Soldats de France Magazine d’histoire militaire de l’armée de Terre OPÉRATION D
Soldats de France Magazine d’histoire militaire de l’armée de Terre OPÉRATION DAGUET N°2 - MAI 2017 2 SOMMAIRE Directeur de la publication : GBR Yves de GUIGNÉ Rédacteur en chef : LCL Rémy PORTE Rédacteur en chef adjoint : LTN (R) Rémi MAZAURIC Comité de rédaction : COL Thierry NOULENS, LCL Vincent ARBARETIER, LCL Jean BOURCART, LCL Frédéric JORDAN, CDT Rémi SCARPA, CNE Julien MONANGE Adresse mail : emat-histoire.referent.fct@intradef.gouv.fr En couverture : Oct.- Déc. 1990 - Guerre du Golfe ; empreinte de rangers dans le sable ©Yann Le Jamtel/ECPAD Témoignage Afghanistan. ...........................................................................3 Opérations : Opération Daguet ................................................................4-6 Batailles : Le débarquement de Provence . .........................................7-8 Equipements : Le tirailleur de 1944 . .......................................................9-10 Symbolique : Or ou argent ?......................................................................11-14 Portrait : La charge héroïque du commandant Bossut. ...................15-16 Traditions : De la médaille coloniale à la médaille d’outre-mer. ....17 Tactique : « Le terrain commande ». ........................................................18-19 En partenariat avec l'ECPAD 3 Témoignage 25 août 2008. Une aventure que je n’oublierai jamais s’est déroulée lors d’une liaison en convoi entre Kaboul et une FOB. Un seul itinéraire pour remplir ce plan de transport, une seule route au milieu des montagnes, bordée de fossés, le lieu idéal pour une embuscade des insurgés. Sur le trajet du retour, mon camion est la cible de trois tirs de roquettes, qui ne tombent qu’à 5 ou 10 mètres… Le camion était au milieu de la rame, le but à ce moment précis est de dégager la zone au plus vite. Tandis que les circulateurs à bord de leur VAB appuient le convoi avec les mitrailleuses 12.7 mm. et les fantassins avec leur canon de 20 mm., mon but du moment est de rester sur la piste et de ne pas retourner le camion alors que mon équipier répond aux tirs. Tout le convoi se sort sain et sauf de ce péril du 25 août… Heureusement, les camions étaient chargés de palettes d’eau ! Caporal-chef Léoty Conducteur SPL 3e escadron, 511e RT (Publié dans Daniel Labbé, Le Train. Histoire & traditions, éditions La Simarre, 2014) Afghanistan Un témoignage récemment publié par le LCL Delaître : Afghanistan 2011-2012, la brigade La Fayette V en Kapisa A voir également : ©Sébastien Dupont/ECPAD ©J.B. Tabonne/armée de Terre 4 Opérations Opération Daguet, 1991 Lorsque, le 2 août 1990, Saddam Hussein envahit le Koweit, la réaction de la communauté internationale est immédiate : le même jour la résolution 660 du Conseil de sécurité des Nations Unies « exige que l’Irak retire immédiatement et inconditionnellement toutes ses forces ». Pas moins de neuf autres résolutions sont adoptées entre le 6 août et le 29 novembre, marquant un durcissement progressif à l’égard de l’agresseur (en particulier dans le domaine de l’embargo), et la dernière « autorise les Etats membres qui coopèrent avec le gouvernement koweïtien, si au 15 janvier 1991 l’Iraq n’a pas pleinement appliqué les résolutions susmentionnées…, à user de tous les moyens nécessaires pour faire appliquer la résolution 660 ». Dès lors, le compte à rebours est lancé. La France, qui participe aux mesures politiques, diplomatiques et économiques depuis le début, s’associe aussitôt à la création, autour des Etats-Unis (qui ont lancé dès l’été une grande opération défensive -Desert Shield- de l’Arabie saoudite), d’une force multinationale, qui atteint en janvier 1991 700.000 hommes, dont 540.000 Américains. Pour renforcer les premiers éléments détachés dans la région (moyens navals, aériens et hélicoptères en particulier déployés à partir du 10 août, et escadron du 1er RHP aux EAU), Paris met progressivement sur pied à partir du mois de septembre 1990 une division légère blindée, d’abord sur la base de la 6e DLB de Nîmes, puis par prélèvements sur de nombreuses autres unités, de la FAR comme du corps de bataille centre Europe. Au total, dans le seul domaine des effectifs, plus de trente régiments différents participent à la constitution de la force projetée. Tempête du désert ©Michel Riehl/ECPA/ECPAD LCL R. Porte ©Blog de Carl Pépin : carlpepin.com 5 Opérations A l’ouest du dispositif allié, les Français (10.000 hommes + un groupement de soutien de 2.000 hommes) sont aux ordres du XVIIIe corps américain, mais ils ont eux- mêmes le commandement opérationnel d’une brigade parachutiste et d’une brigade d’artillerie américaines (4.300 hommes). Pendant de longues semaines d’attente, les journées sont en grande partie consacrées à parfaire l’instruction, en particulier dans le domaine NBC puisque plane la menace d’une attaque chimique que l’on ne peut minorer. Les opérations aériennes commencent le 17 janvier et prennent la forme d’un large mouvement de faux par la gauche. Le 24 les troupes terrestres passent la frontière saoudienne. Sur l’aile gauche du dispositif allié, les Français sont organisés en deux groupements : à l’Ouest, le 1er Spahis, le 1er REC et le 2e REI ; à l’est le 4e Dragons et le 3e RIMa, avec pour mission générale de remonter vers Al Salman et l’Euphrate. En à peine plus de deux jours, tous les objectifs fixés sont dépassés, les modes d’action étant ceux élaborés pour la Force d’action rapide, qui allient puissance et vitesse. Al Salman et son aéroport sont tenus et la 45e division irakienne est rayée de l’ordre de bataille (des milliers de prisonniers, une cinquantaine de blindés détruits). Après quatre jours d’offensive, l’opération cesse : les Français sont alors ceux qui ont pénétré le plus vite et le plus loin en territoire irakien. Au cours des semaines et des mois qui suivent, les forces françaises participent notamment à la dépollution des plages minées de Koweit-City. Au fur et à mesure de leur retour dans l’hexagone, les régiments sont très chaleureusement accueillis dans leurs garnisons respectives : de ce point de vue également, Daguet correspond à un changement d’image des armées dans la population. ©Yann Le Jamtel/ECPAD ©Yann Le Jamtel/ECPAD 6 Opérations Au bilan, la projection de quelques 16.000 hommes et de leurs matériels (en particulier plus de 130 hélicoptères et 500 véhicules blindés de différents types) à 7.000 km. de la métropole a certes été possible, mais au prix de nombreuses difficultés qu’il a fallu résoudre en conduite (recomplètement des unités avec du personnel venant de toute l’armée de Terre, nécessité de prélever des équipements dans de nombreux régiments différents, etc.). Daguet marque ainsi le début d’un nouveau processus d’adaptation de l’outil militaire français, de réorganisations successives dans les différents domaines (la création du commandement des opérations spéciales − COS− date de 1992), pose la question de la délicate mise en place d’un soutien logistique satisfaisant et finalement de la pérennité du service national. A ces différents titres, l’opération a joué le rôle d’un accélérateur, aussi bien dans la prise de conscience collective des besoins des armées que dans les évolutions doctrinales de la fin du XXe s. Enfin, parallèle à l’implosion de l’Union soviétique et du Pacte de Varsovie, elle date symboliquement une nouvelle forme d’engagements extérieurs qui, dès lors, vont se multiplier tout au long des années 1990 et 2000. Photo AFP ©Yann Le Jamtel/ECPAD 7 Batailles Après bien des hésitations depuis que le projet a été évoqué à Québec un an auparavant, la décision est enfin prise par les Alliés au début de juillet 1944 de débarquer dans le sud de la France. Les Britanniques sont en effet hostiles : ils préféreraient poursuivre en Italie du Nord et atteindre le Reich par le Danube. Les Américains, au contraire, donnent la priorité à la plaine germano-flamande et jugent secondaire l’opération en Provence qui devrait toutefois soulager leurs forces engagées en Normandie, puis leur permettre de disposer du port de Marseille pour alimenter la future bataille vers l’Allemagne. La controverse entre Britanniques et Américains n’est pas la seule raison du retard. En effet, si les Alliés disposent d’un tremplin en Corse, il leur faut aussi conquérir les aérodromes des environs de Rome d’où peuvent décoller des avions gros porteurs. Ce retard n’a pas en fait de graves conséquences militaires, car la planification est dirigée par les Américains et menée par les mêmes officiers alliés d’octobre 1943 au 1er août 1944, lorsque l’opération baptisée initialement Anvil -symbolisant la Wehrmacht prise entre le marteau (Sledgehammer devenue Overlord) au nord et l’enclume (Anvil) au sud- prend pour des raisons de sécurité l’appellation de Dragoon. Pour les Alliés empétrés en Normandie, Anvil-Dragoon est alors devenue une opération majeure. Le décalage avec l’opération Overlord permet de disposer d’un nombre suffisant de chalands de débarquement, de chars transférés d’Angleterre. Ainsi, la valeur d’une division aéroportée peut être rassemblée au dernier moment grâce à l’arrivée depuis les Etats-Unis de la moitié des troupes, de planeurs et des trois quarts des avions de transport venus d’Angleterre. Conçu par l’état-major de la 7e armée commandée par le général Patch, il prévoit une mise à terre entre Cavalaire et Anthéor. Le choix de la zone d’assaut est évident : le littoral à l’ouest de Toulon est trop éloigné des bases de Corse, où sont positionnés les avions d’appui, et les plages de la rade d’Hyères sont à portée des canons de 340 de la presqu’île de Saint-Mandrier. Le débarquement de Provence © Philippe Masson / uploads/Geographie/ soldats-de-france-n02.pdf
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