La France à travers ses régions. Учебное пособие для студентов филологических ф

La France à travers ses régions. Учебное пособие для студентов филологических факультетов Москва 2011 автор–составитель Т. C. Макеева 2 Avis aux lecteurs Avis aux lecteurs. Ce recueil, prédestiné aux étudiants francisants des universités, a pour objectif de montrer la diversité du pays dont ils apprennent la langue, faire comprendre un peu plus ce pays où la modernité n’arrive pas à effacer la tradition, une France si complexe, parfois incohérente qui garde son indivisibilité malgré tout. Fernant Brodel, un grand historien français, disait que la France «est la diversité même, car ce n’est pas une apparence, une appellation, mais la réalité concrète, le triomphe éclatant du pluriel.» On avait l’intention de faire voir la France d’aujourd’hui dans son développement économique et culturel, mais aussi un pays qui n’abandonne pas son identité, la France qui a accueilli des millions d’immigrés, mais n’oblie pas ses racines. Ce recueil réunit les textes de deux types: – textes qui présentent des informations en faits et en chiffres sur les régions (ici nous avons souvent recouru au livre d’Armand Frémont «Portrait de la France»); – textes littéraires des auteurs dont l’œuvre reste enracinée dans leur pays d’enfance et chez qui l’on retrouve les traits de ce pays. Il faut apprendre les premiers textes pour comprendre les seconds. Comme la fameuse cuisine français n’existe qu’à travers ses cuisines régionales, la France c’est l’ensemble multicolore des provinces et des pays. Le nom de chaque région fait naître un certain nombre d’associations ancrées dans la mentalité des Français, et c’est justement par ses associations qu’on commence chaque chapitre du recueil. 3 Avis aux lecteurs Carte des régions. Provinces, départements, régions. 4 La France se nomme diversité Avant la Révolution française, la France était divisée en provinces, circonscrptions fiscales et militaires ayant chacunes certains privilèges. Ce découpage était géographique ou culturel, ou lié à l'histoire du rattachement au royaume de France. La Révolution française, pour abolir tout particularisme et favoriser l'union nationale, a supprimé en 1790 le découpage en provinces. Elle a créé 90 départements, tous administrés sur le même modèle, et auxquels on a donné des noms purement géographiques (de rivières ou de montagnes). L'agglomération parisienne, qui était devenue gigantesque, a été subdivisée (dans les années 60) en 5 départements. Il y a donc actuellement 96 départements en France métropolitaine. Une forte tendence à la décentralisation caractérise la France de la seconde moitié du XXème siècle. Depuis 1982, les départements sont regroupés en 22 régions administratives. Les régions d'outremer sont au nombre de 4: la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion. La loi sur la décentralisation, votée le 2 mars 1982, a augmenté les pouvoirs que l'Etat relègue aux régions, ensembles de départements regroupés en fonction de leur appartenance à des intérêts économiques et culturels. Dans la plupart des cas c’était le regroupement de certaines anciennes provinces, ayant à peu près la même histoire, les mêmes traditions culturelles et les mêmes origines éthniques. La France se nomme diversité. Questions et devoirs 1.Précisez les changements dans la division administrative de la France à partir du XVIII siècle jusqu’à nos jours. 2.En quoi consiste la nouvelle situation des régions françaises dans le cadre de CEE? 3.Armand Frémont, comment voit-il la France et ses régions à l’heure de la mondialisation? Etes- vous d’accord avec ce point de vue? 4.Dans ce texte l’auteur utilise les références historiques: il parle des tendences jacobines et gérondines. Revenez à l’histoire de la Révolution française et expliquez le sens de ces références. 5 La France se nomme diversité LES REGIONS sont devenues, en France et dans l'ensemble de l'Europe, des entités géographiques qui comptent dans l'esprit des habitants comme dans celui des hommes politiques et des administrateurs. Entre l'État et les communes de base, elles constituent un espace intermédiaire qui prend place entre les territoires de proximité immédiate et l'espace de déploiement des décisions supérieures. Depuis 1982, promues au rang de collectivités territoriales, les régions disposent de compétences dans de nombreux domaines, notamment ceux du développement économique, de la formation professionnelle, de l'aménagement du territoire, de la culture, de la construction et de l'entretien des lycées. Mieux que les départements, vieillis et trop spécifiquement français, les régions sont devenues, à leur échelle, un élément essentiel de l'espace hexagonal et européen, en même temps qu'un inépuisable objet de discussion. «Trop de région», affirment les jacobins, les départementalistes, les tenants d'une Europe des nations la moins intégrée possible. Ou, «pas assez de région», selon les nouveaux girondins, les fédéralistes, tous ceux qui souhaitent, en parallèle à la construction européenne, un affaiblissement de l'État centralisé. La controverse, vieille au fond de plusieurs siècles, est loin d'être achevée. Pour toutes ces raisons, une nouvelle lecture des régions françaises s'impose. Nous l'avons placée résolument dans un cadre européen! (...) Maintenant l'Hexagone et ses régions ne peuvent se comprendre sans référence à l'Europe, à l'Union européenne, à ses interventions, à ses dispositions et à la multiplicité des échanges qu'elle induit. Ce qui était un facteur secondaire de l'organisation de l'espace français, à l'âge des frontières et de l'Hexagone quasi fermé sur lui-même, devient pour chaque région essentiel à l'heure de l'ouverture et de la mondialisation. Armand Frémont «Portrait de la France. Villes et régions» Sept minorités culturelles. II existe en France sept minorités culturelles, sept «peuples», — d'aucuns disent «ethnies», qui ont préservé, plus ou moins bien, leurs langues ou dialectes: Alsaciens décidés à ne rien sacrifier de leur double — et même triple — patrimoine linguistique: le dialecte et la langue littéraire allemande — son complément et support — et, naturellement, le français que nul ne leur conteste, comme ce fut le cas jadis. Ils cultivent cette situation lingustique particulière favorable aux relations européennes d’aujourd’hui. Basques d’Euzkadi-Nord (Pyrénées-Atlantiques) tenant Bilbao pour leur métropole et la Bidassoa pour une rivière coulant au cœur de leur pays. Le basque est une langue tout à fait originale, dont l’existence est sans doute antérieure aux invasions indo-européennes. Bretons conscients que l’Irlande ou le Pays de Galles, aux langues très voisines, appartiennent comme eux à la grande famille celte. Le breton est utilisée par près d’un million de personnes en Bretagne. Catalans du Roussillon au regard souvent tourné vers Barcelone. Leur langue d’origine romane est utilisée partout en Catalogne (dont la plus grande partie se trouve en Espagne). Corses résolus, eux aussi, au bilinguisme. Le corse, langue proche de l’italien, est très utilisée par la population. Flamands de l’arrondissement de Dunkerque qui s’estiment aux «Pays- Bas» de France et se tiennent pour les éléments occidentaux du monde néerlandais. Ils parlent flamand, langue dérivée de l’ allemand, proche du néerlandais. Occitans, enfin, depuis peu réveillés, fiers de rappeler leur «latinité» culturelle, plus forte que celle des «Francimans» — ces «Latins amoindris» — situés au nord de Blaye, de Clermont-Ferrand ou de La Mure. Ces sept «minorités» qui le sont à la fois dans le cadre de l'Hexagone et même dans leurs provinces d'origine (sur 250 000 Basques «français», par exemple, on ne compte que 80 000 bascophones), ont, au-delà de leurs différences certaines, au moins un trait commun: leur appartenance à un État qui, depuis la Révolution — à l'encontre de l'Ancien Régime —, ne veut plus voir que des citoyens «égaux». Les sept langues réfugiées dans les terroirs, en recul perpétuel depuis Jules Ferry et son école publique où l'on punissait, il y a peu, l’écolier parlant patois, le poussant même à la dénonciation de ses camarades, semblent aujourd'hui se ressaisir. J.-P. Richardot. «Le Monde», 26 octobre 1977 6 La France se nomme diversité Sept cultures, sept langues. 7 La France se nomme diversité Discours du citoyen Grégoire, député du département de Loir-et-Cher, sur l'éducation commune, prononcé à la séance du 30 juillet. [...] Tous les jours, rentrés dans le sein de leur famille, dans les longues soirées des hivers surtout, la curiosité des parents et l'empressement des enfants, de la part de ceux-ci l'avidité de dire, de la part de ceux-là le désir d'entendre, feront répéter la leçon et retracer des faits qui seront le véhicule de la morale; ainsi l'émulation acquerra plus de ressort, ainsi l'éducation publique sera utile, non seulement à ceux qui font l'apprentissage de la vie, mais encore à ceux qui ont atteint l'âge mûr; ainsi l'instruction et les connaissances utiles, comme une douce rosée, se répandront sur toute la masse des individus qui composent la nation, ainsi disparaîtront insensiblement les jargons locaux, les patois de six millions de Français qui ne parlent pas la langue nationale. Car, je ne puis trop le répéter, il est plus important qu'on ne pense en politique d'extirper cette diversité d'idiomes grossiers, qui prolongent l'enfance de la raison et la vieillesse des préjugés. Leur anéantissement sera plus prochain encore, si, comme je l'espère, vingt millions de catholiques se décident à ne plus parler à Dieu sans savoir ce qu'ils lui disent, mais à célébrer l'office divin en langue vulgaire. [...] Rapport de l’abbé Grégoire An II sur la nécessité et les moyens d’anéantir les patois et d’universaliser la langue française (le 16 prairial AN uploads/Geographie/ les-regions-de-la-france.pdf

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