Antée, les Bretons , le socialisme / Ewan Gwesnou Source gallica.bnf.fr / Bibli

Antée, les Bretons , le socialisme / Ewan Gwesnou Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Masson, Émile (1869-1923). Antée, les Bretons , le socialisme / Ewan Gwesnou. 1912. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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Diliunct out forcma, nui Itrois ! o fr. 30 GUINGAMl» IMPRIMERIE TOULLEC ET GEKFROY, PLACE OU CENTRE 1012 Wti$* EWANGWESNOU Aveit er Vreloned. AIN1T ÊË (les Bretons & le Socialisme Ni hun unan. Dihunetont brema, ma BreUt GUINGAMP IMPRIMERIE TOULLEC ET GEFFROY, PLACE DU CENTRE 1912 A U mémoire vénérée du grand historien ARTHUR DELA BORDEME • Père des Breton* Nen dé kefca larerion, mes a Hobérerion huh esdobêr; — a Vrezélerion neùô, hag ar Sent èi guéharal. E. G. Ces articles, titres modifiés, ont été publiés au Rappel du Morbihan, dans les numéros du 1" de chaque mois, depuis le in Janvier de TanneV cou- rante. Nos vifs remerotments a l'Administration et la Rédaction de ce vaillant organe pour leur hospi* talité courageuse. TABLE I. ANTI PATRIOTISME , 9 II. LA LANGUE BRETONNE il III. L'ANR DU PAYS 14 IV. Foi 18 V. PATRIOTISME , 22 VI. INDIVIDUALISME' 27 VU. HÉROÏSME 32 VIII.LB BARDE 37 IX. UNITÉ NATIONALE 41 APPENDICE. 47 A LA BASSE-BRETAGNE de M. 0. Vallaux. 48 B Articles reproduits des TEMPS NOU- VEAUX par Bronn........ 49 I LA PROPAGANDE EN BASSE-BRETAQNE. 49 II LA LANGUE INTERNATIONALE ET LES LANGUES NATIONALES.. 51 I Antipatriotisme Un homme s'est levé du milieu d'un peuple, et il a dénonoé les patries comme des marâtres. Cet homme est un Breton, et la patrie qu'il a d'abord maudite est la France. Né de pauvres gens, aux bords les plus loin- tains de la mer occidentale, ses premiers regards rencontrèrent des hommes et des femmes au parler rude, aux yeux pâles comme le ciel, ou ardents comme le soleil. Ils peinaient aux usines malsaines, dans des ohamps arides, dans des huttes misérables, dans des ports hantés des tempêtes. Ils peinaient pour des salaires de fa- mine. Il vit des rues étroites, populeuses et nau- séabondes, des bâtisseô noires, des landes désertes et des flots indomptés... Oh ! les dimanches soir d'hiver, les nuits de pale, ou de débarquement d'escadre ! Cris de forbans, pleurs de petits gâs, malédictions de paysannes, femmes do matelots ou de manoeuvres. Le feu, le sang ! Rixes de soudards, d'ivrognes ; vaoarmes d'accordéons* dans les tavernes, gémissements horribles de binious dans les rafales de vent... — 10 — 11dut apprendre dans des livres. Et ces livres ne lui apprirent rien. Un peuple qui avait été grand entre tous les peuples, un peuple héroïque s'il en est; ce peuple dont il sortait, l'histoire ne lui en parlai t pas. Ce peuple, qui lui avait donné son père, sa mère, ce peuple qu'il coudoyait tous les jours depuis son enfance, parle une langue antique, que les druides chantaiont des siècles ayant Christ, langue formidable et suave, langue des vierges saintes des cantiques, langue dès con- quérants des mers. Les livres qu'il lisait n'en disaient rien. Dans les « grandes Ecoles », cepen- dant, il entendit des jeunes gens instruits. Ils déclaraient stupide, ce qu'ils ne comprenaient pas : ils ricanaient, à propos de son peuple, comme d'un peuple vaincu, d'un pays conquis ; et il se vit raillé soi-même, parce que Breton... Pauvre Hervé I qu'ont-ils donc fait de ta Patrie ? Et que sais-tu d'elle ? Cela : ce que tes yeux d'enfant ont vu ; ce que tes oreilles d'enfant ont entendu ; ce que ton coeur adorable d'enfant a souffert de voir et d'entendre ; paysans miséra- bles : «bêtes de somme à face humaine » ; ouvriers rauques ; rixes d'ivrognes ; pleurs et malédictions des femmes dans la nuit ; landes sauvages ; flots vides ; tempêtes, et les binious d'An hîni goi : « Les pommes de terre pour les cochons < Les épluchures pour les Bretons !... » Pauvre Breton, où est ta Bretagne? «Sans- Patrie 1» sous les pierres sépulcrales où ils ton- tent en vain d'étoufler ta voix, qu'est-ce que; la France pour loi ? — Va 1 tu es ce qu'elle a déplus pur : sa conscience. II La Langue bretonne La propagande socialiste rencontre dans notre Bretagne des obstacles d'Une espèce particulière qu'on hé surmontera pas d'un élan aveugle. Nos forces s'y briseraient, et l'instauration d'une ère de justice en serait retardée d'autant. Nous, Bretons, nous avons gardé conscience de notre Passé. Nul de nous, même le plus hum- ble de nos gargons de ferme, n'ignore que son pays à lui est et fut toujours distinct ; qu'il Appartient à une Nation qui s'est sufll des siècles è elle-même. Sans qu'on lui ait enseigné l'histoire de son pays (le dieu des armées en garde nos maîtres I) le dernier de nos garçons de ferme sait (obscurément), mais il sait d'intuition, que là fortune du nom français est due pour une grande part, à l'abnéga(ion constante, & l'héroïsme dés hommes de sa race.:, ' ~ 12 ~ Nos ennemis, agissant en vertu d'un machiavé- lisme d'ailleurs peut-être plus instinctif que réflé- chi, ont mis à profit les malentendus qui peuvent naître de l'usage de langues diverses dans une même contrée, et dé ceux qui subsistent parmi nous des suites des anciennes luttes fratricides. Ils sontent que les calomnies dont ils se plaisent & défigurer nos idées, si elles étaient colportées dans nos villes et nos villages uniquement par des gens de langue française, trouvant eh face d'elles pour les combattre des Bretons bretonnants, nos ouvriers ni nos paysans n'y ajouteraient pas la moindre foi. Le Breton reconnaît son ami à ce signe que son ami parle sa langue. Alors nos machiavels déclarent ' de tous côtés que la langue des Bas-Bretons est celle de la barbarie, de l'obscurantisme, c'est-à-dire de l'E- glise et de la Réaction. Et ils le prouvent depuis toujours, tous les jours, dans leurs journaux, livres, conférences, jusque dans les écoles et dans leurs conversations privées. Qu'en résulte-t-il ? Que nous-mêmes, socialis- tes, esprits libres et éclairés, nous respirons cette odieuse ineptie comme l'air de la mer et des bois. Et nous partons en guerre contre la langue des nôtres et nous lui vouons une haine mortelle. Alors vient le Prêtre (âme simple, dont le royaume n'est pas de ce monde et qui trop sou- vent s'y égare), qui parle breton aux Bretons, et qui en breton répand parmi le peuple breton, • -13-, comme une pieuse vérité, que le Socialisme est une engeance du Diable, que les socialistes veu- lent voler aux pauvres laboureurs, leurs pauvres champs pour y faire paitre les ânes d'Allema- gne et les cochons d'Angleterre ; que les socialis- tes leur arracheront la langue et planteront leur dieu dans le fumier. Quoi de surprenant si nos Bretons sentent alors gronder dans leur coeur leur passion formidable pour le uploads/Geographie/ masson-emile-antee-les-bretons-et-le-socialisme.pdf

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