1. INTRODUCTION Le monde d’aujourd’hui en général et l’Afrique en particulier s

1. INTRODUCTION Le monde d’aujourd’hui en général et l’Afrique en particulier sont confrontés à des phénomènes sociaux multiples, divers et souvent inattendus. Ces phénomènes affectent l’organisation et le style de vie des populations. Ils vont parfois jusqu’à provoquer le disfonctionnement des sociétés. Ce qui met en mal la vie et l’épanouissement des hommes eux-mêmes, auteurs et victimes des phénomènes décriés. C’est le cas notamment de la délinquance juvénile et de l’enfant dit de la rue, des phénomènes dont on parlait moins dans les temps (parce que moins répandu) qu’aujourd’hui, à cause de leur recrudescence. Tout en cherchant à protéger la vie des adultes, les efforts des Etats sont plus orientés vers le jeune et l’enfant, futurs cadres de demain, dont il faut prendre en charge la vulnérabilité, préserver la morale, les droits et la vie. En rapport avec ce qui précède, le gouvernement de la RDC a, par le biais du Ministère des Affaires sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale, institué l’Institut National des Travailleurs Sociaux « INTS » en sigle, un institut supérieur pour la formation des Assistants sociaux, ayant pour mission la résolution des problèmes liés aux relations humaines ainsi que la promotion des bonnes mœurs1. Bénéficiaires de cette formation et appelés à concilier la théorie à la pratique, nous avons, dans le cadre de notre travail de fin d’étude, opté pour une approche préventive du travail social à travers les familles. L’objectif étant à la fois de prévenir la vie de rue, contribuer à combattre la délinquance juvénile et proposer une autre voie de protection possible, différente de la traditionnelle, parce qu’agissant en amont plutôt qu’en aval. 1 Loi portant protection de l’Enfant, art 2 alinéa 8. 1 1.1. CHOIX ET INTERET DU SUJET « Le travail social à travers les familles, une lutte préventive contre la délinquance et la vie de rue », tel est le libellé de notre sujet dont le choix s’explique par le fait qu’à notre avis le travail d’un assistant social a beaucoup à gagner en adoptant une méthode préventive plutôt que curative. C’est, à n’en point douter, en famille, milieu de vie traditionnel de l’enfant que doit commencer le travail d’un Assistant social. La famille étant le milieu par excellence dans lequel tout enfant devrait évoluer pour son bien-être, il faut sans doute dire que la rupture de lien d’un enfant avec sa famille est une situation déplorable pour ce dernier sur toutes ses facettes. Car, elle occasionne des lourdes conséquences pour sa vie, son équilibre social et son développement intégral, sans compter qu’elle risque également d’être un frein pour son propre devenir et celui de la société. Ici se révèle l’importance d’une socialisation réussie dont la famille est le premier artisan. Cette tâche une fois entreprise de façon collégiale avec l’école, l’église et l’Etat aura plus de chance de succès et présentera un coût amoindri que lorsqu’elle se fait ailleurs et sur le tard. Une approche préventive portée sur une personne encore jeune et donc flexible, avec un coût amoindri : tel est l’intérêt du sujet sur lequel nous avons porté notre choix. Mais il arrive cependant, le plus souvent d’ailleurs, que la prévention connaisse des ratés pour diverses raisons que nous mettrons en exergue au cours de cette étude. Alors, face à la vie de rue qui en découle, l’assistance doit se résoudre à l’accompagnement de l’enfant devenu ainsi doublement vulnérable : du fait de son âge et de la condition de vie de rue. 2 1.2. PROBLEMATIQUE Les statistiques du Ministère des Affaires Sociales, Action Humanitaire et Solidarité Nationale révèlent un taux toujours croissant de la délinquance des jeunes et des enfants de la rue en RDC et à Kinshasa notamment, rien que dans la fourchette des temps allant de 2005 à 2015. Les statistiques du recensement effectué par le REEJER grâce à l’appui de l’UNICEF en 2006, indiquent que 25.000 enfants étaient dans la rue. Soit 77% de personnes vivant dans cet espace public. En avril 2013, les statistiques de CARITAS ont montré qu’environ 30.000 enfants vivent dans la rue. Le gouvernement de la RDC qui a fait de la protection de l’enfant, son cheval de bataille a ratifié la plupart des conventions et traités internationaux en matière de la protection de l’enfant. La constitution de 2006 qui régit le pays en ses articles 40 et 41 évoque largement le sujet de la protection de l’enfant. Une loi a été promulguée en 2009 par le chef de l’Etat portant protection de l’Enfant. Plusieurs mesures d’applications pour la mise en œuvre de ladite loi ont été prises par les différents ministères concernés. Cependant, en dépit de toutes ces dispositions, le problème de la délinquance tout comme celui des enfants dits de la rue demeure entier. Car, hors du toit paternel, paradis de protection et d’affection des jeunes et des enfants, la rue et les places publiques, loin d’être un refuge idéal, constituent aujourd’hui le lieu par excellence de vagabondage et de la délinquance de ces derniers. Il s’en suit alors des comportements fâcheux affichés par cette catégorie sociale que décrie la société. Eu égard à ce qui précède et faisant suite au constat que la société a démissionné face à ses responsabilités, quelques questionnements hantent notre esprit. 3 −Quelles peuvent être les causes de la délinquance juvénile et de la vie de rue en RDC et à Kinshasa plus particulièrement ? −Comment expliquer l’envolée brutale de ces phénomènes ? −Quels sont les mécanismes mis en place pour pallier cette situation ? −Un travail entrepris en amont n’aurait-il pas plus de chance d’étouffer les phénomènes délinquance et vie de rue dans l’œuf que celui entrepris en aval dès lors que l’auteur et la société médiate et immédiate en auront déjà payé le prix ? 1.3. HYPOTHESES La ville de Kinshasa compte plusieurs enfants délinquants et vivants dans la rue dont la guerre, la pauvreté, la rupture familiale et certaines fausses croyances sont les principales causes. Le déferlement de ces enfants est donc multifactoriel. La famille étant le milieu naturel de vie et idéal de socialisation de l’enfant, elle est le lieu où doit commencer l’action d’accompagnement aux fins de prévenir sa déviance et sa vulnérabilité. Par conséquent, le manque d’encadrement et de prise en charge de ces enfants par les familles et l’irresponsabilité des communautés est un défi majeur à relever. Il y a en effet un écart entre la prise des lois, l’élaboration des directives, l’engagement officiel et privé ainsi que la mise en œuvre des projets et programmes de qualité efficaces relatifs à la protection de l’enfant. 1.4. METHODOLOGIE a. Méthodes Notre travail exploitera principalement la méthode participative. Il s’agit pour nous de cerner un phénomène social dans sa globalité, et de faire participer tous les acteurs de la 4 protection de l’enfant et l’enfant lui-même. Quant à la méthode dialectique, elle nous permettra d’opposer les coûts et les résultats d’un travail curatif par rapport à ceux résultant d’un procédé préventif. b. Techniques Pour ce qui est des techniques, nous nous sommes rabattus sur : −La documentation qui nous a permis de prendre connaissance de l’existence des faits ayant trait à la délinquance du jeune et de l’enfant dit de la rue ; −L’entretien avec les enfants, les parents ainsi que les éducateurs sociaux afin de mieux comprendre leurs situations et leurs modes de vie. 1.5. DELIMITATION DU SUJET Le présent travail a pour champ d’investigation la ville de Kinshasa, plus particulièrement la commune de Ngaliema, dans le Quartier Mama Yemo. Il a pour population cible un échantillon des 100 familles, comprenant les enfants de 9 – 17 ans et les jeunes de 18 – 23 ans dans l’environnement qui est le leur et dans lequel on compte trois postes de police où travaillent les officiers de police judiciaire. Par rapport au temps, cette étude couvre la période de 2005 à 2015. 1.6. LIMITATION Au cours de l’élaboration de ce travail, nous avons été limités par des multiples contraintes notamment : −Le délai imparti pour un tel travail ; −La difficulté d’accès aux données ; −La réticence et le manque de collaboration des personnes interrogées ; −La rareté des travaux réalisés avant nous dans le domaine de l’assistance sociale ; 5 −Les contraintes d’ordre financier. 1.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL Notre travail est subdivisé en trois chapitres essentiels : - Le premier chapitre est consacré à la définition et à la compréhension des concepts de base liés au sujet de l’étude. Il aborde en outre la notion et la situation de vulnérabilité des enfants dits de la rue ; - Le deuxième chapitre parle des facteurs, des causes, des conséquences et du processus d’accompagnement du vulnérable ; - Le troisième chapitre porte sur les responsabilités de la famille, de l’Etat et de l’Assistant social dans l’accompagnement du vulnérable et dans la prévention de la vulnérabilité. Ce travail s’achève sur une conclusion suivie de quelques suggestions. 6 CHAPITRE I : DEFINITION ET EXPLICATION DES CONCEPTS DE BASE. I. INTRODUCTION Ce chapitre a pour objet la définition et la compréhension uploads/Geographie/ tfe-fanny.pdf

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