Ousmane SEMBENE Casamançais de coeur et de naissance Ousmane SEMBENE est né à Z

Ousmane SEMBENE Casamançais de coeur et de naissance Ousmane SEMBENE est né à Ziguinchor en 1923 et mort le 9 juin 2007 à Dakar. Avant de devenir un des deux plus grands cinéastes du Sénégal, il a été militaire pendant la guerre (mobilisé en 1942). Après un bref retour au Sénégal, il retourne en France juste après la guerre et pratique plusieurs petits boulots : mécano, docker, maçon, ouvrier, etc...). Il y adhère à la CGT et au Parti communiste français. Il milite contre la guerre en Indochine et pour l’indépendance de l’Algérie. Dès le milieu des années 50, il commence à écrire des romans, sa première passion. A la grande époque des Indépendances, il part en Russie faire des études de cinéma. Dès son retour commence sa grande carrière cinématographique qui fera de lui un des premiers et des plus grands cinéastes du continent, récompensé par de nombreux prix sur tous les continents. Le 9 novembre 2006, il reçoit les insignes d'officier de l'ordre de la Légion d'honneur de la République française. Filmographie Borom Sarett (1962) / Court Métrage (22mn) La misère de "l'après-indépendance" à travers le portrait d'un artisan charretier aux prises avec les problèmes administratifs, financiers et traditionnels. Prix de la première oeuvre au Festival de Tours. L'empire Shonghay (1963) / Non commercialisé Niaye (1964) / Court métrage (35mn) La société traditionnelle sénégalaise avec ses problèmes vue par un griot : inceste, meurtre et spoliation des pouvoirs traditionnels dépeignent un Sénégal très sombre. La Noire de... (1966) / Long Métrage (65mn) C'est le premier long métrage africain. L'histoire est celle d'un couple de coopérants qui ramènent en France la bonne qu'ils avaient durant leur séjour au Sénégal. En France, la vie de cette femme n'est pas celle dont elle avait rêvée. Elle avait pensé venir s'occuper d'enfants et elle finit domestique. Loin de ses habitudes, de ses traditions, de sa famille, elle regrette vite d'être venue. Critique d'une période post-coloniale où l'attitude des européens envers leurs employés africains tenant encore du dominant-dominé même avec les bons traitements prodigués par le couple. Sentiments d'oppression, d'emprisonnement, de pure tristesse et de nostalgie conduiront Diouana à penser au suicide. Un des meilleurs films de Sembene tourné entre la France et le Sénégal. Le film a obtenu le Prix Jean VIGO. Distribution : Mbissine Thérèse Diop (Diouana), Anne-Marie Jelinek (Madame), Robert Fontaine (Monsieur), Momar Nar Sene (le fiancé de Diouana) Mandabi (le Mandat) (1968) Long Métrage. C'est un des chefs-d'oeuvre de d'Ousmane Sembene. Il traduit bien la société familiale sénégalaise. Un homme, Ibrahima Dieng, respectable père de famille, reçoit dans son village un mandat de son frère parti travailler à l'étranger. Mais pour toucher ce mandat, il lui faut un carte d'identité. Pour avoir une carte d'identité, il faut avoir un extrait de naissance, pour avoir un extrait de naissance .... Bref les contraintes administratives sèment la zizanie dans la vie de cet homme tranquille et de sa large famille dakaroise si prompte à vouloir dépenser au plus vite le mandat. Mais c'était sans compter sur les arnaque et l'avidité des griots, arnaqueurs et lointain parents qui ont besoin d'argent. 500CFA par ci, 1500CFA par là, l'argent est vite dépensé avant de l'avoir vu. Vente de bijoux, disputes conjugales et crédit inconsidéré vont précipiter les ennuis du malchanceux citoyen. Et encore, si cet argent appartenait au pauvre Ibrahima Dieng.... Le personnage inspirera le personnage de BD "Goorgorlu" édité dans la presse sénégalaise et connu pour ses problèmes quotidiens à devoir gérer dans l'angoisse perpétuelle du lendemain et des reproches de l'épouse. Ce film a reçu le Prix de la Critique Internationale au Festival de Venise. Il a été tourné en version française et en version wolof. Distribution : Mamadou Gueye, Yamousse N’Diaye, Issa Niang Polygamie (1969) / documentaire Problème de l'Emploi (1969) / documentaire Taw (Pluie) (1970) / Court métrage Emitaï (1971) / Long Métrage Un retour aux sources pour le Casamançais SEMBENE. Emitaï est un génie Diola, génie du tonnerre et de la foudre. Pour le Diola, combattant intègre, résistant et fier depuis toujours, la vie c'est le riz. On supporte donc les Français (le film se déroule durant la période coloniale), tant qu'ils ne touchent pas au riz. Mais la guerre fait rage en Europe, et le Gouverneur du Sénégal demande au Colonel Armand commandant de la région Casamance de réquisitionner le riz pour nourrir les troupes. Cette fois c'en est trop. Bigolo, chef des Diola organise donc l'attaque de l'armée française. Le chef Bigolo trouve la mort dans cette bataille que les Diola perdront. Le colonel refuse qu'on enterre le chef (condition sine-qua non pour élire un nouveau chef dans la tradition diola) tant que le riz n'est pas livré. Les discussions de villages, la fin de la guerre et la chute de Pétain ne changeront pas grand- chose à part le départ du Colonel. Mais son remplaçant aura affaire aux génies de la forêt. Emitaï est un grand film. Excellent pour comprendre mieux la Casamance. Dix ans avant le début des troubles en Casamance, on saisit le problème de ces Casamançais si originaux, si intègres qu'ils n'ont rien avoir avec les Nordiques, qu'ils soient Français ou Wolof. La révolte menée par la prêtresse Alinesitow Diatta dans la région durant cette période mouventée de la conscription en Casamance est sans doute aussi à l'origine du travail de Sembene dans Emitaï. Si l'intérêt historique du film est indéniable (les réactions des militaires sénégalais devant le portrait du Général de Gaulle sont éloquentes), la situation d'enlisement que connait l'armée sénégalaise en Casamance depuis le début des années 80 montre à quel point le film aide à comprendre l'actualité et le mystère des traditions d'une région résistante. Distribution : Robert Fontaine, Michel Renaudeau, Adjanbou Diatta, Ousmane Camara, Joseph Diatta JO de Munich Documentaire Xala (1974) /Long métrage El Hadji Abdou Kader Beye, homme d'affaires sénégalais quinquagénaire, prend une troisième épouse, signe de réussite sociale et économique surtout. Une grande fête est organisée pour le mariage. Le soir, impossible de consommer son union : il est frappé d'impuissance. El Hadji se croit victime d'une malédiction. Délaissant ses activités professionnelles, il consacre tout son temps à consulter guérisseurs, médecins, marabouts qui pourraient le guérir d'une défaillance persistante... Distribution : Tierno Leye (El Hadji Abdou Kader Beye), Seune Samb (la première épouse), Younousse Seye (la seconde épouse), Miriam Niang (la fille d'El Hadji), Dyella Touré (la troisième épouse), Fatim Diagne (le secrétaire d'El Hadji), Douta Seek (l'aveugle) Ceddo (1977) / Long métrage Si Ousmane Sembene a réussi à se faire interdire ou boycotter par la France pour certains de ses films, c'est au Sénégal que Ceddo rencontrera des problèmes. Il est interdit au Sénégal par le président Léopold Sédar Senghor qui justifiera officiellement cette censure par une « faute » orthographe : le terme ceddo ne s'écrirait (selon lui) qu'avec un seul « d » ! Une première dans le concours des "bonnes excuses" pour censurer l'oeuvre d'un artiste même si on peut reconnaître à Senghor, le poète-président, l'amour de l'orthographe. La véritable raison était la volonté de Senghor, catholique, de ne pas froisser les leaders des très puissantes confréries religieuses sénégalaises, notamment musulmanes. Sembène relate la révolte à la fin du XVIIe siècle des Ceddos, chefs des communautés animistes qui refusent de se convertir. Il attaque ainsi avec virulence les invasions parfois violentes du catholicisme et de l'islam en Afrique de l’Ouest, leur rôle dans le délitement des structures sociales traditionnelles avec la complicité de l'aristocratie locale. Distribution : Ousmane Camara (Farba Diogo May), Eloi Coly, Tabara Diagne (Dior Yacine), Mamadou Ndiaye Diagne (Ceddo), Mamadou Dioumé (Biram Ngone Tioub), Alioune Fall, Oumar Gueye, Pierre Orma, Marek Tollik, Moustapha Yade (Madior Fatim Fall) Camp de Thiaroye (1988) / Long Métrage En 1944, des tirailleurs africains (dits "tirailleurs sénégalais") qui ont servi dans l'armée française, sur tous les fronts et même "séjourné" dans l'enfer des camps de concentration nazis, sont rapatriés dans leurs "colonies", avant d'être démobilisés. Casernés dans le camp de Thiaroye dans la banlieue de Dakar, Parqués dans un camp provisoire, ils vont devoir endurer le peu de gratitude que l'armée française leur témoigne. Brimades, mauvaise nourriture, condescendances des officiers et non paiement de leur solde : tout va conditionner leur révolte. La répression est sanglante. Film historique d'après les faits réels. Distribution : SANE Ibrahim, BAKABA Sidiki, ORMA Pierre, SIMON Jean-Daniel, DANSOGO Mohamed, LONDICHE Pierre, MERCADIER Marthe Guelwaar (1992) / Long métrage Guelwaar est mort ! Mais ses problèmes ne viennent que de commencer. Après une erreur administrative son corps disparaît et le corp du valeureux catholique est enterré dans le cimetierre musulman. Les autorités arriveront-elles à calmer les familles et à résoudre le problème ? Faat Kiné (2000) / Long métrage Faat Kiné est un hommage à la femme. À la femme seule, mère, célibataire, trahie par deux hommes sans scrupule dont l'un refuse de reconnaître son enfant. L'œuvre qui dure près de deux heures est l'histoire de l'héroïne éponyme, une femme entre deux âges, tombée enceinte, alors qu'elle préparait son uploads/Geographie/ ousmane-sembene-2.pdf

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