Eric Debarbieux et Georges Fotinos Une enquête quantitative de victimation aupr

Eric Debarbieux et Georges Fotinos Une enquête quantitative de victimation auprès des personnels de direction des lycées et collèges Violence et climat scolaire dans les établissements du second degré en France Ce rapport présente les principaux résultats d’une enquête de« victimation et climat scolaire » menée récemment auprès d’un échantillon important de membres des personnels de direction de l’éducation nationale. Cette enquête a été possible grâce à un financement de la CASDEN et très largement facilitée par l’accueil bienveillant et la mobilisation du Syndicat National des Personnels de Direction de l’Éducation Nationale. Que ces institutions en soient remerciées, ainsi que les 1 542 PERDIR qui ont bien voulu prendre un peu de leur temps déjà trop sollicité pour répondre au questionnaire. Nos analyses n’engagent bien entendu que les auteurs de ce texte. Pour d’évidentes raisons de confidentialité et de déontologie nous n’avons pas cherché à identifier les établissements ni même les zones géographiques précises. Qu’on ne s’attende donc pas ici à trouver un quelconque « hit parade » des établissements les plus (ou les moins) violents, des villes ou des secteurs les plus « dangereux ». Le rapport que nous présentons se veut relativement bref, il n’épuise pas la richesse du matériau recueilli qui fera l’objet dans les mois à venir de publications complémentaires. Violence et climat scolaire dans les établissements du second degré en France - Eric Debarbieux et Georges Fotinos Georges Fotinos Docteur ès géographie Enseignant à l’Université François Rabelais deTours Eric Debarbieux Professeur d’Université, Président de l’Observatoire International de la Violence à l’Ecole Violence et climat scolaire dans les établissements du second degré en France © H. Thouroude OBSERVATOIRE INTERNATIONAL DE LA VIOLENCE A L’ECOLE Université Victor Segalen Bordeaux 2 3 ter Place de la Victoire 33000 Bordeaux Mail : debarberic@aol.com Violence et climat scolaire dans les établissements du second degré en France. Une enquête quantitative de victimation auprès des personnels de direction des lycées et collèges Eric Debarbieux et Georges Fotinos Ce rapport présente les principaux résultats d’une enquête de «victimation et climat scolaire» menée récemment auprès d’un échantillon important de membres des personnels de direction de l’éducation nationale. Cette enquête a été possible grâce à un financement de la CASDEN et très largement facilitée par l’accueil bienveillant et la mobilisation du Syndicat National des Personnels de Direction de l’Éducation Nationale. Que ces institutions en soient remerciées, ainsi que 1 542 PERDIR qui ont bien voulu prendre un peu de leur temps déjà trop sollicité pour répondre au questionnaire. Nos analyses n’engagent bien entendu que les auteurs de ce texte. Pour d’évidentes raisons de confidentialité et de déontologie nous n’avons pas cherché à identifier les établissements ni même les zones géographiques précises. Qu’on ne s’attende donc pas ici à trouver un quel- conque « hit parade » des établissements les plus (ou les moins) violents, des villes ou des secteurs les plus « dangereux ». Le rapport que nous présentons se veut relativement bref, il n’épuise pas la richesse du matériau recueilli qui fera l’objet dans les mois à venir de publi- cations complémentaires. 3 SOMMAIRE INTRODUCTION I Problématique et méthodologie........................................................ Des faits-divers aux questions.............................................................. Vers l’enquête de victimation................................................................ Construction du questionnaire et questions de définition : violence et climat scolaire....................................................................... Description de l’échantillon.................................................................. II Résultats de l’enquête..................................................................... a) Les conditions d’exercice................................................................ b) Sentiment de sécurité et évolution du climat scolaire..................... c) La victimation.................................................................................. Violences verbales.......................................................................... Violences physiques....................................................................... Vol et dommages aux biens........................................................... Une particularité : le harcèlement et la relation direction/professeurs d) Le traitement de la violence à l’école : signalement, justice scolaire et violence à l’école.......................... Perception du niveau de violence dans l’établissement par les personnels de direction....................................................... Signalements et inégalités sociales................................................ Traitement de la transgression et exclusion scolaire...................... III Discussion et propositions ............................................................ Référence.......................................................................................... Annexe............................................................................................... Description de l’échantillon et caractéristiques des établissements : principaux tris à plat Répartition des signalements, conseils de discipline, exclusions temporaires et définitives suivant les types sociaux des établissements Les types sociaux des établissements............................................... Les conflits en établissements scolaires - L’analyse FASL................ 7 7 11 12 14 21 21 23 31 31 34 35 36 37 38 39 43 47 63 73 73 80 81 83 4 5 INTRODUCTION La position de l’Observatoire International de la Violence à l’École quant à la nécessité d’une mesure du phénomène «violence à l’école » est constante depuis plus de 15 ans maintenant : cette mesure est impor- tante pour se prémunir du risque d’exagérer cette violence en entraî- nant des dérives sécuritaires outrées. Mais tout autant il convient de se méfier du déni de la réalité de cette violence avec son oubli des victimes : la « violence » peut être de bas bruit, mais sa répétition peut entraîner des troubles importants pour ceux qui en pâtissent et pour l’environnement scolaire. Ni exagération, ni négation, il est nécessaire d’asseoir rationnellement l’action publique - tant au niveau national qu’aux échelons locaux et intermédiaires. Depuis longtemps - nos premières tentatives datent de 1992 (cf. Debarbieux 1996) - nous réalisons pour tenter d’approcher cette réalité des enquêtes dites « de victimation et climat scolaire ». Elles ont priori- tairement concerné les élèves, principales victimes et auteurs de cette violence ; l’approche des personnels a surtout été tentée par entretiens, dont une très grande partie en groupes. Cependant des tentatives auprès des adultes avaient été effectuées soit par nos équipes soit par Georges Fotinos, à l’époque avec le soutien d’organismes d’économie sociale (MGEN, MAIF, CASDEN, FAS/ USU). Son accès plus facile à des bases de sondage pour les personnels lui avait en particulier permis de tester le « moral des chefs d’établissements » et de faire des enquêtes « de climat scolaire » dans les écoles (Fotinos, 2006) et les lycées et collèges (2006). L’enquête que nous présentons est aussi issue d’un rapprochement amical et scientifique, depuis longtemps entamé. Les enquêtes de notre observatoire (Debarbieux et alii, 1999; voir aussi Blaya 2006), avec quelques autres (par ex Carra et Sicot, 1997 ; Carra, 2009) ont eu un caractère pionnier, et elles se sont faites «avec les moyens du bord», souvent extrêmement restreints, même si ces enquêtes ont parfois eu un grand retentissement et des échantillons importants. 6 Leur systématisation reste aléatoire et il est surprenant de constater que malgré l’intérêt public il soit si difficile d’effectuer de telles enquêtes sur des bases régulières. Fort heureusement, il est vraisemblable que dans les mois qui viennent une vaste enquête de victimation en collèges sera menée par l’Éducation nationale, avec le concours de l’Observatoire National de la Délinquance et en liaison avec notre propre observatoire. C’est un des engagements qui a été pris par le Ministre de l’éducation nationale à l’issue des « États Généraux de la Sécurité à l’École », en mars 2010. Un groupe a travaillé pendant plus de trois ans, sous la coordination d’Eric Debarbieux (pour l’OIVE et l’OND) et Clotilde Lixi (pour la DEP) pour la mise au point de cette enquête et on peut penser qu’enfin la France pourra disposer de chiffres réguliers pour la connaissance de l’évolution du phénomène dans les collèges publics. Toutefois, cette enquête ne couvrira pas l’ensemble du second degré, ni le premier degré. D’autre part il reste très difficile pour l’instant de faire passer une enquête auprès des personnels pour des raisons techniques (manque de bases de sondage) ou par méfiance idéologique des personnels envers « l’administration » ou le « pouvoir » en place. Aussi notre Observatoire a-t-il pris la décision de réaliser seul, ou en collaboration avec d’autres équipes ou institutions plusieurs enquêtes en France : enquête de victimation auprès des élèves du primaire (avec l’aide de 6 équipes et un tirage aléatoire effectué par la DEP, enquête en cours de dépouillement, financement UNICEF), enquête de victimation auprès des personnels du premier degré (enquête qui sera réalisée à partir de mars 2011, avec l’aide du Médiateur de la République, de la FAS et de l’USU) et enfin cette enquête auprès des personnels de direc- tion du second degré, avec l’aide financière de la CASDEN. La multiplication des mesures, la pluralité des regards vise à augmenter et parfois nuancer les connaissances sur le sujet. L’enquête auprès des personnels de direction du second degré nous a semblé nécessaire car l’importante médiatisation de la violence à l’école et de faits d’agression de ces personnels nécessite de posséder des statistiques fiables quant à la victimation éventuelle de ces personnels pour analyser clairement le problème et ses possibles conséquences sur le fonctionnement de l’établissement, d’une manière ni outrancière ni négatrice. 7 I PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE En France, et dans bien d’autres pays, la violence à l’école est d’abord un problème social et politique, une inquiétude majeure, très relayée par les média. Se dégager des représentations et passions communes à son sujet est une nécessité scientifique. Encore convient-il de décrire, au moins rapide- ment, ces représentations sociales dans l’actualité française récente. En 2009 et lors du premier trimestre 2010, la « violence à l’école » a en effet été une des topiques essentielles des problèmes de sécurité publique, au point que le ministre uploads/Geographie/ violence-et-climat-scolaire-dans-les-etablissements-du-second-degre-en-france-une-enquete-quantitative-de-victimation-aupres-des-personnels-de-direction-des-lycees-et-colleges-debarbieux-fotinos-201.pdf

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