Mostaganem Mostaganem (en arabe : ᐵᐣ߈ߠ࠼्ऄMustaġānam ou Mus- taġānim ; prononcé

Mostaganem Mostaganem (en arabe : ᐵᐣ߈ߠ࠼्ऄMustaġānam ou Mus- taġānim ; prononcé localement, Mestghalem) est une commune algérienne de la wilaya de Mostaganem dont elle est le chef-lieu. C'est une ville portuaire de la Méditerranée, située au nord-ouest de l'Algérie, à 363 km à l'ouest d'Alger. Elle est parmi les plus grandes villes de l'ouest du pays après Oran. Considérée en Algérie comme la « capitale du Dahra »[2] — Mostaganem est parfois surnommée la « ville des Mi- mosas »[3] — l'unité urbaine de Mostaganem s’étend en outre de la commune du même nom, sur les communes de Mazagran et de Sayada et comprend une population de 162 885 habitants en 2008[4]. Elle est également une ville culturelle et artistique importante, foyer de la tariqa El-Alaouiya, implantée dans plusieurs pays et dotée d'un riche patrimoine et d'une création artistique active notam- ment dans la musique chaâbi. 1 Géographie 1.1 Situation Le territoire de la commune de Mostaganem est situé à l'ouest de sa wilaya, à 363 km à l'ouest d'Alger, à 79 km à l'est d'Oran, à 48 km d'Arzew et à 81 km au nord de Mascara[5]. 1.2 Relief Le vieux quartier de Tobana. Mostaganem est située à 104 mètres d'altitude sur le re- bord d’un plateau côtier[5]. La ville contemple à l’ouest la large baie d’Arzew[6] que termine le djebel Orousse. La ville est assise sur les rives de l’Aïn Sefra dont, à plu- sieurs reprises et notamment en 1927, elle a eu à subir les crues. Elle se compose d’une ville neuve, très étendue, et d’une vieille ville, plus compacte, accrochées de part et d’autre d’un profond ravin creusé par l’Aïn Sefra, qui ar- rose des jardins[7]. La localité est située au débouché des plaines du Chélif et de la Macta. 1.3 Climat Le climat de Mostaganem se caractérise par une tempé- rature douce, la faiblesse des écarts thermiques et l’alter- nance quasi quotidienne des brises de mer et de terre[6]. Source : Weatherbase, statistiques sur 10 ans[8]. 1.4 Transports Mostaganem est une ville portuaire, le port est situé dans le golfe d'Arzew et doté d’une superficie de 68 ha et deux bassins. Il est traversé par un réseau de voie ferrée[9]. En 2011, l'entreprise publique de transport urbain de Mostaganem est entrée en service. Elle dessert le centre- ville de Mostaganem, les quartiers périphériques, à l'instar de la Salamandre et de Kharroba ainsi que les ag- glomérations de Mazagran et Sayada[10]. En 2012, une nouvelle gare routière « inter-wilaya » a été inaugurée, elle se situe sur la route national RN23 qui mène à Mesra et à la wilaya de Relizane[11]. Un projet de tramway est en cours, le projet prévoit deux lignes (14,2 km) , la première s’étend sur une distance de 12,2 km et va relier le pôle universitaire de Kharouba avec le Lycée Oukraf Mohamed à quelques mètres de la corniche de la Salamandre en passant par le centre ville , quant à la seconde qui s’étend sur 2 km , de l'ancienne gare SNTF au centre ville et qui va desservir les quartiers de Beymouth, Saint-Jules et la Cité−5-juillet-1962 en pas- sant par l'avenue Benyahia Belkacem, afin de rejoindre la nouvelle gare routière à proximité de la première rocade. 1.5 Routes La commune de Mostaganem est desservie par plusieurs routes nationales : • Route nationale 11 : RN11 (Route d'Oran). 1 2 3 HISTOIRE 2 Toponymie Le port de Mostaganem. L’étymologie du mot Mustaghanim, n'a pas d'explication précise donnée par les historiens ou les géographes arabes, cependant plusieurs essais d’explication sont di- versement conservés chez les populations locales. « Mus- taghanim » serait composé de deux termes distincts, mais il existe plusieurs significations des deux termes[12] : • Machta (station hivernale) et Ghanem (riche éleveur de moutons) ; • Marsa et Ranem, qui signifie le port du butin ; • Misk el Ghanem, qui signifie abondance de trou- peaux. Enfin, pour quelques historiens de l’antiquité, ce serait plutôt à un port romain Murustaga que Mostaganem de- vrait son étymologie[12]. Selon une autre hypothèse, Mest- ghalim qui sert de référence à cette toponymie, veut dire « les roseaux » en berbère[13] 3 Histoire 3.1 Antiquité Le site est occupé par les Phéniciens. Port punique du nom de Murustaga, la ville fut reconstruite par les Romains qui lui donnèrent, au temps de Gallien (260- 268), le nom de Cartenna. Le site semble avoir été occupé durant le haut Moyen Âge[14]. 3.2 Période berbère La région de Mostaganem était le foyer des tribus ber- bères Zénètes des Maghraoua pendant le Moyen Âge, elle faisait partie des villes de cette confédération dont le ter- ritoire est le Dahra[15]. En 1082, le prince Almoravide Carte ottomane du XVIIIe siècle illustrant la côté algérienne des régions de Mostaganem et d'Oran. Youssef Ibn Tachfin y construisit un fort appelé « Bordj El-Mehal », l’ancienne citadelle de Mostaganem. La ville appartint par la suite aux Zianides de Tlemcen et Mérinides de Fès[16] , deux dynasties berbères. La cité n'a cessé de s’agrandir et de s’orner de monuments, elle acquit la réputation de ville du savoir avec une vie mystique intense, ainsi qu'en témoignent les nombreux sanctuaires[16]. La ville est citée par Al Idrissi : « pe- tite ville située au fond d'un golf, possède des bazars, des bains, des jardins et beaucoup d'eau. »[15]. 3.3 Période ottomane En 1511, les Espagnols imposèrent aux habitants de Mos- taganem un traité de capitulation. Pour prévenir cette occupation les Ottomans prennent la ville en 1516[17]. Après plusieurs années de résistance, les habitants firent appel à Khayr ad-Din Barberousse avec l’aide duquel ils infligèrent aux Espagnols une sérieuse défaite devant Mazagran (août 1558). Mostaganem passa alors sous la domination des Ottomans, elle fut agrandie et fortifiée par Khayr ad-Din. Mostaganem devient alors une rivale d’Oran espagnole, et voit son importance croître[17]. Mostaganem et sa région ont abrité de nombreux Maures d'Espagne, qui ont construit de nombreux quartiers et villages et fondé de grandes exploitations agricoles, le commerce avec l'Espagne (et avant Al-Andalus) était aussi très actif[15]. L'arrivée de ces Andalous, chassés d'Espagne par la Reconquista, va donner un grand élan à l'agriculture et à l'artisanat[17]. En outre, plus de 500 Kouloughlis assuraient la défense de la ville[18]. Presque tous les habitants de la ville étaient des artisans, soit tour- neurs, soit tisserands. Les Grenadins s’adonnaient aux tra- vaux de la soie, car ils avaient trouvé une grande quantité de muriers blanc et noir[19]. Le port abritait également un petit commerce de cabotage[20]. En 1792, les Ottomans font transférer une partie de la po- pulation de la ville à Oran, devenue la nouvelle capitale de l'Ouest algérien après sa prise des Espagnols[17]. Mos- taganem est l'une des villes de l'époque pré-coloniale dont 3.5 Indépendance 3 la population dépassait les 10 000 habitants[21], à la veille de la colonisation, elle était plus importante que d'Oran[5]. 3.4 Période de la colonisation française Blason de la période coloniale. Bataille de Mazagran, près de Mostaganem. La ville est tenue dès 1830 par une garnison d'une cen- taine de Turcs à la solde de la France, ayant à leur tête le caïd Ibrahim. Celui-ci est suspecté, à tort, par le géné- ral Desmichels, commandant la place d'Oran depuis avril 1833, de trahison ou de manque d'autorité. Craignant aus- si que la ville ne tombe entre les mains de l'émir Abd el-Kader, Desmichels décide de l'occuper par lui-même, et le 28 juillet 1833 une petite expédition de 1 400 sol- dats français y pénètre. Les habitants, laissés libres de partir avec leurs biens mobiliers, choisissent en majorité le départ[22]. La garnison française s’installe dans chacun des forts de la ville, notamment le quartier de Matemore. En 1834, les Français autorisent l'émir à déléguer un consul dans la ville. Par le traité de Tafna, l'émir laisse la ville aux Français[23]. En 1848, la commune de Mos- taganem est créée avec les annexes de Mazagran, Ouréah et Kharrouba. Le décret du 27 juillet 1848 érige Mosta- ganem en sous-préfecture[24]. La ville s’agrandit à mesure que la colonisation peuple l’immédiat arrière-pays et que le développement des com- munications la met en relation avec les régions de l’inté- rieur. La ville va connaître de nombreux changements. Le percement de rues et de boulevards, sur le modèle des villes européennes, provoque ainsi la disparition de nom- breux vestiges et monuments[23]. C'est du balcon de l'hôtel de ville de Mostaganem, en juin 1958, que le général de Gaulle prononce pour la seule et unique fois « Vive l'Algérie française ». 3.5 Indépendance La ville nouvelle. Sur une dizaine d’années après l’indépendance, l’urbani- sation de la ville a été relativement lente. Seuls quelques projets structurants ont été réalisés tels que le siège de la wilaya, dotée d'une architecture arabo-mauresque[25]. Dans les années 1970, Mostaganem a bénéficié d'un pro- gramme de planification urbaine qui tracera les grandes orientations de son expansion urbaine, Salamandre une station balnéaire au sud-ouest du centre-ville, est deve- nue un quartier de l’agglomération. Au sud, l'extension de l'urbanisation créa une jonction avec Mazagran[25]. Au nord-est uploads/Geographie/ mostaganem-wiki 1 .pdf

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