TCHAD • Profil régional du Sila Novembre 2012 1. Context e La Région du Sila es

TCHAD • Profil régional du Sila Novembre 2012 1. Context e La Région du Sila est une des 22 régions qui composent le Tchad. Elle a été créée par décret présidentiel de février 2008 et Goz Beida en est la capitale. Elle s’étend sur une distance d’environ 40 006 Km2 et compte deux préfectures (Kimiti et Djourouf Al Hamar) et une dizaine de sous-préfectures. Au Nord, elle a une frontière avec la région de l’Ouaddaï, à l’Est avec le Soudan et au Sud avec la République Centrafricaine. La population de la région est estimée à 471 842 habitants dont plus de 347 273 à Goz Beida (source Délégation régionale de la Sante, Octobre 2012). Le Dar Sila est un Sultanat qui a ses origines au 16ème siècle. Les autorités traditionnelles s’occupent de l’attribution et l’utilisation des terres rurales ; ainsi que des règlements des litiges. L’instabilité et l’ancien conflit à l’est du Tchad ont impacte sur plusieurs facteurs dont les tensions inter- communautaires; les conflits entre agriculteurs / éleveurs; les combats entre groupes d’opposition armés et l’armée nationale; la prolifération d’armes légères; le banditisme; les exactions des milices paramilitaires – Jenjaweeds; et par extension le conflit au Darfour. En dépit du nombre de réfugiés et de personnes déplacées qui obèrent les ressources disponibles, la population et les autorités de la région entretiennent des bonnes relations. L’accord de paix entre le Tchad et le Soudan, signé en janvier 2010, a permis la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays. La frontière a été rouverte au trafic, une brigade mixte de surveillance de la frontière est mise en place. En 2010, l’armée a réussi à déstabiliser les foyers de rebelles dans la zone. La sécurité de la ville de Goz Beida et la sous-préfecture de Koukou sont assurées par l’armée nationale du Tchad (ANT), la police nationale, la gendarmerie nationale, la garde nationale et nomade tchadienne (GNNT) et l’agence nationale de sécurité (ANS). Dès 2009, une centaine d’éléments du détachement intégré de sécurité (DIS), composés de policiers et gendarmes tchadiens formés et encadrés par la section UNPOL de la MINURCAT sont arrivés dans la région. Deux commissariats du DIS ont été créés un à Koukou et un à Goz Beida. Goz Beida dispose d’un commissariat central de DIS et d’un poste à l’entrée du camp des réfugiés de Djabal. Koukou dispose d’un commissariat central de DIS et d’une poste à l’entrée du camp des réfugiés de Goz Amir. Le DIS 2 s’occupe de la sécurité des camps de réfugiés, des sites des déplacés et des organisations humanitaires. Le départ de la MINURCAT de la zone en décembre 2010, a occasionné la création du bureau de sécurisation et des mouvements (BSM) présidé par le Gouverneur de Goz Beida et par le Sous-Préfet à Koukou, est désormais l’organe central qui s’occupe de la sécurité des humanitaires sur le terrain. Il se réunit toutes les semaines pour analyser l’évolution de la situation sécuritaire. Le 28 novembre 2010, le forum de dialogue entre les acteurs humanitaires et le gouvernement tchadien a permis d’apprécier la situation humanitaire, de redéfinir les défis, les priorités et les grands axes d’interventions humanitaires suite au retrait de la MINURCAT. 2. Situation humanitaire Réfugiés soudanais Depuis 2003, la région de Sila accueille des réfugiés Soudanais. Le HCR a ouvert son bureau à Goz Beida et une antenne à Koukou Angarana (ville de 2000 habitants, distante de 45 km de Goz Beida, dans la sous-préfecture de Koukou). Le HCR est secondé par d’autres agences du système des Nations Unies, le PAM, l’UNICEF et, depuis 2007, l’OCHA. La FAO et le PNUD sont arrivés en 2009, ensuite UNFPA en 2010. En 2011, l’OMS ayant sa base dans le département de Djourouf Al Amar élargit son action dans le Kimiti. L’UNICEF a fermé son bureau en 2011 et se retire à Abéché, avec des répercussions négatives pour les activités pour lesquelles ils sont ‘cluster lead’ et donateur principal. Le PNUD a annoncé la création des bureaux d’aide juridique à Koukou et à Goz Beida en juillet 2012, une étape positive vers l’augmentation de leur présence. Pour le moment, les activités PNUD de relèvement précoce sont inexistantes sur le terrain. Il y a deux camps de réfugiés dans la région avec un total de 44 930 personnes: A Goz Beida : le camp des réfugiés de Djabal : 18 550 personnes (source HCR juillet 2012). A Koukou : le camp des réfugiés de Goz Amir : 26 380 personnes (source HCR juillet 2012). Personnes déplacées internes Depuis 2006, un nombre grandissant de Tchadiens a commencé à se déplacer à l’intérieur du Tchad pour des raisons sécuritaires. Le phénomène a débuté par les régions près de la frontière et s’est étendu par la suite aux localités situées à l’intérieur du pays. On compte environ 145 000 déplacés dans la région (soit près de 90% des déplacés à l’Est estimés à 170 000) et se sont créés concomitamment deux camps des réfugiés et aux alentours des villages existants. Effectifs des personnes déplacées internes : 50 005 IDPs (source HCR juillet 2012). 3 Retour des personnes déplacées dans leurs villages d’origine Depuis 2008, un mouvement de retour des déplacés s’est amorcé. Pendulaire dans un premier temps, ce mouvement s’est consolidé dans certaines localités et environ 43 519 retournés ont été enregistrés dans la région (1 912 autour de Goz Beida et 41 607 autour de Koukou). Pour l’année 2012, les humanitaires, a travers le CAP, mettent l’accent sur la mise en place de programmes d’appui aux solutions durables, tout en poursuivant aussi dans une certaine mesure l’assistance aux populations déplacées vulnérables qui resteront encore sur les sites. Le retour volontaire des déplacés dans leurs villages d’origine a été encourage avec la situation qui se normalise a la frontière. Des programmes d’accompagnement ont été mis en place et se poursuivent. Dans certaines localités, les mouvements saisonniers des déplacés se poursuivent et certains déplacés conditionnent leur retour à la mise en place des services de base et à la sécurité. Dans le cadre de l’appui à l’Etat Tchadien pour gérer les défis des villages de retour, le PNUD intervient à travers deux volets: l’aide juridique et l’assistance judiciaire. Le PNUD donne aussi un appui technique dans l’organisation périodique des audiences foraines au Palais de Justice de Paix de Goz Beida. Mais l’un des grands défis reste le non respect des couloirs de transhumance et les aires de stationnement. La présence des déplacés dans la zone crée un problème d’accès aux surfaces cultivables ; ainsi que l’occupation anarchique des couloirs de transhumance et des aires de stationnement. Depuis septembre 2009, le PNUD a ouvert son programme de relèvement précoce dans la région et s’occupe aussi de la coordination des différentes interventions relatives à l’accompagnement des retournés par des actions de réinsertion socio-économique. La FAO, à travers ses différentes activités dans le domaine de sécurité alimentaire et d’appui à la gestion des conflits agriculteurs et éleveurs, intervient dans le sur- creusage de certaines marres et le balisage des couloirs de transhumance et la distribution des semences et matériels agricoles. Le HCR intervient à travers le partenariat de FLM pour la construction des abris aux personnes à besoins spécifiques dans les villages de retour autour de la Sous Préfecture de Kerfi, notamment Arangou, et sur les axes Tiero-Marena et Lobotigue-Gododigue autour de Koukou. En 2012, la priorité est mise sur l’axe Ade avec la planification de la construction des abris aux bénéficiaires. Autour de Goz Beida Les sites Gouroukoun : 16 058 personnes 50 005 déplacés Koubigou: 10 247 personnes Gassiré : 16 189 personnes Koloma: 4 506 personnes Ganachour: 1 957 personnes Sanour: 1 046 personnes Autour de Koukou : 19 731 intégrés Aradib 1 & 2: 12 989 personnes Habile 1, 2 & 3: 6 742 personnes Autour de Dogdoré 15 600 déplacés 8 sites : Angoussa, Bassou, Domboli, Guindessa, Haya Djabal, Kadjeksé, Modoyna Zaghawa et Tours Autour d’Adé 17 000 déplacés - Autour de Kerfi 4 888 déplacés - Total 107 224 déplacés 4 En 2012, 1 766 personnes (370 ménages) des sites des déplacés de Koukou étaient assistés par le HCR et des partenaires humanitaires. Les convois de retour se sont termines à Koukou depuis le 23 mars 2012, mais continuent à Goz Beida. A Koukou, 19 731 déplacés ont opté pour l’intégration locale. Population hôte La présence des réfugiés, des déplacés et des acteurs humanitaires a eu un impact sur les conditions de vie des populations locales qui ont partagé les minimes ressources (eau, bois, etc.) dont elles disposaient avec ces personnes. Pour alléger les conséquences de l’arrivée des déplacés et des réfugiés, les programmes humanitaires ont mis en place des services ouverts à toute la population – communauté hôte, réfugiés, déplacés. Situation alimentaire Au moment où la situation humanitaire s’est stabilisée en partie sur les sites des déplacés et les camps des réfugiés ; un calme relatif règne dans les villages frontaliers du pays avec le Soudan; la détérioration de la sécurité alimentaire dans la région du uploads/Geographie/ tchad-profil-regional-du-sila-novembre-2012.pdf

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