Oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans / par Bossuet Sour
Oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans / par Bossuet Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Bossuet, Jacques Bénigne (1627-1704). Oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans / par Bossuet. 1851. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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ORAISON FUNÈBRE DE HENRIETTE-ANNE D'ANGLETERRE DUCHESSE D'ORLÉANS Prononcée a Saint-Denis, le vlngt-unièmo jour d'août 1670. ANALYSE. — Neuf mois après avoir prononcé l'oraison funèbre de la reine d'Angleterre, Bossuet va prononcer celle de sa fille, Henriette-Anne, duchesse d'Orléans, Cette princesse est morte à vingt-six ans, peut-être empoisonnée, au château de Saint- Cloud, le 30 juin 1670. Dans cette oraison funèbre, l'orateur, en présence de l'existence modeste et infortunée d'une grande princesse, n'a pas d'événements remarquables à raconter ; il ne fait pas non plus un récit suivi de sa vie et ne s'astreint nulle- ment à l'ordre chronologique, pour le petit nombre de faits qu'il expose, mais il s'est proposé la démonstration d'une des vérités les plus importantes du christianisme, et jamais, comme on l'a dit avec vérité, les rois ne reçurent de pareilles leçons ; jamais la philosophie ne s'est exprimée avec autant d'indépendance que la religion parlant ici de leur néant aux puissances du siècle, par la bouche de l'orateur chrétien. EXORDE.— L'exorde tiré de la personne même de l'orateur, qui va rendre à la fille lés honneurs qu'il rendait naguère, de- vant elle, à sa mère, est du genre simple, mais ne tarde pas à s'élever par la citation des paroles du texte sacré. Le texte est choisi très-naturellement, comme Bossuet se plaîl à le faire observer : c'est la seule réflexion que lui permet une si sensible douleur; elle constitue le fond même du sujet, dans lequel l'orateur se propose, ainsi que l'a dit un écrivain de nos jours, « de montrer la misère de l'homme par son côté péris- sable, et sa grandeur, par son côté immortel. » PROPOSITION ET DIVISION, — La proposition est dans les paroles du texte, dans cette phrase qui en indique les développements : « ainsi tout est vain, en l'homme, si nous regardons ce qu'il donne au monde; mais, au contraire, tout est important, si nous considérons ce qu'il doit à Dieu. » ORAISON FUNÈBRE DE LA DUCHESSE D'OBLÉANS. 39 CONFIRMATION. — La confirmation présente ; 1° la naissance, la fortune et les grandes qualités de l'esprit ayant rassemblé tout ce qu'elles peuvent faire pour l'anéantir dans cette prin- cesse; Bossuet trace le portrait de celle que Dieu a choisie pour nous donner une grande instruction, et qu'il a sauvée par le même coup qui nous instruit : le tableau de sa mort termine son portrait : on reconnaît l'anéantissement et la dégradation de tout notre être dans la mort, et la sagessemême n'étant que vanité. — 2° La grandeur de l'homme par une secrète affinité avec Dieu : le sceau de Dieu était sur cette princesse, elle était entrée dans le sein de l'Église catholique; sa mort n'a été si terrible, que par un effet de la grâce qui était en elle et qui a fait son triomphe. Quelle piété, quelle résignation dans ses derniers mo- ments ! La grâce, cette excellente ouvrière, a renfermé en un jour la perfection d'une longue vie. PÉRORAISON. — Cette péroraison n'est pas sans analogie avec celle qui termine l'oraison funèbre de la reine d'Angleterre, par sa simplicité et par les sentiments d'humilité chrétienne dont elle est remplie : en priant pour son âme, chrétiens, songeons à la nôtre ! Quel spectacle la Providence nous a présenté, pour nous enseigner la vanité des choses humaines! que la seule pensée de la mort nous inspire, avant les derniers instants, une résignation sincère aux ordres de Dieu, et les saintes humilia- tions de la pénitence ! Vanitas vanitatum, dixit Eccleslastes, vanitas vanitatum, et omnia vanitas., Vanité des vanités, a dit l'Eccléslaste, vanité des vanités, et tout est vanité. (Eccl., I.) MONSEIGNEUR 1, EXORDE.—J'étais donc encore destiné à rendre ce devoir funèbre à très-haute et très-puissante princesse Henriette- Anne d'Angleterre, duchesse d'Orléans. Elle, que j'avais vue si attentive, pendant que je rendais le même devoir à la reine sa mère 2, devait être si tôt après le sujet d'un discours sem- 1. Monseigneur. Il s'adresse ici au grand Condé. 2. Henriette-Anne d'Angleterre était fille de Charles 1eret de la reine Henriette-Marie, dont Bossuet avait prononcé l'oraison funèbre le 16 novembre 1669. L'EXORDEest tiré de la personne même de l'orateur. Il est 40 ORAISON FUNÈBRE blable, et ma triste voix était réservée à ce déplorable mini- stère. 0 vanité! ô néant! ô mortels ignorants de leurs desti- nées! L'eùt-el'e cru il y a dix mois? Et vous, messieurs, eussiez-vous pensé, pendant qu'elle versait tant de larmes en ce lieu, qu'elle dût si tôt vous y rassembler pour la pleu- rer elle-même? Princesse, le digne objet de l'admiration de deux grands royaumes, n'était-ce pas assez que l'Angleterre pleurât votre absence, sans être encore réduite à pleurer votre mort? et la France, qui vous revit avec tant de joie environnée d'un nouvel éclat, n'avait-elle plus d'autres pom- pes et d'autres triomphes pour vous, au retour de ce voyage fameux1 d'où vous aviez remporté tant de gloire et de si belles espérances? « Vanité des vanités, et tout est vanité! » C'est la seule parole qui me reste, c'est la seule réflexion 2 que me permet, dans un accident si étrange, une si juste et si sen- sible douleur. Aussi n'ai-je point parcouru les livres sacrés pour y trouver quelque texte que je pusse appliquer à:cette princesse; j'ai pris sans étude et sans choix les,premières paroles que me présente l'Ecclésiaste, où, quoique la vanité -ait été si souvent nommée, elle ne l'est pas encore assez à mon gré pour le dessein que je me propose. Je veux 3 dans un seul malheur déplorer toutes les calamités du genre hu- main , et dans une seule mort faire voir la mort et le néant de toutes les grandeurs humaines. Ce texte, qui convient à tous les états et à tous les événements de notre vie, par une raison particulière, devient propre à mon lamentable sujet, puisque jamais les vanités de la terre n'ont été si clairement découvertes, ni si hautement confondues. Non, après ce que nous venons de voir, la santé n'est qu'un nom, la vie n'est qu'un songe, la gloire n'est qu'une apparence, les grâces et du genre simple; mais la pensée ne tarde guère à s'élever, et de ces considérations personnelles Bossuet passe vite à son sujet, par le texte sacré qu'il rappelle dès les premières lignes. Re- marquez comme, de l'interrogation l'eût-elle cru..., il passe à l'apostrophe et vous..., et de là à la prosopopéeprincesse.... 1. Ce voyage fameux. Voir, plus loin, la note 3, page 47. 2. C'est la seule réflexion que me permet ; on dirait aujourd'hui que me permette; cependant l'indicatif a quelque chose de plus positif. 3. le veux dans un seul malheur. uploads/Geographie/ oraison-funebre-d-x27-henriette-d-x27-angleterre 1 .pdf
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- Publié le Mai 15, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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