Pichard Rivalan, Mathieu. Rennes, naissance d'une capitale provinciale (1491-16
Pichard Rivalan, Mathieu. Rennes, naissance d'une capitale provinciale (1491-1610) - 2014 MATHIEU PICHARD-RIVALAN RENNES, NAISSANCE D’UNE CAPITALE PROVINCIALE (1491-1610) THÈSE DE DOCTORAT SOUS LA DIRECTION DE M. PHILIPPE HAMON CO-DIRECTION : M. GAUTHIER AUBERT RÉGION BRETAGNE - UNIVERSITÉ DE RENNES 2 CERHIO-RENNES ÉCOLE DOCTORALE SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES (ED 507) 2014 Pichard Rivalan, Mathieu. Rennes, naissance d'une capitale provinciale (1491-1610) - 2014 VOLUME 1 2 À mes parents, mes frères, mes grands-parents, ma famille et tous mes amis. Pichard Rivalan, Mathieu. Rennes, naissance d'une capitale provinciale (1491-1610) - 2014 3 REMERCIEMENTS Je tiens à remercier chaleureusement mes deux professeurs Gauthier Aubert et Philippe Hamon pour m’avoir guidé, conseillé et accompagné de leurs encouragements pendant ces années de recherche. Ils m’ont permis de travailler dans d’excellentes conditions intellectuelles et matérielles. Je leur dois d’avoir entrepris et terminé ce travail. Je leur dois aussi en grande partie d’y avoir pris plaisir. Je remercie mon ami et collègue Antoine Rivault pour m’avoir aidé à réaliser les cartes de cette étude. Il a été pour moi un interlocuteur de choix lorsqu’il s’agissait d’histoire moderne ou militaire. Je remercie Romain Joulia et toute l’équipe des Archives de Rennes, avec qui j’ai été en contact (presque) permanent depuis ma toute première visite en 2008. Discussions, conférences et rencontres ont été l’occasion d’échanges fructueux. La salle de lecture de la rue Jules Ferry fut pour moi le lieu de l’étude et de la découverte pendant les trois années où je vivais à Rennes ; j’y retourne toujours avec plaisir. Je remercie Annie Antoine, Florian Mazel et le CERHIO en général pour l’intérêt qu’ils consacrent aux doctorants de l’université Rennes 2, ainsi que Renan Donnerh, bibliothécaire de l’excellente bibliothèque du laboratoire. Enfin, ma gratitude va à André Lespagnol et au conseil régional de Bretagne à qui je dois d’avoir pu entreprendre trois années de recherche sans me soucier des contraintes matérielles qu’un travail de thèse implique. C’est grâce au financement que la Région m’a accordé que j’ai pu me consacrer dans le présent aux questions que pose le passé. Pichard Rivalan, Mathieu. Rennes, naissance d'une capitale provinciale (1491-1610) - 2014 4 ABRÉVIATIONS SOURCES ADIV Archives départementales d’Ille-et-Vilaine ADLA Archives départementales de Loire-Atlantique AMN Archives municipales de Nantes AMR Archives municipales de Rennes AMSM Archives municipales de Saint-Malo AMV Archives municipales de Vannes AN Archives nationales de France BnF Bibliothèque nationale de France PUBLICATIONS AB Annales de Bretagne ABPO Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest BMSAHIV Bulletin et Mémoires de la Société archéologique d’Ille-et-Vilaine MSHAB Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne PUF Presses universitaires de France PUR Presses universitaires de Rennes Pichard Rivalan, Mathieu. Rennes, naissance d'une capitale provinciale (1491-1610) - 2014 5 INTRODUCTION « Abandonner une approche essentialiste est une manière de cerner la construction des capitales en revalorisant la part d’accidents et d’opportunités afin de restituer aux acteurs leurs rôles, leurs combats dans l’histoire urbaine et donc de faire affleurer les enjeux de la métropolité pour les contemporains »1. L’objet de cette étude est la ville de Rennes pendant un long XVIe siècle, mais ce n’est pas une monographie. L’objectif n’est pas de proposer une analyse exhaustive des événements survenus entre 1491 et 1610, ni des structures sociales, économiques ou institutionnelles qui la caractérisent alors. Cette étude porte sur un ensemble de comportements politiques et, en conséquence, sur les hommes qui firent en sorte, volontairement ou non, par opportunité ou par accident, que Rennes devienne capitale de la Bretagne au sein du royaume de France. Elle s’intéresse à la relation qui existe entre la composition sociale des élites urbaines, leurs attitudes politiques dans leur ensemble, la nature des institutions (et les relations qu’elles entretiennent entre elles) et le dialogue mis en place entre le pouvoir municipal et le pouvoir royal, notamment dans le domaine des finances. Des mutations politiques se sont produites à Rennes entre la fin du XVe siècle et la sortie de la Ligue, c’est-à-dire sur un temps long : personne ne les a jamais étudiées avec la précision qu’autorise la richesse des archives disponibles. Un parlement, le sixième en France en ancienneté, fut érigé et partagé entre Nantes et Rennes : peu de choses ont été dites permettant d’expliquer pourquoi il s’installa finalement à Rennes et quelles en furent les conséquences. L’intégration au royaume de France a suscité des modifications d’envergure dans le cadre de la pratique politique et du recrutement des élites municipales et judiciaires : pourtant, l’histoire sociale des institutions est restée presque muette sur le XVIe siècle rennais. Il y avait donc là matière à un travail de recherche sur la naissance d’une capitale de province entre la sortie de la guerre franco-bretonne (1491) et la sortie de la Ligue (1598 et après). L’analyse se veut institutionnelle et politique car elle porte sur des attitudes publiques, 1 J.-M. LE GALL (dir.), Les capitales de la Renaissance, PUR, Rennes, 2010, p. 8. Pichard Rivalan, Mathieu. Rennes, naissance d'une capitale provinciale (1491-1610) - 2014 6 collectives et individuelles ; sociale et professionnelle également car elle tente de dresser un tableau des élites municipales et provinciales pendant la période étudiée en s’intéressant, lorsque c’est possible, à la naissance de réseaux à l’échelle de la ville, de la province ou du royaume. Cette thèse, dans le prolongement de nos recherches portant sur les institutions municipales de Rennes au début du règne de Louis XIII2, cherche donc à rendre compte d’une expérience de distinction et de promotion menée par une ville à l’échelle d’une province en cours d’intégration au royaume de France. Le propos s’intéresse à des logiques provinciales, c’est-à-dire régionales, mais il est centré sur la municipalité de Rennes en tant que lieu de pouvoirs et de pratiques politiques multiples. Il s’inscrit dans le cadre d’un renouveau historiographique entamé depuis une vingtaine d’années et ayant surtout profité, comme le rappelle G. Saupin à l’occasion du colloque de Rennes en 2010, des analyses de l’histoire sociale du politique3. Sans revenir en détail sur l’enrichissement de la compréhension de la complexité des pouvoirs urbains que ces travaux ont permis, nous retenons quelques aspects du chantier en cours que l’étude de la ville de Rennes au XVIe siècle est susceptible de compléter ou de préciser. G. Saupin en distingue trois. Premièrement, la question de la culture politique des acteurs du pouvoir municipal dans le cadre d’une possible analyse culturelle de ce pouvoir : l’engagement civique est un concept qui pose question d’autant plus qu’il semble a priori difficilement lisible à Rennes au XVIe siècle en l’absence d’égo-documents utilisables dans cette perspective. Deuxièmement, l’histoire sociale du contenu du pouvoir municipal, en particulier du contenu administratif : se pose la question des relais du pouvoir monarchique dans la mise en place d’une situation favorable à la monarchie où le roi s’assure de la fidélité de ses sujets et de leur participation financière. Enfin, on l’a dit, l’histoire sociale des acteurs politiques des institutions urbaines, histoire anciennement dominée par le concept d’oligarchisation4. Or la question de la prédation institutionnelle – c’est-à-dire des moyens mis en œuvre par une ville pour gagner de nouvelles institutions – et des pratiques qu’elle implique est à cheval sur ces trois thèmes. La question provinciale, soit l’ensemble des raisons et des attitudes qui conduisirent un certain nombre d’acteurs à envisager la mutation de leur espace urbain vers un statut qu’ils jugeaient supérieur (« capitale de la Bretagne »), permet d’enrichir ces trois axes à travers l’analyse d’un temps 2 M. PICHARD-RIVALAN, Pouvoir et société à Rennes (1620-1630), Mémoire de Master, (dir. G. AUBERT, P. HAMON), Université Rennes 2, 2009. 3 G. SAUPIN, « Le pouvoir municipal en France à l’époque moderne. Bilan historiographique des vingt dernières années » dans P. HAMON, C. LAURENT (dir.), Le pouvoir municipal de la fin du Moyen Âge à 1789, PUR, Rennes, 2012, p. 15-55. 4 Ibid., p. 18. Pichard Rivalan, Mathieu. Rennes, naissance d'une capitale provinciale (1491-1610) - 2014 7 long marqué par la permanence du processus de distinction. Concernant l’histoire culturelle du pouvoir municipal, il est évident que le maintien d’une attitude politique particulière (la prédation) sur une période aussi longue n’a pas manqué de donner une couleur à l’engagement civique rennais et de fait, on constate que dans les moments où l’éthique municipale était en jeu (l’image du groupe, sa raison d’être, son positionnement), la question de la capitalité surgissait systématiquement. C’est donc qu’à terme, la mutation institutionnelle que Rennes connaissait finissait par s’identifier au cœur même de la pratique du groupe municipal, et donc à son essence. Cette identité entre les deux mérite d’être interrogée. Pour ce qui touche à l’histoire sociale du contenu du pouvoir, l’effort de prédation et la mutation de la ville en capitale mettent en lumière les pratiques administratives et révèle un paradoxe : celui d’un groupe politique, le corps de ville, à qui personne ne dispute la prérogative de la gestion urbaine (en particulier à travers la police) et qui pourtant fait tout pour introduire dans l’espace urbain des institutions qui, à terme, risquent de lui subtiliser uploads/Geographie/ rennes-naissance-d-x27-une-capitale-provinciale-pdf.pdf
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- Publié le Apv 03, 2022
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