See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://ww
See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/343812743 La raison dans l'histoire selon Hegel Friedrich : Une herméneutique de la nature de "l’histoire originale" dans les types d’historiographie hégélienne. Conference Paper · October 2015 CITATIONS 0 READS 6,704 1 author: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: Le pouvoir politique et/ou social des multinationales View project Gouvernance politique et influences des think tank en Afrique et dans le monde. View project Serge Nguiffo Kayim Université Loyola du Congo 20 PUBLICATIONS 39 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Serge Nguiffo Kayim on 22 August 2020. The user has requested enhancement of the downloaded file. 2 Saint Pierre Canisius de KIMWENZA ********** Année Académique 2015/2016 ****************** CONFÉRENCE La raison dans l'histoire selon Hegel Friedrich : Une herméneutique de la nature de "l’histoire originale" dans les types d’historiographie hégélienne. AUTEUR SERGE NGUIFFO KAYIM, B.A. Etudiant au Master en Philosophie, Université Loyola du Congo PLAN INTRODUCTION EXPLICATION ANALYTIQUE : L’HISTOIRE ORIGINALE EN QUESTION. CONCLUSION EXCURSUS INTRODUCTION La raison dans l’histoire (1837) est une œuvre philosophique majeure de la première moitié du XIXème siècle. Une œuvre qui reflète judicieusement l’époque qui l’a vu naître. Cette époque est une période essentiellement dominée par l’idéalisme allemand, un courant philosophique germanique qui subordonne toute la réalité à la pensée et aux idéaux. Ce courant de pensée allemand qui tire implicitement ses origines du platonisme et du cartésianisme fut inauguré par Emmanuel Kan, réapproprié et réinterprété par Ficht, Schelling et Hegel. C’est avec Hegel que l’idéalisme allemand atteignit son paroxysme. Pour Hegel, 3 l’histoire de l’humanité dans son évolution est la manifestation de la Raison (Idée, Pensée). Une manifestation qui procède par contradiction surmontée, c’est-à-dire suivant la fameuse dialectique thèse-antithèse-synthèse. Cette dialectique, pour Hegel, est constitutive de l’identité de l’Idée et de son avènement (l’Esprit universel, l’Absolu) à travers l’histoire. Un acheminement qui trouve simultanément son accomplissement dans la Religion (haut lieu de réalisation de l’Absolu), l’Etat (le rationnel en soi et pour soi), et surtout la Philosophie (forme supérieure de l’Esprit Absolu). Hegel fut donc le propulseur le plus dévoué de l’idéalisme de telle sorte que toute l’Allemagne intellectuelle ou universitaire ne jurait qu’au nom du règne absolu de l’Idée, de la primauté de l’Esprit sur la matière et de Dieu sur l’homme. Cette philosophie idéaliste absolue de Hegel a été mise dans deux ouvrages fondamentaux que sont La phénoménologie de l’Esprit (1807) et La raison dans l’histoire (1837). Rappelons que ce dernier ouvrage, auquel est consacrée l’actuelle réflexion, est une œuvre posthume de notre Auteur. Il s’agit d’une œuvre confectionnée à travers le recueil des cours de Hegel et des notes de cours de ses élèves. Dans cet ouvrage, au niveau de la grande introduction, Hegel se livre à une étude approfondie de ce qu’il appelle les « types d’historiographie ». C’est-à-dire à une exploration des différentes manières possibles, d’après lui, d’écrire une histoire. Par-là, il en distingue trois types d’histoire : l’histoire originale, l’histoire réfléchie et l’histoire philosophique. Dans le cadre de la présente cogitation, nous nous consacrerons à l’exploration du premier type d’histoire qu’est l’histoire originale. Qu’entend Hegel par histoire originale ? Autrement dit, qu’elles spécificités font-elles l’originalité de l’histoire originale hégélienne ? C’est à la lumière de cette problématique questionnelle de l’essence de l’histoire originale, telle que exprimée par Hegel lui-même, que nous nous hâterons fidèlement à l’actuel exercice herméneutique d’un secteur important de La raison dans l’histoire. EXPLICATION ANALYTIQUE : L’HISTOIRE ORIGINALE EN QUESTION. D’après Hegel, le premier type d’histoire est l’ « histoire originale ». Au tout début de la fraction textuelle consacrée à ce premier type d’histoire qu’est l’ « histoire originale », Hegel la définit comme une description des actions, des événements et des situations vécus. Pour ne pas rester dans l’abstraction, et donc pour bien expliciter concrètement ce qu’il entend par histoire originale, notre auteur procède par une présentation de certaines figures qu’il 4 considère comme « icones » de ce premier type d’histoire. Ces figures emblématiques, prototypes des historiens originaux, sont entre autres Hérodot et Thucydid. Selon Hegel, ces deux icones issues de la tradition hellénistique sont les prototypes des historiens originaux, pour la simple raison qu’ils sont les deux à avoir mieux écrire des histoires originales. D’après Hegel, « il s’agit d’historiens qui ont surtout décrit les actions, les événements et les situations qu’ils ont vécus, qui ont été personnellement attentifs à leur esprit »1. Aussi, relate toujours Hegel, le mérite de ces deux auteurs est d’avoir « fait passer dans le royaume de la représentation spirituelle ce qui était événement extérieur et fait brut, et qui ont transformé ce qui a simplement été en quelque chose de spirituel, en une représentation du sens interne et externe »2. Autrement dit, au regard de ces témoignages qui émanent de Hegel lui-même, l’histoire originale consiste, en peu de mots, à décrire fidèlement des faits vécus. Il s’agit d’une sorte de témoignage fidèle des situations dont on a été soi-même une partie prenante ou un observateur éminent. C’est donc une représentation intellectuelle, et ensuite mise en écrit, des événements empiriques faisant dorénavant partie du passé. Bref, c’est la mise en exergue de la mémoire, la construction imagée d’un présent dépassé ou l’ « éternisation » d’un passé rencontré. Voilà pourquoi Hegel précise que l’historien de l’histoire originale « compose en un tout ce qui appartient au passé, ce qui s’est éparpillé dans le souvenir subjectif et contingent et ne se maintient que dans la fluidité de la mémoire »3. Sur ce, toutes les histoires ne sauraient être des histoires originales. Tous les récits ne sont guère des histoires de type original. C’est ce qui justifie le fait que Hegel exclu de l’histoire originale « les mythes, les traditions, les chants populaires et les poèmes en général, car ce sont des modes confus [de commémoration] propres aux peuples dont la conscience demeure confuse »4. Explorant davantage la nature de l’histoire originale et la spécificité qui est la sienne vis-à-vis des autres manières d’écrire l’histoire, Hegel précise que toutes les histoires originales « transforment les événements, les actes et les situations de l’actualité en une œuvre de représentation destinée à la représentation. Il s’agit d’une mise en forme cohérente des faits déroulés. D’où logiquement, « il en résulte que le contenu de ces histoires est nécessairement limité : leur matière essentielle est ce qui est vivant dans la propre expérience de l’historien et dans les intérêts actuels des hommes, ce qui est vivant et actuel dans leur milieu »5. Ainsi, l’historien original n’invente rien. Ce n’est pas un inventeur ou un fabricateur des faits. Il 1 Hegel, La raison dans l’histoire, trad. Kostas Papaioannou, Plon, Paris, 1965, P 24. 2 Idem. 3 Idem. 4 Idem, Pp 24-25. 5 Idem. 5 n’est qu’un « relateur » d’expériences empiriques. Il ne fait que relater ou décrire ce qu’il a vécu ou vu. Cela fait penser à l’activité de reportage fidèle où celui qui rapporte ne dit absolument que ce qui a été. Sa fidélité aux faits est telle que, s’il fallait remonter le cours du temps, la vérification de ces faits serait inéluctable. L’autre caractéristique de l’histoire originale, toujours d’après Hegel, est « l’unité d’esprit, la communauté de culture qui existe entre l’écrivain et les actions qu’il raconte, les événements dont il fait son œuvre »6. On comprend bien que la relation entre l’historien original et les faits qu’il raconte ne doit pas être une relation fictive ou nuageuse (lunatique), mais plutôt une relation réelle et sincère. Une relation de présence où l’un a été avec l’autre, et vice versa. On pourrait même, sans exagération, parler d’une relation de coappartenance où l’avènement de l’événement, qui deviendra après « une histoire », n’aurait pas été ce qu’elle a été sans la présence de celui qui plus tard en sera le témoin et le narrateur. CONCLUSION Au terme de cette réflexion sur l’essence de l’histoire originale d’après Hegel, il en ressort que cette manière d’écrire l’histoire consiste essentiellement à relater des faits qui ont eu lieu en un moment précis. Sa spécificité est donc la fidélité à la « relatation » (acte de relater) des événements spatio-temporels. Une spécificité qui deviendra que la première phase de l’histoire réfléchissante, seconde manière d’écrire l’histoire. Cette deuxième manière d’écrire l’histoire, aux dires de Hegel, est « réfléchissante ». Hegel parle d’ailleurs d’ « histoire réfléchie », c’est-à-dire « d’une forme d’histoire qui transcende l’actualité dans laquelle vit l’historien, et qui traite le passé le plus reculé comme actuel en esprit »7. Quant à la troisième manière d’écrire l’histoire, la complexité y est plus accentuée. Cette catégorie est dite « philosophique ». D’après Hegel, « l’histoire philosophique se rattache directement à cette dernière espèce d’historiographie réfléchie. Son point de vue est également général »8. La précision en vaut la peine. Pour ne pas se noyer dans la confusion, remarquons que « le point de vue général de l’histoire philosophique n’est pas abstraitement général, mais concret uploads/Histoire/ 2015-serge-nguiffo-kayim-laraisondanslhistoirede-hegel.pdf
Documents similaires










-
25
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 24, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
- Taille du fichier 0.6428MB