1. REPÈRES GÉOGRAPHIQUES GÉNÉRAUX o position géographique du Québec : au NE de

1. REPÈRES GÉOGRAPHIQUES GÉNÉRAUX o position géographique du Québec : au NE de l’Amérique du Nord ; o Québec est la plus vaste des 10 provinces canadiennes : 1 540 681 km2, soit 15,4% de la superficie du Canada (3X la France, 7X la Grande-Bretagne, 54X la Belgique) ; o l’élément géographique le plus important est, sans doute, le fleuve Saint-Laurent qui parcourt 4000 km jusqu’à son embouchure ; avec de grands lacs, ses plus de cent affluents, ses cinq cents îles, Saint-Laurent joue un rôle primordial dans le développement du pays et dans l’imaginaire collectif québécois ; sa vallée est la plus habitée (7 millions d’habitants environ) Le climat est une composante importante dans la description de cette terre à part. Le chanteur Gilles Vigneault le dit dans ces termes : « Mon pays ce n’est pas un Pays, c’est l’hiver ». L’hiver a longtemps été synonyme de solitude, de repli sur soi, de silence. Une fois assumé, il a acquis une portée de solidarité communautaire, il implique l’idée d’aide de l’autre, d’entraide. Dans la littérature , l’hiver est devenu le stéréotype culturel de la permanence . L’imaginaire québécois, l’imaginaire canadien au sens large, est donc fortement marqué par une autre composante essentielle : l’espace. L’espace est immense, il est soumis aux excès climatiques. C’est un espace qu’il a fallu défricher, cultiver, peupler. Il est synonyme d’aventure, de conquête de nouvelles terres, d’enracinement, de mise en propriété à la fois. La littérature abonde en personnages paradoxaux hantés par l’ailleurs, le lointain, par le désir d’aventure, mais figés par l’attachement viscéral au rang légué par les ancêtres. Avant la découverte du Canada et la fondation des premiers habitats, le territoire était le royaume des Amérindiens. La préhistoire : - 40 000 : des chasseurs asiatiques émigrent sur le continent américain ; - 5 000 : des Amérindiens occupent le territoire du Québec ; o 1000 : Les Vikings explorent les côtes du Labrador, de Terre-Neuve, du Québec ; Moments historiques importants du XVe et du XVIe siècles : o 1492 : Christophe Colomb découvre le San Salvador (l’Amérique) ; o 1500 : les Basques / les Bretons viennent pêcher sur le grand banc de Terre-Neuve et chasser la baleine de la Côte-Nord ; o 1534 : sur la recommandation de Jean le Veneur, abbé du Mont-Saint-Michel, à la demande de François Ier, Jacques Cartier entreprend un premier voyage dans le Nouveau Monde à la recherche de la route des épices des Indes et de l’Eldorado. Il débarque à Gaspé. A cette époque, le nombre d’Amérindiens qui vivent au Québec se situe dans les 20.000. Mais la France est paralysée par les guerres de religion et abandonne les projets de conquêtes et de colonisation, d’autant plus que les rumeurs concernant le sinistre et rude hiver canadien, rapporté par Chartier lors de son deuxième voyage l’effraie davantage. Chartier reste l’un des premiers ethnologues du pays. Il échoue dans sa tentative de colonisation à cause du scorbut, de l’hiver pénible et de la disgrâce dans laquelle il tombe faute d’obéir aux ordres royaux. Lors de son troisième voyage, à Saint-Malo, il apprend que les trésors ramenés, l’or et les diamants ne sont que pyrite de fer et quartz, d’où l’expression en français « faux comme diamant du Canada ». On lui doit la découverte d’une voie de pénétration du continent et de début du commerce des fourrures. Moments historiques importants du XVIIe siècle : o 1603 : Pierre Dugua Sieur de Mons (Du Gua de Monts), accompagné de Champlain, fonde l’Acadie. Il obtient le privilège d’exploiter les pelleteries. o 1608 : Samuel de Champlain fonde l’Habitation de Québec à l’endroit où, trois quarts de siècle plus tôt, Cartier découvrait le village iroquois de Stadaconé. On parlera de la permanence des Français au Canada à partir de cette date même si on n’en compte pas plus de 150. Henri IV accorde aux marchands de Saint-Malo et aux héritiers de Cartier le monopole du commerce au Canada. Champlain sera surnommé « le père de la Nouvelle France ». Il entend exploiter toutes les ressources (pêcherie, bois, mine, fourrures, agriculture) au profit de la France. Petit à petit, une nouvelle civilisation prend racine. o 1615-1625 : Arrivée des missionnaires : les Récollets et les Jésuites ; o 1627 : en France, Richelieu accorde à la Compagnie des Cent-Associés l’exclusivité de l’exploitation des fourrures. Cette compagnie doit jeter les bases de la colonisation. A partir de cette date le régime seigneurial voir le jour ; o 1634 : Guy de Laviolette fonde Trois Rivières ; o 1642 : Maisonneuve et Jeanne Mance fonde Montréal ; o 1663 : Les Compagnies perdent l’administration de la Nouvelle-France au profit d’un Conseil souverain dirigé par l’intendant Jean Talon, envoyé par Louis XIV et Richelieu. Sous son intendance, la population double et la colonie connaît un véritable essor économique. La colonie est un réservoir de matières premières pour la métropole, un comptoir commercial administré par les grandes compagnies. La population blanche à cette époque dépasse de peu 3000 habitants. Monseigneur François de Laval fonde le Séminaire de Québec. Les Français concluent des pactes avec les Montagnais et les Hurons pour combattre et repousser les Iroquois. o 1690 : La Salle découvre la Louisiane ; MARCHANDS, AMÉRINDIENS, COUREURS DE BOIS ET MISSIONNAIRES A part le poisson, les commerçants font du négoce avec la peau de castor dont on fabriquait un feutre à la mode en France, donc très apprécié. En retour, ils sont chargés par le roi de l’évangélisation des Amérindiens et du développement de la colonisation. La traite des fourrures, qui représente l’activité primordiale des marchands français, implique les contacts incontournables des Amérindiens dont le nombre s’élèvent à 250 000 sur tout le territoire de la Nouvelle-France. Spécialistes dans la chasse et dans la traite des pelleteries, les Amérindiens troquent leurs biens contre des marchandises européennes (couteaux, chaudrons, couvertures, etc.) Champlain raconte dans son livre, Des sauvages (1603), l’épisode de la tabagie comme exemplaire pour caractériser les relations entre les colons et les autochtones. Même s’il ne s’agit pas d’un assujettissement abusif comme l’ont fait les pays ibériques en Amérique, la perception de l’étranger par les Amérindiens reste négative. En revanche, les missionnaires apportent un éclairage positif sur les Amérindiens, ce qui contribue à raffiner le mythe du « bon sauvage », très prisé à l’époque des Lumières. Les voyageurs qui s’occupent de la troque s’appellent des coureurs des bois . Ils transportent les peaux en canot d’écorce depuis les postes de traites jusqu’aux comptoirs commerciaux. On les appelle aussi « les Indiens blancs » parce qu’ils ont adopté le mode de vie amérindien. Ils ont sensiblement contribué à la création d’un réseau de voies de communication, utile dans le développement géographique ultérieur du Canada (poussée vers l’Ouest et délimitation des frontières du Sud). Acteurs importants dans l’histoire du Canada, les missionnaires entreprennent une œuvre d’évangélisation, soutenus souvent par les marchands et les coureurs des bois, en ambassadeurs et traducteurs dans les relations avec les Amérindiens. En temps de luttes religieuses, le prosélytisme se développe sur le nouveau continent. Deux ordres religieux se font concurrence : les Jésuites et les Récollets. Les Ursulines y participent largement. Les premiers, en robe noire, parcourent le contient afin d’arracher les autochtone au paganisme. Ils prêchent de manière pédagogique sur la peur de l’enfer, veulent transmettre un savoir et valorisent le théâtre. Ils ont une grande influence sur les Amérindiens grâce aux Relations des Jésuites (une sorte de rapports annuels, à caractère privé au début, sur les événements vécus) qui leur permettent de mettre en perspective l’histoire canadienne. Moins nombreux que les Jésuites, mais arrivés en premier dans la vallée du Saint- Laurent, les Récollets sont des Franciscains réformés portant la bure grise. L’un des plus connus reste Gabriel Sagard qui relate de manière originale son voyage en Huronie dont il peint naïvement la nature. Même si la conversion des sauvages est un échec total à l’époque, l’apport des missionnaires à l’histoire canadienne est important : ils ont laissé des témoignages et des descriptions détaillées sur les us et les coutumes des Amérindiens avant leur acculturation, avant l’effacement de leur identité culturelle. L’évangélisation a également un volet important : la fondation de Montréal dont la maternité est attribuée à Jeanne Mance, infirmière et économe de la Société de Notre-Dame. En 1640, munie d’œuvres charitables des Françaises nobles, elle réussit à acheter presque toute l’île de Montréal. Elle recrute Paul de Chomedey de Maisonneuve pour s’occuper des premiers colons établis à Ville-Marie (Montréal d’aujourd’hui). Elle y ouvre une première école dans une étable de pierre. Volontiers isolés de la société civile, ces colons organisent une communauté close qui pratique l’abnégation, la pauvreté, la charité et l’accueil de l’Autre (l’Amérindien) dans le but de le sédentariser et de le faire embrasser la foi chrétienne. La correspondance privée soit des religieuses telles que l’Ursuline Marie de l’Incarnation (la sainte Thérèse du Canada) ou Marie Morin, soit celle des femmes laïques comme Elisabeth Bégon témoignent de la vie spirituelle uploads/Geographie/ culture-et-litterature-cad.pdf

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