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pdfcrowd.com open in browser PRO version Are you a developer? Try out the HTML to PDF API Aller à la navigation | Aller au contenu accueil > Textes > Actes > Séminaires > Séminaire régulier "L'Espace à la jonction des art... > Séminaire régulier "L'Espace à la jonction des arts" Catherine GROUT Paysage et Art Contemporain (Erwin Straus et George Trakas) Résumé | Texte | Notes | Citation | Auteur Résumé Quand le paysage n’est pas considéré comme une représentation, mais comme l’expérience sans cesse renouvelée des sens, son interprétation rejoint celle du neuropsychiatre Erwin Straus pour lequel le paysage n’est « pas déjà représenté ». L’artiste nord-américain George Trakas conçoit ses projets pour que leur expérience soit celle d’un sujet en lien avec le paysage. C’est pourquoi celle-ci permet corrélativement de comprendre l’approche, entre autres, d’Erwin Straus, c’est-à-dire de la vivre corporellement et pas seulement de manière abstraite. Cet aspect m’importe car souvent les œuvres citées en phénoménologie sont plutôt des dessins ou des peintures. L’expérience vivante de certaines œuvres d’art contemporain nous permet d’avoir accès autrement à ces questions fondamentales liées au sentir et au paysage. [2] ➔Plan du site Votre recherche Rechercher avancée Textes ∙Articles ∙Thématiques ∙Varia ∙Analyses d'oeuvres ∙Entretiens ∙Actes ∙Séminaires ∙Journées d'étude ∙Colloques La revue ∙Description de la revue ∙Politique éditoriale pdfcrowd.com open in browser PRO version Are you a developer? Try out the HTML to PDF API Plan ➔I) Avec ➔II) Paysage ➔III) Sentir & devenir Texte intégral Quand le paysage n’est pas considéré comme ce qui est à représenter ou comme la représentation d’une étendue de pays, mais comme l’expérience sans cesse renouvelée des sens, comme le moment même de la rencontre, du contact et de la co-présence, son interprétation rejoint celle du neuropsychiatre Erwin Straus pour lequel le paysage n’est « pas déjà représenté », ainsi que celle de la phénoménologie contemporaine pour laquelle, comme l’explique Joëlle Mesnil, il fait suite à un mouvement de désobjectivation (« un matin d’été n’est pas un objet, c’est une phase de monde ») [3] et de désubjectivation (le sujet est « l’anonyme enfoui dans le monde », « celui à qui tout cela advient » comme l’écrit Maurice Merleau-Ponty [4]). Je vais présenter ici l’expérience de certaines œuvres de George Trakas [5] car ce dernier souhaite renouveler notre relation au paysage et ses termes rejoignent ceux des philosophes précités. I) Avec ∙Politique éditoriale ∙Direction de la revue ∙L'équipe ∙Crédits et contacts ∙Comités ∙Soumettre un article Syndication Documents pdfcrowd.com open in browser PRO version Are you a developer? Try out the HTML to PDF API Ill. 1 : George Trakas, Newton Creek, Nature Walk), ouverture en 2007, Greenpoint, Brooklyn, New York, au bord de l'East River. Photographie Catherine Grout, décembre 2012 Depuis les années 1970, George Trakas insiste sur le fait, primordial pour lui, que « le corps complète l’œuvre, sans lui elle n’existe pas ; avec le corps elle existe dans le temps ; il y a du temps » [6]. Je m’intéresse à cet « avec » : ses phrases disent qu’il y a réciprocité ou couplage [7]. « Avec » correspond à une interrelation entre l’œuvre et la personne qui est indissociable du temps. Par cette intention clairement affirmée, il se différencie alors d’autres artistes nord-américains venant de réaliser des œuvres dans le désert comme en particulier Double Negative de Michael Heizer. C’est d’ailleurs par rapport à celles-ci que son œuvre s’est développée. Ayant trouvé qu’elles étaient « invariables, massives et peu accessibles », et surtout qu’elles ne prenaient pas en compte « l’échelle humaine », il a « ressenti la nécessité d’intégrer le pdfcrowd.com open in browser PRO version Are you a developer? Try out the HTML to PDF API mouvement du spectateur individuel avec les matériaux de l’œuvre qui pourraient coexister entièrement avec les matériaux et l’essence du site » [8]. Cette nécessité est venue aussi de son parcours et de quelques rencontres décisives : « Je suis né au bord du Saint Laurent en 1944, et sur les bords de ce même fleuve en 1962 à Montréal, j’ai suivi les cours d’Orson Wheeler sur l’histoire de la sculpture et de l’architecture qui m’ont décidé à devenir sculpteur. Le concept de Rodin que le corps est une architecture qui marche ou qui bouge est devenu un point de focalisation de mon étude de la sculpture, de la danse, de la musique, de la littérature et du film. En 1963, alors que je travaillais sur un pétrolier, j’ai accosté au port de New York et y suis resté pour poursuivre mes études. Dans un cours de Rudolf Arnheim sur la psychologie de la perception, j’ai appris que l’art et l’architecture peuvent engager et harmoniser les sens au cours d’une expérience esthétique pouvant réordonner les sentiments immédiats et les pensées d’une personne vers une révélation. C’est de l’intérieur de cet univers et de ce processus que je réalise mon travail. » [9] George Trakas indique que, potentiellement, lors de la relation avec l’œuvre il se passe quelque chose pour les personnes : « les gens découvrent leur corps avec elle ». Cela peut sembler étrange, voire incongru ou opposé à l’expérience d’une œuvre, si nous envisageons celle- ci comme une aventure essentiellement spirituelle ou conceptuelle. Or, nous avons plutôt tendance à oublier notre corps quand nous ne sentons ni jouissance ni douleur ou fatigue et cela, d’autant plus qu’en Occident nous l’avons, sur le plan conceptuel, radicalement séparé de l’esprit depuis au moins le cartésianisme. Ici, il ne s’agit ni de s’intéresser à l’image de son corps correspondant à des codes sociaux ou à des modèles diffusés ni de privilégier le corps en l’opposant à l’esprit. Redécouvrir son corps veut dire faire l’expérience de soi-même, s’éprouver sujet vivant, se mouvant et en contact avec l’environnement ou le milieu. Cette (re)découverte de son corps ne se fait pas seulement avec l’œuvre. Trakas conçoit ses œuvres in situ et en lien intime avec le site [10], ses matériaux, son histoire, la faune et la flore. Ainsi l’interrelation des trois termes (personne, œuvre et site) se réalise dans le mouvement et la durée. En février 2006 il écrit dans un courriel : « faire des routes pour le corps en mouvement ; et le temps crée un rapport entre les parties du corps et le cerveau qui pousse les limites comprises ainsi que l'émotion de nos pensées avec le site et son histoire humaine et géologique ». Ces routes sont parfois pont, passerelle, escalier, plate-forme, quai (etc.), qu’il construit sur place et souvent seul, ainsi que le chemin interne du corps quand le sujet corporel se meut avec l’œuvre et qu’il communique avec le visible et l’invisible. Nous nous ajustons à la configuration de l’œuvre qui n’est pas faite pour être regardée, mais pour nous accueillir et nous emmener. Ainsi notre marche et notre démarche se modifient au fur et à mesure par contact et apport réciproque (notre pesanteur avec l’épaisseur des matériaux, les deux reliées à la qualité de sol alors que le rythme sonore des pas sur le métal ou le bois retentit dans l’espace environnant, etc.). Pour pdfcrowd.com open in browser PRO version Are you a developer? Try out the HTML to PDF API permettre cette découverte de notre corps et le dépassement des limites [11], en particulier interne – externe, George Trakas calcule les dimensions de l’œuvre en prenant en compte les proportions du corps humain, son volume, son mode de déplacement, sa tenue verticale, ses articulations, la proprioception et les sens. « [Il] désengage la préoccupation du corps de chaque pas pour que la marche soit plus fluide, pour que le mouvement de l’œil et de la pensée ne soit pas complètement occupé par la marche sur des pierres ou des rochers. [Il] souhaite que la relation avec le site soit harmonisée avec le mouvement du corps. Sur un sol irrégulier, il faut faire un effort de concentration pour être stable, ainsi, si l’on veut voir le paysage il faut s’arrêter, et celui-ci correspond le plus souvent à une carte postale. Alors on ne peut pas être sensible aux grandes formes et aux vues sur le paysage. » Trakas ne comprend le paysage ni comme une représentation ni comme ce qui est à représenter et à analyser. Celui-ci fait partie de la découverte dans l’interrelation des trois termes lorsque nous sommes en mouvement et orientés par l’œuvre. Motricité et perceptions [12] vont de pair. Nous ne faisons pas face à un tableau, nous ne nous sommes pas extraits de ce que nous voyons ; corrélativement notre activité visuelle correspond plutôt à la vision périphérique [13], celle des « grandes formes, des vues sur le paysage » qui se modifient au fur et à mesure de notre avancée, qui s’étendent en lien avec l’horizon et qui correspondent à l’histoire du site, à sa temporalité géologique et atmosphérique. II) Paysage La tradition française d’interprétation du paysage considère celui-ci comme la relation d’un sujet avec une étendue de pays ; toutefois cette relation est uploads/Geographie/ paysage-et-art-contemporain-erwin-straus-et-george-trakas.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 30, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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