans, représente lesintérêtsdeplusdequatre-vingt-dixjoueurset entraîneursde football à travers le monde. Parmi eux figurenotammentCristianoRonaldo,dontletransfert deManchesterUnitedauRealMadriden2009demeu- re à ce jour le plus cher de l’histoire: 94millions d’eu- ros. Jorge Mendes lorgne désormais sur le champion- natde Franceet nes’encache pas.Cetété,ila conclule transfertdequatredeses«poulains»(JoaoMoutinho, JamesRodriguez,RicardoCarvalhoetRadamelFalcao) àl’ASMonacoqui,enouverturedelasaisondeLigue1, sedéplaceà Bordeaux,samedi10août. «Son arrivée dans l’Hexagone était inévitable avec lesmastodontesquesontl’ASMonacoetlePSG, confie l’un de ses confrères français. Jorge Mendes a monté un empire. Sa réussite est indéniable.» PAGE 8 JorgeMendes àlaconquêtedelaLigue1 L’agentportugaisadéjàplacéquatredesesprotégésàMonaco NuagessurMoscou LaRussie,terred’athlétisme,accueilleleschampionnatsdumondedu10au 18août. Maislacompétitions’ouvredansunclimatpesant aprèslessuspensionspourdopage,enjuin, deTysonGayet d’AsafaPowell,principauxrivauxd’UsainBolt,lastardu100mètres. PAGE 3 Jorge Mendes en compagnie de Falcao, nouvel attaquant vedette du club de la principauté. AFP Cahier du « Monde » N˚ 21324 daté Samedi 10 août 2013 - Ne peut être vendu séparément A rnaud, tu peux nous rendre une chro- nique en août?» «Attendez les gars, vous êtes bien gentils au Monde, mais vous connaissez le mot “vacances”? Je veux bien croire qu’en quelquessemaines je mesois déjà rendu indispensableauprès des lec- teurs, mais de quoi voulez-vousque je parle?» «Dis donc, Arnaud,tu exagères, ils sont nom- breux à vouloir être à ta place et écrire dans ce journal,qu’est-ce que tu veux de plus?» «Je sais pas, être payé par exemple…» «On ne te paye pas?» «Si, mais je tentais le coup…» «Bon allez, tu n’as qu’à parler des championnatsdu mon- de de natation…» «Hey mais j’y connais rien moi en…» Et il a raccroché. Alors je les ai regardés, ces Mondiaux de natationà Barcelone,et quel plaisir, que dia- ble! Je suis un peu chauvin en matière de sport et ça m’a pas mal aidé à apprécier la cho- se. J’ai aimé voir les nageurs français gagner, mais j’ai surtout aimé les voir perdre. Et les entendre,notamment quand notre Nelson national,pris dans l’excitation du moment, parvenaità formuler une question. Les enten- dre apporter une vraie analyse, sans langue de bois, précise et technique, dans un bon fran- çais, encore essouffléspar l’effort violent qu’ils venaient à l’instant de produire, ça, j’ai aimé! Parce que les «On était bien en place mais il reste une mi-temps, un match n’est jamais fini», ou les «Mon but n’est pas impor- tant, c’est le collectif qui compte», j’en peux plus. Un match n’est jamais fini? Faut préve- nir Platini! Qu’il aille à Séville mettre ce qua- trièmebut contre les Allemands, alors! Souci d’excellence Depuistout petit, je vois et entends des sportifs français se satisfaire de ne pas gagner. Vous savez, le fameux «Je termine au pied du podium mais je suis content, j’ai fait une belle course, j’ai pris du plaisir». Quand Camille Muffat vendangesa finale du 400 mètres, elle sort de l’eau et ne se défile pas derrière de fausses excuses que beaucoup auraientaimé lui faire dire. Non, ce ne sont pas les déclarations tapageusesde son entraî- neur la veille qui l’ont fait perdre. Elle a mal nagéet ne s’en prend qu’à elle-même.Et quand,sur le 200 mètres, elle arrache ensuite la médaille de bronze, tout le monde loue son courage, sa hargne de championne, sauf… elle. Elle est déçue car elle aurait pu gagner. Voilà, ça, c’est une attitude de championne. Refuser la défaite, même (surtout) avec du bronze autourdu cou. Et sur le relais 4 × 100m 4 nages des hom- mes, alors que les Françaisétaient deuxièmes avant la dernière longueur, j’ai bien entendu une consultante s’exclamer en direct que la troisièmeplace serait déjà bien. Sauf que Fabien Gilot est allé arracher la deuxièmepla- ce synonyme de médaille… d’or, à la suite du déclassementdu relais américain. Ils s’en fou- taient, nos nageurs, de la médaille de bronze, tellementqu’ils ont obtenu l’or. La natation ne sera jamais aussi populaire que le football car on n’installera jamais des piscines olympiques dans les cours de récréa- tion, mais nos jeunes sportifs ont tellement à apprendre de ces nageurs. Les ados ne se promèneront jamais dans la rue avec le nom d’Agnel, Lacourt, Gilot, Stravius ou Muffat floqué sur un maillot de bain, mais plutôt avec ceux des stars du PSG ou de l’OM. C’est dommage.p Coup devolant 211 c h r o n i q u e ArnaudTsamere Humoriste cécile boutelet Berlin, correspondance A vec douleur, l’Allemagne fait la lumière sur ses pratiques de dopage depuis 1950.Une étude consacrée au sujet, résultat de l’enquête menée par des cher- cheurs des universitésde Berlin et de Münster, met le monde du sport en émoi. Révélée par le journalSüddeutsche Zeitung samedi 3août, l’étude a été publiée lundi 5août dans une ver- sion élaguée des détails les plus controversés. Au terme de trois ans d’enquête, le docu- ment de 800 pages établit une vérité jusqu’ici refoulée: en matière de dopage, l’Allemagne de l’Ouest (RFA) ne valait guère mieux que sa voisine de l’Est (RDA). Si la République de Bonn n’a jamais, comme son voisin de l’Est, établi de plan pour doper les sportifs à grande échelle, elle a toléré, voire encouragé, des pra- tiques de dopage, et ce dès l’après-guerre. Selon les auteurs, un «dopage systémique» fut institué à partir de la création de l’Institut fédéral pour la science du sport (BISp) en octo- bre1970, placé sous le contrôle du ministère de l’intérieur allemand. Cet institut financé par des fonds publics a ordonné des tests sur des substances variées, des anabolisants, l’EPO. Jamais, précisent les auteurs, les recher- ches n’ont été faites en réaction avec ce qui se passait en RDA mais en parallèle, et de façon autonome. L’étude estime que les trois cen- tres de recherche de médecine du sport, Fri- bourg, Cologne et Sarrebruck, ont reçu sur la période considérée près de 10millions de marks allemands. Groupe de travail sur l’EPO L’étude invoquela responsabilitédu minis- tère de l’intérieur. «Je ne veux qu’uneseule cho- se: des médailles à Munich», aurait déclaré un ministreaux fonctionnairesdu BISp avant les Jeux olympiquesde 1972. Les chercheursrévè- lent que des anabolisants auraientété pres- crits à des mineurs,bien que les risques liés à la prise de ces substances aient été connus. Sur l’EPO, la RFA était particulièrementen pointe: dès les Jeux de Calgary, en 1988, un groupe de travails’était spécialisésur cette molécule. Dans le football, les preuves de l’utilisation de stimulants sont avérées depuis les années 1940… Quant au «miracle de Berne», qui a sacré les Allemands championsdu monde en 1954, il doit beaucoup à des injectionsde pervi- tine, une substance dopante. Cesrévélationssuffiraientàfairepolémique. Maislesconditionsdeleurpublicationampli- fientlemalaise.L’étude,commandéepar la FédérationolympiqueallemandeetparleBISp en2008,financéeà hauteurd’undemi-million d’eurosparle ministèrede l’intérieur,a ététer- minéefin2012.Maislesdonneursd’ordresont bloquésa publication,cardespersonnalités politiques,sportivesetassociativessontnom- mémentmisesen cause.Desinformationssus- ceptiblesdedéclencherdesprocèscoûteux. Laversionpubliéele5août,souslapression del’opinionpublique,masquelesdétailsles pluscompromettants.Selonle Süddeutsche Zeitung,l’étudea étéamputéede…680pages. «Lesdeuxversionscomportentdesubstantielles différences»,confirmele directeurdugroupe detravailde l’universitéHumboldtde Berlin, IngmarSchmidt.L’étudeestd’oresetdéjà controversée.LeprofesseurGerhardTreutlein, membredelacommissiond’évaluationdu départementde médecinedusportdel’univer- sitéde Friburg,expertreconnudanslapréven- tiondudopage,encontesteles résultats.Les partisd’oppositionont,eux,promisdene pas enresterlà:ilsréclamentlatenued’uneses- sionspécialedelacommissionsportavantles électionsgénéralesdu22septembre. p Rappelez-vouslesJeuxolympiquesdeLondres. Lebadmintonyavaitfaitscandale:huitjoueurs dedoubleavaientétésuspendus,convaincus d’avoirperdudesmatchsdepoulepour rencontrerdesadversairesplusfaiblesautour suivant.LesMondiauxdeGuangzhou(Canton), enChine(jusqu’au11août),ont démarrésur unepolémiqueliéeàlaprésencedeLinDan.Le quadruplechampiondumonde,quis’est accordéunepauseaprèslesJO,est41 emondial: sansl’invitationdelafédérationinternationale, iln’auraitpuparticiperautournoi. p Samedi 10août Athlétisme Pour la première fois depuis les Jeux olympiquesde 1980, Moscouaccueille un événement sportif de grande envergure: les championnatsdu monde d’athlétismes’y tiennent jusqu’au 18août. Avec, en vedette jamaïcaine dans le monumental stade Loujniki (ex-Lénine), l’hommele plus rapide du monde,le sprinteurUsain Bolt, nullementperturbé par les affaires de dopage qui ont touché les athlètes Tyson Gay, Asafa Powell, Veronica Campbell-Brownet Sherone Simpson. Eux seront absents de la capitale russe (7h30, Eurosport). Escrime Toujours à l’Est, mais cette fois à Budapest,se disputentjusqu’au 12août les championnatsdu monde d’escrime.L’occasionpour les Françaiset pour Astrid Guyart (photo) d’effacer ce que la présidentede la Fédération françaised’escrime, Isabelle Lamour,a nommé le «traumatisme» de Londres, soit l’invraisemblablezéro pointé aux Jeux olympiques, pour cette discipline qui reste la plus grandepourvoyeusede médailles du sport tricolore (20h30, Eurosport 2, et minuit, Eurosport). (PHOTO : AFP) Dimanche 11 Badminton Massivementadopté par les scolaires et les vacanciers,le badmintonest pourtant peu visible à la télévision. A Guangzhou (Chine),les Français, tous éliminés dès le premier tour des 20 eschampionnatsdu monde, n’ont rien fait pour éveiller l’intérêt de leurs compatriotes.Les Chinois,qui ont tout raflé à Londres, sont les grands favoris des finales. Pour les contrer, on misera sur les Malaisiens (avec le numéro un mondial, Lee Chong Wei), les Coréens ou les Japonais (7heures, Ma chaîne sport). Football En clôture de la première journée de Ligue 1, retourdans un stade au nom poétique, le Roudourou,dans les Côtes-d’Armor. Son locataire, l’En avant de Guingamp, y retrouvel’élite en recevant l’Olympique de Marseille (OM). Relégué en National en 2010, le club incarné par le président de la Fédérationfrançaise de football, Noël Le Graët – qui a dû en confier la direction à son gendre –, n’a donc pas uploads/Geographie/ le-monde-sport-amp-forme.pdf

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