POLITICA HERMETICA D octrines de In lia re el T ra d itio n i ‘ V o (1*1 l o m

POLITICA HERMETICA D octrines de In lia re el T ra d itio n i ‘ V o (1*1 l o m i l l o Copyrighted material POLITICA HERMETICA Copyrighted material Portraits : — Serigne Dramé : « Un Cheikh soufi au Sénégal : Ahmadu Bamba » .................................................................................................... 117 — Jean-François Maillard : « Un éveilleur : Jean Carteret » ........... 123 Notes bibliographiques : — Roberti Fondi, La révolution organiciste ....................................... 128 — Nicholas Goodrick-Clarke, The Occult Roots of Nazism .............. 129 — Pierre-André Taguieff, La force du préjugé................................... 132 — Punto y Coma, revue dirigée par I.J. Palacios, Madrid ................. 133 — Henry Montaigu, La couronne de feu ............................................ 135 — William Perm, Sans croix, point de couronne ................................. 139 — Guido d e Gi o r g i o , Uinstant et l’éternité........................................ 140 — Julius Evola, Écrits sur la Franc-Maçonnerie ................................. 141 — Giuliano Kremmerz, La Magia della Myriam et le Corpus Philosophorum Totius Magiae ............................................ . ♦ ... 142 — Émile Poulat, Poussières de raison ................................................. 143 — Arturo Reghini, Le faisceau des licteurs ........................................ 144 4 Copyrighted material EDITORIAL DOCTRINES DE LA RACE ET TRADITION Le balancement pluriel/singulier de ce second titre renvoie au projet de la revue d’identifier, à travers des expressions intellectuelles, politiques ou religieuses diverses, la permanence d’une vision unitaire du monde, d’un sens sacré, caché, rejeté par la sécularisation sans être aboli. Au mythe adamique d’une origine unique — monogénique — répété avec les fils de Noé, la découverte d’autres civilisations et les sciences nouvelles surimposèrent au xixc siècle des stratifications multiples d’expli­ cation : Des doctrines de la race s’esquissent au moment où se brouille l’empreinte de la tradition dans les esprits occidentaux. D’où la confusion qui présida à leur naissance, accompagna leur développement et fausse aujourd’hui leur interprétation. Que penser de la revue d’anthropologie qui, à l’époque de Mistral, parlait de mesures opérées sur des crânes « d'individus de pure race marseillaise » ? Peut-on ignorer la distinction historique entre antijudaïsme et antisémitisme ? De la notion de race élue à celle de la mission d’un peuple, d’une race de l’esprit à une élite de la connaissance, les clivages et les distinctions ont suivi des lignes inattendues et laissé des traces peu aisées à relever. Les occultistes du xixe siècle furent loin d’être les seuls à chercher du côté du destin des nations l’objet d’un savoir réservé. Coup de sonde dans un domaine presque indéchiffrable à force d’être piétiné, ce numéro qui serait à compléter par une étude sémantique et lexicale des termes de race, racisme (voir le travail de P.-A. Taguieff : La force du préjugé dans les comptes rendus bibliographiques) s’est efforcé d’analyser ce qui était impliqué dans l’apparition de doctrines qui, en s’arrachant au mythe, l’ont contrefait. POLITICA HERMETICA. This One G W D Q -6YQ-AN4Y 5 Copyrighted material ACTE DU IIP COLLOQUE DE POLITICA HERMETICA : « DOCTRINES DE LA RACE ET TRADITION » PARIS, le vendredi 4 décembre 1987 sous la présidence d’Emile Poulat LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE ET LE SANG-LUMIÈRE En décor idéal de l’imaginaire européen du x iic siècle finissant et du début du xii!c siècle, des conteurs, héritiers de traditions celtiques diversement christianisées, ont déployé la fresque d’un royaume exem­ plaire : celui du roi Arthur. S’étendant sur une Britonnia mythique, ce royaume a pour centre symbolique l’Ordre chevaleresque de la Table Ronde. Au fil des récits, on découvre que nombre de personnages arthuriens présentent des caractères physiques similaires, comme s’ils appartenaient à un même rameau ethnique nettement typé. De fait, toutes les descriptions valorisent la prestance des héros, soulignant leur taille élancée, leur profil digne de la statuaire dorique — « nez droit et fin » ' — et surtout, d’une façon constante, ce que l’on pourrait désigner comme une sorte de luminosité corporelle manifestée par des yeux clairs, « riants et vifs » 2, accompagnant une carnation d’une blancheur d’« ivoire », de « neige fraîchement tombée », de « lys » ou d’« hermine ». Mais, principa­ lement, les récits insistent sur l’exceptionnelle blondeur de ces personnages. C’est ainsi que, dans Le Conte du Graal, réhaussant la beauté de demoiselle Blanchefleur, ses cheveux semblent « entièrement faits d’or pur, tant ils étaient d’un blond éclatant » 3. Tristan aussi est blond et plus encore Iseut dont la fabuleuse chevelure rivalise avec l’éclat solaire 4. Par-delà les métaphores poétiques, ces blondeurs d’or ont valeur de symbole 5. En fait, chevaliers, dames et demoiselles, tout en incarnant les plus beaux fleurons de l’ethnie occidentale, semblent issus d’une humanité hors du commun. Et nous devinons que leurs particularités physiques seraient comme les reflets corporels d’une autre luminosité. Pareille blondeur, comparée à l’or, métal voué au soleil, énoncerait donc une surnature. Illustrant cela, le fait que les cheveux du chevalier Cligès « semblaient de l’or » 6, car ce héros est fils de demoiselle Soredamor. « La première partie de mon nom », dit-elle, « contient la couleur de l’or, ce n’est pas sans signification : les meilleurs sont les plus 7 7 Copyrighted material blonds. » Voilà une affirmation conférant sans ambiguïté une signification élitiste à la blondeur. Et cette belle demoiselle d’en expliciter ainsi la teneur en commentant son nom emblématique : « une moitié de mon nom dore l’autre d’une dorure éclatante et blonde et Soredamor signifie “surdorée d’amour” (,,.). Amour m’a comblé en répandant à profusion sur moi l’éclat de son or » 1. Ici, Amour manifeste une puissance surnaturelle qui valorise électivement un être. Le mot amor pouvant, comme le rappellent René Guénon et Julius Evola, signifier non-mort (le a devenant privatif) et donc immortalité 8. D’autant plus qu’une synonymie s’établit entre la blondeur et l’or, métal soustrait aux effets du temps et, ainsi, symboliquement reflet de l’Eternité. Une blondeur exceptionnelle serait-elle parfois révélatrice d’un « pouvoir » surnaturel ? On peut le croire à la lecture d’un épisode tiré du Chevalier de la Charrette. Lancelot découvre sur la pierre d’une fontaine un peigne retenant encore des cheveux de celle qu’il aime, la reine Guenièvre : « L’or purifié cent fois et cent fois affiné au feu serait plus obscur que la nuit auprès du jour le plus brillant de cet été si l’on regardait côte à côte et l’or et les cheveux » 9. Conjoignant la métallurgie et l’alchimie, cette image d’un or qu’affine la flamme se révèle d’importance, car on songe au terme dont usera plus tard Chrétien de Troyes pour souligner la qualité par lequel prend forme le Graal : « de fin or esmeré estoit » 1 0 . Non seulement il s’agit d’un or affiné mais encore il est esmeré (épuré). Et de ce précieux réceptacle va jaillir un phénomène lumineux comparé au soleil par son intensité. Semblablement, la blondeur de la reine aimée irradie comme un jour d’été. Lancelot place les cheveux « entre sa chemise et sa chair, près de son cœur ». Ainsi, « il se jugeait désormais à l’abri (...) de tous les maux » ; et voilà qu’« Il dédaigne aussi bien saint Martin et saint Jacques (...) tant il a foi en ces cheveux » n . Ce geste ne résulte pas d’un fétichisme amoureux mais bien de l’intégration corporelle — au niveau du cœur, ou plutôt de ce que l’on pourrait nommer un « centre subtil » ainsi localisé — d’un « pouvoir » surnaturel... « Pouvoir » supérieur à l’évocation de la grande figure synonyme de pèlerinage, Jacques, ou du saint patron des Gaules, Martin. Dans le récit d’inspiration cistercienne, La Queste del Saint Graal, une chevelure blonde, appartenant à la sœur de Perceval et coupée le jour de la Pentecôte, se charge d’un « pouvoir » par la signification même de ce jour dédié au feu spirituel. En effet, cette parure dorée devient le baudrier d’une épée fabuleuse destinée au chevalier parfait, Galaad. Epée ne révélant toute sa valeur que par ce baudrier. Ici, ajoutons deux données d’importance. La première nous rappelle que Galaad fait son entrée à la cour arthurienne un jour de Pentecôte ; et ce, en armure vermeille car, dit le conte, de même que Jésus-Christ « parut en semblance de feu », Galaad « se montra en armes vermeilles qui est couleur de feu » 1 2 . La seconde donnée concerne le fourreau de l’épée : façonné dans le bois de l’Arbre de Vie dressé au centre du Paradis terrestre, il suscite, par sa couleur vermeille et son nom, « Mémoire-du-sang », le souvenir d’Abel le juste. Abel dont la fumée des sacrifices montait « droit au ciel » 1 3 ; et cette rectitude traduit le même principe d’axialité et de jonction entre Terre et Ciel que l’Arbre de Vie ou les langues de feu lors de la Pentecôte. En conséquence, les blonds cheveux, tressés en baudrier lors de cette fête et destinés à un fourreau dont le matériau issu de l’Arbre est couleur du feu spirituel, constituent un symbole évocateur de luminosité uploads/Histoire/ 2-1988-doctrines-de-in-liare-el-tradition.pdf

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  • Publié le Sep 05, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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