Pise au Xème-XIIIème siècle Pise est considérée comme une des villes les plus a
Pise au Xème-XIIIème siècle Pise est considérée comme une des villes les plus anciennes de Toscane. Issue de l’Empire romain, puis du Royaume carolingien, elle n’a pas toujours été puissante. Cependant, elle possède une position idéale. Elle se trouve au croisement de deux fleuves, l’Arno et le Serchio, et peut se constituer une excellente position défensive. Si considérée comme peu importante pendant l’Empire, elle reprend une place de choix dès le VIIIème siècle, et commence à se doter d’une flotte contre les Sarrasins. De plus, son port est actif, et accueille des Pèlerins et des marchands, qui souhaitent embarquer vers Rome. C’est également un lieu de culture, où l’on parle latin et grec. Cependant, Pise a encore une connaissance limitée de la mer et de la navigation. Les Byzantins, présents depuis le VIIème siècle, ont donc aidé la ville à conserver la présence marchande, et développer leurs réseaux et techniques de commerce. Dès le IXème siècle, Pise établit des bases militaires et économiques, en développant par exemple sa flotte contre les pirates sarrasins. Dès 808 par exemple, les Pisans débarquent sur les côtes d’Afrique du nord. Au début du Xème siècle, la cité a donc pu, grâce à l’installation de nouvelles familles, de la présence byzantine, ou encore de sa situation géographique, établir de solides positions sur la mer Tyrrhénienne, en Toscane ou encore en Corse et en Sardaigne. Elle est ensuite considérée comme une des premières villes à avoir trouvé le chemin de l’Orient, et sait exploiter rapidement ses liens avec les régions qu’elle compte supplanter. La précocité de l’activité pisane, ainsi que sa persistance, lui ont permis de se créer une fortune considérable au cours du Xème/XIIIème siècle. Elle fait d’ailleurs partie des 4 Républiques maritimes d’Italie. Ainsi, les réseaux de marchands italiens ont révolutionné le monde maritime médiéval, qui est considéré, encore aujourd’hui, comme un système parfaitement organisé et efficace. Ce processus prend plusieurs siècles, les rivalités entre cités sont importantes en Italie du Nord. Pise se démarque principalement du XIème au XIIIème siècle. Cependant, l’activité marchande n’est pas la seule chose à retenir de la cité. En effet, les cadres sociaux et politiques ont fait l’objet de beaucoup d’études, notamment autour de l’Italie Communale, et ses évolutions. Il s’agit d’un processus complexe, qui n’est pas seulement à considérer dans un contexte de lutte des classes ou encore de factions, entre les riches et les pauvres, la vieille noblesse et les nouveaux aristocrates, ... Il faut le situer dans un monde où les idées évoluent, ainsi que les modes de vie et de pensées. La place de la religion a également son importance. Peu à peu, Pise réussit à s’imposer dans le monde maritime et devient une des puissances les plus importantes de la Méditerranée, et prend le pas sur les Musulmans, qui était jusque-là les maîtres du commerce dans cette région. Je vais donc essayer de vous montrer l’influence de Pise à différentes échelles, locale, régionale ou encore au niveau international. De plus sa relation avec les autres cités, mais également ses voisins, est essentielle pour interpréter son ascension, mais également sa chute. Les sources sont assez déterminantes dans cet exposé, car peu nombreuses et souvent mal datée. Cependant, Gabriella Rossetti, retrace l’histoire du XIème siècle de manière précise. De plus, il n’y a que très peu de noms qui sont évoqués, ce qui rend parfois la compréhension un peu compliquée. J’ai cependant fait de mon mieux pour être la plus claire possible. C’est pour cela que je vais tout d’abord vous présenter les débuts Pise dans le monde Méditerranée, les débuts de son influence réelle, ses premiers succès, … Puis, je me concentrerai davantage sur ce que les historiens considèrent comme « l’avènement de Pise », entre la fin du XIème et le milieu du XIIème. Enfin, j’analyserai la perte de vitesse de la cité, et la chute de la puissance pisane. Problématique : Comment Pise incarne-t-elle les transformations des cités nord-italienne, qui ont développé leur puissance et leur influence en Méditerranée, et même au-delà, du Xème au XIIIème siècle ? I. Les débuts de Pise dans le monde Méditerranéen (Xème – milieu XIème) A. Le développement d’un nouveau commerce et de nouveaux modes de pensées Du Xème au XIIIème siècle recherche de profit. On a une nouvelle vision des choses : Autrefois on cherchait à conquérir les territoires. Désormais, on recherche des relations commerciales, des partenaires, afin de développer ces routes et ses réseaux. Je trouvais ça important de mentionner ces quelques moyens dont Pise à fait usage, afin de comprendre pourquoi est-ce que certains historiens parlent de véritable révolution à cette époque. Certains parlent même de prémices du système capitaliste. Important à comprendre qu’il y a un véritable contexte de modernisation pour les sociétés marchandes nord italienne, de la concurrence afin générer le plus de profit. Concurrence entre les cités, et concurrence entre les grandes familles dans les cités. Quelques exemples : - L’importance des investissements privés est immense. Les Pisans, urbains, riches, souhaitent développer la flotte, car ils savent que c’est ce qui va rapporter de l’argent. - Il y a également des nouvelles techniques de commerce, avec l’apparition des contrats. - On développe également les crédits, les banques apparaissent - Mais également il y a un changement de mentalités évident : o Les Pisans sont portés sur la richesse, et le gain. Ils s’éloignent des valeurs très chrétiennes - De plus, l’éducation met en valeur les mathématiques, l’étude des bases du commerce, souvent empruntées au monde arabe, et des premiers commerçants. Ouverture des marchés en Méditerranée grâce à tout cela + développement d’un système marchand cohérent, efficace et puissant, dont Pise est souvent considéré comme une des premières cités à le développer. B. Pise s’impose d’abord en Méditerranée L’histoire de Pise était au départ très liée à celle de Gênes. Elle débute par de nombreux raids, acte de piraterie, contre les sarrasins. Les deux cités s’opposaient souvent à Amalfi et Venise, des ports que l’on considérait à l’époque comme Byzantin. Jean Pierre Delumeau, parle de « rôle de corsaire », qui est nécessaire pour leur ascension et le développement de leurs échanges et marchés + de leur richesse On peut aussi parler d’une « course » entre les cités (Balard en parle dans son ouvrage, pour qualifier la première phase d’ouverture des cités), afin de profiter des meilleurs marchés et avoir le plus d’influence dans le bassin Méditerranéen : Corse, Provence, Nord de l’Afrique et Sardaigne Comme je l’ai dit Pise s’allie d’abord avec Gênes, pour conquérir la Méditerranée et la libérer des Sarrasins. En effet, la partie occidentale de la Méditerranée = contrôle de l’Islam. Les deux cités réalisent donc plusieurs raids, pour libérer des régions des infidèles : - 1005 : Reggio de Calabre - 1015 : dans les Baléares - 1063 : Palerme (argent qui va être investit pour le Duomo) - 1087 : à Mahdiya (principal port d’Ifriqiya) + s’allient avec Victor II Ils réussissent à les expulser de Corse et de Sardaigne 1092 : Pise s’illustre rapidement comme le vainqueur sur les infidèles = les Sarrasins. En effet, elle obtient l’archevêché de la Corse et la juridiction de l’île Conséquences : Butins énormes, surplus agricoles que Pise peut exporter, ou encore augmentation des capitaux dans les flux commerciaux. Cet argent est réinvesti également dans la construction navale, ou encore des monuments à la gloire de Pise. Au XIème, Pise développe son commerce majoritairement en Méditerranée occidentale, qui profite aux grandes familles qui ont commandé et mené ces expéditions c’est en partie ce facteur qui va contribuer à l’évolution des idées politiques et sociales au Xème/XIème siècle Pise réalise également un grand commerce avec l’Afrique du Nord, et les caravanes sahariennes. Pise possède des réseaux de plus en plus puissants, grâce à l’ouverture progressive de ses marchés, en dehors de la Méditerranée : Ports Balkaniques, Constantinople, espace byzantin, espace musulman, … favorisé également par les Croisade (nous en reparlerons ensuite) En résumé : nous avons une cité qui s’est d’abord illustré avec Gênes, dans la reconquête du monde méditerranéen contre les Sarrasins, désormais elle souhaite aussi s’imposer seule, face aux autres cités maritimes de l’époque. Cette idée va de paire avec la nécessité de transformer son régime politique dans une société changeante C. La période « pré-communale » Avec l’avènement du commerce et de la puissance de Pise, la Haute-Noblesse perd du pouvoir car leurs obligations et leur « mode de vie », ne s’adapte plus à la situation actuelle. Peu à peu, les frontières entre les « classes de la société » deviennent de plus en plus floues, notamment avec les nombreux « intermariages » Les cités-états, comme on peut connaitre Pise, émergent dans ce contexte, ou les élites citadines naissantes, la noblesse qui ne se trouve pas en ville, les notaires et les juges, mais également les hommes d’affaire et les négociants, souhaitent du pouvoir et une place dans le système économique, mais aussi politique. On peut considérer le XIème siècle comme la uploads/Geographie/ pise-au-xeme 1 .pdf
Documents similaires
-
20
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 19, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1103MB