Introduction Nature du document/ auteur Le présent texte est tiré du livre la g
Introduction Nature du document/ auteur Le présent texte est tiré du livre la guerre des juifs de Flavius Josèphe, ici dans la traduction de Pierre Savinel, parue en 1977 avec une introduction de Pierre Vadal-Naquet. L'auteur du texte original, Flavius Josèphe ou Flavius Josephus, était un historiographe romain juif de grande importance. Flavius Josèphe est né en Judée en 37 après notre ère et a grandi dans une famille de prêtres à Jérusalem. A cette époque, les Romains régnaient sur la Palestine et il y avait des tensions entre le pouvoir et la population juive, même si l'élite était toutefois liée aux Romains. Josèphe lui-même fut lié à cette élite politique juive de l'époque. Pour comprendre le texte que nous avons sous les yeux, il est particulièrement important d'examiner de plus près le contexte de sa création ainsi que la personne de Josèphe. Voici donc un bref aperçu. À cette époque, un groupe d'extrémistes juifs fait parler de lui, les Zélotes. Ce mot vient du grec et est une traduction du mot hébreu kanaïm ce qui signifie ‘les zélés pour Dieu’. Ils ont tenté d'inciter les habitants de la province de Judée à se rebeller contre l'Empire romain et à les chasser de la Terre Sainte par les armes. Ils ont également attaqué les Romains, les Grecs et même les Juifs, qu'ils considéraient comme des collaborateurs. En 66, il a été décidé d'arrêter les sacrifices au dieu juif pour le bien de l'Empereur au Temple de Jérusalem, qui était à l’époque le centre religieux des Juifs. En octobre de la même année, un État juif indépendant a été proclamé et Josèphe se voit confier la tâche de préparer la Galilée contre une attaque romaine attendue. En effet, la guerre, connue aujourd'hui sous le nom de Première guerre judéo-romaine, a éclaté. Le nouveau général romain Vespasien a repoussé les troupes juives dans les montagnes et les a assiégées. Lors de la chute de la ville de Jotapata, Josèphe est fait prisonnier. Lors de sa capture, Josèphe aurait prédit que Vespasien deviendrait empereur, ce qui plus tard s'est effectivement réalisé. Libéré à l'été 69, il faisait partie du cercle restreint de Vespasien et de son fils Titus. Ceux-ci ont fondé la dynastie flavienne. Comme Vespasien lui a ensuite accordé la citoyenneté romaine, Josèphe a reçu le supplément de nom Flavius. Selon toute vraisemblance, ce n'est pas la prophétie, dont l'authenticité est douteuse, qui est à l'origine du fait que Josèphe n'a pas été tué. Josèphe, en tant que juif cultivé et connaissant les réalités politiques de la Judée, semblait plutôt utile aux dirigeants romains pour leurs projets futurs. Il a donc fait office d'interprète et de conseiller pour le reste de la guerre. En 70, il a été témoin du siège et de la destruction de Jérusalem. Aigris, les Zélotes, affaiblis par des luttes internes, se sont battus contre les Romains. En vain. Le neuvième jour du mois juif d'av, la catastrophe a eu lieu : les Romains ont détruit le deuxième Temple, le Saint des Saints. Aujourd'hui encore, les Juifs commémorent la destruction du Temple à Tisha Beav. Ce fut sans doute l'un des événements les plus primordiaux de l'histoire juive, qui a conduit à ce que l'Écriture, et non plus le Temple, soit au centre de la religion juive. C'est peu après ces événements tragiques que le texte que nous avons sous les yeux eut été rédigé. Contexte du document Après la guerre, Josèphe s'installe à Rome. C'est là qu'il a commencé à rédiger ses observations sur la guerre. Il en résulta un livre en sept parties intitulé La guerre juive. Il y avait probablement trois versions du livre. La première a été écrite par Josèphe dans sa langue maternelle, donc en araméen. Cependant cette version ne nous est pas parvenue. La deuxième version était en grec et n'était diffusée qu'entre amis. On dit que ce texte a été préservé par une traduction médiévale en slavon. Enfin, il y a la forme définitive qui nous est parvenue. Contrairement à la deuxième version, elle présente des coupures qui présentaient les Romains sous un jour favorable et qui ont probablement été effectuées par l'empereur lui même, qui a officiellement approuvé la publication. Plus tard, l'ouvrage a été traduit en latin sous le titre De bello Iudaico ou Bellum Iudaicum. C'est pourquoi le livre est souvent cité sous le nom de Bellum. Les raisons pour lesquelles ce livre a été écrit sont multiples et pas tout à fait transparentes. Tout d'abord, il semble qu'il était important pour Josèphe d'expliquer son propre rôle dans la récente guerre. En effet, sa réputation avait été ternie auprès de nombreux contemporains juifs. Certains le considéraient comme un traître à la cause juive, un transfuge. Vespasien et Titus étaient également intéressés par la publication de ce livre. Ils voulaient s'expliquer vis-à-vis de leurs sujets, notamment la population juive. Il ne faut pas oublier qu’ils représentaient une part non négligeable de l'Empire romain. De plus, une partie de l'élite romaine s'était convertie. Il n'est cependant pas certain que le livre ait été commandé par l'empereur romain, bien que l'on trouve cette explication dans la littérature. Josèphe n'a pas renoncé à son identité juive, même s'il aurait pu adopter une identité romaine, comme par exemple l'ancien gouverneur romain de Judée Tiberius Julius Alexander. Néanmoins, il a également intégré des éléments romains dans son identité. Le fait qu'il nageait entre deux eaux se retrouve dans tout le livre. Le livre s'adresse donc aussi bien à un public juif que non-juif, c’est-à-dire romain. Une question pertinente pour la critique du texte est de savoir quelles sources ont été utilisées par Josèphe. Pour l'ensemble du livre, l'Histoire universelle de Nicolas de Damas et la Mémoire de la campagne de Judée de Vespasien entrent en ligne de compte. Pour notre passage le Premier Livre des Maccabées est particulièrement important, car les mêmes événements y sont décrits. Mais on y trouve des divergences importantes avec ses sources. C’est pour ça que certains chercheurs, comme l'historien allemand Johannes Bernhard, vont jusqu'à dire qu'il a écrit le Bellum de mémoire et n'a pas utilisé directement les sources mentionnées précédemment. Son argument se base sur le fait que dans les œuvres ultérieures de Josèphe il existe un lien beaucoup plus clair avec les sources. Contexte du sujet Notre texte est un extrait de l'introduction du premier livre du Bellum. Bien que le thème principal du livre soit la guerre contre les Romains, il commence par la révolte des Maccabées contre les Séleucides grecs en 160 avant notre ère. Voici une brève explication de qui étaient les Séleucides. Après la mort d'Alexandre le Grand en 323, les diadoques, c'est-à-dire ses généraux, se sont disputés la domination de l'empire. Deux de ces groupes étaient les Séleucides et les Ptolémées. Ces derniers ont régné sur la Judée à partir de 301. Après des combats contre les Ptolémées, Antiochus III, un Séleucide, a pris le contrôle de la région en 200. Durant cette période, des réformes hellénistiques ont été menées, souvent soutenues par l'élite locale, mais critiquées par une part de la population. Parallèlement, les Juifs se disputaient continuellement la fonction de grand prêtre. Ce qui a pris des allures de guerre civile entre juifs hellénisés et juifs traditionalistes. Quelques années plus tard - ce sont ces événements que nous trouvons dans le texte - il y eut à nouveau des combats entre les Séleucides et les Ptolémées à propos de la Palestine. Lorsque le Séleucide Antiochus IV prit le contrôle de Jérusalem, il voulut utiliser le temple juif pour des sacrifices aux dieux païens. Il y eut une résistance contre les restrictions de la pratique religieuse et c'est là qu'apparaissent Matthias et ses cinq fils. Comme ils sont les descendants d'un homme appelé Asamoné, on les appelle aussi Hasmonéens, ou bien en hébreuחשמונאים . Au cours de la révolte, Judas, l'un des fils de Matthias, a reçu le surnom de Maccabi, qui vient probablement du mot araméen maqqaba, qui signifie marteau, en référence à sa force pendant les combats ou à son arme préférée. Une autre explication est qu'il vient de l'acronyme pour « Mi kamokha ba'elim Adonai » - « Qui parmi les dieux est comme toi, mon Seigneur ? » Dans tous les cas, c'est pour ça qu'on parle aussi de la révolte des Maccabées. Analyse résumé Josèphe se considérait lui-même comme un descendant des Hasmonéens et il n'est donc pas étonnant qu'il ait des tendances clairement pro-hasmonéennes. Au-delà, le texte reflète ses propres circonstances de l'époque. Selon lui, les luttes de factions entre les Juifs ont provoqué l'invasion de la Judée par les Romains et, en fin de compte, la destruction du Temple. Dans le cas de notre texte, les luttes de factions ont provoqué l'invasion des Séleucides, qui ont menacé le temple. Le temple a finalement été sauvé avec l'aide de Rome. Cette image positive de Rome doit certainement être vue dans le contexte de sa propre intégration dans la société romaine. Problematique Il en résulte une uploads/Histoire/ 10-08-enfrancais.pdf
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- Publié le Jan 16, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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