1 INTRODUCTION L’école est une institution sociale à travers laquelle l’Homme r

1 INTRODUCTION L’école est une institution sociale à travers laquelle l’Homme reçoit l’instruction. De ce fait, elle apparaît comme le prolongement de la cellule familiale en raison sa fonction éducatrice. Ainsi, l’élève, fruit de l’école acquiert des connaissances nécessaires afin de devenir un citoyen capable de participer au développement de son pays. C’est pourquoi dès son indépendance, notre pays la Côte d’Ivoire a placé le secteur éducation -formation comme une priorité des priorités. Malgré cette volonté affichée qui est de faire de l’école une préoccupation majeure, le système éducatif ivoirien est aujourd’hui confronté à de nombreux problèmes. Parmi, ceux-ci figure l’insuffisance de rendement scolaire des filles. Face à ce problème, l’Assistant Social a son rôle à jouer afin d’apporter des solutions durables. C’est pourquoi nous nous sommes engagé dans cette action en nous appuyant sur la méthode d’intervention de groupe autour du thème « accompagnement social, stratégie d’amélioration du rendement scolaire des filles ». L’objectif visé par cette intervention sociale est d’améliorer le rendement scolaire des filles de la 3e 9. Pour se faire nous avons conçu et organisé notre intervention autour de six(6) points essentiels qu’il convient de présenter premièrement, la problématique, qui analyse le problème prioritaire et apporte des solutions possibles ; deuxièmement, l’élaboration du cadre d’analyse, qui consiste à étudier le milieu afin d’identifier les différents problèmes qui s’y trouvent ; troisièmement, la méthodologie de l’intervention, qui consiste à mettre en exergue le projet d’intervention, la population et/ou échantillon, la présentation des instruments et techniques utilisées et la procédure d’intervention ;quatrièmement, la présentation, analyse et interprétation de résultats, qui montre et explique les changements 2 survenus après l’intervention ; cinquièmement, l’évaluation et retrait de l’Assistant Social, qui permet de jeter un regard critique sur l’intervention et d’expliquer le retrait de l’Assistant Social et enfin, le projet de suivi, qui fait une projection des actions à mener pour pérenniser l’intervention. 3 I PROBLEMATIQUE 4 Au-delà de la cellule familiale, l’école est le lieu par excellence où l’on acquiert l’instruction. A travers l’école, l’homme reçoit des valeurs et des connaissances qui lui permettent de se socialiser, de participer au développement de sa société et de se prendre en charge. C’est d’ailleurs cette noble fonction qui a été très tôt perçue par l’ONU en créant l’UNESCO pour faire la promotion de l’éducation afin de la rendre accessible à tous les peuples du monde entier, sans distinction de race, ni de sexe, ni de classe sociale. Cette volonté manifeste de la communauté internationale a permis alors, de promouvoir l’instruction dans tous les pays du monde, même les plus défavorisés. Ainsi, plusieurs écoles sont crées dans le but de favoriser l’éducation à 100%. Malgré, ces efforts consentis, de nombreux pays, surtout ceux en voie de développement sont encore à la traine en terme de scolarisation à 100% et pour tous.Face à cette triste réalité, la jeune fille, comparativement au jeune garçon est la plus défavorisée. Ainsi, en 1998, environ 75 millions de filles en âge de scolarisation dans le monde n’ont pas pu aller à l’école soit les 2/3 des enfants qui n’ont pas eu accès à l’instruction1. En Afrique subsaharienne sur les 29 millions d’enfants non scolarisés, 54% d’entre eux sont des filles2 En 2008, en Côte d’Ivoire, le taux des filles dans le primaire était de 44% contre 55% pour les garçons. Dans le secondaire général, l’on estimait à 37% de filles contre 63% de garçons3. Ces pourcentages montrent clairement que la scolarisation des filles est faible malgré les efforts consentis à travers des compagnes de 1 Source : UNESCO(1998),http://sisyphe.org/spip.php ?art1288 2 Source : Rapport Afrique « parce que je suis une fille », Plan international, 2012 3 Source : Ministère de l’éducation nationale, DIPES, 2008 5 sensibilisation, des colloques et conférences internationales organisés pour y remédier. En dépit de leur représentation minoritaire dans les salles de classes beaucoup sont celles qui ont un rendement scolaire insuffisant. L’insuffisance de rendement scolaire est le fait pour tout élève d’obtenir une moyenne en dessous de 10/20. Ce problème se perçoit ailleurs dans le monde, notamment, en Afrique subsaharienne, en côte d’Ivoire et dans notre milieu d’intervention. Selon une étude effectuée par EKOUE en 2003, au Gabon, sur une cohorte de 1000 élèves Gabonais, 11 arrivent en 1ere sans redoubler dont seulement trois(03) d’entre eux sont des filles. Il y a eu au Togo, 36% de réussite chez les filles contre 46% chez les garçons à l’examen du BEPC de la session 1998 sur un taux global de réussite de 43%4. Dans notre pays l’insuffisance de rendement scolaire des filles est une réalité aux différents niveaux d’étude. Ce qui entraîne l’interruption précoce des études des filles. Ainsi, le taux d’achèvement au primaire chez les filles est de 39% alors qu’il est de 52% chez les garçons. Au niveau du premier cycle du secondaire, le taux d’achèvement est de16% chez les filles contre 30% chez les garçons. Enfin, au deuxième cycle du secondaire, l’achèvement chez les filles est de 9% contre 21% chez les garçons5. Au Lycée Moderne de Treichville, l’examen des résultats des élèves sur ces deux(02) dernières années scolaires 2010-2011 et 2011- 4Source : Marie-France LANGE(2003), Inégalités de genre et éducation au Togo 5Source : RESENE, 2009 6 2012,en plus d’être insuffisant dans l’ensemble, ils sont très défavorables aux filles. En effet, en 2010-2011 sur 434 élèves candidats au BEPC dont 239 filles, l’on a enregistré 32 admis chez les filles, soit 13,38% de réussite contre 32 admis chez les garçons soit 16,41% de réussite sur un taux global de réussite de 14,75%.A l’examen du BAC sur 1045 candidats, il y avait 484 filles et 561 garçons. L’on a enregistré 93 admis chez les filles soit 19,21% de réussite contre 148 admis chez les garçons soit 26,38% de réussite sur un taux global de réussite de 23,06%6. En 2011-2012, au BEPC il y avait 576 candidats dont 296 filles. A la proclamation des résultats l’on a enregistré 23 admis chez les filles soit 7,77% de réussite contre 39 admis chez les garçons soit 13,92% de réussite sur un taux de réussite général de 10,76%. A l’examen du BAC il y avait 858 candidats composés de 388 filles et de 470 garçons. A la proclamation des résultats, l’on a enregistré 113 admis chez les filles soit 29 ,12% de réussite contre 193 admis chez les garçons soit 41,06% de réussite sur un taux général de réussite de 35,66%7. Cette année scolaire 2012-2013, le rapport du premier trimestre, indique que l’effectif des élèves est de 4575 élèves : 2874 garçons et 1701 filles. Parmi ces filles seulement 815 ont pu obtenir la moyenne au premier trimestre, soit un taux de réussite de 47,91% contre 1580 garçons ayant obtenu la moyenne soit 54,97% de réussite sur un taux global de succès de 52,35%. Ce même rapport fait état de 277 redoublants parmi les 1701 filles. Ce qui représente une proportion de 16,28% de taux de redoublement chez les filles8. 6Source : Rapport de l’année académique 2010-2011 7Source : Rapport de l’année académique 2011-2012 8 Source : Rapport du premier trimestre de l’année académique 2012-2013 7 Au vu de ces résultats scolaires, il est à noter que sur ces deux (02) dernières et de façon constante, le rendement scolaire des filles est insuffisant. Quelles peuvent être les causes de ce problème ? Pour Kaboré(1998), les difficultés scolaires des filles tel que l’insuffisance de leur rendement est dû au manque de persévérance et de motivation scolaire de certaines d’entre elles. Pour lui, en effet, celles- ci intériorisent des stéréotypes sexistes en se persuadant qu’elles ont moins de capacités intellectuelles que les garçons. Diakité(2002), quant à lui, trouve les causes de l’insuffisance de rendement scolaire de la jeune fille dans son l’environnement social. Ainsi, il révèle que les filles sont parfois victimes de traumatismes psychologiques suite à des violences sexuelles (harcèlements, viols, intimidations et/ou représailles).Ce qui les poussent à être plus absentéistes et moins performantes que les jeunes garçons. Pour Diallo(2001), les antécédents scolaires et les responsabilités familiales sont des facteurs qui agissent négativement sur les résultats scolaires des jeunes filles. A ce propos, il affirme que lorsque les filles connaissent un retard scolaire, celles-ci ont tendance à manifester peu d’intérêt aux études. En ce qui concerne les responsabilités familiales l’auteur soutient que, dans la plupart des cas, les jeunes filles mères qui n’ont pas de parents dévoués à la garde de leurs bébés, se trouvent à accomplir elles-mêmes cette tâche au détriment de la poursuite de leur scolarité. Taki(2012) pour sa part, estime que les mauvaises compagnies des filles les conduisent à un mauvais rendement qui induit l’échec scolaire de celles-ci. En effet, en voulant imiter ou ressembler à des camarades qui n’ont pas de bons comportements, les filles copient le 8 plus souvent les mauvaises attitudes de ces dernières ; ce qui a des conséquences néfastes sur leurs résultats scolaires. Pour les auteurs KRA, TRA et FOFFI(2010), l’insuffisance de rendements scolaire des filles résulte de leur forte occupation dans les activités extrascolaires, notamment les tâches domestiques uploads/Geographie/ memoire-final-lkb.pdf

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