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ÉDITION ARTOIS-SOMME 1015. 1207557600VD Pour Mandela, le monde se donne rendez-

ÉDITION ARTOIS-SOMME 1015. 1207557600VD Pour Mandela, le monde se donne rendez-vous aujourd’hui à Soweto HOMMAGE PAGE 28 MARDI 10 DÉCEMBRE 2013 Tél. 03 20 78 40 40 - www.lavoixdunord.fr 73e ANNÉE - No 21890 - 1,10 € FILLETTE DE BERCK Adélaïde aura une « sépulture digne » PAGE 6 TABAC Cigarette électronique : les buralistes gagnent une bataille PAGE 30 ÉCONOMIE Standard and Poor’s dégrade la note de la Région PAGE 5 FOOTBALL Coupe de France : Marcq-en-Barœul (PH) défiera l’AJ Auxerre (L2) PAGE 22 JEUX VIDÉO « L’héritage des Aslantes », la (jolie) fin de la saga Layton PAGE 34 Les lotos, qui font un carton dans les villes et villages de la région, sont-ils en voie de disparition ? Les textes réglementaires existent, mais ne sont pas toujours appliqués, ni même connus des organisateurs. Une de ces loteries a été interrompue par la douane et la gendarmerie dimanche à Saint-Pol-sur-Ternoise. PAR DAVID DERIEUX, CHRISTOPHE CARON ET BERNARD VIREL – PHOTO ARCHIVES CHRISTOPHE LEFEBVRE JEUX La menace plane sur les lotos PAGES 2-3 Municipales : qui d’Antoine Détourné ou d’Hélène Flautre à la tête de la gauche ? PAGE 10 ARRAS LA VOIX DU NORD MARDI 10 DÉCEMBRE 2013 2 RÉGION ...................................................................................................................................................................................................... 1070. LA VOIX DU NORD MARDI 10 DÉCEMBRE 2013 3 RÉGION ...................................................................................................................................................................................................... 1070. Au lendemain du loto arrêté après dix minutes par les services des Douanes à Saint-Pol-sur-Ternoise, les organisateurs de l’association Solidarité féminine ne comprennent toujours pas précisément ce qui leur est reproché. En cause, le non-paiement de la taxe sur les spectacles et les jeux. Témoignage. PAR DAVID DERIEUX region@lavoixdunord.fr PHOTOS JOHAN BEN AZZOUZ ET ARCHIVES CHRISTOPHE LEFEBVRE Dimanche, 15 h 30, salle des fêtes de Saint-Pol. Une trentaine de douaniers et de gendarmes font irruption au milieu du loto qui vient de commencer. Une douanière prend le micro pour annoncer la fin des jeux, sous les huées. Le début des palabres… Encore sous le choc de ce di- manche cauchemardesque et d’une courte nuit hantée de sou- cis, Marie-Annick et Philippe De- bove l’assurent d’emblée : pour eux, « l’organisation de lotos, c’est fini ». Un choix tout sauf facile puisque ces rendez-vous ludiques ont régulièrement rythmé leurs vies. « Marie », comme tout le monde l’appelle, est connue et ap- préciée pour ses talents d’anima- trice, dans le Ternois, mais aussi dans le bassin minier ou en Picar- die. Beaucoup ne connaissent pas son nom de famille, mais tous savent qu’avec elle, l’après-midi de jeu promet d’être réussi. 49 900 euros d’impôts Cette réputation, la présidente de Solidarité féminine l’a construite depuis dix ans. En 2003, elle crée l’association « pour aider les femmes dans la difficulté, qu’il s’agisse de précarité après une sépa- ration, d’aide au logement, etc. ». Des premiers lotos sont organisés pour rassembler des fonds. Puis l’activité va prendre de l’ampleur, entraînant le changement de sta- tut de l’association. « Il y a cinq ans, on est automatiquement passé d’association à but non lucratif à as- sociation à but lucratif, ce qui per- mettait d’organiser le nombre de lo- tos qu’on souhaitait. Sans savoir qu’on devrait régler de telles taxes… » Il y a trois ans, une feuille d’impôts de 49 900 euros tombe. L’association ne peut pas payer ni apporter de garantie bancaire. Des courriers de re- lance arrivent il y a moins d’un an. La présidente propose de ré- gler 200 euros par mois. « C’est le maximum qu’on peut faire, et on le fait depuis six mois », ajoute-t-elle. Est-ce pour défaut de règlement de cet impôt que les Douanes ont fait cesser les jeux dimanche ? « C’est ce qu’ils nous ont dit », ré- pondent Marie-Annick et Phi- lippe Debove. Le service régional d’enquête des Douanes, lui, se re- fusait hier à tout commentaire sur une enquête en cours. Ou les enquêteurs cherchaient-ils à mettre à jour une éventuelle fraude ? « Nous sommes en règle, on a déjà été contrôlé il y a trois ans et il n’y avait pas de problème. On a un numéro de SIRET, un comptable et des cahiers de comptes à jour », pré- cisent la présidente et le trésorier. Autorisé ou pas ? Parmi les autres griefs retenus contre eux, « la publicité qu’on fait pour le loto, qui est interdite car le jeu doit rester dans un cercle res- treint ». Les organisateurs recon- naissent l’infraction : affiches et annonces dans la presse, « comme le font les autres organisateurs » ; et une affluence de plus de 400 joueurs dimanche à Saint-Pol. Les enquêteurs ont saisi le maté- riel de jeu et le montant des mises, « 9 à 10 000 euros ». Après la perquisition à la salle des fêtes, ils en ont mené une seconde, au domicile du couple cette fois. « Et ils n’ont rien trouvé… » Si ce loto a été arrêté de la sorte, on imagine qu’il ne bénéficiait pas des autorisations nécessaires. Là encore, le flou domine pour Solidarité féminine. « Les enquê- teurs nous ont conseillé de lever le pied sur l’organisation de lotos, mais ne nous ont pas interdit d’en faire. On ne comprend plus rien aux textes de loi… On s’est posé la question dé- jà d’arrêter ou de continuer, mais si on arrête, comment on va payer les taxes qu’on nous réclame ? » Solida- rité féminine a choisi dans ce contexte et sous cette « pression » de stopper l’organisation de lotos. Ce qui fera des déçus parmi les habitués, qui se demandent s’ils reverront un jour l’argent qu’ils ont engagé dimanche, des sommes allant jusqu’à cent euros par joueur. « On ne peut pas les rembourser, l’argent a été saisi. Les joueurs ont dû remplir un formu- laire avec leurs coordonnées et la somme misée, mais comment véri- fier ces chiffres ? » Des questions, peu de réponses… ■ SOCIÉTÉ Taxe sur les jeux : les lotos sous surveillance Dimanche, le moment de convivialitié a tourné au fait divers. Dépassés, l’association Solidarité féminine et son trésorier Philippe Debove (photo, à gauche) ont décidé de cesser cette activité. 1. L ’actualité À peine commencé, un loto a été interrompu dimanche par une opération des douaniers et des gendarmes à Saint-Pol-sur-Ter- noise. Nous avons rencontré les organisateurs de cette loterie, un couple manifestement en délica- tesse avec les règles de l’adminis- tration. 2. Les textes Les lotos font un carton dans les villes et villages de la région. Les textes réglementaires existent, mais ne sont pas toujours appli- qués, ni même connus d’organisa- teurs qui, entre les petites associa- tions et les quasi professionnels, affichent des profils bien diffé- rents. 3. Le bénévole Jack Grard organise les lotos de son association de quartier à Se- clin. Mais tranquillement, sans s’embarrasser d’une quelconque déclaration, comme de très nom- breuses associations (sportives, d’école). Une démarche à mille lieues de celle touchée par l’inter- vention des Douanes. Il met en avant le souci de faire plaisir aux enfants avant tout. ➤LES CLÉS À côté de lotos quasi profession- nels, à l’éthique douteuse, chaque semaine, dans la région, ont lieu une quantité de petits lotos qui animent un quartier et donnent un vrai coup de main à une asso- ciation, une école. Jack Grard entre dans cette der- nière catégorie, avec les lotos qu’il propose trois fois par an pour son association des Amis de la cité Jardin à Seclin… Un vrai monde à part par rapport à l’affaire de Saint-Pol. « Effectivement, plaide- t-il, ça n’a rien à voir… Moi, j’orga- nise les trois lotos de l’association, tout simplement pour apporter un peu de joie dans le quartier : emme- ner les enfants à la mer l’été, propo- ser un goûter pour les enfants à Mardi gras et une course aux œufs, faire changer les idées à tout le monde. » « Il peut y avoir des magouilles » Pas l’Amérique mais quand même de quoi « faire vivre la cité » où la plupart des habitants sont au chômage. Alors, forcément, comme c’est le cœur qui parle avant tout, Jack ne s’embarrasse pas de moult formalités. « Non, franchement, dit-il, je ne fais pas de déclarations, nulle part, à part quelques affiches dans la ville, une annonce dans La Voix du Nord et dans le journal communal. C’est tout. » Il évoque un loto à taille humaine avec malgré tout, quelque 1 800 euros de lots, entre bons d’achat et « vitrines de Noël : tablette, vélo, guitares… » pour le prochain qui doit avoir lieu, d’ailleurs, dans quelques jours. Au final, il reconnaît entre 1 000 et 1 500 euros de « bénéfices qui permettent aussi d’acheter les lots pour le loto suivant ». Car les en- treprises répondent de moins en moins aux sollicitations. « Tout ça nous permet juste de faire vivre l’as- sociation, précise-t-il, car il y a des animations qui ne rapportent rien, comme un concours de belote. C’est quasiment indispensable. » Pour autant, il reconnaît ne pas faire partie du même uploads/Geographie/ vdn-15-artois-10-12-13.pdf