RHÔNE-ALPES • PACA • LANGUEDOC-ROUSSILLON • AQUITAINE • MIDI-PYRÉNÉES • ALSACE

RHÔNE-ALPES • PACA • LANGUEDOC-ROUSSILLON • AQUITAINE • MIDI-PYRÉNÉES • ALSACE • LORRAINE • FRANCHE-COMTÉ • BRETAGNE • PAYS DE LA LOIRE • NORD - PAS-DE-CALAIS • PICARDIE • ÎLE-DE-FRANCE RÉGIONS La vraie carte du renouveau français vent les collectivités locales. Lorsqu’on parcourt, comme pourront le faire tous nos abonnés numéri- ques, les sept tableaux ainsi dressés de cette « France vued’enbas »,quinesepaiepasdemotsmaisquiagit,il s’endégageunétonnantmessaged’optimisme,ennette rupture avec la morosité ambiante. La conviction s’imposeviteàlalecturedecesdossiersqueleretourde la croissance, l’ouverture à la révolution numérique, le rétablissementdelacompétitivitédenosindustries,ces élémentsquiconditionnentlerenouveaudupays,sont à portée de main dès qu’on les examine à portée de vue – autrement dit, quand on se penche sur l’un ou l’autre de nos pôles régionaux. Filières innovatrices dans la vallée du Rhône, eldorado maritime en Bretagne, pro- messes du Grand Paris en Ile-de-France, bataille des nouveaux talents entre Marseille, Nice et Montpellier, retombées du boom aéronautique dans le Sud-Ouest, ambitions européennes à l’Est, reconversion numéri- que du Nord : c’est une image d’une économie en mou- vement et en plein renouvellement que le miroir des territoiresrenvoieàcetteFrancedespeursetdesimmo- bilismesquimonopoliseledébatpublic.Raisondeplus pournepasenresterlà :àpartirdu24septembre,cha- que mercredi, un nouveau cahier des « Echos », Entre- prises et Collectivités, viendra étoffer notre veille des initiatives locales, clefs de nombreux marchés publics pour nos entrepreneurs. Un outil de reconquête pour ceux qui n’ont pas perdu confiance. n Henri Gibier hgibier@lesechos.fr Pour la première fois dans l’histoire vieille de plus d’un siècle des « Echos », sept éditions différentes du quoti- dien sont disponibles aujourd’hui sur toute la France. Chacune d’elles contient un cahier de seize pages spé- cialementcentrésurlesproblématiqueséconomiques, sociales, institutionnelles ou urbanistiques des dépar- tements et des régions où l’édition est disponible. L’Ile- de-France et Rhône-Alpes, bien sûr, les deux piliers de notre économie, mais aussi la région Paca, si dynami- quedémographiquement,leSud-Ouest,avecsesindus- tries d’avenir, l’Ouest, le Nord et l’Est, confrontés à des choix décisifs et stimulants pour leur développement, tousontétéquadrilléspendantplusieurssemainespar lescorrespondantsdujournaletsesspécialistesquisui- Lemiroir delaFrance quibouge DOSSIER RÉALISÉ PAR JULIE CHAUVEAU ET JEANNE MAËNHAUT à travers Cap Innov’Est, le nouveau fonds d’amorçage interrégional qui associel’Alsace,laFranche-Comtéet la Bourgogne, avec une enveloppe substantielle de 35 millions d’euros. « C’estouvertànosamislorrains,s’ils lesouhaitent »,lanceJean-LinBergé, président d’Alsace Capital. Et en cas d’accord,cettestructuredeviendrait le premier fonds interrégional d’amorçage de France. Pendant vingt ans, Jean-Lin Bergé a dirigé la structureentreprisesduCréditAgri- coledeLorraine,avantd’êtredébau- ché pour gérer le fonds transfronta- lierEurefi.Depuis2012,ilamontéla structure Alsace Capital qui cha- peaute à la fois le fonds d’amorçage Alsace Création et le fonds Alsace Croissance, associant le Crédit Mutuel, le FSI, la région Alsace, qui est doté de 50 millions. Des outils complémentaires à ceux dont dis- pose l’Institut lorrain de partici- pation (41 millions d’euros gérés pour le Grand Est), avec, notam- ment, le Fonds lorrain des maté- riaux, par ailleurs très actif en Alsace. Les chasses gardées appar- tiennentaupassé…— C.L. comme Naxicap ou Siparex, les fonds transfrontaliers comme Eurefi, mais aussi des fonds régio- naux privés, à l’instar de GEI (Géné- ration entrepreneurs investisseurs) enLorraine,oudesfondsrégionaux public-privé comme Alsace Capital ou l’Institut lorrain de participa- tion,quifinancedesprojetsdansles deuxdépartementsduRhin.Tousse mobilisent pour épauler les projets issus de cette grande région dont les dépenses de recherche, tant publiquesqueprivées,avoisinentles 2milliardsd’euros. Soutenir l’innovation Avec un train d’avance, la région alsacienne a même lancé, dès 2012, une structure d’accompagnement, Alsace Innovation. Sur douze mois, l’équipe a mis en selle 62 projets qui ont bénéficié de 90 financements, avec une levée de fonds globale de 6,4 millions d’euros. Cet automne, la structure lance sa propre plate- forme de « crowdfunding » pour financer des projets innovants. Même dynamique dans le soutien auxprojetsencoursdeconstitution, liale, dont beaucoup de firmes allemandes du Mit- telstand,implantéesdepuistrenteouquaranteans. A tel point qu’elles font partie du décor. Ce décor, très international, est aujourd’hui le principal marqueur de l’entité Alsace-Lorraine qui baigneàlafoisdansl’économieditedu« Rhinsupé- rieur »avecleBade-Wurtemberg,lePalatinat,Bâle, et dans celle de la « Grande Région » avec la Wallo- nie, la Sarre et le Luxembourg. Ensemble, les deux se rangent dans le peloton de tête des plus gros exportateurs de France. Leurs échanges portaient, en 2013, sur 92 milliards d’euros, sachant que leur PIB dépassait les 105 milliards, pour un total de 4,2 millions d’habitants. Une taille et un poids éco- nomique qui permettent à l’Alsace-Lorraine de faire jeu égal avec les régions limitrophes. Même si, en matière de budgets publics à gérer et de pré- rogatives, la gouvernance politique restera le maillon faible de l’édifice. En tout cas incompara- ble à la puissance de feu des Länder allemands, dontcertainsavaientpréféré,danslesannées2000, nouer des partenariats stratégiques avec Rhône- Alpes ou la Catalogne, plutôt qu’avec leurs petits voisins directs. En dépit des récentes querelles de clocher–guidéessurtoutpardesenjeuxpoliticiens de pouvoir –, le regroupement Alsace-Lorraine, avecousansleTerritoiredeBelfort,neferaqu’enté- riner une réalité de fait. Entre universités, entre chercheurs, les collabo- rations sont quotidiennes. Les pôles de compétiti- vité épousent les deux versants des Vosges, qu’il s’agisse d’Hydreos (eau), de Materalia (matériaux), de Fibre Grand’Est (textile et papier), de Véhicule duFuturouencored’AlsaceBioValley.Al’exception de la Caisse d’Epargne, cela fait très longtemps que les grandes banques françaises ont fusionné leur réseauGrandEst,avecparfoisdescontourspluslar- ges encore. Même dans la presse, les quatre quoti- diens régionaux de l’Est travaillent de concert sous l’égide d’un actionnaire unique. AlsaceetLorraineforment,aujourd’hui,l’unique région française totalement perméable à ses voisi- nes, avec des pistes cyclables transfrontalières, des lignes de tramway, des antennes Pôle emploi communes,descoopérationssanitairesentrehôpi- taux ou encore du nomadisme résidentiel avec des milliers de Strasbourgeois qui achètent leur loge- ment et habitent sur l’autre rive du Rhin. n Christian Lienhardt — Correspondant à Strasbourg L aprospéritédel’après-guerren’estplusqu’un lointain mirage. En Alsace comme en Lor- raine, le chômage grimpe plus vite et plus fort qu’ailleurs, avec des taux respectifs de 9 % et 10,4 %. L’époque où les deux régions étaient parmi les plus industrieuses de l’Hexagone est révolue. D’autant que leur tissu économique s’est sérieusementérodésousl’effetdelacrise.Lesdizai- nes de milliers d’emplois de la sidérurgie lorraine, envolés, n’auront été que très faiblement compen- sés. En vingt ans, l’industrie alsacienne a perdu, pour sa part, quelque 50.000 emplois. Et les ferme- tures annoncées – notamment chez Steelcase à Wisches(Bas-Rhin)–,vontencorealourdircebilan. Pourtant, vu de Paris, rien d’alarmant. Sauf qu’on oublie un peu vite la dépendance des deux régions vis-à-vis de leurs voisines européennes. Un talon d’Achille, il est vrai, vécu ici comme une chance. En particulier par les travailleurs frontaliers, dont les revenus sont largement supérieurs à ce qu’ils toucheraient en France : ils sont 164.000 Alsaciens etLorrains,soitprèsd’unactifsurdix,àpassertous les jours la frontière, 49.000 vers le Bade-Wurtem- berg, le Palatinat ou la Sarre, 76.000 vers le Luxem- bourg,34.000verslaSuisseet5.000verslaBelgique. Un décor très international De même, Alsace et Lorraine se distinguent par le poids des entreprises à capitaux étrangers, notam- ment allemandes, suisses et américaines : 36 % de l’emploiindustrielenLorraine,31 %enAlsace.Rien que dans les deux départements du Rhin, plus de 70 % des gros projets d’investissement réalisés depuisquatreansl’ontétépardesmultinationales : Kuhn, Lilly, Mars, SEW-Usocome, Hager, Lieb- herr… Et souvent par des groupes à structure fami- AlsaceetLorraine: l’Eurorégionpour planchedesalut DÉVELOPPEMENT/ /Trop frêles dans le paysage des régions d’Europe et fragilisées par la désindustrialisation, l’Alsace et la Lorraine n’ont plus la taille critique pour espérer se ressaisir. Le feuilleton du rapprochement avec la région Champagne-Ardenne n’a pas fini de rebondir. N e leur dites pas qu’ils sont frileux ! De bpifrance aux « business angels », en pas- sant par les banques commerciales, lesprofessionnelsdelafinancealsa- ciensetlorrainsessaientd’accompa- gner au mieux les start-up et de tra- vailler en collaboration avec les pôles de compétitivité, notamment danslesbiotechnologies.AlsaceBio- Valleyvientdecréerunservicepour organiserleslevéesdefondsdesjeu- nes pousses locales. « Depuis un an, il n’y a jamais eu autant de levées de fonds réalisées en Alsace et en Lor- raine », assure un banquier spécia- lisé.Toussontsurlefront :lesappor- teurs français de fonds propres Loin du « crowdfun- ding », les banquiers soutiennent l’innova- tion dans le Grand Est. Les levées de fonds et les outils financiers transrégionaux se multiplient. L’Estnemanquepasdefonds AlsaceBioValleyavaitdéjàpermisà unedizainedestart-upd’exposerau Salon Bio Chicago et de monter des partenariats d’affaires. De fait, l’écosystème de cette Bio- Valley transnationale se renforce à grands pas. Avec, en soutien, la puissance publique et des investis- seurs privés. Plus de 50 millions d’eurosontpermisd’édifier,enplein Strasbourg, un hôtel d’entreprises dédié aux technologies de la chirur- gie du futur. Dans cette même disci- pline – où les Hôpitaux universitai- res de Strasbourg ont acquis une renommée mondiale, grâce au pro- fesseur Jacques Marescaux –, envi- ron 100 millions d’euros sur dix ans vont encore être mobilisés, dont 67 en provenance du programme des investissements d’avenir (PIA). Et, l’an prochain, moyennant un finan- cement de 28 millions d’euros, le campusd’Illkirchaccueilleralaplus grande« usine-école »deformation aux métiers de la production en milieuaseptiqueenEurope.— C.L. innovations technologiques issues delarecherchepublique.Siladyna- miqueétaitjusque-làbienplusforte outre-Rhin et en Suisse, le Grand Est français rattrape progressive- ment son retard, notamment autour de Strasbourg. A côté des bataillons de cher- cheursalignésparleCNRS,l’Inraet l’Inserm, les instituts de recherche prolifèrent, que ce soit dans la chi- rurgie mini-invasive, dans l’image- rie médicale, dans les neuroscien- ces, dans la génétique ou dans la robotique. Et pour aider ces équi- pes de recherche à valoriser leurs découvertes et à nouer les partena- riats industriels nécessaires pour exploiter leurs brevets, il existe désormais Conectus Alsace, qui était, en 2012, la première société d’accélération du transfert de tech- nologies (SATT) créée en France. Dans les trois prochaines années, l’équipe de Didier Frommweiler uploads/Geographie/ les-echos-regions-les-echos-17-septembre-2014-1.pdf

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