120 La chair du monde chez Merleau-Ponty ADRIAN NITA Résumé : Le texte soutient
120 La chair du monde chez Merleau-Ponty ADRIAN NITA Résumé : Le texte soutient l’idée que le corps en tant que la chair du monde montre l’accent sur l’ontologie dans la phénoménologie de Merleau-Ponty et soutient dans le même temps la continuité de ses préoccupations ontologiques de l’ouvrage La phénoménologie de la perception à l’ouvrage Le visible et l’invisible. Mots-clé: phénoménologie, ontologie, corporéité, l’être au monde Présente même des premières pages de l’ouvrage Le visible et l’invisible, l’expression ,,la chair du monde’’ indiq ue une nouvelle dimension de l’analyse phénoménologique réalisé par Merleau - Ponty. On a dit même que la théorie ontologique de cet ouvrage représente une rupture par rapport à ses ouvrages antérieurs. Ainsi, la question si cette ontologie représente un aba ndon de la phénoménologie semble une question à bonne raison. Selon R.C. Kwant, il y a beaucoup des raisons pour croire que Le visible et l’invisible représente un passage de la phénoménologie à l’ontologie1. Leonard Lawlor soutient aussi la rupture qu’il y a entre les ouvrages de jeunesse (notamment La phénoménologie de la perception) et les ouvrages finales (notamment Le visible et l’invisible). Cette rupture est montrée de cet auteur sur le langage : dans Le visible et l’invisible, le langage apparaît plus fondamental que la perception2. Selon MC Dillon, Merleau-Ponty marque un point de hauteur maximale de l’ontologie occidentale. Cette ontologie diffère de l’ontologie soutenue par Kant, Hegel, Husserl, 1 R. C. Kwant, From Phenomenology to Metaphysics. An Inquiry into the Last Period of Merleau-Ponty’s Life, Pittsburgh, 1966. 2Leonard Lawlor, Essence and Language. The rupture in Merleau -Ponty’s Philosophy, in Studia phenomenologia, vol. III, no. 3-4, 2003, pp. 155-162, notamment p. 156. A n a l e l e U n i v e r s i t ă ţ i i d i n C r a i o v a – Seria Filosofie | 121 Heidegger or Sartre (les grandes philosophes qui ont influencé Merleau Ponty) car il a réussi élaborer le phénomène de sa sphère immanente et restaurer le transcendance 1. Positions plus modérées ont Claude Lefort, qui met un accent sur la continuité 2, et H. Spigelberger, pour qui la réponse finale sur cette ontologie représente une question ouverte 3. Le contexte de l’analyse merleau -pontyen est tout à fait important. Une idée qu’il faut être soulignée est la préoccupation obsessive de Merleau-Ponty pour dépasser la dichotomie cartésienne entre le corps et l’âme. Cette nature mystérieuse du corps ne semble être quelque chose de la nature d’une substance étendue, tout comme l’âme ne semble pas être une substance cogitante. L’argument principale est que s’il y a deux substances séparées l’une de l’autre, on a besoin de quelque chose qui peut expliquer l’union du corps et l’âme pour avoir un être humaine, pour avoir un individu. Cette union du corps et l’âme souligne même l’unité d’être, nullement une séparation de deux substances. On a donc besoin, de ce point de vue ontologique, d’un fondement pour rejeter la dichotomie d’apparence et la réalité. Les choses d’environ nous, le monde dans lequel nous vivons (le monde vécu) ont une pellicule que notre regard passent quand nous entrons dans un contact avec les choses. Mais tout le monde sait que n’est pas seulement une apparence, et que sous chaque chose il y a une profondeur, une épaisseur, que notre perception peut la capturer. Si de point de vue epistemologique la dichotomie cartésienne conduit à la séparation du sujet de connaissance de l’objet de connaissance (une dichotomie caractéristique pour toute la philosophie moderne), de point de vue phénoménologique la distinction entre le phénomène et l’essence est très importante 1 MC Dillon, Merleau Ponty’s Ontology, Bloomington, Indiana Univ Press, 1988, chap. 1. Il faut souligner que, selon Dillon, l’idee du primat du phenomene marque le sign de la continuite entre la Phenomeologie de la perception et Le visible et l’invisible. 2 Claude Lefort, Postface, in Merleau-Ponty, Le visible et l’invisible, Gallimard, Paris, 1964, pp. 333-359. 3 H. Spigelberger, Phenomenological movement, Hague, Nijhoff, 1969, vol. 2, pp. 574 - 580. 122 | A d r i a n N i ţ ă pour notre thème. Sans entrer en détail les, nous nous limitons de dire que Merleau-Ponty apporte beaucoup des objections à la réduction husserlien, par laquelle le père de la phénoménologie espère d’avoir l’accès à l’essence. On peut ajouter à ces éléments théorétiques et historiques la célèbre dichotomie entre l’être des choses (l’être en soi) et l’être de la conscience (l’être pour soi). Merleau-Ponty n’accepte pas cette distinction de Sartre, en montrant que l’homme est essentiellement dans le monde. L’homme n’est pas un corps uni avec une â me, mais il est une vraie unité ; l’homme n’est pas une jonction de deux substances, ainsi on a besoin d’une explication de cette unité de l’individu. En outre, le corps n’est pas une chose (l’être en soi), comme la table ou le stylo, même si c’est vrai qu e parfois il est utilisé ainsi (voir la sexualité). Aussi, l’âme n’est pas un simple l’être pour soi, même si le monde de la conscience peut exister à part (comme est le cas de la culture). Selon Merleau-Ponty, l’être en soi et l’être pour soi peuvent être dépasser par un synthèse : l’être au monde. L’homme est essentiellement au monde, tant dans l’ordre ontologique, que epistemologique ou phénoménologique. Notre accès au monde se fait exactement de l’intérieur du monde. On ne peut pas être en dehors du mon de quand on veut connaître le monde, de percevoir le monde, de parler du monde. Cet accès au monde, ce l’être-au-monde est exactement la corporéité. Dans Le visible et l’invisible, le problème de la corporéité est approfondi par la charnalité. Mais, la chair n’est pas la célèbre matière des philosophes, à savoir corpuscules de l’être qui s’ajoute pour former tous les êtres 1. Mais, la chair n’est ni quelque chose psychique que serait faite par les choses existantes. Ni matière, ni esprit, la chair est un sorte d’élément dans le sens utilisé des grecques quand ils se référent à l’eau, l’air, la terre et le feu. Donc, loin d’être la substance du monde, la chair est son principe. 1 M Merleau-Ponty, Le visible et l’invisible, Paris, Gallimard, 1964, p. 183. A n a l e l e U n i v e r s i t ă ţ i i d i n C r a i o v a – Seria Filosofie | 123 On voit que l’être est essentiellement charnel. Quand nous voyons, touchons, percevons les choses qui nous environnent sont dans le même temps très proches, par cette unité du monde vif, et éloignés par l’épaisseur de notre regard. Le regard nous dévoile les choses, mais aussi il les cache. Cette rapprochement et éloignement entre le percevant et le perçu montre aussi un épaisseur de la chair, étant en fait une possibilité de communication et un vraiment obstacle1. Il est claire pour quoi le visible apparaît comme la qualité prégnante d’un texture, la surface d’un profondeur, une coupe sur une unique être, un grain or un corpuscule porté par un onde d’être2. Le visible total est toujours derrière nous où entre les aspectes que nous voyons ; de sorte que un accès vers le visible est fait d’une expérience placée en dehors. Le corps c ommande ainsi le visible, mais sans l’illuminer, si l’on envisageons les deux parts (feuilles) de notre corps : le corps sensible et le corps percevant, à savoir le corps objective et le corps phénoménal. Si la chair c’est le principe du monde et cet être charnel que peut être perçu, peut être senti il semble que entre la chair et le visible existe un rapport d’identité. Il faut souligner que la théorie merleau-pontyenne est plus complexe : entre la chair, d’une parte, et le visible et l’invisible, d’autre parte, il y a une liaison spéciale, nommé par notre philosophe entrelacs, le chiasme. Ainsi il ne soutient simplement que la chair est le visible du monde, mais que la chair est un enveloppement du visible sur le corps percevant, un enveloppement du tangible sur le corps touchant. On peut penser à notre main droite qui touche maintenant le papier et dans le même temps elle est touchée par ma main gauche. Les deux filles de l’être charnel peuvent être vu très clair dans cette image : comme tangible, le corps est une chose comme un autre chose, le corps ,,descende’’ parmi les choses ; en échange, comme touchant, le corps est différent des choses et domine les choses 3. Merleau- 1 Ibidem, p. 178. 2 Ibidem, p. 180. 3 Ibidem, pp. 191-192. 124 | A d r i a n N i ţ ă Ponty utilise dans ce contexte un terme biologique (ou, plus exacte, botanique), déhiscence, a savoir l’ouverture spontané d’un fruit quand il est arrivé à la maturité, bien sur, pour libérer les semaines. La chair est donc la déhiscence du voyant dans le visible et du visible dans le voyant 1. Dans uploads/Geographie/la-chair-du-monde-chez-merleau-ponty.pdf
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- Publié le Oct 27, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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