MANUEL D'HISTOIRE j D'HAITI ! DR J.-C. DORSAINVIL avec la collaboration DES FRÈ
MANUEL D'HISTOIRE j D'HAITI ! DR J.-C. DORSAINVIL avec la collaboration DES FRÈRES DE L'INSTRUCTION CHRÉTIENNE PORT-AU-PRINCE Procure des Frères de l'Instruction Chrétienne 1934 MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre MANUEL D'HISTOIRE D'HAÏTI MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre Nihil obstat, Y. COLLIN, vic. gén. censor. Imprimatur, Portu-Principis, die 15a Julii 1934. JOSEPHUS, Arch. Portus-Principis. Propriété des Frères de l'Instruction Chrétienne. DROITS RÉSERVÉS MANUEL D'HISTOIRE D'HAITI PAR le Docteur J.-C. DORSAINVIL avec la collaboration des FRÈRES DE L'INSTRUCTION CHRÉTIENNE Ouvrage approuvé par le Conseil de l'Instruction Publique d'Haïti, le 29 mars 1924. PORT-AU-PRINCE PROCURE DES FRERES DE L'INSTRUCTION CHRÉTIENNE 1934 PRÉFACE Chers Enfants, Ce livre se propose de vous faire connaître et aimer votre Pays. Il est l'œuvre d'un historien de talent, secondé par des maîtres qui vous ont dévoué leur vie tout entière. Il expose et raconte. Il juge rarement. Il dit ce qu'il croit être la vérité. S'il se trompe, c'est de bonne foi. Il arrivera, sans doute, que votre cœur se serre en le lisant : noire île a vu tant d'horreurs ! nos Pères ont été si longtemps victimes ! Mais, par contre, comme vous serez heureux et fiers à parcourir les pages qui résument la glorieuse épopée de notre Indépendance Nationale ! Les méchants vous apprendront à détester le mal, les bons à honorer la vertu. Nos Héros vous ensei- gneront la fierté patriotique et le prix de la liberté; les efforts apostoliques d'un Las Casas, d'un Boutin, d'un Alexis-Jean-Marie Guilloux, la valeur de vos âmes au regard de l'éternité. Aimez ce petit livre et soyez bien dociles aux leçons qu'il vous donne. Frère ARCHANGE OBSERVATIONS 1. — Le présent " Manuel d'Histoire d'Haïti" fut inti- tulé d'abord " Cours Moyen d'Histoire d'Haïti à l'usage des divisions supérieures des écoles primaires, des écoles secondaires de Jeunes Filles et des Lycées et Collèges". 2. — A la suite d'un accord intervenu entre Monsieur le Dr J.-C. Dorsainvil et les Frères de l'Instruction Chré- tienne, on décida d'ajouter au texte primitif les Som- maires qui se trouvent au commencement des différents chapitres. 3. — Cette addition permettra d'utiliser le " Manuel " dès le Cours élémentaire. 4. — Le chapitre d'Histoire Religieuse a été rédigé sur le désir de Sa Grandeur Monseigneur Conan, arche- vêque de Port-au-Prince. 5. — L'imprimatur est une simple affirmation que l'ouvrage n'énonce rien de contraire à la foi ou aux mœurs. 6. — Les Auteurs adressent leurs plus sincères remercie- ments à Mr H. P. Davis, au Révérend Père Julliot, curé du Cap, aux Révérends Pères du Saint-Esprit, à Mon- sieur Edmond Mangonès, à la Direction Générale des Tra- vaux Publics, à Mr G. Tippenhauer et à tous ceux qui ont accepté de mettre à leur disposition des documents utiles à l'illustration du présent "Manuel". MANUEL D'HISTOIRE D'HAITI LIVRE Ier PÉRIODE ESPAGNOLE CHAPITRE Ier Sommaire 1*. — Haïti est une belle et grande île de la mer des Antilles. 2*. — Elle fut découverte le 6 décembre 1492 par un marin génois au service de l'Espagne : Chris- tophe Colomb. 3*. — Elle était alors habitée par les Chemès, que Colomb appela Indiens parce qu'il croyait avoir abordé aux Indes. Les indigènes d'Haïti parlaient une langue riche et sonore. Ils avaient leurs poètes ou sambas. Ils adoraient des dieux qu'ils représentaient sous des formes grossières. Haïti était divisée en cinq royaumes ou caciquats : la Magua gouvernée par Guarionex, le Marien par 2 HISTOIRE D'HAÏTI Guacanagaric, le Xaragua par Bohéchio, la Maguana par Caonabo, le Hyguey par Cotubanama. Tous ces chefs vivaient en parfaite harmonie. Les Indiens savaient travailler l'or, tisser le co- ton, mouler avec de la terre glaise des pipes et des ustensiles de cuisine. Ils s'habillaient d'une jupe très courte ou pagne. Ils ornaient leurs chevelures de plumes de perroquets, et souvent ils se barbouil- laient le corps avec de la teinture de roucou. 4*. — Les Indiens du Marien firent bon accueil à Colomb et aux Espagnols qui l'accompagnaient. Guacanagaric leur donna même sur son territoire un emplacement où ils bâtirent le fortin de la Nativité. Quand Colomb repartit pour l'Europe, le 11 jan- vier 1493, il confia la garde du fortin à une tren- taine d'Espagnols. Ceux-ci se conduisirent très mal à l'égard des Indiens; le cacique Caonabo les attaqua, les mit tous à mort et incendia le fortin. 1. — Haïti. Haïti est, après Cuba, La plus grande des Antilles. Elle est parcourue par quatre chaînes dirigées du nord-ouest au sud-est. Ses plaines, couvertes de plantations, sont ar- rosées par des cours d'eau nombreux et abondants. Ses PÉRIODE ESPAGNOLE 3 mornes "aux sommets couronnés de nuages" portent sur leurs flancs des forêts, des champs de café, de maïs et de bananiers. Haïti, à cause de ses richesses naturelles, de sa fertilité, de la dou- ceur de son climat, de l'incomparable beauté de ses pay- sages a mérité d'ê- tre appelée la "Perle des An- tilles". Les premiers Européens qui ont vu notre Haïti étaient des Espa- gnols, conduits par Christophe Colomb. 2. — Christophe Colomb. Christophe Colomb naquit à Gênes en 1435 (1). Son père, Dominique Colomb, n'était qu'un pauvre tisserand. Chris- tophe reçut-il une instruction complète et fréquenta-t-il vraiment l'Université de Pavie, comme plusieurs histo- riens l'ont affirmé ? On peut en douter, car des l'âge de quinze ans, Colomb navigua, d'abord en Méditerranée, puis sur l'océan Atlantique. Un voyage maritime, à la voile surtout, laisse à celui qui l'entreprend de nombreuses heures de loisir. De nos jours, on lit; mais, en 1450, Gutenberg commençait d'im- primer le premier livre. Pour s'occuper, Colomb s'adonne avec passion à son métier et recueille avidement les longs récits, plus ou moins exacts de ses compagnons (1) 1451, d'après Vignaud : "Le vrai Christophe Colomb", p. 29. 4 HISTOIRE D'HAÏTI de bord. Les vieux marins disaient qu'en partant d'Eu- rope et en marchant vers l'est, des missionnaires d'abord, des marchands ensuite étaient parvenus jusqu'en Asie, dans les pays immenses, autant que riches, de la fabuleuse Cipangu. Ils disaient encore que des marins portugais avaient trouvé et trouvaient sans cesse de nouvelles terres en des- cendant au sud de leur pays : Côte de Guinée, Cap-Vert, Açores. . . . L'imagination de Colomb travailla sur ces données vagues. Il se con- vainquit peu à peu que la terre est ronde et qu'en mettant hardiment le cap à l'ouest, on atteindrait cette Cipangu, tant de fois rêvée par les navigateurs. Devenu habile marin et fort de sa conviction, Colomb résolut d'en- treprendre un voyage sur l'Océan. Il lui fallait des bateaux et de l'ar- gent. Gênes, sa ville natale, est pressentie : la réponse lui rappela que nul n'est prophète dans son pays. Où aller ? en Espagne ? en Angleterre ? en France ? Ces contrées étaient bouleversées par la guerre. Après de lon- gues hésitations, Chris- tophe Colomb se décida pour le Portugal. On l'y traita de fou et de visionnaire. Il passa en Espagne. Après huit ans de démarches incessantes et grâce à des concours désintéressés, comme celui du moine franciscain, Juan Perez de Marchena, prieur du couvent de la Rabida, il finit par gagner à son idée la reine de Castille, Isabelle la Catholique. Telle était la foi de Colomb en son succès qu'il exigea et obtint de l'altière PÉRIODE ESPAGNOLE 5 souveraine une convention écrite : Isabelle s'engageait à fournir deux bateaux au navigateur et à lui reconnaître les titres et prérogatives d'amiral et de vice-roi des terres qu'il découvrirait. L'IMMENSE OCÉAN. ■ La ténacité de Colomb fit une autre conquête : les frères Pinzon convaincus, eux aussi, que des terres existaient dans l'Océan, au large des Açores, offrirent à Colomb un troisième bateau et le précieux concours de leur influence, LES TROIS CARAVELLES DE COLOMB. grande à Palos, leur ville natale. Grâce à leur activité, trois caravelles, avec leurs équipages au complet, étaient prêtes, le 3 août 1492, à prendre la mer. C'était la Santa-Maria, la Nina, la Pinta. (Pinta, bateau des Pinzon). Le voyage fut mouvementé. Après une relâche aux îles Canaries, les marins de Colomb ne virent, pendant de 6 HISTOIRE D'HAÏTI longs jours, que le ciel, la mer et leurs bateaux. Persuadés que leur chef les conduisait à une mort certaine et sans gloire, ils résolurent de le jeter à l'eau et de faire demi-tour. Colomb les domina par son sang-froid et son éton- nante fermeté. Sa foi ardente, son indomptable téna- cité reçurent enfin leur récompense : le 12 octobre 1492, soixante-dix jours après son départ de Palos, il aborda l'une des îles Bahama, Guanahani, qu'il appela San- Salvador, en souvenir sans doute des périls de sa traversée. Il découvrit la grande Cuba, le 26 octobre; et le 6 décembre, il jeta l'ancre au fond d'une baie magnifique qui, en l'honneur du saint du jour, fut dé- nommée baie de Saint-Nicolas. 11 venait de découvrir notre chère Haïti. uploads/Geographie/ manuel-d-x27-histoire-d-x27-haiti.pdf
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- Publié le Mar 02, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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