Français Probatoire série A-B-C-D-E Session de 2010 EPREUVE DE LITTERATURE OU C

Français Probatoire série A-B-C-D-E Session de 2010 EPREUVE DE LITTERATURE OU CULTURE GENERALE Le candidat traitera l’un des trois sujets au choix SUJET DE TYPE I : CONTRACTION DE TEXTE Le besoin de communication On présente parfois le téléphone portable comme une machine permettant de communiquer à distance, 'alors qu’il est bien souvent utilisé... pour ne pas communiquer! Avant l’invention du portable, il était en effet toujours difficile de faire valoir son désir d'être seul lorsqu’on se trouvait au milieu d’un groupe. Avec le portable, au contraire, il devient plus facile de se mettre à l’écart sans encourir aucune réprobation sociale : celui qui s'écarte du groupe n’est pas suspecté de mépriser sa société, quand tout le monde comprend qu'il se consacre à ses relations lointaines et certainement très importantes pour lui. Le téléphone portable modifie donc la représentation de l'existence de chacun dans un groupe, en lui permettant d’affirmer sors droit à être physiquement présent et psychiquement absent. La deuxième transformation introduite par le téléphone portable concerne la relation d'attachement. Cet objet constitue en effet une sorte de cordon ombilical qui permet de garder à tout moment un contact privilégié avec ceux dont on se trouve provisoirement éloigné. Le portable modifie la relation que nous entretenons avec nous-mêmes en écartant le spectre de la solitude et de l'abandon. Où que nous soyons, il nous assure que notre solitude cessera aussitôt que nous le souhaiterons. A la limite, le portable devient une sorte de peluche. Inventée pour rassurer l'enfant, celle-ci est parfois utilisée par lui comme un interlocuteur vivant privilégié : il lui parle en secret. Le téléphone portable, Inventé comme moyen de communiquer avec d'autres humains, devient peur certains, le moyen d’échapper à l'angoisse de l’abandon par sa seuls présence : poser la main sur lui, comme un être cher, rassure Cet objet introduit en troisième lieu une expérience différente de l'espace. Avec un téléphone fixe, la première question que se posent les interlocuteurs en général : « comment vas-tu ? » Avec un téléphone mobile, cette question devient : « où es-tu ? » Bien que, parfois, la question ne soit pas posée, c’est souvent par-là que le récit débute : « je suis dans le train », « en voiture », « en montagne », « à la mer ». A la limite, la conversation se réduit à cela : la description du cadre. Avec le téléphone portable, l’identité ne relève pas d'une pensée, mais d’une coordonnée géographique. On raconte non plus ce qu’il y a à l'intérieur de soi, mais autour de soi. Enfin, et surtout, le téléphone portable est en train de- brouiller les repères attachés à la sphère intime et à la sphère publique. Traditionnellement, ces repères étaient fixés par le groupe de façon précise : la première était liée aux lieux intimes, et la seconde aux lieux publics. Avec le téléphona portable, cette opposition peut être redéfinie par chacun pour son propre compte. Nous y gagnons tous la possibilité de transformer malgré eux les inconnus d'une voiture de chemin de fer ou d’un trottoir en témoins de notre intimité ! Avant le portable, bien entendu, il était toujours possible d'avoir des échanges privés, de couple par exemple, en public. Mais quand l’un des deux conjoints ou amis se laissait aller sur cette pente, il était fréquent que l’autre, saisi par la honte, l’invite è un peu plus de retenue. Avec le téléphone portable, il n'y a pas celte limite parce que, très vite, les deux interlocuteurs oublient chacun les personnes qui se trouvent autour- d’eux. Quand celui auquel nous nous adressons est physiquement près de nous il nous est impossible de le regarder sans voir aussi les inconnus qui nous entourent. Mais quand il est invisible, présent seulement par sa voix, l'attention que nous accordons à celle-ci et l’image que nous tentons malgré de nous faire de lui nous rendent très vite aveugles et sourds à notre environnement concret. La pudeur ou si l'on préfère, la gêne, cette forme mineure de la honte n’existe plus. Nous acceptons de mettre à nu nos pensées les plus personnelles d'une manière qui modifie l’intimité psychique aussi radicalement que la nudité a changé l’intimité www.concourscameroon.com www.concourscameroon.com corporelle ces trente dernières années. Serge Tiseron., L’Intimité surexposée, Ed. Ramsay 2001. Résumé : 8pts Ce texte comporte 6S1 mots. Vous en ferez un résumé de 173 mots. Une marge de 10% en plus ou É en moins vous est concédée. Discussion : 1Opts De l'avis de Serge Tiseron, le téléphone portable se présente comme une machine permettant de communiquer à distance, alors qu’il est bien souvent utilisé... pour ne pas communiquer ! Partagez-vous cet avis ? Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté et illustré d’exemples empruntés à la vie de tous les jours. Présentation : 2pts SUJET DE TYPE II : COMMENTAIRE COMPOSE Peut-être airait-elle souhaité faire à quelqu’un la confidence de toutes ces choses. Mais comment dire un insaisissable malaise, qui change d’aspect comme les nuées, qui tourbillonne comme le vent ? Les mots lui manquaient donc, l’occasion, la hardiesse. Si Charles l’avait voulu cependant, s’il s’en fût douté, si son regard, une seule fois, fût venu à la rencontre de sa pensée, il lui semblait qu’une abondance subite se serait détachée de son cœur, comme I tombe la récolte d’un espalier, quand on y porte la main. Mais, à mesure que se serrait davantage I intimité hi de leur vie, un détachement intérieur se faisait qui la déliait de lui. La conversation de Charles était comme un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y défilaient, dans leur costume ordinaire, sans exister d’émotion, de rire ou de rêverie. Il n'avait jamais été curieux, disait- il, pendant qu’il habitait Rouen, d’aller voir au théâtre Ses acteurs de Paris, il ne savait ni nager, ni faire les armes, ni tirer au pistolet, et il ne put, un jour, lui expliquer un terme d’équitation qu’elle avait rencontré dans un roman. Un homme, au contraire, ne devait-il pas tout au contraire, exceller en des activités multiples, vous initier aux énergies de la passion, aux raffinements de la vie. À tous les mystères ? Mais il n enseignait rien, celui-là ne savait rien, ne souhaitait rien. Il la croyait heureuse ; et elle lui en voulait de ce calme si bien assis, de cette pesanteur sereine, du bonheur même qu’elle lui donnait. Elle dessinait quelquefois ; et c’était pour Charles un grand amusement que de rester là, debout, à la regarder penchée sur son carton, clignant des yeux, afin de mieux vois son ouvrage, ou arrondissant, sur son pouce, des boulettes de mie de pain. Quant au piano, plus les doigts y couraient vite, plus il s’émerveillait. Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1ère partie, chap. VII Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Sans dissocier le fond de ta forme et tout en étant attentif aux procédés d’écriture mis en œuvre, vous montrerez par exemple la tristesse de Sa jeune femme déçue par un époux sans raffinement et sans ambition. SUJET DE TYPE III : DISSERTATION Un romancier â qui l’on demandait pourquoi il n’écrivait pas de poésie répondit : «Parce que je déteste parier de moi-même. ». La distinction entre poésie et roman que cette déclaration semble établir vous parait-elle justifiée ? Vous appuierez votre argumentation sur des exemples précis tirés de vos lectures. www.concourscameroon.com www.concourscameroon.com uploads/Geographie/ litterature-probatabcde-2010.pdf

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