Blanqui, Auguste (1805-1881). L'éternité par les astres : hypothèse astronomiqu
Blanqui, Auguste (1805-1881). L'éternité par les astres : hypothèse astronomique. 1872. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés sauf dans le cadre de la copie privée sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source Gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue par un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisation@bnf.fr. L'ÉTERNITÉ PAR LES ASTRES HYPOTHÈSE ASTRONOMIQUE ~)itt!<ti<M)BHE.ttAxTt)ttT~«;)5itiS]tO)t,9. L'ETERNITE PAR LES ASTRES HYPOTHÈSE ASTRONOMIQUE PA Il A. BLANQUi LIBHAIRIE GERMER BAtLLtËHH BOECEt.'ÉCOLE-BE-XÉnEf)?!~ )8?2 PARIS L'univers est infini dans le temps et dans l'espace, éterne!, sans bornes et indivisible. Tous les corps, animés et ina- nimés, solides, liquides et gazeux, sont reliés l'un à l'autre parles choses même qui.les séparent. Tout se tient. Sup- primât-on les astres, il resterait J'espace, absolument vide sans doute, mais ayant les trois dimensions, longueur, lar- geur et profondeur, espace indivisible et illimité. Pascal a dit avec sa magnificence de langage « L'univers est un cercle, dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Quelle image plus saisissante de l'infini? Disons d'après lui, et en précisant encore L'univers est une sphék'e dont le centre est partout et la surface nulle part. Le voici devant nous, s'offrant à l'observation et au rai- sonnement. Des astres sans nombre brillent dans ses pro- fondeurs. Supposons-nous à l'un de ces «centres de sphère e, qui sont partout, et dont la surface n'est nulle part, et ad- mettons un instant l'existence de cette surface, qui se trouve dès lors la limite du monde. PAR L'ETERNITE LES AST RES HYPOTHÈSE ASTRONOMIQUE 1 L'UNIVERS. L'INFINI. 6 L'tTËRNtTË PAR LES ASTt~S. Cettelimitesera-t-ellesolide, liquide ou gazeuse?Quelle que soit sa nature, elledevientaussitôtla prolongationde ce qu'elle borne ou prétend borner. Prenons qu'il n'existe sur ce point ni solide,ni liquide, ni gaz, pas même l'éther. Rien que l'espace,videet noir. Cetespacen'en possèdepas moins les trois dimensions,et il aura nécessairementpour limite, ce qui veut dire pour continuation,une nouvelle portion d'espacede même nature, et puis après, une autre, puisune autre encore, et ainside suite, indéfiniment, L'infini ne peut se présenter à nous que sous l'aspectde l'indéfini. L'un conduit à l'autre par l'impossibilitémani- feste de trouver ou même de concevoir une limitation à l'espace. Certes, l'univers intini est incompréhensible, maisl'univers limité est absurde. Cettecertitudeabsoluede l'infinité du monde,jointe à son incompréhensibilité,con- stitue une des plus crispanies agaceries qui tourmentent l'esprithumain.Hexiste,sansdoute, quelque part, dans les. globes errants, des cerveaux assez vigoureux pour com- prendre l'énigmeimpénétrable au nôtre. Il faut que notre jalousieen fasseson deuil. Cetteénigmese posela même pour l'infini dans le temps que pour l'infini dans l'espace. L'éternité du monde saisit l'intelligenceplus vivementencoreque son immensité. Si l'on ne peut consentir de bornes à l'univers, commentsup- porter la pensée de sa non-existence?La matière n'est pas sortie du néant. Elle n'y rentrera point. Elle est éternelle~ impérissable.Bienqu'en voieperpétuelledetransformation, ellene peut ni diminuer, ni s'accroitre d'un atome. Infiniedans le temps,pourquoi ne le serait-elle pas dans l'étendue? Les deux infinissont inséparables.L'un implique l'autre à peinede contradictionet d'absurdité. La science n'a pas constatéencoreune loi desolidaritéentre l'espaceet L'UNIVERS. L'tNFiNt. 7 les globes qui le sillonnent.La chaleur, le mouvement,la lumière, l'électricité,sontune nécessitépourtoutel'étendue. Leshommescompétentspensent qu'aucune de ses parties ne saurait demeurer veuvede cesgrands foyerslumineux, par qui viventles mondes. Notreopusculerepose en entier sur cetteopinion,qui peupledel'inunité desglobesl'infinité de l'espace, et ne laissenulle part un coin de ténèbres,de solitudeet d'immobilité. H L'INDÉFINI. Onne peut emprunter une idée, même bien faible, de l'infiniqu'à l'indéfini,et cependantcette idée si faiblerevêt déjà des apparences formidables. Soixante-deuxchiffrés, occupantune longueurde 15 centimètresenviron, donnent 20 octo-décillions delieues,ouentermesplus habituels,des milliardsde milliards de milliardsde milliardsde milliards de foisle chemindu soleilà la terre. Qu'onimagineencore une lignede chiffres,aMant d'iciau soleil,c'est-à-direlongue, nonplusde 15 centimètres,mais de 37 millionsde lieues. L'étenduequ'embrassecette énu- mérationn'est-ellepas effrayante? Prenezmaintenantcette étendue même pour unité dans un nouveaunombre que voici La ligne de chiffres qui le composentpart de la terre et aboutit à cette étoile là-bas, dont la lumière met plus de mille ans pour arriver jusqu'à nous, en faisant 75000 lieues par seconde. Quelle distance sortirait d'un: pareilcalcul, si la langue trouvaitdesmotset dutempspour l'énoncer Onpeut ainsi prolonger l'indéfini à discrétion, sans dé- passerlesbornesde l'intelligence,maisaussisans mêmeen- tamer l'infini. Chaque parole fût-elle l'indicationdes plus effroyableséloignements,on parlerait desmilliardsde mil- liardsde siècles, à un mot par seconde,pour n'exprimeren sommequ'une insignifiancedèsqu'il s'agitde l'infini. DISTANCESPRODIGIEUSES DES ËTOtLES. L'univers semble se déroulerimmenseà nos regards. !) ne nous montre pourtantqu'un bienpetit coin. Le soleilest une des étoiles de la voie lactée, ce grand rassemblement stellairequi envahitla moitié du ciel, et dont lesconstella- tionsne sont que des membresdétachés,épars sur la voûte de la nuit. Audelà, quelques points imperceptibles,piqués au firmament,signalentles astres demi-éteints par la dis- tance, et là-bas, dans lesprofondeursqui déjàse dérobent, le télescopeentrevoit des nébuleuses, petits amasde pous- sière blanchâtre,voieslactéesdes derniersplans. L'éloignementde ces corps est prodigieux. Il échappeà tous lescalculsdesastronomes, qui ont essayéen vainde trouver une parallaxe à quelques-unsdes plus brillants Sirius,Altaïr,Wéga(dela Lyre).Leurs résultatsn'ont point obtenucréance et demeurent très-probtématiques.Cesont desà peuprès, ouplutôtunminimum,qui rejetteles étoiles lesplus proches au delà de 7000 milliardsde lieues. La mieux observée, la 61"du Cygne,a donné 23 000milliards delieues, 658 700foisla distancede la terre au soleil. Lalumière, marchant à raison de 75 000lieues par se- conde,ne franchitcet espacequ'en dix ans et trois mois.Le voyageen cheminde fer, à dixlieuespar heure, sans une minute d'arrêt ni de ralentissement,durerait 250 millions d'années. De ce mêmetrain, on irait au soleilen &00ans. III L'ÉTERNITÉ PAR LES ASTRES. 10 La terre, qui fait 233 millionsde lieueschaqueannée, n'ar- riveraità la 61' du Cygnequ'en plus de cent milleans. Les étoiles sont des soleils semblablesau nôtre. On dit Siriuscent cinquantefois plus gros. La chose est possible, maispeu vérinable.Sanscontredit, cesfoyerslumineuxdoi- ventoffrirde fortesinégalitésde volume.Seulement,la com- paraisonest hors de portée, et les différencesde grandeur et d'éclatne peuventguère être pour nousquedesquestions d'éloignement, ouplutôt desquestionsde doute. Car, sans donnéessuffisantes, touteappréciationestune témérité. IV CONSTITUTIONPHYSIQUE DES ASTRES. La nature est merveilleusedans l'art d'adapter les orga- nismesaux milieux,sans s'écarterjamais d'un plangénéral qui domine toutes ses œuvres.C'est avecde simplesmodi- fications quelle multiplie ses types jusqu'à l'impossible. Ona supposé,bien à tort, dans les corps célestes, des si- tuations et des êtres également fantastiques, sans aucune analogie avecles hôtesdenotre planète.Qu'ilexistedes my- riades de formes et de mécanismes,nul doute. Maisle plan et les matériauxrestent invariables.Onpeut affirmer sans hésitationqu'aux extrémitésles plus opposéesde l'univers, les centresnerveuxsontla base, et l'électricitél'agent-prin- cipe de touteexistenceanimale. Les autres appareilsse su- bordonnent à celui-là, suivant mille modes dociles aux milieux.Il en est certainementainsi dans notre groupe pla- nétaire, qui doit présenter d'innombrables sériesd'organi- sationsdiverses.Il n'est mêmepas besoinde quitter la terre pour voircette diversitépresquesans limites. Nousavonstoujoursconsidéré notre globecommela pla- nète-reine, vanité bien souvent humiliée. Nous sommes presque des intrus dans le groupe que notre gloriolepré- tend agenouillerautour de sa suprématie.C'esi,ia densité qui décidede la constitutionphysiqued'un astre. Or, notre densité n'est point celle du systèmesolaire. Ellen'y forme qu'une infime exceptionqui nous metà peu prés en dehors L'ËTEttmTË PAR LES AS)RES. 12 de la véritable famille, composéedu soleil et des grosses planètes. Dansl'ensemble du cortège, Mercure, Vénus, la Terre, Mars, comptent, commevolume, pour 2 sur 2417, et en y joignant le Soleil, pour 2 sur 128168A. Auiant compterpour zéro1 Devantun tel contraste,il y a quelquesannéesseulement, le champétait ouvertà lafantaisiesurla structuredes corps célestes.Laseulechosequineparût pointdouieuse,c'estqu'ils ne devaienten rien ressembler au nôtre. Onse trompait. L'analysespectraleestvenuedissipercetteerreur, et démon- trer, malgré tant d'apparencescontraires,l'identitéde com- positionde l'univers.Lesformessont innombrables,les élé- mentssont lesmêmes.Noustouchonsici à la questioncapi- tale, cellequi dominedebienhaut et annihilepresquetoutes les autres; il faut donc l'aborder en uploads/Geographie/blanqui-eternite.pdf
Documents similaires
-
21
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 05, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 2.6039MB