INTRODUCTION GENERALE L'enseignement est une des plus anciennes occupations, au

INTRODUCTION GENERALE L'enseignement est une des plus anciennes occupations, aussi ancienne que la médecine et le droit. Il a été longtemps présenté comme une vocation, un sacerdoce. Son exercice reposait avant tout sur les qualités morales que le bon maître se devait de posséder et d'afficher. L’éducation vise la formation complète et efficace des citoyens, capables d’œuvrer pour le développement global des sociétés. Vu la complexité de ce métier, tout enseignant qui désire s’y engager devait passer par une formation initiale. Ce qui semble bon pour tout système éducatif qui se veut efficace. Ainsi, en situation scolaire, plusieurs facteurs sont susceptibles d’influencer la réussite scolaire chez l’élève. Parmi ces facteurs, on peut distinguer ceux liés aux élèves et ceux liés aux enseignants eux-mêmes… Nous proposons de nous intéresser aux facteurs liés à l’enseignant car, dans une certaine mesure, l’enseignant est supposé avoir un bagage intellectuel (académique, didactique et psychopédagogique) avant de s’engager dans l’enseignement d’autant plus que la situation d’enseignement et d’apprentissage n’est pas chose aisée. En dépit d’énormes efforts consentis par les autorités pour hausser le niveau des enseignants en organisant des séminaires de formation, des recyclages, des perfectionnements, on constate que plusieurs questions restent sans solution en ce qui concerne la manière ou la façon de les former. 2 Au niveau international, en 1990, 155 pays et 150 ONG s'étaient engagés dans le cadre de la Conférence Mondiale en faveur de l'Education Pour Tous tenue à Jomtien (Thaïlande) à ce que l'éducation universelle soit réalisée en l'an 2000 et l'analphabétisme réduit de moitié sur l'initiative de l'UNESCO, de l'UNICEF, de la Banque mondiale, et du PNUD. Ce qui a marqué le coup d'envoi de l'évolution actuelle de l'éducation. En l'an 2000, lors de la Conférence Mondiale sur l'Education tenue à Dakar (Sénégal), six objectifs ont été retenus dont le sixième qui visait l’amélioration de la qualité de l’éducation. Celui-ci mettait en exergue la formation initiale des enseignants. Par cette Conférence, tous les pays en voie de développement devaient prendre des mesures adéquates pour réformer leurs systèmes éducatifs et les réadapter aux nouvelles exigences du moment. Au Togo, déjà avec la réforme de l’enseignement de 1975, l’Etat avait pris des mesures fixant les conditions de carrière de l’enseignant (formation pédagogique, recyclage, perfectionnement…). Cependant, ces mesures prises n’ont pas donné des résultats escomptés. Cette étude est menée suivant le plan ci-après : La première partie intitulée problématique de la recherche comporte trois chapitres : - analyse de la situation et énoncé du problème, - cadre conceptuel et théorique, - hypothèses, variables et indicateurs. La deuxième partie intitulée méthodologie de la recherche comporte deux chapitres : 3 - cadre et population d’étude, - procédure de collecte et d’analyse des données. La troisième partie intitulée présentation, commentaire, analyse et interprétation des résultats comporte deux chapitres : - présentation et commentaire des résultats, - analyse, interprétation et discussion des résultats. 4 Première partie : PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE 5 Chapitre I : ANALYSE DE LA SITUATION ET ENONCE DU PROBLEME 1.1 Analyse de la situation 1.1.1 Situation de l’enseignement au Togo En Afrique Subsaharienne plus particulièrement au Togo, les progrès réalisés dans le domaine de l’éducation depuis les indépendances sont considérables. Cependant l’on constate ces dernières années que malgré les efforts consentis au niveau national, le système éducatif togolais est en voie de dégradation en ce qui concerne la qualité de l’enseignement. Depuis les indépendances, le Togo a pris des initiatives en ce qui concerne le système éducatif en vue de garantir un enseignement de qualité aux citoyens. Parmi celles-ci, on note la formation professionnelle des enseignants. Depuis que la Banque mondiale a imposé aux pays africains les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) entre 1983 et 1994, tous les pays concernés ont cessé de recruter et de former les enseignants en nombre. Au cours des dernières décennies, dans le contexte de massification de l'éducation, et par extension dans le cadre de la bureaucratisation des systèmes éducatifs, le syndicalisme enseignant (Fédération des Syndicats de l’Education Nationale : FESEN) et les associations professionnelles ont insisté, à juste titre, pour que l'enseignement soit reconnu comme un métier et que les enseignants, en tant que travailleurs qualifiés, soient convenablement traités par l’Etat, tant au plan matériel, social que symbolique. 6 Cependant avec l’engouement qu’a connu l’école et les effectifs qui n’ont cessé de croître, le gouvernement s’est lancé dans le recrutement d’enseignants auxiliaires, vacataires, contractuels, qui pour la plupart n’ont reçu aucune formation pour le métier d’enseignement. Depuis le début de l’éducation formelle au Togo et surtout après les indépendances, il s’est établi une sorte d’accord tacite entre les scolarisés et l’Etat qui se traduisait par une relation quasi-automatique entre l’école et l’emploi. Car tous ceux qui sortaient du système trouvaient un emploi. Mais, la crise économique qui a commencé à toucher le pays en 1975 et qui s’est accentuée dans les années 1980, a remis en cause cette liaison traditionnelle entre école et emploi, (Lange, 1998 : 48). De plus les mesures d’austérité qui ont suivi la crise financière ont en même temps créé une pénurie d’emploi. C’est ainsi que les jeunes diplômés ont commencé par s’engager dans l’enseignement sans une formation préalable. Aussi constate-t-on qu’une quantité de jeunes gens viennent dans l’enseignement par hasard, souvent après des échecs dans leurs projets. Les causes sont diverses, soit parce qu’ils n’avaient pas pu suivre la voie universitaire à laquelle ils aspiraient, soit parce que leur vie familiale a changé et leur rend impossible la poursuite d’études, soit encore parce que, selon le hasard du marché de l’emploi, les débouchés auxquels ils aspiraient se sont fermés devant eux, (Georges et al. 1974:23). Tout ceci conduit à une dépréciation continue du corps enseignant. Par ailleurs, évoquant les conditions socioéconomiques et le problème de la non qualification des enseignants, le Fond des Nations Unies pour la Population écrit dans son rapport consacré à l’étude sur la déscolarisation et la non scolarisation des filles au Togo, que : « Les formations et les recyclages séquentiels devraient être organisés pour renforcer les compétences prestataires aux enseignants […] De tous ces aspects, il 7 n’en a rien été, les enseignants sont sous payés, mal formés » (FNUAP 2007 : 23). De plus un enquêté disait dans une interview que « la qualité de l’enseignement est aujourd’hui moins bonne qu’elle ne l’était avant 1975 » FNUAP (op. cit.) Evoquant le statut des enseignants en Europe, (Darriso-Ceuster 1995 : 12) écrit: «dans la moitié des pays européens, les enseignants sont engagés en tant qu’agents contractuels de droit commun et si, dans les autres nations, ils sont fonctionnaires, seule une minorité d’entre eux est nommée à vie… Au niveau du recrutement, la diversité est telle qu’elle n’autorise pas de généralisation pertinente ». Plus loin, l’auteur ajoute que « rare point commun, la sélection des formations initiales donnant accès à l’enseignement privilégie des candidats relativement jeunes, sans expérience professionnelle, qui terminent des études secondaires ou des études dans l’enseignement supérieur». Dès lors, on remarque cette même dépréciation du corps enseignant au Togo et ceci de façon permanente. De même s’agissant du statut des enseignants, on note les mêmes problèmes au Togo que partout ailleurs. Ainsi, les enseignants fonctionnaires de l’enseignement primaire ne dépassent pas 30% depuis 2000-2001. Les enseignants auxiliaires quant à eux représentent plus de 50% du corps enseignant du primaire. La proportion d’enseignants temporaires représente moins de 10% en 2004- 2005 alors qu’elle était encore près de 50% entre 2001-2002 et 2002-2003 (Annuaire des statistiques scolaires 2004-2005 : 13). De plus, les enseignants auxiliaires et temporaires de niveau de qualification professionnelle inférieure, représentent près des trois quarts du personnel enseignant du primaire. Cette dépréciation continue de la qualité du personnel enseignant est préjudiciable à la qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles. 8 Par ailleurs, la situation est encore plus accentuée dans le secondaire où les enseignants fonctionnaires ne représentent que 21,5% pour 22,2% au collège et 18,5% au lycée du corps enseignant tandis que les enseignants auxiliaires et temporaires représentent à eux seuls près de 80% du corps enseignant. Ce nombre très élevé des enseignants auxiliaires et temporaires s’explique comme nous l’avons dit précédemment par les restrictions budgétaires imposées au gouvernement depuis le début des années 1980 et qui se sont traduites par une diversification des recrutements du personnel dans la Fonction Publique. C’est la raison pour laquelle de nouvelles catégories de personnel enseignant sont venues s’ajouter à la seule catégorie qui existait dans le secteur éducatif d’avant 1990 à savoir les enseignants. Ainsi, pour continuer à assurer sa fonction régalienne d’éducation du citoyen, l’Etat a eu massivement recours à ces enseignants dont les niveaux de qualifications professionnelles sont relativement inférieurs d’où la perte de qualité du personnel enseignant qui influence négativement le rendement scolaire des élèves. Tableau 1 : Répartition des enseignants (collège public) par diplôme académique et par région (2004-2005) Régions Diplômes Lomé-Golfe Maritime Plateaux Centrale Kara Savanes Total % 9 Ingénieurs 31 5 9 3 5 0 53 0,59 Maîtrise 432 68 104 44 25 37 710 7,97 Licence 1047 263 347 uploads/Geographie/impact-de-formation-sur-rendement-c3a9ducatif.pdf

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