COMMENTAIRE DE TEXTE – CANDIDE, Voltaire (Chap. XVIII, Ce qu’ils virent dans le
COMMENTAIRE DE TEXTE – CANDIDE, Voltaire (Chap. XVIII, Ce qu’ils virent dans le pays d’Eldorado) INTRODUCTION (Phrase d’accroche)Au XVIIIème siècle, la France et l’Europe sont inscrites dans une perspective de changement. (Développement) En effet, l’association de la montée des contestations et de la volonté d’amélioration de la condition humaine amène à l’apparition d’une pensée philosophique : le mouvement des Lumières. En France, Voltaire (François- Marie Arouet) est un des acteurs de cette philosophie. Les principaux axes de cette pensée renvoient à la critique du régime autoritaire du roi et à la recherche de solutions visant à l’amélioration de la société. (Contexte de l’œuvre) Dans ce contexte instable, Voltaire écrit de nombreuses œuvres, telle que le conte philosophique Candide (ou l’optimisme). Cette œuvre raconte les aventures du jeune Candide, qui recherche - malgré ses nombreuses péripéties - sa bien-aimée, Cunégonde. A travers cet objectif et les différents obstacles qu’il rencontre, il construit sa réflexion sur la condition humaine. Cet ouvrage est animé de références anglo-saxonnes (Voltaire fut en exil en Angleterre) et de ses pensées philosophiques. (Bref résumé du texte) Le chapitre XVIII, Ce qu’ils virent dans le pays d’Eldorado, est la description d’une visite en un monde merveilleux, en opposition au monde européen. (Questionnement par rapport à ce texte) Quelles en sont les caractéristiques ? En quoi ce monde est-il plus merveilleux qu’un autre ? Quelle est la vraisemblance de ce monde ? Quel est le message de l’auteur ? (Présentation du plan) Dans un premier temps, nous analyserons le caractère extraordinaire de l’Eldorado. Dans un deuxième temps, nous caractériserons la population de ce monde merveilleux (son peuple et ses principes). Enfin, dans un troisième temps, nous aborderons les éléments du message de Voltaire, en précisant ses références. I. Une découverte extraordinaire, proche de l’illusion a) Une situation extraordinaire (Idée 1)Dans un premier temps, l’auteur - en focalisation omnisciente - décrit un monde merveilleux, digne d’un conte. Il s’agit d’ailleurs du genre de cette œuvre (conte philosophique). (Citation/Justification par la forme) En effet, on constate une multitude de termes renvoyant au thème du merveilleux. Ainsi on relève notamment des moutons rouges et volants ; de la terre d’or ; des cailloux de pierres précieuses ; un vieillard de cent soixante- douze ans et des montagnes droites de dix milles pieds de hauteur. De plus, la tonalité extraordinaire de ce texte mêlée à des éléments d’un monde réel accentue le caractère inattendu de ce pays. (Explication) Tous les ingrédients sont donc réunis pour faire adhérer le lecteur à ce pays merveilleux. Ce dernier, à travers l’auteur et les personnages, parait entrer dans un rêve (pas si éloigné de la réalité) où tout semble possible. (Idée 2) Dans un deuxième temps, le milieu naturel de ce pays parait être très riche. On observe une certaine abondance de richesses. (Citation/Justification par la forme) En effet, il n’est pas constitué de terre mais d’or et de pierres précieuses. C’est de cette composition qu’il tire le nom d’Eldorado (le doré). Ceci s’associe à une accumulation de termes qui amène l’idée de richesse tels que : « or ; argent ; rubis, émeraudes ; diamants ; plumes de colibri ». Cependant, la présence d’antithèses et d’euphémismes (cf. b)) atténuent cet aspect luxueux. (Explication) Cet Eldorado est un pays rempli de richesses, mais elles semblent n’avoir aucune valeur pour ses habitants. (Idée 3) Dans un troisième temps, ces richesses semblent être à la fois matérielles (comme nous venons de le voir) et immatérielles. (Citation/Justification par la forme) L’auteur décrit, en effet, une société qui fonctionne à merveille. Les termes employés pour traduire la réaction des habitants et leur accueil (le vieillard, le roi et sa cour) renvoient à une attitude courtoise et agréable, malgré les questionnements répétitifs de Candide sur leur mode de vie. Ainsi on relève notamment : « il rougit ; il satisfit à leur curiosité ; qui les reçut avec toute la grâce imaginable et qui les pria poliment à souper ». En outre, la ponctuation des phrases de ces individus reste affirmative, contrairement aux propos de Candide qui sont souvent exclamatifs et interrogatifs. (Explication) Cela traduit d’une certaine sagesse des habitants de l’Eldorado et d’une civilité bien ancrée. On peut noter le contraste qui apparait entre Candide et ces gens. Les propos de celui-ci montrent l’émerveillement qu’il porte à ce monde inconnu. b) Un monde antinomique, en opposition à la réalité (Idée 1) Tout d’abord, ce texte présente de fortes oppositions notamment par rapport au contraste antinomique que l’auteur fait avec la richesse du pays. (Citation/ Justification par la forme) En effet, on observe que l’auteur associe cette opulence à la simplicité. Ainsi on note, concernant la description des habitations luxueuses et celle du pays, les termes : « fort simple ; extrême simplicité ; selon l’usage ordinaire ; mon pays est peu de chose ». Toutefois dans la phrase : « Jamais on ne fit meilleure chère, et jamais on eut plus d’esprit à souper qu’en eut Sa Majesté », la répétition du terme « jamais » montre que l’auteur conçoit la magnificence de ce pays. (Explication) Il semble que cette association soit ironique, afin qu’en suggérant la simplicité, on traduise - encore plus fortement - de l’importance de ces richesses. (Idée 2) Ensuite, on constate un anticonformisme concernant les relations entre humains. (Citation/ Justification par la forme) En effet, comme nous l’avons vu précédemment, la richesse du milieu naturel de l’Eldorado, n’a aucune valeur pour ses habitants. Ainsi on note : « Je ne conçois pas, dit-il, quel goût vos gens d’Europe ont pour notre boue jaune ». (Explication) Par conséquent, on peut penser que ces richesses sont les mêmes pour tous les habitants de l’Eldorado et donc qu’il n’y a pas de hiérarchie de richesse entre eux. Mais cet aspect est contradictoire avec le fait que leur moyen d’échange soit la Livre Sterling et qu’ils aient un roi. (Citation/ Justification par la forme) En outre, on constate une situation en contradiction avec le contexte de l’œuvre. En effet, les gardes du roi et ses officiers sont majoritairement des femmes : « Vingt belles filles de la garde […] les grands officiers et les grandes officières ». (Explication) Ceci parait surprenant pour l’époque (1759), car la parité homme-femme n’existait pas encore. (Idée 3) Pour terminer, on constate une inversion des rôles entre Cacambo, le valet et Candide, le maître. (Citation/ Justification par la forme) En effet, l’auteur emploie des pronoms masculin singulier pour faire référence aux deux personnages : « son, lui ». De plus, la phrase : « Candide ne jouait plus que le second personnage, et accompagnait son valet » confirme cet échange de rôle. En outre les phrases : « fit demander par Cacambo ; Cacambo demanda humblement ; dit Cacambo, qui servait toujours d’interprète aux doutes de Candide ; Cacambo demanda à un grand officier ; Cacambo expliquait les bons mots du roi à Candide » montrent que Cacambo a le pouvoir sur Candide. (Explication) Cette permutation des rôles s’explique par la barrière de la langue. Le valet, d’origine étrangère, sait parler et traduire la langue des habitants de l’Eldorado. Ceci accentue le caractère contradictoire du texte et renforce l’étrangeté du monde dans lequel ils ont fait escale. c) L’effet produit et les réactions des personnages : Candide et Cacambo (Idée 1) Tout d’abord, du point de vue textuel, on constate que l’auteur fait preuve de beaucoup d’humour et d’ironie dans ce texte. (Citation/ Justification par la forme) En effet, il utilise une multitude d’antithèses telles que : « Ils entrèrent dans une maison fort simple, car la porte n’était que d’argent […] ; au milieu de deux files chacune de mille musiciens, selon l’usage ordinaire […] ; Après avoir parcouru, toute l’après-dinée, à peu près la millième partie de la ville ». Il emploie aussi, de façon répétitive, le terme « que » qui semble atténuer l’importance de ce qu’il décrit. En outre, lorsqu’il parle du vieillard de cent soixante-douze ans, il ajoute ensuite : « Excusez-moi, leur dit-il, si mon âge me prive de l’honneur de vous accompagner ». (Explication) Par conséquent, on observe que l’auteur se joue de son propre texte en incorporant des pointes d’humour dans ses propos. Cela laisse penser que l’auteur sait qu’il décrit quelque chose d’extraordinaire, mais laisse le lecteur appréhender, de lui-même la véracité des faits. (Idée 2) Ensuite, on observe que Candide - contrairement à Cacambo - est subjugué par ce pays qui lui était inconnu. (Citation/ Justification par la forme) En effet, Candide par ses interrogations montre sa curiosité. Le nombre élevé de questions qu’il pose, traduit de son désir d’en savoir plus sur ce pays. La litote : « De tout ce qui étonnait Candide, ce n’était pas ce qui l’étonna le moins », précise son attitude et la surprise qu’il ressent de constater l’extraordinaireté de ce pays. (Explication) Candide est littéralement en « extase » devant ce monde dont il semble avoir toujours rêvé, compte tenu de ce qu’il a vécu depuis sa sortie du uploads/Geographie/commentaire-de-texte-chapitre-xviii-candide.pdf
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- Publié le Oct 01, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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