Sur la LANGUE anglaise (12). La valeur "culturelle" des mots Les mots sont des
Sur la LANGUE anglaise (12). La valeur "culturelle" des mots Les mots sont des symboles sonores et/ou graphiques qui représentent des objets, des idées, des actions, des qualités, etc. ... Le mot "book" éveille immédiatement dans notre esprit une "image" de l'objet qu'il remplace ; de même pour une action comme "run", ou une qualité comme "cold". Comprendre une langue consisterait donc "simplement" à apprendre des mots et, éventuellement, les règles de modification et d'agencement de ces mots dans un certain ordre pour former une chaîne sonore ou graphique significative. Mais tout n'est pas aussi simple, car ces mots, au fil des siècles, se sont chargés de valeurs supplémentaires, se sont transformés ou se sont spécialisés, se sont enrichis de nouvelles utilisations, ont été plus ou moins bien prononcés selon les régions dans lesquelles ils ont été utilisés, se sont démodés, ont changé de sens, et, parfois, se sont vu opposer des mots voisins du point de vue de la prononciation ou de l'écriture, avec des risques de confusion évident. Ce sont tout ces problèmes qu'une personne qui découvre une langue étrangère doit apprendre à démêler. La traduction d'un mot est une chose relativement simple, du domaine du dictionnaire bilingue. Mais seul un apprentissage long et patient nous permettra de découvrir, de comprendre et d'apprécier le supplément "social" et "culturel" que véhiculent, en plus, certains mots. Il y a bien évidemment le problème du "niveau de langue" : un mot peut être courant, ou neutre, mais attention, un autre sera vulgaire, argotique, grossier, familier, poétique, scientifique et technique, régional, etc. ... et cela, les dictionnaires bilingues, faute de place, ne le disent pas toujours ! Mais parfois, il y a un "complément de sens" attaché à certains mots d'apparence toute simple. "A rose", c'est une rose, bien entendu, mais c'est plus qu'une jolie fille d'églantier pour nos amis anglais, puisque cette fleur, et donc ce mot, symbolise leur pays, comme le coq symbolise la France. De plus, nous verrons que certains mots sont désormais chargés d'une très forte "anglicité" ! Ils sont devenus des symboles évoquant immanquablement l'Angleterre ou la Grande-Bretagne. Comprendre une langue est donc une activité culturelle autant que linguistique ! La méconnaissance des notions culturelles cachées derrière un mot peut bloquer toute compréhensions du message. "He can't be a Tory !" n'évoque pas grand chose si on se contente de le traduire : "il n'est certainement pas Tory !" Il est indispensable de savoir que nous n'avons là pas affaire à un nom de famille, ou alors faut-il le prendre dans le sens d'une famille politique. Un "Tory" est un conservateur, et s'il n'est pas Tory, c'est qu'il doit être "Labour" (travailliste), voire "Lib-Dem" (liberal-democrat). Apprendre ou comprendre une langue, c'est donc apprendre une culture dans son ensemble. Heureusement, le fond commun entre la culture anglaise et la nôtre est important : ces acquis feront partie de notre bagage de départ et nous faciliteront la tâche. Mais cette facilité ne doit pas nous faire perdre de vue qu'il reste d'importantes notions culturelles à acquérir sous peine de ne pas comprendre, ou pire encore, de choquer ou de commettre des bévues lors de nos échanges avec des voisins britanniques. Par notions culturelles, il faut bien sûr comprendre tout ce qui fait un pays ou un peuple : son histoire, sa géographie, ses institutions, ses héros, sa littérature, ses symboles, ses idéaux, ses valeurs, ses habitudes, son cadre de vie, etc. ... Tout ce qui fait qu'ils ne sont pas "nous" mais "des autres" . Cet apprentissage culturel sera forcément long mais restera indispensable si l'on ne veut pas faire de bourde en toute ignorance : il me souvient, dans mon adolescence, avoir choqué une famille d'Irlandais qui m'avait si chaleureusement accueilli chez elle en leur lançant, parce qu'ils parlaient anglais, buvaient du thé et roulaient à gauche, "finalement, vous êtes comme les Anglais !". C'était méconnaître tout leur douloureux passé historique et leur culture propre (celte) que les Anglais ont longtemps tenté de gommer. Chacun pourra évoquer ses impairs, et toutes ces occasions où on a trébuché sur un mot mal compris, une allusion restée obscure, une référence politique, musicale ou littéraire incomprise, une publicité, une histoire humoristique ou une bonne blague qui n'évoquait rien, restée "meaningless" ! Comprendre une phrase, c'est : * comprendre le sens de chacun des mots qui la composent (pur et simple travail lexical) * comprendre également les idées ajoutées par un certain agencement "grammatical" des mots entre eux ("You're French" dit avec une intonation montante est une question et non une affirmation) * mais aussi saisir les références culturelles cachées derrière ces mots. (ce que les informaticiens appellent si justement "hypertexte", ce qui est caché derrière le texte mais partagé par ceux qui savent !) "He was sent to Bedlam." n'aura pas été compris par celui qui se contentera de traduire : "On l'a envoyé à Bedlam". Le message ne sera passé entièrement que pour ceux qui savent que cette ville d'Angleterre est surtout connue pour son hôpital psychiatrique ; ceux qui auront donc transcrit : "On l'a interné à Bedlam". De toute évidence, on ne peut comprendre que ce que l'on a déjà entendu et appris ! Mais c'est justement ce que nous cherchons à vous faire entendre... Vous ne pourrez bien comprendre la langue anglaise que lorsque vous aurez acquis de bonnes connaissances de culture anglo-saxonne. N'hésitez donc pas à poser des questions si un message reste obscur. Ceux qui vous parlent anglais comprendront que vous ne connaissiez pas tout de leur univers. Et puis n'hésitez pas non plus à parcourir toutes nos pages qui visent bien entendu à vous faciliter la tâche en vous faisant rapidement découvrir ce que nous avons découvert au fil des ans lors de nos voyages et de nos échanges. Tout ce travail de mise en ligne sur la "toile" ne vise qu'à vous permettre de mieux "comprendre" l'anglais. Voici quelques exemples de mots lourdement chargées de culture anglo- saxonne : les auriez-vous compris sans aide ? ELEPHANT : Un dessin humoristique montrait Bill Clinton, alors Président des Etats-Unis d'Amérique, au lit avec un éléphant. Qu'est-ce que cela évoque pour vous ? NON ! Ce n'était pas une caricature grossière moquant Hillary, son épouse, qui aurait des problèmes de surpoids. Il faut savoir, pour comprendre ce dessin humoristique, que Clinton était "démocrate" et qu'en cours de mandat présidentiel, il s'est trouvé face à une majorité "républicaine" au Congrès. Il lui a donc fallu "cohabiter" avec l'opposition (d'où la scène du lit). D'autre part l'emblème du parti républicain est tout simplement un ... éléphant. Tout est clair désormais ! Autant apprendre par la même occasion que l'emblème du parti démocrate est un âne. PEANUTS : Un autre dessin humoristique (enfin, humoristique, cela reste à prouver !) représentait Tony Blair, alors Premier Ministre du Royaume-Uni, proposant un sachet de cacahuètes de marque "Minimum Wage" tout en déclarant qu'elles sont encore meilleures lorsqu'elles sont gelées ("frozen"). Y comprenez-vous quelque chose ? Il faut savoir, pour comprendre ce dessin, qu'en 1999, Tony Blair avait rétabli un salaire horaire minimum ("a minimum wage") qui en son temps avait été supprimé par Margaret Thatcher. C'était une avancée sociale, certes, mais timide, dans la mesure où ce taux horaire était extrêmement bas - d'où ce paquet de cacahuètes qui évoque l'expression populaire "his pay was peanuts" (= on l'a payé avec des cacahuètes - en français nous dirions : "avec des queues de cerises" ou "avec des noyaux de cerises"). Pour terminer l'explication de texte, il faut savoir que dès l'année 2000 le Premier Ministre décidait de ne pas accorder d'augmentation de salaire aux "Smicards" britanniques et il a donc "gelé" le minimum wage pour une durée de un an ... d'où son ardeur à nous convaincre que c'est encore meilleur quand c'est congelé ! KICK the BUCKET : Un court sketch vu à la télévision britannique se terminait sur cette scène montrant un homme assis dans son fauteuil et lisant son journal. Tout à coup, il tombe à Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre ? Seuls auront compris cette scène finale ceux qui savent qu'en anglais l'expression familière "He kicked the bucket" (= il a donné un coup de terre, s'étale de tout son long et donne un violent coup de pied contre un seau d'eau posé à côté de lui. Puis "The END" s'inscrivit sur l'écran.. Comprenne qui pourra ! pied dans le seau) signifie qu'il est mort. Un réalisateur français aurait filmé notre homme lisant son canard la pipe au bec, pipe qui se serait cassée en deux lors de sa chute par terre : nous aurions tous compris qu'il venait de "casser sa pipe" ou de "passer l'arme à gauche" ! Mais nos amis Anglais n'y auraient plus rien compris. Quand nous vous disions qu'il n'est pas facile de comprendre une autre langue au-delà des mots (ou des images). Voici quelques mots qui sont les piliers de la culture britannique nous dirions volontiers qu'ils sont chargés "d'anglicité" Her uploads/Geographie/ sur-la-langue-anglaise-1.pdf
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- Publié le Jui 09, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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