République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Sup
République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou Faculté des Lettres et Langues Département de Français Mémoire de magistère École doctorale de français Spécialité : Français Option : sciences du langage La mise en mots à travers les graffiti et les slogans muraux dans la ville de Tizi-Ouzou. Présenté par : M. SI HAMDI Nacer Sous la direction de : Mme. SADAT-YERMECHE Ouerdia Devant le jury composé de : SINI Cherif : M.C.A, UMMTO : Président. BOUALILI Ahmed: M.C.A, UMMTO: Examinateur. OUTALEB Aldjia: M.C.A, UMMTO: Examinatrice. SADAT-YERMECHE Ouerdia : Professeure, ENS Bouzaréah : Rapporteure. Soutenu le 06 mars 2014 République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou Faculté des Lettres et Langues Département de Français Mémoire de magistère Ecole doctorale de français Spécialité : Français Option : sciences du langage La mise en mots à travers les graffiti et les slogans muraux dans la ville de Tizi-Ouzou. Présenté par : M. SI HAMDI Nacer Sous la direction de : Mme. SADAT-YERMECHE Ouerdia Devant le jury composé de : SINI Cherif : M.C.A, UMMTO : Président. BOUALILI Ahmed: M.C.A, UMMTO: Examinateur. OUTALEB Aldjia: M.C.A, UMMTO: Examinatrice. SADAT-YERMECHE Ouerdia : Professeure, ENS Bouzaréah : Rapporteure. Soutenu le 06 mars 2014 Remerciements Je tiens à exprimer ma reconnaissance et ma gratitude à toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail. Tout d’abord, je voudrais remercier ma directrice de recherche Mme. SADAT-YERMECHE Ouerdia pour l’attention qu’elle a portée à la réalisation de ce mémoire, pour ses nombreuses remarques et corrections, ainsi que pour ses encouragements. Je tiens à remercier également les membres du jury pour avoir accepté de lire et d’évaluer mon travail et de bien vouloir participer à ma soutenance. Je dois remercier également tous mes enseignants au département de français. Je remercie chaleureusement les participants à l’enquête. Je n’oublierais pas mes amis qui m’ont beaucoup soutenu. Mes remerciements vont également à monsieur Ouaras Karim pour sa disponibilité et ses orientations. Tous mes remerciements à monsieur ABBOUTE Arezki pour ses conseils et encouragements. Je tiens à remercier mes parents, mes frères et ma sœur. Leur soutien moral et affectif, ainsi que leur présence m’ont permis de bien mener ce travail. Qu’ils puissent trouver ici toute ma gratitude et mon amour. Je dédie ce travail : À mes très chers parents Cherif et Zehour…que j’aime beaucoup ! À mes chers frères Ferhat et Elyes. À ma chère sœur Samira. À toute ma famille et mes amis. 1 Sommaire 2 Sommaire Introduction………………………………………………………………………………….06 Chapitre I : L’inscription murale : un phénomène de société…………………………....14 I. Historique des inscriptions murales…………………………………………………….......15 II. Le graffiti ………………………………………………………………………….….…...24 III. L’écrit urbain comme moyen d’expression………………………………………….........27 IV. L’inscription murale et son rapport à la loi……………………………………………….29 Chapitre II : La sociolinguistique urbaine et la théorie de l’énonciation : objets et concepts………………………………………………………………………………………31 I. La sociolinguistique urbaine…………………………………………………………..........32 II. L’énonciation…………………………………………………………………….............41 Chapitre III : Le paysage sociolinguistique de l’Algérie…………………………….........47 I. Introduction………………………………………………………………………………....48 II. Statuts des langues en Algérie………………………………………………………..........48 III. La situation des pratiques langagières en Algérie………………………………………...52 IV. Langues et identités en Algérie…………………………………………………………...53 V. Les graphies en usage en Algérie………………………………………………………….54 Chapitre IV : Considérations méthodologiques…………………………………………...56 I. Introduction…………………………………………………………………………………57 II. Objectifs et questions de recherche………………………………………………………..57 III. La méthodologie………………………………………………………………………….59 Chapitre V : La réalité des pratiques langagières des graffeurs tizi-ouziens et les motivations du choix des langues…………………………………………………………...72 I. Introduction…………………………………………………………………………………73 II. Les langues dans les graffiti-slogans………………………………………………………73 III. Le graffiti hip-hop……………………………………………………………………..….92 3 IV. Conclusion……………………………………………………………………………....109 Chapitre VI : Analyse interprétative des graffiti………………………………………...111 I. Introduction………………………………………………………………………………..112 II. Les fonctions référentielles du graffiti…………………………………………………...112 III. Étude des faits énonciatifs………………………………………………………….........120 IV. Conclusion………………………………………………………………………………126 Conclusion…………..………………………………………………………………………127 Références bibliographiques………………………………………………………………131 Annexes.…………………………………………………………………………………….137 Table des matières………………………………………………………………………….190 4 Introduction Introduction 7 Introduction Dans notre vie en société, la communication, qu’elle soit orale ou écrite, est à l’origine des différentes relations entre les individus. Elle fait partie de la société et elle fait même la société. Loin d’être figée, cette communication évolue en fonction des changements sociaux et des besoins de l’Homme. La société ne s’est donc pas contentée de rester à l’état primitif de la communication, celui d’exprimer ses besoins et ses sentiments. En effet, avec la découverte de l’écriture et de l’imprimerie, les hommes sont passés à une autre étape, celle d’étendre la communication à tous les phénomènes sociaux comme le commerce, la politique, les arts et tout ce qui nous met en contact avec autrui. En ville, en plus de l’échange verbal avec nos semblables, les écrits sur les devantures des magasins, les plaques des ruelles, les slogans et les graffiti sur les murs ne cessent de nous fournir des informations sur les pratiques linguistiques et les comportements de leurs auteurs. A cet effet, la cité moderne est considérée comme un gigantesque écran sur lequel s’affichent une multitude de mots, d’images et de signes hétérogènes. Ses rues sont devenues un espace de conquête par une « mise en mots » qui, selon P.Blanchet1, constitue une forme de « marquage » ou d’ « appropriation » linguistique, langagière et/ou identitaire de leurs auteurs. Les « graffiti », les « slogans » et les différentes inscriptions sur les murs dans l’espace urbain, sont l’expression d’une certaine catégorie sociale : elles sont généralement conçues par des groupes de jeunes. Parfois, elles sont l’œuvre d’artistes appartenant à la culture hip- hop. Le locuteur, par l’inscription murale, impose dans l’espace public son univers de référence culturelle, personnelle et intime, façon de s’approprier l’espace. Le terme «graffiti» désigne «inscription, dessin griffonné à la main sur un mur»2. A partir des années 1970, la pratique du graffiti envahit d’autres lieux d’affichage comme les transports publics ou toutes autres formes de supports (abribus, métros, portes, enseignes…). Les graffeurs ou encore les tagueurs ou graffiteurs3 (personnes qui font des graffiti) qui font partie 1 Blanchet, P. 2007, « Quels « linguistes » parlent de quoi, à qui, quand, comment et pourquoi ? Pour un débat épistémologique sur l’étude des phénomènes linguistiques », in Carnets d’atelier de sociolinguistique, n°1, Paris, L’Harmattan. 2Dictionnaire encyclopédique LAROUSSE, 2001, p.707. 3 Dictionnaire de la langue française, consultable sur :http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/ Introduction 8 des groupes appelés « crew», intègrent une technique particulière, la bombe de peinture qui leur permet de couvrir de grandes surfaces, donnant ainsi naissance à de véritables fresques4, ce qui montre le travail sur l’esthétique et l’esprit créatif des jeunes graffeurs. En Algérie et particulièrement dans la ville de Tizi-Ouzou5, ce genre d’inscriptions murales a connu ces dernières années un développement remarquable. Nos jeunes y vouent un grand intérêt. Cette forme d’expression est, pour eux, un moyen de s’affirmer, de remettre en cause l’ordre établi, de protester et de réclamer une appartenance à travers l’appropriation des espaces publics de leur ville. Un ordre discursif s’y installe donc. Au-delà de cette caractéristique d’expression, cette pratique se révèle être, pour ces jeunes, un « style de vie » qui a ses propres codes de comportements, ses lieux de rendez-vous secrets, ses standards esthétiques et son langage. La spécialité de ces inscriptions étant d’afficher des mots, il s’agit alors de jouer avec la langue, souvent de la coder et de la détourner jusqu’à la création d’un vocabulaire spécifique aux graffeurs. Toutefois, si la pratique du graffiti offre, pour ces jeunes, une forme d’expression presque sans limite, du côté des pouvoirs publics, toutes les inscriptions sur les murs sont interdites. Ceci dans la plupart des pays du monde, comme c’est le cas en Algérie, où cette pratique est considérée comme un acte de vandalisme puni par la loi. Face à cette interdiction, les jeunes transgressent les lois et recourent à la clandestinité pour réaliser leurs graffiti durant la nuit. Ainsi, via le graffiti, des espaces sont nommés pour mettre en évidence des pratiques langagières et des constructions identitaires qui permettent aux graffeurs de se répartir et de s’approprier des territoires urbains. Le sujet des inscriptions murales en Algérie et particulièrement dans la ville de Tizi-Ouzou est, jusque-là, relativement un terrain peu exploité. La seule thèse relevée et qui traite du sujet en Algérie reste celle de K. Ouaras6 sur la ville d’Alger, étude faite par une approche ethno- sociolinguistique et sémio-linguistique. Dans le cadre de notre étude, nous essayons, en nous intéressant à cette « mise en mots » de la ville de Tizi-Ouzou à travers les graffiti réalisés par les jeunes appartenant à la culture hip-hop et les différents slogans sur les murs, de 4Peinture murale de vaste dimension réalisée sur un mortier frais avec des couleurs délayées à l’eau. 5 Lieu de notre intervention. 6 Ouaras, K., 2012, « Les graffiti de la ville d’Alger entre langues, signes et discours », thèse de doctorat, université d’Oran. Introduction 9 comprendre et d’analyser ces productions écrites, comme phénomène à la fois social, identitaire, politique et linguistique. Ceci, à travers un corpus plurilingue et pluri graphique (français, berbère, arabe, anglais) collecté dans les quartiers de l’ancienne et de la nouvelle ville de Tizi-Ouzou. Notre choix pour le sujet a été motivé par le fait que la ville de Tizi-Ouzou demeure un terrain connu pour sa uploads/Geographie/ si-hamdi-nacer-tm-217.pdf
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- Publié le Fev 04, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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