Royaume du Maroc Direction des Études et des Prévisions Financières Schéma de d

Royaume du Maroc Direction des Études et des Prévisions Financières Schéma de développement des régions économiques du Maroc Septembre 2006 Table des matières 1. Choix de la méthode ............................................................................................................. 3 2. Cartographie socioéconomique régionale du Maroc (2004) .......................................... 3 2.1. Analyse des indicateurs de développement régional et construction d’un repère synthétique............................................................................................................................. 3 2.2. Cartographie socioéconomique régionale ....................................................................4 3. Chronologie du développement régional.............................................................................. 9 3.1. Schéma du développement régional............................................................................... 9 3.2. Chronologie du développement régional (1994 et 1997-2004) .................................10 4. Indicateur composite de développement socioéconomique régional.............................. 22 Conclusion ..............................................................................................................................24 Annexes.................................................................................................................................. 26 Références bibliographiques...................................................................................................33 2 Introduction « Le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à accroître cumulativement et durablement son produit réel global». Cette pensée de Perroux datant de 1966 a redéfini la conception du développement de l’idée de croissance de produit intérieur brut vers, celle plus riche, de croissance fondée sur l’acquisition de nouvelles aptitudes découlant de changements importants dans les attitudes et les comportements de la population. Ces changements impliquent, en plus de la croissance économique, un mouvement vers le haut de tout le corps social, soit une meilleure satisfaction des besoins fondamentaux, une réduction des inégalités et une protection de l’environnement. En somme, un développement durable consiste à conjuguer le développement économique et le développement humain. La réussite d’une mutation horizontale de tous les indicateurs socioéconomiques au niveau national est tributaire d’un développement harmonieux de ces derniers au niveau régional. Ce développement devrait s’inscrire dans une politique de régionalisation volontariste renforcée par le transfert de nouvelles compétences aux régions ainsi que la réduction des inégalités entre les territoires au moyen d'une péréquation efficace des ressources. La gestion régionale du développement durable s’affirme en tant que moyen de renforcement de la décentralisation et de la démocratie locale entraînant, par conséquent, une mise à niveau de tout l’appareil socioéconomique national. En plus, le contexte économique international ainsi que les nouvelles orientations économiques et politiques du pays concourent à conférer aux régions davantage de responsabilité en matière de développement et de gestion locale. Toute politique régionale devrait s’appuyer sur une connaissance approfondie de la dynamique économique des régions, de leur niveau de développement actuel et de leur potentiel en terme d’atouts et de contraintes pour un développement futur durable et soutenu. L’analyse de la dynamique socioéconomique régionale ne peut avoir les résultats escomptés avec une prospection limitée1. Cette étude se propose d’agréger les indicateurs socioéconomiques régionaux afin de dresser une typologie des régions et de discerner les éventuelles défaillances et inégalités freinant leur développement. Ensuite, il sera question de tracer une carte chronologique repérant les trajectoires temporelles de développement des différentes régions pour mettre en exergue les avancées réalisées en terme de développement durable. Enfin, un indicateur synthétique de développement régional sera construit en vue de classer les régions suivant leur niveau de développement. 1La construction d’une batterie d’indicateurs régionaux s’avère nécessaire pour mieux restituer les caractéristiques du développement régional. 3 1. Choix de la méthode Les indicateurs de développement régional permettent aux décideurs de disposer d’un moyen tangible pour la connaissance, le suivi et l’évaluation de l’état du développement socioéconomique régional. Cependant, un tableau de bord de ces différents indicateurs ne donnerait pas une image claire vu l’hétérogénéité de ces indicateurs selon le domaine qu’ils couvrent. En effet, la multiplicité des dimensions du développement empêche d’effectuer des comparaisons temporelles ou spatiales appréhendant ce dernier comme un tout. A priori, seules sont possibles des observations partielles, portant sur un ou plusieurs indicateurs. Dès lors, le besoin de la construction d’une mesure composite plus complète est indéniablement important. Cette mesure permettra d’agréger toute l’information dans un indicateur synthétique couvrant la plupart des volets socioéconomiques. A cette fin, la méthode d’Analyse en Composantes Principales (ACP) sera utilisée afin de répondre à cet objectif. Cette analyse factorielle permet de regrouper les indicateurs initiaux en un nombre limité d’indicateurs synthétiques appelés facteurs qui seront plus simples et plus clairs à interpréter à la différence de l’information initiale qui est trop abondante pour être exploitée dans son état brut. Outre son rôle de synthétisation, cette méthode permet de dresser une typologie des régions suivant leur ressemblance sur la base de ces facteurs. L’ACP portera sur un échantillon de 55 indicateurs relatifs aux seize régions du découpage administratif. Ces données2 couvrent la majorité des domaines ayant trait au développement durable à savoir les indicateurs de la démographie, des secteurs de production, de l’emploi, de la décentralisation, de l’enseignement et de la santé. La période d’étude de la présente note concerne les années 1994 et 1997-2004 et ce, pour des raisons d’homogénéité et de disponibilité de l’information. 2. Cartographie socioéconomique régionale du Maroc (2004) L’analyse des données socioéconomiques régionales de l’année 2004 par l’ACP permettra de dresser une cartographie de développement socioéconomique relative aux régions. Cette cartographie représente l’état de développement de ces régions en cette date. 2.1. Analyse des indicateurs de développement régional et construction d’un repère synthétique Une première analyse a été appliquée aux indicateurs socioéconomiques régionaux (ISR) disponibles. Cette première esquisse a pour objet de trier les ISR et en ressortir une liste représentative et discriminante (32 indicateurs). L’étude de ces derniers a permis de les représenter selon un plan synthétique (plan factoriel) résumant l’ensemble de l’information à hauteur de 76,5% (inertie expliquée). L’analyse du graphe des corrélations3, constitué de la projection des ISR sur ce plan, a pour objectif d’effectuer un bilan des liaisons entre les indicateurs et de caractériser les axes formant le référentiel de ce plan. Cette classification des ISR aidera à interpréter la cartographie régionale et d’en tirer une typologie homogène de ces régions selon leur niveau de développement socioéconomique. 2 Voir liste exhaustive des données en annexe 1. 3 Voir annexes 2 et 3. 4 Le premier axe représente les ISR ayant trait au développement socioéconomique et à l’accès aux services de base. Il représente les régions ayant une concentration démographique apparente (population élevée) attirée par un développement industriel et une infrastructure plus commode à l’installation (soins médicaux et enseignement). Cette pression démographique se ressent sur le développement du secteur d’habitat et la consommation élevée en électricité. Ce schéma de développement revient à l'attraction naturelle qu'exerce une région opulente, peuplée et dotée d'un système de prise en charge sociale. Quant au deuxième axe, il représente les régions à vocation rurale en affichant un taux d’urbanisation plus faible que le reste des régions. L’activité agricole dans ces régions est plus intense et permet de garantir une activité en emploi élevée, quoique précaire. Par ailleurs, cet axe représente les régions ayant une activité touristique prospère. 2.2. Cartographie socioéconomique régionale Graphe 1: Cartographie socioéconomique régionale (2004) 3 2 1 0 -1 -2 2 1 0 -1 -2 Tanger - Tétouan Taza - Al Hoceïma - Taounate Fès - Boulemane Meknès - Tafilalet Tadla - Azilal Doukala - Abda Rabat - Salé - Zemmour - Zaer Grand Casablanca Oriental Marrakech - Tensift - Al Haouz Chaouia - Ouardigha Gharb - Chrarda - Béni Hssen Souss - Massa - Daraâ Guelmim - Es-Semara Laâyoune - Boujdour - S. El Hamra Oued Ed-Dahab - Lagouira Axe 1 Axe 2 La distribution des régions sur le plan factoriel, constitué par les indicateurs socioéconomiques régionaux, permet de restituer une cartographie des régions selon l’état de leur développement socioéconomique. Schématiquement, l’axe des abscisses classe les régions, de la gauche vers la droite, en fonction du niveau d’accès aux services sociaux de base, particulièrement la santé et l’éducation, et de leur niveau d’industrialisation. Le deuxième axe classe les régions à caractère rural et ayant une vocation économique vouée à l’agriculture. En outre, cet axe représente les régions ayant une activité touristique florissante. 5 Les régions ainsi réparties sur la cartographie socioéconomique peuvent être segmentées en cinq groupes homogènes: Régions à forte concentration de l’activité économique et administrative Formé des régions du Grand Casablanca et de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, ce groupe a le niveau de développement le plus élevé. La région du Grand Casablanca constitue le noyau dur du système productif industriel national et elle est, de ce fait, destinée à former une plaque tournante pour les régions limitrophes compte tenu de l’importance de son ensemble portuaire développé et de son statut de première place financière et commerciale du pays. Ainsi, elle concentre la majorité de l’activité industrielle (49% de la production industrielle nationale en 2004), toutes branches confondues, et occupe une part importante du volume des exportations industrielles (35,3% de l’ensemble national) qui est principalement relative aux industries de textile et de cuir (49,3%) et des industries chimiques-parachimiques (23,9%). Cependant, compte tenu du potentiel productif de la région et du degré d’équipement dont elle profite, le taux des exportations industrielles reste insuffisant (19,7% parmi les plus faibles au niveau national). La prospérité industrielle de la région du Grand-Casablanca attire une part importante de la population nationale (12% en 2004) et présente un taux d’urbanisation assez élevé (91,6%). Cette prospérité se reflète nettement dans la faiblesse du taux de pauvreté (3,5%) par rapport au niveau national (14,2%) et dans l’importance de la dépense de consommation uploads/Geographie/ schema-de-developpement-des-regions-economiques-du-maroc.pdf

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