Le MahatMa Gandhi : Mythe ou réaLité ? economie:«L’inde se sort-elle de la cris

Le MahatMa Gandhi : Mythe ou réaLité ? economie:«L’inde se sort-elle de la crise mieux que la Chine?» edito Nous croyons en l’Inde. En sa force, sa sincérité, son destin et sa victoire. C’est pour cela que nous nous sommes acharnés à trouver un repreneur à la Revue de l’Inde, lorsque les Belles Lettres ont décidé d’arrêter sa publication. C’est chose faite. Harmattan, spécialiste des revues, dont la réputation humaniste n’est plus à faire, a bien voulu nous faire confiance. Nous allons bâtir une revue qui donnera la parole à tous, tout en essayant de pro- jeter cet « autre regard sur l’Inde » qui nous tient à cœur. Voici donc ce premier numéro de la Nouvelle Revue de l’Inde. Il est consacré à Gandhi, figure mythique de l’histoire de l’indépendance indien- ne. La Nouvelle Revue de l’Inde se devait de célébrer celui que l’on a surnommé « la Grande Âme ». Nous le connaissons mal en France. Or, trois livres, dont la monumentale biographie de Jacques Attali, ont été récemment publiés sur lui. Nous vous apportons des interviews de chaque auteur et des extraits de leurs livres. Puis, bien sûr, nous consacrons une importante partie de ce numéro à la récession économique : l’Inde s’en sort-elle mieux que la Chine ? Dimitri Klein, qui a monté ce dossier, est un de ces rares Français qui ait démontré qu’on pouvait investir en Inde - et réussir. Son exemple doit être suivi par de nombreux d’entre vous : la destinée de ce magazine est liée au nouveau regard, politique et économique que la France se doit de porter sur l’Inde, si elle ne veut pas manquer le coche. Nous avons besoin de votre soutien, pour que cette aventure qu’est la Nouvelle Revue de l’Inde puisse continuer. C’est pour cela que nous nous adressons à vous, inconditionnels de l’Inde : amoureux de ses montagnes ou de ses plaines, de son yoga ou de son pranayama, de l’ayurvéda, de la danse, de la musique, du cinéma indiens, ou alors futurs investisseurs en Inde, pour nous acheter régulièrement en librairie ou, mieux, vous abonner. Le prochain Numéro sera consacré aux femmes indiennes. Nous prévoyons également un dossier spécial sur l’Art Contemporain indien qui monte en flèche depuis deux ans. Merci de votre confiance François Gautier / Rédacteur en chef Écrivain, journaliste et photographe, François Gautier fut, durant huit ans, le correspondant du Figaro en Inde et en Asie. Il est l’auteur d’“Un autre regard sur l’Inde” (Le Tricorne, 1999), de “Swami, PDG et moine hindou” (J. P. Delville, 2003), de “La Caravane Intérieure” (Les Belles Lettres, 2005) et “des Français en Inde” (France Loisirs, 2008) A place croissante de l’Inde sur la scène mondiale, qui devrait se poursuivre dans les années qui viennent, est particulièrement visible dans quelques grands domaines. Celui de l’économie bien sûr mais aussi ceux de sa culture, de sa vie démocratique et du changement climatique. L’économie Le premier et le plus visible est son économie. Celle-ci pèsera trois mille milliards de dollars en 2050 et, selon le rapport Brick, nous devrions être alors la troisième puissance économique mondiale. Dr. APJ Abdul Kalam avait déjà mentionné dans son livre, India 2020, publié au milieu des années 90 (avant qu’il ne devienne notre Président), que l’Inde pourrait figurer à la cinquième place en 2020, pourvu qu’elle sache tirer avantage de la science et de la technologie, développer son éducation, son industrie et son agriculture, et investir dans sa population. Plus important encore, nous pourrions alors supprimer la pauvreté et nous débarras- ser une fois pour toutes de cette malheureuse image d’une Inde appauvrie. La façon dont nous utiliserons nos ressources sera d’une importance capitale dans ce domaine et nous sommes confiants en notre capacité à le faire et à gagner ce pari. L’horizon 2020 est une référence utile car la plupart d’entre nous serons les témoins des changements qui se produiront d’ici là. La culture indienne L’autre dimension, et non des moindres, relève de sa culture et de sa spiritualité. Durant toute son histoire, l’influence extérieure de l’Inde s’est effectuée non par la conquête militaire ou la domination politique mais par la propagation de sa culture et de ses valeurs qui ont accompagné son rayonnement économique et commercial. Même aujourd’hui, que ce soit à travers le théâtre, les films de Bollywood, la mu- sique et la danse classiques, le yoga et une approche holistique de la vie, la culture indienne a un grand impact sur la conscience humaine. Nous pouvons en être fiers non seulement en tant qu’Indiens mais en tant qu’êtres humains en quête d’un équilibre entre le matériel et le spirituel. Certains appellent cette influence « soft power », pouvoir doux ; je ne suis pas sûr que le terme soit approprié mais quel- que soit le nom que nous lui donnions, nous ne pouvons nier l’importance qu’y trouvent de par le monde des millions de gens de toutes nationalités et de toutes cultures. La signification de la démocratie indienne Dans le domaine politique, il nous faut saisir le sens que peut avoir pour nous une Inde démocratique qui regroupe 15% de la population mondiale. En cette période d’élections, on estime que sur 700 millions d’électeurs 450 millions mettront leur bulletin dans l’urne ; le premier tour a déjà montré un taux de participation de 60% ou davantage. Le monde ne peut manquer de remarquer que bien que l’Inde doive faire face à une série de problèmes complexes, l’engagement de son peuple envers la liberté et sa capacité à choisir ses gouvernants par le bulletin de vote sont tout à fait exemplaires. Ce dernier point doit être compris dans le contexte de la conception indienne de la laïcité. Nous sommes un peuple intensément religieux et l’Inde abrite la plupart des religions connues. Il est significatif que beaucoup d’entre elles soient nées sur son sol. C’est pourtant à la lumière de principes laïques que nous déterminons notre politique. L’unité de l’Inde à travers sa diversité est bien plus qu’un cliché, elle est une réalité et une réussite. Elle fournit ainsi un modèle de coexistence valable pour le monde entier, car si l’unité est possible en Inde, alors elle doit l’être aussi partout ailleurs. En tant qu’Indien je ne pense pas que notre rôle soit MeSSAGe de L’AMBASSAdeUR de L’iNde eN FRANCe, SoN eXCeLLeNCe MR. RANJAN MAtHAi de prêcher, mais notre engagement en faveur du développement de la paix, de l’évolution et d’un état progressiste, sont certainement une contribution positive au monde dans son ensemble. Le changement cLimatique Le changement climatique a pris une importance centrale dans les discussions mondiales et il est important que la position de l’Inde soit présentée de manière équilibrée. Le respect de l’environnement fait partie des traditions indiennes ; nos valeurs culturelles incluent le respect de toutes les formes de l’existence dans la mesure où, pour nous, tout l’univers est interconnecté. Lors de la première confé- rence sur l’environnement qui s’est tenue à Stockholm en 1972, Indira Gandhi a été l’un des rares chefs d’Etat à faire le déplacement. Aujourd’hui, la protection de l’environnement et le changement climatiques sont pratiquement devenus des sujets à la mode et le point de vue de l’Occident est répété comme un mantra dans toutes les discussions. Les émissions de l’Inde par habitant sont parmi les plus basses du monde et nous nous sommes engagés à ce qu’elles ne dépassent pas celles des pays développés au cours de notre programme de développement et de croissance économique. Les efforts requis par la protection du climat doivent être équitablement répartis sur la base d’une responsabilité commune mais aussi différenciée. Il faut souli- gner que le stock de gaz à effet de serre déjà présent dans l’atmosphère est plus important que les émissions actuelles. Les pays développés évitent de mentionner cette réalité car ils sont historiquement largement responsables de cet état de fait. Insister sur la limitation des émissions dans les pays en voie de développement sans offrir d’alternative viable ressemble à une recette pour maintenir la pauvreté. Certaines évaluations indiquent que la réduction de 10% de ces émissions en 2030 à l’aide des technologies existantes coûterait à l’Inde plus du double de son PNB actuel. Pour les pays en voie de développement, une adaptation progressive est la clé, car les ressources nécessaires ne doivent pas être mobilisées au détriment de celles allouées au développement. Les perspectives prometteuses de technologies propres doivent être confirmées et devenir accessibles, le régime de propriété in- tellectuelle doit trouver un équilibre entre la juste rémunération des innovateurs et le bien commun de l’humanité. L’Inde a lancé un plan ambitieux de lutte contre le changement climatique et nous sommes déterminés à être partie prenante des solutions qui s’élaboreront lors des négociations mondiales. Cependant, ces solutions doivent être compatibles avec la lutte contre la pauvreté et le sous-développement. S’attaquer aux problèmes du changement climatique ne devrait pas devenir un moyen de perpétuer un ordre économique mondiale inégalitaire. Il y a bien sûr d’autres domaines dans lesquels le lecteur s’enrichirait d’une meilleure uploads/Geographie/ nouvelle-revue-de-l-x27-inde.pdf

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