Vade-mecum des capacités en histoire-géographie-éducation civique Décrire novem

Vade-mecum des capacités en histoire-géographie-éducation civique Décrire novembre 2011 © MENJVA/DGESCO ►eduscol.education.fr Vade-mecum histoire-géographie-éducation civique éduSCOL Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative Novembre 2011 Vade-mecum des capacités en histoire-géographie éducation civique >eduscol.education.fr Décrire en histoire-géographie Décrire : « Représenter dans son ensemble, par écrit ou oralement » (Petit Robert, 2007). Il s’agit d’une capacité transversale, utilisée aussi bien en lettres qu’en sciences mais dont l’usage en histoire et en géographie mobilise des démarches spécifiques. 1. Décrire, une capacité qui met l'observation au service d'une analyse Décrire, c’est s’appuyer sur des grilles de lecture qui renvoient aux objets et aux finalités de nos disciplines. La description, un préalable au récit La fiche ressource « Comment faire maîtriser l’expression écrite et orale par chaque élève ?1 » explicite ce qu’est la description en histoire-géographie : « Décrire, c’est dire ce qui est. Cela suppose au préalable l’observation et l’analyse de ce que l’on se propose de décrire. Cela débouche ensuite sur l’expression à l’oral comme à l’écrit, en utilisant les mots pertinents et le déroulement des phrases qui traduisent les raisonnements pour bien dégager la signification de l’objet décrit. Devant la richesse des situations que l’histoire comme la géographie examinent, la production de ces raisonnements n’est pas fermée et plusieurs d’entre eux peuvent être pertinents. Ils sont aussi progressifs, du plus simple au plus exigeant. La description d’un paysage peut ainsi d’abord présenter les différentes unités paysagères. Elle peut ensuite les classer. Elle peut enfin les mettre en relation avec d’autres échelles, avec des contraintes, avec une histoire, avec des aménagements, ou avec une organisation sociale particulière. Ainsi, la description peut relever d’une démarche d’observation rationnelle et déboucher sur une dimension argumentative qui donne sa signification à l’objet décrit. Cette capacité qui part de l’élémentaire pour arriver au complexe se construira donc dans le temps et par de fréquents allers et retours entre l’oral et l’écrit. La description orale élémentaire encadrée par des questions, des notes inscrites au tableau par le professeur ou par l’élève, peut permettre de construire progressivement l’ébauche, le « brouillon » d’un écrit avant de passer, à sa rédaction, c'est-à-dire à sa mise en forme. Il faut savoir ce que l’on veut écrire pour écrire bien, et par là même mieux construire la pensée. On rappellera enfin qu’en géographie, le croquis et sa légende organisée constituent un point d’appui incontournable pour la construction de cette capacité. En soi le croquis est déjà un « écrit » que l’élève peut ensuite être invité à traduire en phrases organisées. Mais la description n’est jamais que prolégomène au récit, en particulier historique. » Décrire est donc une capacité rarement mobilisée seule : on décrit en général pour analyser, interpréter, expliquer (se référer aux autres fiches du vade-mecum enrichira utilement la réflexion). Les programmes l'associent volontiers avec la capacité « expliquer », l’objectif étant « d’acquérir des connaissances et des repères en mettant en œuvre une méthode d’analyse qui vise à former l’esprit critique, à développer l’aptitude à argumenter et à communiquer en utilisant un langage clair, enrichi du vocabulaire spécifique adéquat »2. Si les programmes évoquent majoritairement, en 6e et en 5e, la description seule alors qu’elle est pratiquement toujours associée à « expliquer » en 4e et en 3e, il faut y voir non pas une distinction de nature mais la volonté, en décomposant deux opérations souvent associées dans le quotidien de la classe, de bien passer par une étape de description avant toute interprétation. Cette étape essentielle participe en effet d'une éducation au regard à laquelle contribuent fortement nos disciplines. 1 Fiche ressource Comment faire maîtriser l’expression écrite et orale par chaque élève ? 2 Programmes de l’enseignement d’histoire-géographie-éducation civique, Introduction, Bulletin officiel spécial n° 6 du 28 août 2008 Décrire, une tâche complexe La description relève du quotidien de la classe : elle peut intervenir au début de la leçon, sur un document afin de dégager une problématique d'étude, en cours de séance comme préalable à une explication du professeur, en évaluation pour vérifier la compréhension d’un phénomène. Ses objets sont multiples : les programmes font porter la description en histoire sur un monument, une cité, une œuvre, les caractéristiques d’une société, et, en géographie sur des paysages, des phénomènes, des situations... En histoire, en 6e, la plupart des descriptions demandées porte sur des objets circonscrits (lieu, monument, objet) ; deux exceptions (le statut social en Grèce, le rôle politique d’Auguste, la Diaspora) ainsi qu’un cas particulier (une journée à Rome qui relève plus de la narration…). En 5e, s’il reste des descriptions ciblées, la part des descriptions de phénomènes historiques plus larges ou complexes s’amplifie (travail des paysans, mode de vie noble, système féodal). En 4e ne restent que des descriptions de phénomènes historiques. En 3e, les descriptions demandées sont plus amples et plus nombreuses, sur des notions complexes (totalitarisme, violence de guerre, etc.). En géographie, les descriptions demandées portent en 6e, sur le paysage et la carte. A partir de la 5e, on décrit encore quelques paysages ou cartes, mais l’essentiel est constitué de phénomènes et d’enjeux spatiaux à différentes échelles, parfois dans une optique comparative, ainsi que de dynamiques spatiales ou de l’action d’acteurs. A partir de la 4e, l’accent est davantage mis sur la partie « explicative ». Décrire nécessite l'utilisation d’un vocabulaire adéquat et d’une méthode pour organiser la description, dans une recherche de sens. La description est mise en œuvre par le professeur comme par les élèves. Elle contribue à développer l'expression orale ou écrite, et invite l'élève à prendre en compte un interlocuteur, puisqu’on décrit en général un lieu, une image, un objet à quelqu’un. Son apprentissage, pour être efficace et donner l'habitude de démarches rigoureuses, doit être progressif et reposer sur une pratique fréquente et régulière. Il s’agit, dans un premier temps, de donner aux élèves les outils de lecture de l’objet décrit, qu’il s’agisse d’un paysage, d’une œuvre d’art, d'une image fixe ou animée, l’interprétation relevant davantage de la parole du professeur, pour ensuite, progressivement, les amener à mobiliser leurs connaissances au service d’une analyse autonome. Décrire est donc une capacité qui permet de travailler plusieurs compétences. Elle s’inscrit pleinement dans la culture humaniste (compétence 5) puisqu’elle nécessite de pouvoir situer l’objet décrit (quelle qu'en soit la nature) dans le temps, l’espace, les civilisations, mais aussi de faire preuve de sensibilité, d’esprit critique et de curiosité. Elle contribue à la maitrise de la langue française (compétence 1) : l’introduction des programmes précise ainsi que « les capacités «raconter » et « décrire » sont de nature à valoriser la qualité de l’expression écrite et orale des élèves ». La compétence 4 peut aussi être travaillée par ce biais si les nouvelles technologies sont utilisées, notamment les images satellites, les reconstitutions en trois dimensions… La description doit accorder alors du temps à l’étude de la nature du document et amener les élèves à s’interroger sur la qualité et la pertinence de l’information ainsi proposée. 2. Quelles démarches adopter dans nos disciplines ? Passer du visible à l’invisible Dans un premier temps, qu’il s’agisse d’un paysage en géographie, d’un objet ou d'une oeuvre d'art en histoire, il est intéressant de laisser aux élèves un moment suffisamment long d’observation. Ce peut être l’occasion d’exprimer librement leur ressenti. Dans un deuxième temps, il convient de passer de l’observation à la description, c’est-à-dire à la verbalisation organisée de ce qui a été vu. Cela consiste à identifier les objets, à distinguer des ensembles voire une forme d'organisation, à émettre des hypothèses sur leurs fonctions à travers les formes, les couleurs, les positions, les vues sous des angles différents. La troisième étape vise à donner du sens à l’observation. C’est le moment où le professeur, ou l'élève, éclaire le sens de l'objet observé par des explications, par la confrontation éventuelle avec des documents complémentaires. L’enjeu est ici de passer du visible (ce que l'on perçoit) à l’invisible (le Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative Page 2 sur 9 Vade-mecum des capacités en histoire-géographie éducation civique >eduscol.education.fr Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative Page 3 sur 9 Vade-mecum des capacités en histoire-géographie éducation civique >eduscol.education.fr sens) par l'interprétation de ce que l'on observe. Cela nécessite un aller-retour constant entre l’observation et la verbalisation. Un cran supplémentaire est franchi lorsque l'on décrit non plus un objet ou une image, qui ont l'un et l'autre une matérialité, mais une situation. Il est à noter que les programmes effectuent, sur les quatre années du collège, un passage progressif de la description d’un objet physique à celle d’une situation, nécessairement plus abstraite. Pouvoir décrire une situation, à l'écrit comme à l'oral, suppose que l'on mobilise les connaissances utiles à sa caractérisation. Un élève aura plus de facilités s'il se fait, mentalement, une représentation de la situation, notamment en histoire où l'évocation de réalités disparues à jamais nécessite un ancrage dans le visuel, même reconstitué, pour avoir un peu d'existence. La « description uploads/Geographie/ vade-mecum-hgec-decrire-198453.pdf

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