Bert, Paul (1833-1886). Paul Bert. Lettres de Kabylie. La politique algérienne.
Bert, Paul (1833-1886). Paul Bert. Lettres de Kabylie. La politique algérienne. 1885. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. 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LA VILLE DMIREZ, monsieur, me dit un compagnon de route, la protection visible que la Providence accorde à ce pays. Vous verrez, en suivant la côte, que tous les ports d'Algérie ont été par elle protèges contre les mauvais vents du Nord-Ouest. » Le brave finaliste tombe mal. Sa naïve formule est Vraie pour Bône, pour Collo, Djijelli, Bougie, Alger, Arzew. 2 LETTRESDE KABYLIE. Elle aurait été vraie pour Stora. Précisément, elle ne l'est pas pour Philippeville. Vieille discussion que de savoir s'il aurait fallu établir à Stora le port de Constantine. Je penche à croire, quant à moi, qu'il eût été préférable de s'installer à Collo. Là on eût trouvé un rivage et une petite vallée propres à la construction et au développement d'une ville. Et du moins on aurait eu un port naturel où à l'heure qu'il est, et sans aucun travail d'abri, les navires mouillent par les gros temps. APhilippeville, il a fallu tout créer : port, quai, ville. Une vingtaine de millions pour le moins ont été jetés à la mer. Il faut lire, à propos de cette coûteuse création, les protestations indignées de l'amiral Mouchez, attaquant l'omnipotence des ingénieurs des ponts-et-chaussées, qui construisent des ports sans tenir compte de l'avis des marins. Le résultat, du moins, est très beau. Un port de 20 hectares de superficie est protégé par une jetée de 1,400 mètres de longueur, qui fait face aux terribles et heureusement fort rares ouragans du Nord-Est. Pendant toute la nuit dernière, et au moment même où j'écris, une forte tempête du Nord-Ouest fait rage; le vent souffle en rafales; la mer se brise avec un bruit terrible. Or, le Maréchal-Canrobert, accosté à quai, est aussi tranquille que s'il mouillait au pont des Arts. L'immense jetée, formée de massifsde maçonnerie d'au moins 1,5oo mètres cubes, élevés en double rang au- dessus des blocs de fondation, et séparés par des inter- valles, ce qui laisse à l'ensemble une certaine élasticité, résiste bravement à la furie des vagues: à peine quelques embruns passent-ils par-dessus. LETTRESDE KABYLIE. 3 L'avant-port n'est pas aussi tranquille. Les navires n'y peuvent amarrer à quai, et par le gros temps doivent rentrer dans l'arrière-port. Il y a là encore 25 hectares conquis, mais dont on ne sera maître qu'en prolongeant la jetée d'environ 200 mètres. Mais Philippeville a ceci de particulier qu'il ne suffit pas d'y créer des ports artficiels, il faut y construire des quais en les conquérant sur la mer. Originairement, en effet, le rocher était presque immédiatement battu par la vague. On a fabriqué 20 hectares de terrain horizontal, partie en abattant le roc, partie en comblant la mer. Si donc on agrandit le port, il faut agrandir propor- tionnellement les quais. C'est une dépense de 3 millions que la chambre de commerce a proposé d'avancer à l'État. Dépense indispensable, je crois, car il faut aller jusqu'au bout. D'ailleurs, le mouvement du port de Philippeville augmente dans de grandes proportions ; pendant les deux dernières périodes quinquennales, la valeur des marchandises exportées et importées a passé de 61 à 86 millions. Espérons que quand ces travaux seront terminés, le port sera « reçu » et qu'on connaîtra officiellement son existence au ministère de la marine. La chose est vrai- ment étrange ! Lorsque les transports de l'État vinrent, il y a quelques mois, chercher des troupes au Tonkin, ils allèrent mouiller en rade de Stora. Les commandants durent prendre sous leur responsabilité de manquer à leurs instructions, et d'abandonner leur rade foraine, avec embarquement à la cueillette, pour un port excellent et un embarquement à quai. Ce ne fut pas sans difficultés. 4 LETTRES DE KABYLIE. La montagne de Stora a définitivement perdu sa belle couronne de forêts et avec elle les singes innombrables qui lui avaient donné leur nom. La dernière fois que je l'ai vue, les noires charpentes des chênes liège brûlés dans l'immense incendie de i 881 hérissaient la côte. Aujourd'hui on voit à leur place le sol rougeâtre rayé par de longues files de vignes. Des milliers d'hectares ont été ainsi plantés, et font la richesse des vallées de l'Oued-Mélek et du Saf-Saf.Déjà d'abon- dantes récoltes récompensent les colons; vins excellents, surtout pour les coupages, et dont quelques vins méritent en petits verres les honneurs du solo. Je vais me promener à terre. Ce n'est pas que Philip- peville soit intéressant à visiter. Le ravin sans eau dont le maréchal Vallée a acheté le sol 170 francs en 1838 pour l'y bâtir n'a rien de pittoresque. C'était, du reste, depuis le passage des Vandales, place nue, que ni les Arabes ni les Turcs n'avaient occupée. Le fond du ravin, qui se dirige perpendiculairement à la mer, forme la rue principale, bordée de maisons fort vulgaires, avec les inévitables et utiles arcades. De chaque côté, et parallèlement, d'autres rues auxquelles on accède par des plans inclinés des plus raides, jusqu'à ce qu'enfin les communications ne s'établissent plus que par des esca- liers. Malgré ces difficultés, la ville grandit, et dans quel- ques années elle aura atteint la ceinture crénelée qui garnit les crêtes et dont elle me parut, la première fois que je la vis, en 1857, séparée par un infranchissable espace. Sur les hauteurs, à gauche, la caserne et l'hôpital des hommes; à droite, l'hôpital des femmes.Au centre, église, mosquée, mairie,halle,théâtre :tout celasansaucunintérêt. LETTRESDE KABYLIE. 5 Des ruines de Rusicada il ne reste aujourd'hui qu'une moitié de théâtre, à laquelle conduit la rue Gambetta. On y a recueilli quelques statues, dont une d'Hadrien, des bas-reliefs, des stèles, médiocres de style. D'autres débris intéressants ont été réunis à la mairie, et de belles mosaïques sont conservées en place chez des particuliers. Tout le reste a été détruit par les Vandales il y a long- temps, par les Arabes et enfin par le génie militaire en 1845. Avec les pierres des amphithéâtres et des arènes, il a construit les murs de l'enceinte crénelée. Des tombeaux, des chapiteaux, des colonnes, des statues même, m'affirme-t-on, ont servi au pavage des rues. Ce n'est pas cependant que la pierre soit rare à Phi- lippeville. Le marbre même y est prodigué: trottoirs, marches d'escalier, bordure des quais sont en marbre, et en beau marbre. Il est fourni par les magnifiques carrières de Filfila, situées à quelques kilomètres de la ville et qu'exploitaient déjà les Romains. L'usine de mon ancien condisciple de Sainte-Barbe, M. Lesueur, rappelle les grands établissements de Bagnères-de-Bigorre. Les marbres les plus variés, rose chair, rouge, noir, vert, et de beaux blocs d'onyx y sont uploads/Geographie/ paul-bert-lettres-de-kabylie-la-politique-algerienne-1885.pdf
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- Publié le Nov 14, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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