The Graduate Institute, Geneva Annuaire suisse de politique de développement 27

The Graduate Institute, Geneva Annuaire suisse de politique de développement 27-1 | 2008 Faits et statistiques 2008 1re partie : Faits - Revue des événements de l'année 2007 6. Commerce mondial Nʃʆʋʐʇ Kʇʋʏ p. 75-94 Résumé L’année 2006 a connu une forte croissance de l’économie mondiale, favorisant ainsi l’expansion du commerce. Cette évolution s’est révélée bénéfique aux pays en développement. Pour les pays les moins avancés, l’essor des exportations de marchandises a même été plus fort que pour les pays en développement. Leurs exportations ont augmenté d’environ 30 % en 2006. Leur part a atteint le pourcentage le plus élevé depuis 1980, mais reste insignifiante avec 0,9 % des exportations mondiales. 2007 a été une année intense pour l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En janvier, les pays membres ont décidé de reprendre formellement les négociations suspendues depuis juillet 2006. Les présidents des groupes de négociations sur l’agriculture et sur les biens industriels ont soumis des propositions. Si le premier texte a été accepté, le second a été fortement critiqué par les pays en développement. Pour la première fois à l’OMC, ces textes ont proposé une claire différenciation entre pays émergents et pays pauvres. Bien que les acteurs n’aient pas ménagé leurs efforts, la conférence ministérielle n’a pas pu avoir lieu comme prévu en fin d’année. L’initiative sur l’aide pour le commerce a été l’un des rares sujets où l’OMC a progressé. Les résultats ont permis de compenser partiellement la faible avancée du cycle de Doha et de rapprocher quelque peu les positions entre pays industrialisés et pays en développement. Pourtant, cette initiative comporte des risques et la question clé du financement reste confuse. Quant aux agrocarburants, en pleine expansion, ils sont l’un des grands enjeux à venir du commerce mondial. Actuellement, ils font l’objet de droits de douane et de mesures non tarifaires très variables selon les pays et l’application des règles commerciales reste peu claire. L’OMC va être appelée à jouer l’arbitre. La Suisse a suspendu durant quatre mois les préférences douanières sur le sucre blanc en provenance des pays en développement, alors même que l’ordonnance révisée sur les préférences venait d’entrer en vigueur. L’année 2007 a également été marquée par plusieurs développements intéressants dans le domaine du commerce équitable. Texte intégral 6.1. Evolution des relations commerciales Tableau 6.1 : Exportations mondiales de marchandises et de services commerciaux, 2004- 2006 (en milliards de dollars) Source : OMC, Rapport sur le commerce mondial, Genève, 4 décembre 2007. Tableau 6.2 : Croissance de la valeur du commerce mondial des marchandises, par région, 2006 (en milliards de dollars et en pourcentage) Remarque : la différence entre la valeur des exportations mondiales et celle des importations mondiales se justifie par la prise en compte des frais de port et d’assurance dans le total des importations (cost of insurance and freight, CIF). Sources : OMC, Rapport sur le commerce mondial 2007, Genève, 4 décembre 2007. OMC, Statistiques du commerce international 2007, Genève, 31 août 2007. Annuaire 2008, nº 1, sur le commerce extérieur de la Suisse, voir, dans la partie « Statistiques », le sous-chapitre B.1. L’année 2006 a été marquée par une forte croissance de l’économie mondiale, offrant ainsi un cadre favorable à l’expansion du commerce1. Les exportations mondiales de marchandises ont augmenté de 8 % en termes réels, contre 6,5 % en 2005 et 9 % en 2004. Cette croissance est due en partie à la reprise des échanges européens. Comme en 2005, l’année 2006 a été marquée par la hausse des prix des combustibles et des métaux. L’essor du commerce en termes réels a dépassé la croissance de la production mondiale de plus de 4 %. 1 En termes nominaux, les exportations mondiales de marchandises ont été fortement influencées par les mouvements de prix en 2006. Les prix mondiaux à l’exportation des minéraux et métaux non ferreux ont augmenté de 56 %, ceux des combustibles de 20 % et ceux des produits alimentaires et matières premières agricoles de 10 %2. La hausse des prix à l’exportation des produits manufacturés n’a pas dépassé 3 %. Pour la troisième année consécutive, les variations de prix des produits manufacturés sont restées moins fortes que celles des produits primaires, notamment en raison de la baisse continue des prix des produits électroniques. Dans l’ensemble, les mouvements des taux de change en 2006 n’ont eu qu’une influence limitée sur le niveau des prix nominaux des marchandises échangées. 2 6.1.1. Commerce mondial des marchandises par région 6.1.2. Commerce des textiles et des vêtements Les exportations mondiales de marchandises ont augmenté en 2006 de 15,4 % pour atteindre 11 760 milliards de dollars ; 40 % de cette hausse peuvent être attribués à l’inflation. Les exportations de services commerciaux ont progressé en 2006 de 11 % pour s’établir à 2710 milliards de dollars. Il s’agit d’une croissance semblable à celle de 2005 et pour la quatrième année consécutive moins prononcée que celle du commerce des marchandises. Les exportations de services commerciaux de l’Asie ont continué, pour la troisième année consécutive, à progresser plus vite que la moyenne mondiale. 3 En 2006, l’expansion des échanges a été globalement très favorable aux pays en développement. Leurs exportations de marchandises ont progressé de 20 %, pour s’établir à 4270 milliards de dollars, et leurs importations de 17 %. La part des pays en développement dans les exportations mondiales de marchandises a atteint un record absolu avec 36 % et leur part dans les importations mondiales de marchandises s’est établie à 31 %, niveau le plus élevé depuis plus d’un quart de siècle. 4 Dans le cas des pays les moins avancés, l’essor des exportations de marchandises a même été plus fort que pour l’ensemble des pays en développement sur les six dernières années, y compris 2006. Leurs exportations ont augmenté d’environ 30 % en 2006 pour s’élever à 108 milliards de dollars. Bien que leur part dans les exportations mondiales de marchandises représente le pourcentage le plus élevé depuis 1980 (0,9 %), elle reste insignifiante. Leurs importations se sont accrues de 17 %, soit beaucoup moins vite que les exportations, d’où le premier excédent commercial jamais affiché par le groupe des pays les moins avancés. 5 En 2006, l’Afrique a augmenté ses exportations de marchandises de 21 % et ses importations de 16 %. L’essor est attribué en majeure partie aux exportations de pétrole. Néanmoins, les pays non exportateurs de pétrole ont aussi accru leurs exportations de 16 %. On estime que la moitié des pays africains a connu une expansion dépassant la moyenne mondiale, alors que seul un pays sur dix a subi un recul dans ses exportations. 6 Les exportations et importations de marchandises de l’Amérique du Sud et centrale ont continué à augmenter en 2006, grâce notamment aux fortes hausses des cours des métaux. 7 Quant à l’Asie, les échanges de marchandises ont continué en 2006 à progresser plus vite que le commerce mondial. En Chine, l’expansion du commerce des marchandises est restée exceptionnelle. Quant à l’Inde et au Vietnam, ils affichent également une vigoureuse expansion de leurs exportations et importations, de même que le Bangladesh, le Cambodge et la Mongolie. 8 Durant cette deuxième année consécutive à l’extinction progressive de l’Accord sur les textiles et les vêtements, les transformations structurelles se sont poursuivies. Les exportateurs des pays développés comme ceux des pays en développement avancés d’Asie de l’Est voient leurs parts de marché diminuer, de même que les grands pays en développement fournisseurs d’Amérique centrale et de la Méditerranée. Les exportations chinoises ont continué à s’adjuger de nouvelles parts de marché dans tous les pays développés, malgré les restrictions instituées en 2005. Quelques petits fournisseurs ont accru leurs exportations encore plus vite que la Chine. La part des pays les moins avancés dans les importations des Etats-Unis et de l’Union européenne s’est fortement accrue en 2006. 9 6.2. Organisation mondiale du commerce (OMC) 6.2.1. Etat des négociations Nouvelle catégorisation des pays en développement Pour la première fois à l’OMC, les deux projets sur l’agriculture et les biens industriels ont proposé une claire catégorisation des pays en développement, distinguant entre pays émergents et pays pauvres. Certains, comme l’Inde, le Brésil, la Chine, l’Indonésie, les Philippines, l’Afrique du Sud, Cuba, le Venezuela, la Thaïlande, le Mexique, le Chili et l’Argentine, se retrouveraient ainsi exclus de certaines mesures de traitement spécial et différencié. Ils seraient également appelés à des réductions plus fortes de leurs tarifs agricoles et industriels. Depuis Doha, l’objectif déclaré des pays industrialisés – dont la Suisse, très favorable à une nouvelle catégorisation des pays en développement – a toujours été un accès plus grand aux marchés des pays émergents. Ils ne sont plus prêts à leur accorder les mêmes avantages qu’aux pays les plus pauvres. Mais les pays en développement résistent à cette approche. La Chine, en particulier, a réagi à la volonté des pays industrialisés de ne pas lui accorder des flexibilités octroyées aux membres ayant accédé récemment à 2007 a été une année intense pour l’OMC. La plupart des pays membres, le directeur général et les uploads/Geographie/commerce-mondial.pdf

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