CHAPITRE V Reconversion d’un site pollué/ Dépollution du sol Freins à la constr
CHAPITRE V Reconversion d’un site pollué/ Dépollution du sol Freins à la construction : pollution des sols Qu’est-ce qu’un site pollué ? « Un site pollué est un site qui, du fait d’anciens dépôts de déchets ou d’infiltration de substances polluantes, présente une pollution susceptible de provoquer une nuisance ou un risque pérenne pour les personnes ou l’environnement. » I. Le contexte Pourquoi reconvertir les sites pollués ? Saisir une opportunité de territoire = situation dans des zones à fortes pressions foncières (centres villes ou en périphérie immédiate) ●Opportunité pour réaliser une économie sur les coûts liés à la voirie, aux réseaux et aux équipements publics car ces sites sont déjà intégrés à la trame urbaine ●Bonne opportunité pour renouveler l’espace urbain sans empiéter sur les espaces agricoles et naturels (stratégie territoriale) ●Solution pour redynamiser le territoire par un renouvellement du paysage ●D'adapter l'état d'un site à un nouvel usage (par exemple: transformer une friche industrielle en école, hôpital, zone d'habitations...). I. Le contexte Pourquoi reconvertir les sites pollués ? = prise en compte de l’enjeu sanitaire, aussi bien pour les êtres humains que pour l’environnement un renouvellement du paysage D'empêcher la diffusion d'un polluant dans l'environnement (la bio- immobilisation* peut y contribuer) et empêcher une aggravation de la situation par d'éventuelles synergies avec d'autres polluants ou de nouveaux polluants D'améliorer la santé publique et la qualité de vie. De restaurer et protéger l'environnement, restaurer la trame verte et bleue. De restaurer des terres pour les rendre à la nature, *C’est une technique de traitement biologique des sols utilisant l'action du métabolisme de certains micro- organismes tels que les bactéries, les champignons ou les algues pour stabiliser la fraction relargable des polluants. Répondre à un risque sanitaire La dépollution des sols rendre le sol et le sous-sol d'une zone apte à un nouvel usage industriel ou un usage résidentiel, voire apte à un retour à la nature ou à un usage agricole, après qu'il a été pollué par une activité ou un accident industriel. En effet, la présence de polluants dans le sol pose des problèmes de: • toxicité dès lors que ces polluants peuvent migrer (sous l'effet de l'écoulement des eaux, de la manipulation de la terre, de plantations, de l'acidification du milieu...) ; • Une fois dans la chaîne alimentaire ils entrent en contact avec l'homme via son alimentation. • Même sans danger immédiat pour la santé, on peut vouloir dépolluer un site pour protéger les écosystèmes ou pour le valoriser en zone constructible en réduisant le risque qu'il pourrait faire courir aux futurs utilisateurs. Qu’est ce que la dépollution? 1°/ Introduction: Plusieurs grandes méthodes existent pour extraire tout ou partie des polluants d'un sol, ou pour les y détruire (quand il s'agit de polluants dégradables). Elles dépendent du type de polluant (hydrocarbures, métaux lourds, produits chimiques divers, etc.) et de la nature du terrain (perméable ou non, granuleux, présence d'eau, pH, etc.). On peut les classer en quatre familles principales : • traitements hors site : on procède alors à l’excavation et à l’évacuation des déchets, terres et eaux polluées vers un centre de traitement adapté (incinérateur, centre d’enfouissement technique, centre de traitement de terres) ; II. Les quatre grandes familles de traitement 1°/ Introduction: • traitements in situ : le sol est laissé en place. Le polluant est soit extrait et traité en surface, soit dégradé dans le sol ou encore fixé dans le sol; • traitements sur site : la terre est extraite et traitée sur le site même. La terre traitée peut être laissée sur le site ou éventuellement évacuée après traitement ; • confinement : la terre ou les déchets sont laissés sur le site. Les travaux consistent à empêcher la migration des polluants et limiter le risque. II. Les quatre grandes familles de traitement 2°/ Évaluation et analyse de la pollution La démarche et les outils Avant la dépollution proprement dite, on étudie généralement la nature et l'origine de la pollution, de manière à mieux cerner les produits mis en cause, l'établissement d'un périmètre d'investigation puis le volume de terre à traiter : la visite de site Historique du site et des activités qu'il a supportées: les recherches et documentaires l’étude de vulnérabilité le diagnostic : Carottages et étude physico-chimique des polluants rencontrés Évaluation en laboratoire et éventuellement in situ de différentes méthodes et processus de dépollution II. Les quatre grandes familles de traitement 2°/ Évaluation et analyse de la pollution La démarche et les outils Plan de Gestion (PG) ►Possibilité d’agir sur l’état du site (par des aménagements ou des mesures de dépollution) et sur les usages (choisis ou adaptés) ►S'assurer de la compatibilité de l'état des milieux avec les usages définis par le projet ►S'assurer que le site ne génère pas de risques pour la santé des futurs usagers, de façon pérenne ors site II. Les quatre grandes familles de traitement 1°/ Dépollution par remplacement Historiquement, il s'agit de la première méthode employée : on décape le sol contaminé sur toute l'épaisseur polluée. • On remplace la terre enlevée par de la terre saine prélevée ailleurs. • Outre les coûts de transport que cela induit, les coûts liés au retraitement ou au stockage de la terre contaminée sont proportionnels au volume déplacé, qui dépend directement de la surface et de la profondeur de la zone polluée. • À noter que la terre souillée est considérée comme un déchet industriel à partir du moment où elle est déplacée. III / Techniques de réhabilitation des sites et sols pollués 2°/ Excavation • L’excavation n’est pas un procédé de traitement à proprement parler. En effet, le traitement, quand il a lieu, intervient avant ou après l’excavation. L’excavation est souvent la méthode la plus rapide pour aménager un site, mais le sol demeure pollué. • Il s’agit d’une méthode très répandue débouchant sur les filières de traitement hors site (ex : incinération) ou de mise en centre d’enfouissement technique (CET). Le fait que l’excavation ne soit pas en elle-même un traitement du sol (mais du site) engendre des risques de transport. Cependant, pour des actions rapides l’excavation reste toujours intéressante (figure). III / Techniques de réhabilitation des sites et sols pollués 2°/ Excavation Principe Le procédé d'excavation désigne stricto sensu l'enlèvement de sols contaminés sur une zone préalablement définie grâce à des investigations, prélèvements de sol. La présence de bâtiments, l'exiguïté des lieux ou d'autres paramètres indépendants des analyses de sols peuvent gêner l'excavation et restreindre la zone possiblement excavable. Type de pollution traitée L'excavation est pratiquée pour tous types de contaminants. Ce procédé est souvent utilisé pour supprimer une source de pollution ou résoudre une contamination difficilement traitable par d'autres techniques. L'excavation s'applique aux contaminations peu profondes (typiquement 5 mètres de profondeur). Il est possible d'excaver plus profondément mais le coût et la durée de chantier s'en trouvent considérablement augmentés. III / Techniques de réhabilitation des sites et sols pollués 2°/ Excavation III / Techniques de réhabilitation des sites et sols pollués Moyens techniques • L’excavation de terres nécessite l’utilisation de matériel de travaux publics tel des pelles mécaniques et des véhicules de transport habilités à contenir des déchets. Une aire de stockage temporaire peut être prévue afin d’entreposer les terres jusqu'à ce qu’elles soient enlevées par les transporteurs. • En règle générale, les tas de terres constitués au fur et à mesure de l’excavation se répartissent en trois catégories : les terres polluées, les terres propres et les terres posant un doute. • Des kits analytiques ou un laboratoire mobile de terrain permettent d'effectuer les analyses des terres posant un doute. Ce type de kit ne donne pas de résultat quantitatif mais permet de savoir si la concentration en contaminant dans les sols est inférieure ou supérieure à une concentration cible. Si elle est supérieure, le sol est envoyé en traitement. Si elle est inférieure, le sol servira de remblais. 2°/ Excavation Performances Avantages : — Le procédé d’excavation permet une réhabilitation extrêmement rapide du site mais pas du sol (de l'ordre de la semaine, au plus du mois), le facteur limitant étant souvent les délais d’acceptation des filières agréées. — Le procédé d’excavation présente de fortes garanties de résultats. C’est pourquoi c’est encore un des procédés les plus employés. — Il s’agit de la technique la plus rapide de réhabilitation. Elle est particulièrement utilisée dans le cas de projets immobiliers nécessitant des mouvements de terres pour les fondations sans possibilités de traitement sur site. III / Techniques de réhabilitation des sites et sols pollués 2°/ Excavation Performances Inconvénients : — L'excavation nécessite dans la majorité des cas l'arrêt de l'activité sur la zone concernée et un matériel relativement "lourd" rendant l'opération très visible au public. — L’excavation se pratique rarement sans transport et mise en décharge (ou traitement). Trois risques sont principalement présents lors d'une excavation : — explosion : il est possible de mettre à jour des couches géologiques relargant des gaz qui, à partir d'une certaine concentration dans la fouille, peuvent créer une atmosphère explosive ; — chute d'une uploads/Geographie/ tss-chap-5.pdf
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- Publié le Mai 14, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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