186 Rabat, capitale moderne et ville historique (Maroc) No 1401 Nom officiel du

186 Rabat, capitale moderne et ville historique (Maroc) No 1401 Nom officiel du bien tel que proposé par l’État partie Rabat, capitale moderne et ville historique : un patrimoine en partage Lieu Ville de Rabat, arrondissements de Rabat-Hassan, Agdal- Riad et El Youssoufia Région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer Royaume du Maroc Brève description Rabat, capitale du royaume du Maroc, offre un ensemble urbain et architectural qui témoigne de manière complète et équilibrée des différentes phases de construction de son occupation historique. Un tel ensemble a été rendu possible par le projet de « ville nouvelle » au début du XXe siècle, lors du protectorat, qui lui rendit sa fonction de capitale et qui manifesta un respect attentif pour les différentes strates de son patrimoine. La nouvelle cité utilisa la trame urbaine existante et s’inspira de l’architecture laissée par les anciennes dynasties chérifiennes, tout en manifestant de manière achevée les nouvelles valeurs urbaines et architecturales européennes. Il en ressort une ville où passé arabo- musulman et modernisme occidental tissent un dialogue fructueux et original. Catégorie de bien En termes de catégories de biens culturels, telles qu’elles sont définies à l’article premier de la Convention du patrimoine mondial de 1972, il s’agit d’un ensemble. 1 Identification Inclus dans la liste indicative 12 avril 2010 Assistance internationale au titre du Fonds du patrimoine mondial pour la préparation de la proposition d’inscription Aucune Date de réception par le Centre du patrimoine mondial 30 janvier 2011 Antécédents Il s’agit d’une nouvelle proposition d’inscription. Consultations L’ICOMOS a consulté ses Comités scientifiques internationaux sur les villes et villages historiques, le patrimoine du XXe siècle et le patrimoine bâti partagé ainsi que plusieurs experts indépendants. Littérature consultée (sélection) Belfquih, M., et Fadloullah, A., Mécanismes et formes de la croissance urbaine au Maroc, cas de Rabat-Salé, Rabat, 1986. Louani, M., Selouani, A., L’authenticité dans l’aménagement urbain contemporain, le cas de Rabat, ENA, Rabat, 1987. Salwa, D., et Hassan, B., Le projet urbain de Rabat, École Hassania des travaux publics, Casablanca, 2005. Mission d’évaluation technique Une mission d’évaluation technique de l’ICOMOS s’est rendue sur le bien du 5 au 9 septembre 2011. Information complémentaire demandée et reçue de l’État partie L’ICOMOS a demandé le 6 octobre 2011 des informations complémentaires à l’État partie portant sur une analyse comparative renforcée avec des biens urbains similaires du Maroc et du Maghreb, ainsi qu’une approche plus typologique des comparaisons, y compris pour le patrimoine antique, et une étude plus approfondie des notions d’intégrité et d’authenticité des différentes composantes du bien. L’État partie a apporté des réponses sur ces deux points, par une documentation complémentaire datée du 2 novembre 2011, dont il est tenu compte dans la présente évaluation. L’ICOMOS a demandé le 14 décembre 2011 à l’État partie de bien vouloir examiner les points suivants :  considérer trois extensions éventuelles de la zone tampon (proximité du palais royal, rive droite du Bouregreg, médina de Salé),  clarifier la situation de propriété de certains biens,  fournir des informations complémentaires sur la Fondation pour le patrimoine de Rabat,  apporter des informations complémentaires sur les personnels de la conservation et de la gestion du bien. L’État partie a fourni une documentation complémentaire datée du 20 février 2012, dont il est tenu compte dans la présente évaluation. Date d’approbation de l’évaluation par l’ICOMOS 14 mars 2012 2 Le bien Description Rabat est l’actuelle capitale politique du royaume du Maroc. La ville se trouve sur la façade atlantique, au nord- ouest du pays, sur la rive gauche de l’embouchure du fleuve Bouregreg. Le site géographique présente un plateau marneux ou gréseux, en surplomb de l’océan et 187 du fleuve et dont l’actuelle Qasba forme le principal promontoire. Son climat est à la rencontre des influences maritime humide et continentale saharienne sèche. Rabat a connu de nombreuses phases de développement jusqu’à la période contemporaine. Elles ont toutes laissé des témoignages urbains et architecturaux importants qui forment un ensemble équilibré entre parties d’époques différentes. Le respect du patrimoine existant a été une constante de son aménagement, depuis l’époque almohade (XIIe siècle) jusqu’aux temps présents, en particulier au moment de sa restructuration en profondeur par les architectes et urbanistes français, au début du XXe siècle. Les constructions les plus significatives des périodes antérieures : fortifications, portes, mosquées, medersas, palais, etc., sont classés monuments historiques par l’administration du protectorat. À partir de cette trame respectueuse de son passé, la ville d’aujourd’hui offre une structure urbaine en zones aux styles affirmés et aux vocations spécialisées, au sein d’ensembles généralement bien conservés. Le bien est composé de trois zones urbaines distinctes. La première est la plus vaste, comprenant plusieurs ensembles au sein d’un territoire continu mais fortement ramifié au sein de la ville. Les deux autres sont un ensemble monumental et un quartier isolés, mais tous deux relativement proches de la partie principale. Partie 1 ; elle comprend les six composantes suivantes : 1.1 La ville nouvelle a été conçue au moment où la cité devient capitale politique du royaume (1912), par l’architecte - urbaniste Henri Prost et le paysagiste Jean- Claude Forestier, dans le contexte du protectorat français et sous le contrôle du maréchal Lyautey. Celui-ci postule comme règle politique présidant à l’urbanisme qu’il existe deux ordres de villes et qu’ils doivent être tous les deux respectés, ce qui sera une réalité à Rabat. La ville nouvelle est conçue en prolongement sud de la médina dont elle entend être une extension urbaine moderne tout en conservant sa fortification méridionale du XVIIe siècle. C’est une extension de la ville, dans une zone peu occupée au sein de l’ancienne enceinte des Almohades, dont elle reprend le projet urbain par un ensemble ordonné de bâtiments répondant aux exigences de la ville nouvelle. Il s’agit de l’un des plus vastes projets urbains du XXe siècle en Afrique, probablement le plus complet et le plus achevé. Des quartiers, des avenues, des zones aux fonctions bien identifiées apparaissent : pour l’exercice du pouvoir politique, l’administration coloniale et locale, pour la résidence royale, pour le commerce et les ensembles résidentiels destinés aux différentes couches sociales, etc. Les perspectives de la ville nouvelle prennent pour repères visuels les témoignages monumentaux de la ville ancienne (portes, mosquées), soulignant la continuité du territoire urbain et respectant l’unité de ses anciens quartiers. Un jeu de grandes artères apparait pour desservir et structurer l’espace urbain de la ville nouvelle. Onze voies principales sont organisées en relation avec la médina d’un côté et la gare centrale de l’autre, déterminant la trame principale du réseau viaire. Les travaux publics comprennent les réseaux associés (eau, assainissement, électricité, éclairage) et ils sont guidés par un ensemble de textes réglementaires contraignants. Les travaux comme l’affectation foncière sont réalisés en une seule fois, ce qui donne ampleur et unité à l’ensemble, ainsi qu’une maîtrise remarquable du réseau viaire secondaire comme de l’équilibre du bâti entre projets publics et privés. Le boulevard Mohammed V reliant la médina à la gare centrale via la poste en donne aujourd’hui un exemple remarquable parmi d’autres. Plus largement, il faut noter la continuité des rues entre la ville nouvelle et la médina, par le biais des portes anciennes conservées et ainsi mises en valeur par les perspectives créées. Il en va de même pour la mosquée Es-Sounna. Des vues exceptionnelles sur la médina et la qasba sont créées depuis des bâtiments publics comme la Résidence. En contrepartie de l’attention portée par ce vaste projet moderne à l’urbanisme et au monumentalisme arabo- musulman antérieurs, une synthèse propre au Maroc du XXe siècle émerge, notamment pour le style des bâtiments publics. Les diverses tendances architecturales européennes de cette période, riche en innovations et en expériences, se retrouvent dans les programmes immobiliers de la ville tout en manifestant des interactions originales avec les traditions marocaines. À un bâti de base usuellement de qualité s’ajoute un souci ornemental assez général. Un répertoire riche de formes, d’espaces spécifiques et de motifs décoratifs se constitue, allant du style néo-mauresque au néo-classicisme européen, du naturalisme à l’Art déco et au modernisme. Au sein d’un inventaire de 60 bâtiments protégés au titre du patrimoine architectural du XXe siècle, plusieurs sont estimés comme exceptionnels ou comme illustrant les principaux types architecturaux et décoratifs : la Banque du Maroc, la cathédrale Saint-Pierre, l’ancienne Résidence générale du protectorat, la Trésorerie générale, la Poste, la gare ferroviaire, l’hôtel Terminus, le Bâtiment aux fresques, un bâtiment de la rue Djeddah, le Crédit du Maroc, l’immeuble du Café des Ambassadeurs, l’agence Asfar Hassan Tour, l’hôtel Balima, le Parlement, le bâtiment Siemens, le siège de la Marine, le ministère de l’Économie et des Finances, etc. En termes d’habitat, trois types de quartiers apparaissent dans la ville nouvelle : l’habitat en immeuble pour les classes moyennes généralement européennes, avec des fonctions commerciales au niveau de la rue, des zones résidentielles pour les élites coloniales avec villas et jardins d’agrément, un habitat nouveau pour les Marocains nouvellement arrivés dans la ville et organisé en quartiers inspirés de la médina traditionnelle (voir partie 3 de la description). Des mosquées plus anciennes qui se uploads/Histoire/ 1401-icomos-1825-fr.pdf

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  • Publié le Apv 01, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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