LE PHÉNOMÈNE DE PERCEPTION EXTRA-SENSORIELLE 1. INTRODUCTION Lire dans les pens
LE PHÉNOMÈNE DE PERCEPTION EXTRA-SENSORIELLE 1. INTRODUCTION Lire dans les pensées des gens, deviner les cartes du jeu de son adversaire ou les numéros du loto du prochain tirage, avoir la prémonition de la mort d’un parent proche qui se trouve pourtant loin de soi,… Les livres de métapsychique regorgent de ce genre d’exemple de perception extra- sensorielle, dont les auteurs de films, séries télévisées et romans de science-fiction, se servent comme base pour nombre de leurs créations. Seulement, ils amplifient, sculptent et déforment à un tel degré les phénomènes de bases, qu’il est après impossible de savoir quelle était leur ampleur. C’est la première question que je me suis posée. J’aborderai dans ce texte la perception extra-sensorielle avec comme présupposé le fait que ce phénomène, quelle que soit son ampleur, existe. Je laisserai donc de côté les innombrables cas spontanés de ce type de perception (qui sont peu fiables) pour débuter à la naissance de la parapsychologie scientifique. Je commencerai par définir la perception extra-sensorielle, puis je parlerai de Rhine, dont l’importance dans le domaine de la parapsychologie en général est essentielle. Je tâcherai ensuite de suivre chronologiquement l’évolution de cette faculté psychique, toujours sous l’angle scientifique, et ce en essayant d’être complet sans toutefois être exhaustif (ce qui serait à la fois impossible et totalement rébarbatif). Le but de ce texte est donc simplement de donner quelques notions basiques de perception extra- sensorielle aux personnes qui s’interrogent sur l’ampleur de tels phénomènes, et peut-être de faire changer d’avis quelques incrédules. 2. LA PERCEPTION EXTRA-SENSORIELLE Afin de poser les limites de ce que traitera ce texte, il est bon de donner une définition de la perception extra-sensorielle ou ESP (notation qui vient de l’anglais extrasensory perception, et que j’adopterai dans mon texte), et des parties qui la compose. J'opterai ici pour la définition la 1 plus souvent rencontrée dans la littérature (Broughton, 1991), définition qui est celle de Rhine et de ceux qui ont travaillé par la suite dans une même optique. D’une manière générale, la parapsychologie s’occupe de deux grands types de phénomènes qui sont englobés par le terme de " phénomènes psi ” : la perception extra-sensorielle (ESP) et la psychokinésie (PK). Cette dernière est la possibilité que possède apparemment un être humain d’affecter les objets, les événements ou les personnes qui l’entourent sans faire intervenir son système musculaire. La PK est un sujet important de la parapsychologie sur lequel il y a beaucoup à dire, aussi le laisserai-je de côté afin de tenter d’être le plus complet possible sur ESP. ESP se réfère à la faculté apparente d’un être humain d’acquérir des informations sans faire appel à ses cinq sens et sans dépendre d’un raisonnement logique. Le mot extra signifie « hors » des canaux sensoriels (tels que nous les définissons aujourd’hui, définition restrictive voire erronée vous diront nombre de psychologues, mais tel n’est pas ici le sujet) ; perception s’applique à beaucoup de choses : « voir » ou rêver un événement, avoir un pressentiment plus ou moins vague, ou encore obtenir des informations qui ne parviennent pas au conscient mais affectent le comportement d’une manière ou d’une autre. On sépare généralement ESP en trois parties : la télépathie, la clairvoyance et la précognition. Contrairement aux deux premières parties, censées se dérouler en temps réel et donc refléter le présent, la précognition s’applique, elle, à un événement futur. Chacune de ces parties fera l’objet d’un développement individuel dans le texte 3. LE PÈRE DE LA PARAPSYCHOLOGIE MODERNE (Rouzé, 1979) Joseph Banks Rhine est aujourd’hui considéré par tous comme celui qui a tiré l’étude des phénomènes paranormaux des ornières où elle s’enlisait, adoptant pour elle le terme, inventé en Allemagne, de parapsychologie, et lui donnant les lettres de noblesse d’une science authentique. Même le Français René Sudre, métapsychiste attaché aux traditions de la vieille école, lui reconnaît le mérite « d’avoir fait table rase de tous les travaux anciens pour fonder la métapsychique (ancien nom de la parapsychologie) sur des bases solides ». J.B.Rhine naît en 1895 à Waterloo, en Pennsylvanie, mais passe la plus grande partie de son enfance dans l’Ohio. Voulant être pasteur, il commence des études de théologie que la Première Guerre Mondiale interrompt. A son retour de deux ans chez les « marines », il épouse Louisa 2 Weckesser, une amie de collège qu’il connaît depuis l’adolescence. Sa vocation pastorale s’étant affaiblie avec les années, il fait des études de botanique avec sa femme et tous deux deviennent docteurs ès sciences en 1925. En 1920, une conférence de Sir Arthur Conan Doyle, créateur de Sherlock Holmes et apôtre du spiritisme, donne le goût du spiritisme aux Rhine. Ceux-ci sont en effet fortement impressionnés par cette conférence et la liste imposante de scientifiques de renom citée par Conan Doyle. En 1926, J.B. (comme l’appelaient ses amis) démissionne du poste qu’il tient à l’université de Virginie-Occidentale et arrête ainsi sa carrière de botaniste afin de se consacrer à la recherche psychique. En été de la même année, il assiste à la conférence du psychologue William Mc Dougall, qui raconte ses expériences sur les médiums et expose sa théorie dualiste qui prête à l’esprit une existence réelle et distincte du cerveau, les deux interagissant. Un an après, Mc Dougall est nommé professeur à l’université de Duke. Le couple Rhine va travailler avec lui à la «recherche psychique », c’est-à-dire la parapsychologie. Après une période de huit ans sur le problème de vie après la mort, Rhine et son équipe s’orientent vers la télépathie. En 1934, le laboratoire de psychologie où travaille Rhine publie son premier rapport : « La perception extra-sensorielle », définissant le sens (différant de l’ancienne métapsychique) dans lequel il devait diriger ses recherches ultérieures. Passant en revue les expériences antérieures sur la télépathie, il estime qu’aucune n’a été conçue de manière à apporter une conclusion probante. On a toujours donné à l’émetteur (ou agent) un objet, comme une carte ou un dessin, que le récepteur (ou percipient) tentait d’identifier par un moyen extra- sensoriel. En cas de réussite, on y voyait un message paranormal envoyé par l’émetteur au récepteur. Il suffit d’attribuer, selon Rhine, ce succès à une perception extra-sensorielle : la clairvoyance. Pour les scientifiques, l’hypothèse de la clairvoyance est plus facile à admettre que celle de la télépathie, et Rhine veut faire reconnaître la légitimité de ses recherches par la direction de la Duke University, mais aussi par la plus grande part possible des scientifiques. Il choisit donc la clairvoyance comme point de départ de l’étude des hypothèses sur les facultés psychiques, car c’est le sous-groupe le plus accessible au niveau de la méthode et des contrôles. 3 Rhine est sincère et croit à la réalité des phénomènes psi, mais pour être crédible, il doit se rapprocher au maximum des procédures expérimentales courantes. Il imagine donc des expériences aussi simples et «pures » que possible, et qui n’admettent qu’une seule interprétation. C’est ainsi que Rhine va rationaliser la métapsychique. L’objet qu’il se fixe est celui d’expériences reproductibles, dont les résultats s’expriment par des nombres et dont l’interprétation ne souffre pas d’ambiguïté. En 1935, l’université de Duke forme officiellement pour lui le laboratoire de parapsychologie dont il prend la direction, démissionnant de sa chaire de professeur de psychologie. Ses recherches deviennent vite l’obligatoire référence qui donne enfin à la métapsychique la respectabilité tant souhaitée d’une discipline scientifique. Rhine et ses collaborateurs du laboratoire de parapsychologie se sont appliqués à mettre au point des techniques assez diverses qui reposent toutes sur le calcul de probabilités et réduisent autant que possible la possibilité de fraudes, conscientes ou inconscientes, de la part des sujets testés, comme des expérimentateurs. La plus connue de ces techniques reste sans doute celle des « cartes de Zener ». Dès la fin de la guerre, une vague de nouveaux étudiants rejoint le laboratoire de parapsychologie de l’université de Duke. Plus tard, ils lanceront leurs propres programmes de recherche dans d’autres universités. Bref, la parapsychologie continue à évoluer au fil des ans, et l’influence de J.B. Rhine demeure très forte jusqu’à sa mort en 1980. 4. LES CARTES ZENER (Rouzé, 1979) Les cartes à jouer banales, matériel de nombreuses expériences métapsychiques que l’on n’a pas pu légitimer comme faites avec rigueur scientifique, sont remplacées par 25 cartes qui seront d’abord connues comme les « cartes de Duke » puis surtout «cartes de Zener » du nom de leur inventeur, le docteur Zener, collaborateur de Rhine. Les cartes à jouer ne constituaient pas un matériel efficace (Broughton, 1991). Même si une personne arrive à deviner plus d’une carte sur 52, son nombre d’erreur reste très important , ce qui démoralise inévitablement tous les sujets plus ou moins rapidement. Même si le récepteur ne devait donner que la couleur de la carte, cela ne se révélait pas plus concluant. 4 Rhine demande donc à Karl Zener, un collègue du département de psychologie de la Duke University, spécialiste de la perception, de l’aider à créer un jeu de cartes d’un type nouveau (voir uploads/Geographie/esp.pdf
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- Publié le Oct 11, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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