UNIVERSITE GRENOBLE ALPES Institut d’Études Politiques Céline GUETTE La résilie

UNIVERSITE GRENOBLE ALPES Institut d’Études Politiques Céline GUETTE La résilience des pays émergents Perspectives et prévisions économiques à partir d'une synthèse de l'enthousiasme des banquiers et du BRIC bashing Dessin de Pinel, les Echos, 2015 2016-2017 Séminaire : « Économie internationale et développement » Sous la direction de Célia Himelfarb UNIVERSITE GRENOBLE ALPES Institut d’Études Politiques Céline GUETTE La résilience des pays émergents Perspectives et prévisions économiques à partir d'une synthèse de l'enthousiasme des banquiers et du BRIC bashing 2016-2017 Séminaire : « Économie internationale et développement » Sous la direction de Célia Himelfarb Remerciements En premier lieu, je tiens à remercier deux professeurs qui m'ont apporté une aide précieuse lorsque j'en avais besoin, et sans qui ce travail aurait été de bien moindre qualité. Pour commencer, je souhaite adresser mes remerciements à Mme Célia Himelfarb, qui a dirigé mon mémoire tout au long de cette année, et qui a été la professeure d'un séminaire extrêmement intéressant. Merci de m'avoir accompagnée dans mes errances intellectuelles et en me dirigeant toujours dans de nouvelles directions lorsque j'étais en panne d'inspiration. Je tiens ensuite à remercier grandement Mme Mylène Gaulard, tout d'abord pour les cours passionnants dispensés cette année en faculté d'économie, qui ont été d'une aide immense pour la réalisation de ce mémoire. Je vous remercie pour les deux entrevues que vous m'avez accordées, qui ont été absolument nécessaire pour m'aiguiller et me donner des conseils. Merci également d'avoir accepté d'être mon deuxième jury de soutenance. De même, un immense merci à mes parents pour, comme d'habitude, être d'un grand soutien psychologique. Le dernier remerciement, et pas le moindre, est pour mes amis. Alain, merci de tes conseils et de ton intérêt pour mon sujet, cela n'a fait que m'aider à m'y pencher davantage. Manon et Juliette, merci d'être toujours présentes, à n'importe quelle heure, pour m'envoyer du courage. Sommaire Introduction .........................................................................................................................................5 Partie I : L'ascension fulgurante des émergents : histoire de trajectoires et de turbulences au décollage ............................................................................................................................................10 1.1 Chapitre 1 : L'entrée fracassante des émergents au sein du commerce international ............11 1.1.1 Caractéristique de croissances soutenues par le commerce international : une anthologie des émergents..........................................................................................................11 1.1.2 Une nouvelle géographie de la mondialisation : le renversement graduel des rapports de force Nord-Sud.....................................................................................................................15 1.1.3 L'enjeu d'un rapprochement Sud-Sud et la nécessité de redessiner la scène commerciale internationale pour le développement ...................................................................................20 1.2 Chapitre 2 : le façonnement des modèles de développement au rythme des politiques économiques et leurs conséquences ..............................................................................................25 1.2.1 L'enlisement des ex colonies dans la spirale de la dette extérieure : la remise en question du consensus de Washington .....................................................................................25 1.2.2 Le développement est possible : les errances économiques des pays en développement vs l'efficacité froide des dragons asiatiques.............................................................................29 1.2.3 l'Etat reprend ses droits : les réformes et politiques économiques des BRIC................33 Partie II : Les faiblesses structurelles des économies émergentes : le conte d'un décollage écourté 42 1.3 Chapitre 1 : Les BRIC, colosses au pieds d'argiles ................................................................43 1.3.1 La faiblesse du marché intérieur pénalise la croissance .................................................43 1.3.2 Une compétitivité en déclin, soumise aux aléas du commerce international .................48 1.3.3 Une dépendance technologique et financière aux pays occidentaux disproportionnée 53 1.4 Chapitre 2 : Des tensions sanitaires et sociales inquiétantes, sous couvert de corruption politique ........................................................................................................................................60 1.4.1 Une sortie de la pauvreté relative en parallèle à des inégalités grandissantes................60 1.4.2 Tensions politiques et sociales, une remise en perspective du contexte politique des BRIC.........................................................................................................................................67 Conclusion .........................................................................................................................................72 4 Introduction « And just as we benefit by combatting inequality within our countries, I believe advanced economies still need to do more to close the gap between rich and poor nations around the globe. This is difficult politically. It's difficult to spend on foreign assistance. But I do not believe this is charity. For the small fraction of what we spent at war in Iraq we could support institutions so that fragile states don’t collapse in the first place, and invest in emerging economies that become markets for our goods. It's not just the right thing to do, it's the smart thing to do. »1 Barack Obama, lors de son dernier discours en tant que Président de la République devant les Nations Unies en 2016, explique judicieusement le bénéfice que retireraient toutes les économies du monde si toutes avaient un niveau économique semblable. Il estime que les pays avancés doivent œuvrer pour le développement. Il ne fait pas appel aux sentiments, sachant que les États, comme l'a cerné Machiavel, sont des monstres froids qui n'agissent que pour satisfaire leurs propres intérêts. Or, la base du développement économique est le commerce international, et depuis des siècles les pays échangent des biens entre eux. La raison première de la colonisation, outre la mission civilisatrice de l'homme blanc, était surtout le besoin de trouver des débouchés, comme l'a très bien montré Rosa Luxembourg2, mais aussi de se fournir en matières premières. Une fois la colonisation terminée, il a fallu que les pays anciennement colonies soient capables d'acheter les biens produits par les occidentaux, et cela s'est fait dans un premier temps par le biais de l'endettement, ce qui s'est révélé par la suite être insoutenable. Un moyen serait donc, selon Obama, de faire en sorte que ces pays, émancipés depuis moins d'un siècle, puissent être suffisamment développés pour acheter par eux mêmes les biens produits par les pays dits développés. Le ton est juste, mais ce raisonnement est d'un paternalisme sous-jacent, car il consiste à expliquer que les pays ont besoin du soutien financier des pays avancés, que ce soit via l'aide au développement ou les investissements, pour sortir de la pauvreté. Cela se base sur le fait que l'écart de richesse et de niveau de vie est toujours immense entre les pays avancés et les autres, mais surtout que le développement de ces derniers ne peut s'accomplir que sous l'aide bienveillante des pays occidentaux. Cette thèse semble être remise en cause par l'irruption sur la scène internationale de pays dits émergents qui connaissent une croissance bien supérieure à celle des pays occidentaux, et ces pays sont l'objet de ce mémoire. L'expression de pays émergents et sensée remplacer des expressions jugées obsolètes, comme le « Tiers Monde », les pays du Sud, les pays en voie de développement... de nombreuses appellations qui sont surtout des valises fourre tout pour désigner les pays qui ne sont pas Occidentaux. D'après François Lafargue3, c'est l'économiste Antoine Van Agtmael qui a 1 Lu dans Katy Reilly, Time Politics « Read Barack Obama's Final Speech To The United Nations As President », 20 septembre 2016, [en ligne] URL http://time.com/4501910/president-obama-united-nations-speech-transcript/ [accédé le 21/02/2017] 2 Rosa Luxembourg, l'Accumulation de Capital, 1913 3 Lafargue, F. (2011), « Des économies émergentes aux puissances émergentes », Questions Internationales, n°51, septembre-octobre, p. 101-108 [en ligne] URL 5 imaginé en 1981 l'expression de marché émergent afin de désigner des économies en voie de transition vers le développement avancé. L'objectif, bien entendu, était financier. Il s'agissait de débarrasser les pays du sobriquet péjoratif de « pays du Tiers Monde » afin d'y attirer les investisseurs. C'est en 2001 que le concept se précise, avec la note d'un autre économiste, Jim O'Neill, au service également d'une institution financière. Le titre de cette note prête à sourire lorsque l'on étudie la question des émergents sous l'angle du développement : « Dreaming with BRICs : the path to 2050 »4. Cet article de la Goldman Sachs fait du marketing pour les investisseurs en leur faisant miroiter un El Dorado financier : il prévoit qu'en 2050, le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine dépasseront le PIB des six premières puissances mondiales. Il est vrai que la croissance de ces quatre pays est beaucoup plus élevée que les pays occidentaux. François Lafargue5 souligne le flou qui entoure la notion d'émergence ; si les institutions sont au clair en ce qui concerne la classification des pays à revenus intermédiaires et des pays moins avancés, la classification des pays émergents est moins précise, puisqu'il ne s'agit pas d'une fourchette de revenus. Selon les observateurs, la liste de pays émergents se modifie. Cependant, il y a tout de même un consensus relatif en ce qui concerne les caractéristiques des pays émergents, citées par François Lafargue : il faut que ces pays contribuent fortement à la croissance économique mondiale, qu'il y ait une amélioration des conditions de vie de la population – qui se traduit par une hausse de certains indicateurs tels que le produit intérieur brut (PIB) par habitant ou l’indice de développement humain – une participation active aux échanges internationaux, c'est à dire un poids important dans les importations et les exportations mondiales. Ces pays sont des « late- comers », c'est à dire connaissent une croissance économique tardive, et attirent des capitaux étrangers. Ainsi, les pays qui semblent les plus intéressants à étudier sont les fameux BRIC, même si d'autres acronymes font leur apparition, comme les CIVETS (Colombie, Indonésie, Vietnam, Égypte, Turquie et Afrique du Sud), les BASIC, les BRICET... ceci dit, ces pays sont plutôt considérés comme étant des marchés à uploads/Geographie/ pays-emergents-perspectives-et-previsions-economiques.pdf

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