Amassai È FESGOIB Gaston-Faims à salies 22 et 23 d'AoU? 1909. Se you nou y eri
Amassai È FESGOIB Gaston-Faims à salies 22 et 23 d'AoU? 1909. Se you nou y eri mourt Arrés nou y bibere. (Devise de Salies). Bé séré peccat, here perque, que lou porc sangla de Moun- seignur Gastou, mentabut Febus, non y sie mourt ! Les disciples du vicomte n'auraient pu, en son honneur, passer des journées qui seront marquées de la pierre blanche au nombre des mieux réussies de l'Escole. Ils n'oubliaient d'ailleurs pas que le premier troubadour béarnais connu, Arnaud d'Antii, vivait en 1385 à Salies. A Salies — plus que toute autre région du Béarn, lou pays de las cantes — il y a un groupement bien organisé, particu- lariste, formé de nos Amis du Gurmeth Saliè, à proprement traduire le peloton, Técheveau salisien. Depuis longtemps le Gurmeth honore les Muses et se préparait à fêter les con- frères venus, comme le dit la chanson du Cascarot, de la plaine, de la montagne, des landes et des coteaux. Depuis plusieurs jours les murs de nos villes principales montraient une grande affiche de couleurs vives, sur le fonds de laquelle se détachait une Salisienne escarabilhade, le chef orné de l'antique péga, dévalant d'un pas alerte et hardi le long d'une pittoresque rue de la ville. Comme annonce : Fêtes félibréennes, organisées par le Gurmeth féli- brénc Salie sous le patronage de là Municipalité, de l'Etablisse- ment Thermal et du Syndicat d'Initiative, avec le gracieux concours des Sociétés musicales, l'Orphéon « les Enfants de Salies », l'Orchestre du Casino et l'Harmonie de Salies-de- Béarn. Et c'était vraiment méritoire, et c'est de quoi il les faut louer, que devoir ces jeunes gens, travailleurs, ouvriers de terre (piquetalos) ou autres, prendre sur leurs heures de loisir ou de repos pour se former, se préparer, offrir une fête bien salisienne, cap e tout. Ils y ont réussi à souhait : on ne saurait trop le redire et leur donner les justes louanges — 206 — que l'estime et l'amitié de confrères voudraient leur rendre plaisantes et agréables à entendre. Le samedi 21 août, dans l'après-midi, le bureau de l'Escole tenait séance chez le Président, le toujours gracieux et aimable M. Adrien Planté, qui avait établi sa tente à l'hospitalière maison Larrouy, en face du Jardin Public. Diverses propositions furent soumises et examinées. La Bigorre fut dotée d'un vice-président en la personne de M. Pédébidou, sénateur des Hautes-Pyrénées. Le dinnerè, M. Laborde-Barbanègre, le sympathique avoué près le tribunal de Pau, mérita toutes félicitations pour l'exposé d'une situation financière qui nous rend aussi dorés que la Cigale maj orale du Félibrige laquelle ressemble peu à sa sœur de. la Fable. Il a fallu prendre une décision pénible en retranchant de la liste des membres un conlrère dont la plume s'était montrée moins courtoise qu'il ne saurait être permis à un Béarnais. Mais passons sur le détail de ces affaires qui sont la partie administrative de notre œuvre et dont la lecture agréerait médiocrement à nos lecteurs. Nous étions bien distraits en travaillant. La salle où le Bureau tient ses assises n'est point close trop hermétique-* ment. Et c'est l'un et l'autre qui viennent touca de mà, se polariser sur le cher président : en face, on arbore les bannières, les oriflammes, on dresse l'estrade des fêtes au Jardin Public et la nuit arrive. Chacun va se reposer tandis qu'une pluie abondante tombe à desligue de ceu. I. — Dimanche 22 Août /. Fête au Jardin Public. — Ne soyez pas trop effrayés, lecteurs'; qui ne fûtes pas de la centaine et demie de confrères ayant assisté à ces fêtes. Comme l'eût dit le vieux Gardères de Pau : s'il a plu, ce fut seulement pour rafraîchir l'atmosphère, car notre ami Phœbus — il nous le devait bien ! — brille au firmament durant ces deux journées. Aussi la foule inondait les issues, les gradins, tout l'espace libre devant l'Établissement de bains et, pour mieux voir, ne trouve rien de plus commode que de rompre les barrières si légères, si légères, que les rares représentants de la police locale ne purent les faire respecter. Et puis ils sont salisiens aussi ces représentants de la police et comme disait l'un d'eux à de hardies com- mères, en faisant de la main un geste qui répugnait à son cœur: Be eau pla que touts quat bedin. De toutes parts on annonce les programmes. L'un d'eux, réduction de l'affiche, contient la liste des exercices avec la chanson des Piquetalos, parole et musique ; l'autre, apitat per Perbos et Al Caiièro, en vers s'il vous plaît et fort bien imprimé, commente ces exercices. Voici le début Aus Escouliès de Gaslou-Febus En soubiéne agradiu dou Ségnou de Mouncade Qui d û beth cop de pau, cheys cénts-a, la hè bade Débath lous noustes ceùs tan blus, Dab lou pâ de la plà-biencude Balham-pé la sau delà Mude Salies aciu que-b salude Escouliès de Gastou-Febus ! A deux heures et demie apparaît un groupement d'enfants. En tête marche un énergique petit tambour qui pourra battre la charge pour nos victoires futures. 11 est escorté du porte-drapeau et suivi d'une bande d'enfants ayant revêtu l'antique costume béarnais voyant, mais élégant : pantalon blanc, veste rouge ou brune, berret brun. Viennent ensuite les petits piquetalos, ornés de l'antique chartese blanche, pique sur l'épaule. Voici, après eux, les jeunes commères salisiennes, lasNinottes, dans les atours les plus authentiques, sans oublier ouè les bichous ; puis, les jurais ou magistrats municipaux : pourquoi n'avaient-ils point sur les épaules le chaperon dont l'absence leur interdisait des exercices de toutes fonctions ? Enumérons les porteurs desameaux, quel- ques vieilles salisiennes authentiques filant la quenouille. La scène à reconstituer est celle-ci : Une distribution d'eau salée en 1700. Aussi la Hount dou Baijaa a-t-elle été plantée dans un coin. C'est elle qui sera célébrée, j'ai bâte à le dire, sous ce titre : la praube mude ( la pauvre muette ), parce qu'à toute nouvelle création d'impôts, pour le paiement des dettes, on taxait délibérément la Hount et toujours la Hount payait, - 208 — payait, j'entends qu'elle fournissait les revenus nécessaires. Et en dépit de toutes ces taxes elle a lait aussi la richesse de Salies. Il est nécessaire, ce semble, d'ouvrir ici une large paren- thèse pour fournir à nos confrères quelques renseignements historiques destinés à expliquer cette scène. L'exploitation de la source salée, un bien commun, ne pouvait être laissée à la discrétion, ou plutôt à la rapacité de chacun. Dans les premiers temps les voisins — on dési- gnait ainsi en Béarn ceux qui jouissaient du droit de bour- geoisie c'est-à-dire d'habiter un lieu en jouissant des privi- lèges — eurent seuls la faculté de puiser de l'eau. Comment l'exerçaient-ils? — La source sortait du sol au nord-est de la place du Bayaa où était lou goueil (l'œil) et s'épandait dans un grand bassin de plus de 500 mètres. Un couloir (coulédé) servait à écouler l'eau douce qui pouvait y arriver et dont on reconnaissait la profondeur de la couche en lançant dans le bassin des œufs de poule qui, plus lourds que cette eau, s'arrêtaient à l'eau salée. Il restait donc à évacuer le liquide inutile et on avait alors la hount boune (la fontaine bonne). Au jour indiqué pour une distribution les salisiens, vêtus delà chemise serrée à la taille par une ceinture, les jambes entourées de bandelettes, se ruaient sur la fontaine pour emplir leurs sameaux, récipients en bois de la conte- nance de 52 pots en forme de herrades, qu'ils portaient deux à deux et avaient l'autorisation de remplir autant de fois qu'ils le pouvaient durant le temps donné pour cette opération. Ils jetaient l'eau salée dans des auges en pierre évidée (coulédés) disposées en chaquemaison. C'était, on le conçoit, affaire d'adresse et de légèreté dans les jambes. Aussi que de disputes, que de bagarres, auxquelles les magistrats municipaux ne savaient donner de solution! Que d'injustices aussi, car que pouvaient les femmes, les vieillards, les infirmes et les enfants '? Un règlement sage de 1587 est devenu la charte principale des Salisiens. Ceux d'entre eux qui avaient des droits sur la Hount furent divisés en deux catégories : la première com- prenant les chefs de maison, tenant un ménage héritiers de maisons, qui étaient inscrits en tête du livre des Part-pre- nants et tiraient les premiers leur compte de sauce (counde — 209 - de sauce ou revenu soit en argent, soit en nature) ; la seconde, composée des locataires et des cadets mariés, ayant constitué un ménage, qui avaient droit à un compte s'ils étaient fils de voisin de Salies. La fdle du voisin mariée à un étranger apportait en dot un demi-compte. Le fils aîné, marié et tenant ménage à part, obtenait un demi-compte. Admirons cette économie politique si sage ! Il fallait multiplier les chefs de famille. Aussi se mariait-on jeune à Salies et les familles y étaient-elles nombreuses. Mais à côté de cette organisation que d'abus ! Le compte de sauce était si recherché que, durant la uploads/Geographie/ reclams-de-biarn-e-gascounhe-octoubre-1909-n010-13e-anade.pdf
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- Publié le Oct 26, 2021
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