│QUÉBEC, VILLE DE BOIS │ 2 │Québec, ville de bois │section crédits CRÉDITS Proj

│QUÉBEC, VILLE DE BOIS │ 2 │Québec, ville de bois │section crédits CRÉDITS Projet initié par le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) Conception : Centre de transfert de technologie en foresterie (CERFO) Guy Lessard, ing.f., M.Sc. Emmanuelle Boulfroy, M.Sc. David Poulin, stagiaire Société d’histoire forestière du Québec (SHFQ) Patrick Blanchet, directeur général Recherche et rédaction : Centre de transfert de technologie en foresterie (CERFO) Guy Lessard, ing.f., M.Sc. Emmanuelle Boulfroy, M.Sc David Poulin, stagiaire en aménagement et environnement forestier Société d’histoire forestière du Québec (SHFQ) Patrick Blanchet, directeur général Cyrille Gélinas, historien (foresterie scientifique) Révision : Louise Côté, spécialiste de l’histoire de la ville de Québec Parc Canada Yvon Desloges, spécialiste du régime français Université Laval Marc Vallières, spécialiste du régime anglais Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) Florent Boivin, conseiller forestier Nadia Boutin, b.a. Jacques Gauvin, ing.f., M.B.A. Jean Maltais, biol., M.Sc. Denis Rousseau, ing.f., M.Sc. Société d’histoire forestière du Québec (SHFQ) Mario Marchand, historien Révision linguistique : Centre de transfert de technologie en foresterie (CERFO) Claire Roy, secrétaire exécutive Conception graphique : Corsaire Design Natasha Genest Mélina Patry CERFO Murielle Samuel Illustrations : Alphazulu Lorraine Beaudoin │QUÉBEC, VILLE DE BOIS │ 1.1 CERFO, Guy Lessard : g.lessard@cerfo.qc.ca 1.2 CERFO, Emmanuelle Boulfroy : e.boulfroy@cerfo.qc.ca 1.3 SHFQ, Patrick Blanchet : shfq@videotron.ca Partenaires financiers : Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec et Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale (Programme de participation régionale à la mise en valeur des forêts) Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) Centre de transfert de technologie en foresterie (CERFO) Société d'histoire forestière du Québec (SHFQ) Citation proposée : Lessard, G.1.1, E. Boulfroy1.2, P. Blanchet1.3 et D. Poulin, 2008. Québec, ville de bois. Centre collégial de transfert de technologie en foresterie de Sainte-Foy (CERFO) et Société d’histoire forestière du Québec (SHFQ). Québec, 77 p. Québec, ville de bois │section introduction │3 INTRODUCTION Depuis la création du comptoir de Québec en 1608, l’essor économique et le développement de la ville sont intimement liés au bois et à la foresterie. Que ce soit au quotidien pour des besoins domestiques ou à des fins commerciales, le bois participe activement à la construction de la ville, à son économie et à l’édification de son imaginaire collectif. En fait, l’économie du bois a imprégné le développement urbain de Québec, laissant de magnifiques parcs, le souvenir des luxueuses villas des marchands de bois, certaines agglomérations ouvrières, quelques édifices et une toponymie singulière. Même la superficie de la ville a été élargie progressivement vers le fleuve à cause de l’activité économique liée au bois. Mais cette histoire marquante avec ses ouvriers, ses grands voiliers, son commerce et le fourmillement du port s’est estompée dans notre mémoire. À travers ses activités et la vie des individus et communautés qui l’ont habitée, vous êtes invités à découvrir six époques de la ville de Québec : d’abord celle marquant les débuts de l’économie du bois sous le régime français (XVIIe siècle - 1763), puis la période florissante du bois équarri à l’époque coloniale anglaise (1763 - milieu du XIXe siècle), suivie d’une période de transition vers le bois de sciage et le marché américain (milieu du XIXe siècle - 1870), de la première crise majeure de l’industrie forestière et de l’amorce du mouvement de conservation de la forêt (fin du XIXe siècle), de la naissance de l’industrie des pâtes et papiers et de la foresterie scientifique (début du XXe siècle) et finalement l’époque actuelle avec le développement de l’appareil gouvernemental, des centres d’enseignement, de recherche et de l’industrie de la transformation secondaire en général. Bon voyage dans le temps et dans notre histoire collective! DÉBUT D’UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE ÉCONOMIE FLORISSANTE TRANSITION ET DIVERSIFICATION RÉCESSION ET NOUVEL ESSOR DOMAINE TOUJOURS ESSENTIEL CONSERVATIONNISME │QUÉBEC, VILLE DE BOIS │ XVIIE - 1763 : LES DÉBUTS D’UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE LIÉE AU BOIS 1 L’INTENDANT JEAN TALON INSPECTANT SON CHANTIER DE CONSTRUCTION NAVALE À QUÉBEC Au début du régime français, les exportations de fourrures, activité économique liant les amérindiens avec les français installés au Canada, représentent le principal moteur de l’économie de la Nouvelle-France. Toutefois, certains des administrateurs voient dans l’utilisation du bois et son commerce, une manière plus efficace de structurer le développement de la colonie. Jean Talon, premier intendant de la Nouvelle-France nommé par Louis XIV (1665-1668; 1670-1672), cherche à développer ce créneau important pour la France : il établit, entre autres, des chantiers navals le long de la rivière Saint-Charles et stimule le développement d’activités connexes comme la production de goudron et de potasse. Limitées par des contraintes démographiques et économiques, ces premières expériences sont éphémères. Elles sont reprises avec plus de succès, quelques années plus tard, par l’intendant Gilles Hocquart. Une commande de navires pour la Marine Royale provenant de la métropole stimule le grand chantier maritime dirigé par René-Nicolas Levasseur, charpentier du Roy et maître des Eaux et Forêts de 1738 à 1758. Le chantier est d’abord installé dans le secteur du Palais, à l’embouchure de la rivière Saint-Charles, puis est déplacé vers le secteur du Cul-de-Sac, mieux adapté aux vaisseaux de guerres, de plus grandes dimensions. Les travaux sont interrompus au début des années 1750. La métropole juge les coûts de construction prohibitifs par rapport à la qualité des bois disponibles. On se contente dès lors de fabriquer de petites barques pour la marine marchande. Les activités liées à la construction navale entraînent le développement du secteur du Palais et du faubourg Hiché (à l’origine de St-Roch), situé à proximité du chantier royal. On retrouve également une concentration importante de marchands en Basse-Ville. │QUÉBEC, VILLE DE BOIS │ 4 │Québec, ville de bois │section début d’une activité économique ▌LA FORÊT AVANT L’ARRIVÉE DES FRANÇAIS [2] Décrire la forêt avant l’arrivée des français est une tâche hasardeuse puisqu’aujourd’hui, les habitats naturels ont prati- quement disparu du territoire de la ville de Québec, mis à part quelques écosystèmes fragiles de la falaise, suite à 400 ans d’occupation humaine. Cependant, les faibles variations de climat et de sol depuis 10 000 ans permettent d’estimer les associations végétales alors en présence sur les principaux sols, en se basant sur le concept de climax, sorte d’état d’équilibre suite à différents états successionnels. Les érables se seraient installés, il y a environ 5 500 ans. La ville de Québec appartient au domaine de l’érablière à tilleul. Sur la colline de Québec, les forêts d’érable à sucre dominent très certaine- ment à l’époque, accompagné de tilleul, d’hêtre et d’orme. Dans les dé- pressions plus humides, on peut retrouver de l’érable rouge ou même de petites tourbières. Sur les portions plus sèches, le chêne rouge et le pin blanc sont probablement plus présents. Des traces d’espèces plus ther- mophiles comme l’ostryer et le caryer peuvent être aussi rencontrées à l’occasion, probablement sur l’olitostrome (débris calcaires) de la portion ouest de la colline. La cédrière à aubépine s’accroche, tout comme au- jourd’hui, aux falaises de Québec. Selon les écrits de Champlain, la pointe de Québec est à cette époque recouverte principalement par un peuplement de noisetiers, qui ont dû être abattus pour construire la première « abitation ». Cette espèce intolérante à l’ombre s’est, selon toute probabilité, installée à l’endroit d’une ancienne clairière. Dans le secteur de la rivière St-Charles et des plaines environnantes, une variété de conditions de sols entraîne une diversité de peuplements: sur la rive est et au pied du cap, des sapinières et des peuplements dominés par les résineux accompagnés d’éra- ble rouge, de frêne et de peuplier occupent les portions humides et, sur les anciens dé- pôts sableux secs, on retrouve le chêne rouge et la pruche; sur la rive ouest, des éra- blières à hêtre, avec frêne noir, thuya et orme. Son estuaire comporte aussi de nom- breux marécages. Aux limites nord de la capitale nationale, les contreforts des Laurentides sont pro- bablement couverts des espèces typiques du domaine de l’érablière à bouleau jaune : les érables à sucre, rouge, le bouleau jaune, accompagnés du hêtre et parfois de grands pins blancs dominant la canopée. On peut imaginer encore ce type de forêt ancienne au parc du Mont Wright près de Stoneham où se retrouvent une ancienne érablière avec, épars, quelques gros bouleaux jaunes bicentenaires. Mais pour établir un portrait plus fidèle à la réalité de l’époque, il faut imaginer également les effets des catastrophes naturelles occasionnelles qui ont certaine- ment sévi, tels le feu, le verglas et les épidémies d’insectes. Dans le premier cas, des espèces à écorces ignifuges (résistantes au feu) comme le pin blanc et le chêne rouge sont alors favorisées, tandis que dans le dernier cas, une espèce comme l’épi- nette peut résister et surplomber les peuplements résineux. De plus, dans ce décor qu’on retrouve au XVIIe siècle, figurent quelques peuplements pionniers : prairies herbacées, arbustaies, bétulaies ou peupleraies, issues de ces perturbations naturel- les ou de l’occupation de peuples amérindiens sédentaires comme les Iroquoiens. Des analyses de charbons de bois récoltés au lieu de fondation de Québec, des cartes sommaires, de brèves descriptions de Cartier puis uploads/Geographie/ quebec-ville-de-bois-partie-1.pdf

  • 17
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager