UTILISATION DES PHOTOS AERIENNES DANS LA REALISATION DE LA CARTE GENERALE DES S
UTILISATION DES PHOTOS AERIENNES DANS LA REALISATION DE LA CARTE GENERALE DES SOLS DU MAROC H. FARAJ, M. ICOLE. G. MISSANTE et R. WATTEEUW Introduction Du 21 au 28 septembre 1964, un congrès international sous l'égide de I'UNESCO s'est tenu à Toulouse sur les < Principes et méthodes d'intégration des études par exploration aérienne des ressources naturelles en vue des possibilités de mise en valeur >. En fait, il s'est agi surtout d'étudier I'utilisation des photos aériennes pour la connaissance des facteurs du milieu géographique, chacun admet- tant qu'au terme de ces analyses une synthèse était réalisée pour orienter les choix et justifier les actions en vue d'une meilleure exploitation des ressources naturelles. Le Maroc était représenté à Toulouse. Deux communications rédigées par des collaborateurs de I'INRA furent présentées. La première de Al Awamia, 14, pp. 73-94, janvier 1965. 74 H. FARAJ. M. ICOLE, G. MISSANTE ET R. Vr'ATTEEUW T. IoNnsco et Y. Snlop : <, Reconnaissance des milieux pastoraux du Maroc par la Photo-interprétation >. La seconde, rédigée par des pédolo- gues du Service de la cartographie des sols de I'INRA, est reprise et développée dans cet article car elle intéressera tous ceux qui doivent, ou devront ultérieurement, utiliser la carte des sols au 1/200 000 du Maroc. La carte générale des sols du Maroc est définie à la fois par les fins qui lui sont assignées et les moyens mis en æuvre. Parmi ceux-ci nous ne parlerons que de I'utilisation des photos aériennes dont nous établirons une sorte de bilan à la fois historique et méthodologique. Historique de I'utilirsation des photos aériennes pour la cartographie'des sols au Maroc Les couvertures aériennes ne sont pas récentes. Les premières prises de vue concernent le couloir Sud Rifain (région de Fès à Guercif) et sont faites de 1938 à 1940. La plupart des séries de photos à petites échelles (1/40000 environ) est réalisée entre 1948 et 1953. Depuis, I'Institut Géographique National, ou bien complète la couverture du territoire (ancienne zone Nord en 1958; les hauts plateaux en 1957 et 1962\. ou bien refait des séries défectueuses (Doukkala 1963), ou bien encore réalise des couvertures aériennes à échelle plus grande dans les régions économiquement intéressantes pour aider aux actions de déve- loppement sous le contrôle des Offices de mise en valeur (le bassin du Sebou, llaouz, Triffa, Tadla, Plaine du Zebra, région de Nador, couverts par des missions établies au 1/2O 000. Le Gharb et les périmètres irrigués sont photographiés au 1/10000). Pour la cartographie des sols, I'utilisation des photos aériennes remon- te à 1948 (BnvssINn, cartographie dans la Bahira). Cependant un vérita- ble engouement pour la cartographie venue de photos aériennes saisit les pédologues à partir de 1954. Ce succès s'explique par la conjonction de deux faits : - L'achèvement de la couverture aérienne du Maroc utile comme nous venons de le dire. - L'aboutissement des recherches des géologues et des géographes qui mettent en évidence des sols reliques, des formes héritées de climats aujourd'hui disparus. Ces résultats enrichissent les théories pédogénétiques en mettant I'accent sur les pédogenèses fossiles et les mouvements du matériau ori- PHO'TOS AERIENNES ET CAR'TE GENERALE DES SOLS ginel. Les travaux des géographes sont immédiatement connus et exploités par les pédologues car, au Maroc, les spécialistes des sciences de la terre << se connaissent, et ont conscience de I'utilité de leurs apports réciproques > (Ra,vN,r,r-, 1962). Les méthodes cartographiques se modi- fient aussitôt. Désormais une analyse même sommaire des formes et des dépôts précède l'étude pédologique proprement dite. Ces formes et ces dépôts pouvant être étudiés par photo-interpréta- tion, on conçoit que la diffusion de cette technique ait été, dès lors, par- ticulièrement rapide. Nature des informations fournies par les photographies aériennes La photographie d'avion est une image de I'ensemble des particu- larités de la surface du terrain. Comme pour toute représentation, chaque particularité concrète ne s'exprime pas, selon sa nature, avec la même fidélité sur la photo. Certains signes photographiques suffisamment des- criptifs de la réalité sont immédiatement interprétés par I'observateur, d'autres, au contraire ne reçoivent leur signification qu'au terme d'un examen du ûerrain plus ou moins .long et d'un raisonnement. Aussi clas- sons-nous par ordre de complexité croissante, les diverses catégories de renseignements susceptibles d'être apportés par la photo : le relief, les repères, les limites de sols. Rappelons que, pour notre cartographie au 1/2OO 000, nous utili- sons comme document topographique les cartes régulières au 1/50 000 chaque fois qu'elles existent ; dans les montagnes nous ne disposons, le plus souvent, que d'un fond de reconnaissance au 1 / I 00 000. l. Le reliel Comme cela a été maintes fois souligné, la restitution du rclief en vision stéréoscopique est d'une fidélité et d'une précision remarquables. Notons toutefois que I'observation d'un couple de photographies d'avion avec le stéréoscope de terrain montre moins la valeur absolue des pentes que les changements de pente. Nous avons souvent remarqué qu'un accident topographique était décelé d'autant plus facilement que la pente variait rapidement et d'une valeur plus grande. Aussi distinguons-nous, parmi les régions que nous avons cartographiées, plusieurs types de paysages : - les plaines d'accumulation et les régions à larges vallonnements sans ruptures de pente notables. 75 76 H, FARAJ, M. ICOLE, G. MISSANTE ET R, WATTEEUW - les montagncs et régions accidentées oùr les ruptures de pente sont fréquentes. La représentation en courbes de niveau sur une carte au 1/50000, a fortiori au 1/100000, ne fournit pas toujours le modelé propre de chaque forme et, de ce fait, les photos sont un document de valeur supérieure. - un troisième type de paysage où les ruptures de pente s'organisent le plus souvent selon des axes préférentiels. Ce sont, par exemple, les régions du littoral atlantique, les régions alluviales à terrasses emboîtées et les plateaux entaillés. Les ruptures de pente qui se << lisent > très bien sur photos aériennes au 1/40000 sont plus difficilement reproduits et <, lus >> sur carte au l/50 000 si les dénivellations sont de faible importance. 2. Les repères La recherche de repères est la préoccupation première du cartogra- phe au terrain. L'avantage de la photographie d'avion par rapport à la carte est indéniable sous ce rapport. Toute particularité du terrain de dimension suffisante se trouve sur le cliché alors que la carte ne fait figurer que certains détails du terrain qui relèvent d'un choix établi à I'avance. L'utilité dc la couverture aérienne comparée à celle de la carte est d'autant plus grande que la prise de vue est récente. La photographie aérienne permet alors de situer exactement les repères actuels du terrain, éventuellement de rajeunir la figuration planimétrique d'une carte. L'aisance à se situer dépend du type de paysage : - dans les régions accidentées, les formes de relief sont les repères les plus utilisés. Par conséquent tout document topographique bien fait au 1/50 000, toute couverture aérienne de bonne qualité d'une échelle voisine, quel que soit leur âge, sont satisfaisants pour les besoins de notre cartographie avec cette nuance que la photo aérienne est I'instrument le plus précis. - dans les plaines et les plateaux, le repérage est plus difficile. On s'oriente surtout grâce aux particularités planimétriques, ce qui exige le recours aux documents les plus récents et les plus fidèles, c'est-à-dire les photos aériennes ; dans les régions à développement rapide' telles que les périmètres irrigués et 1e voisinage des grandes villes, I'emploi d'une cou- verture aérienne récente est indispensable. pHoros aÉntENNn,s Er cARTE cÉNÉn.ql-s DES soLS 3. Les limite.,ç de sols a. Notion de séparateur Parmi toutes les particularités de surface qui sont exprimées sur photos aériennes, certaines sont utiles car elles accompagnent avec une tdélité sulÏisante un horizon superficiel, un type de sol ou même une association pédologique. Elles servent à faire des séparations ayant une signification pédologique. Ces particularités utiles, visibles sur photos aériennes, nous les appelons des < séparateurs >> pour évoquer leur fonc- tion. Dans certains cas, les séparateurs sont des caractères pédologiques proprement dits, tels que la couleur ou la texture : ce sont alors des < séparateurs directs >. D'autres séparateurs, sans être des caractères du sol, signalent des qualités pédologiques : ce sont les < séparateurs indirects >> ou << indicateurs > ; la végétation, le mode d'occupation du sol, le modelé, les formes de relief, sont utilisés comme indicateurs. b. Utilité des séparateurs Les séparateurs directs s'expriment sur photos par des tons de difté- rentes valeurs; ils ne permettent pas toujours de situer avec précision une limite ni de boucler un contour car la valeur du ton résulte de I'action de nombreux facteurs, certains même étant extrinsèques au sol. Par contre les séparateurs indirects, représentés par un ensemble de signes caractéristiques faciles à déchiffrer, sont plus commodes : nous les utilisons de préférence. L'utilité d'un séparateur ne dépend pas seulement de son < aptitude- à-siparer-sur-photo >. Il faut encore que ces séparations correspondent à des changements dans la nature des sols, c'est-à-dire que le séparateur soit < fidèle >. Au cours de notre cartographie nous avons constaté qu'un sépara- teur uploads/Geographie/ plan-national-de-l-x27-eau-2.pdf
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- Publié le Oct 08, 2021
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