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mm Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/legliseetlempire01brog L'EGLISE L'EMPIRE ROMAIN AU IV SIECLK lAUlS. - IMI'IU.MKIUK DE .1. CLaYK n r K s A I N T - B K NO i T . 7 L'EGLISE L'EMPIRE ROMAIN AU IV* SIÈCLE I. ALBERT DE BROGLIE DEUXIEME EDITION REVUE ET AUGMENTEI PREMIÈRE PARTIE REGNE DE CONSTANTIN 1 PARIS DIDIER ET C% LIBRAIRES-ÉDITEIRS QUAI ni; S AUGUSTINS, 35 1857 Réserve rie tous riioits. MA LmRARY miVERSITY 0^ CATJFORIV SANTA n^ir^MiA AVERTISSEMENT DE LA SECONDE KDITION Il eût sans doute été préférable de ne donner cours à cette seconde édition qu'au moment prochain, j'espère, où je pourrai joindre au tableau du règne de Constantin l'his- toire aussi instructive, quoique moins brillante, de ses suc- cesseurs ; mais l'accueil bienveillant fait par le public à cette première partie de la tâche que je me suis proposée , ne me permet pas d'attendre que les études indispensables pour l'achèvement de la seconde soient entièrement terminées; Bien que le peu de temps qui s'est écoulé ne m'ait pas permis de faire à mon travail des changements très-consi- dérables, j'ai cependant essayé, comme je m'y étais engagé dans l'avertissement précédent, de faire droit aux critiques qui m'ont paru fondées. C'est dans cette pensée que j'ai éclairci avec soin certains passages qui avaient pu donner lieu soit à de justes observations , soit à des méprises aux- quelles j'étais loin de m' attendre. VI AVERTISSEMENT Ce n'est point mon intention de répondre ici aux polé- miques si diverses, faites au nom de tant de principes ditîé- rents que ce livre a suscitées; un livre doit se défendre lui- même, et les apologies d'auteur fatiguent le lecteur sans l'instruire. Parmi les reproches de toute nature qui m'ont été adressés, il en est, d'ailleurs, dont je m'honore, bien loin d'être tenté de les repousser. Je ne me défendrai point, par exemple, d'avoir raconté les débuts du christianisme sous l'empire d'un profond dévouement pour la cause de rÉglise. Contre d'autres critiques, je ne me défendrai pas davantage d'avoir essayé de porter dans des études d'histoire reli- gieuse, les habitudes et les procédés propres à Tesprit des temps modernes, et d'avoir parlé, le plus qu'il m'a été pos- sible , la langue commune de mes contemporains. Je pense, au contraire, que c'est là l'utilité même du livre, s'il en a quelqu'une, comme ont bien voulu me l'assurer des juges très-compétents et très-orthodoxes. Si l'histoire, en effet, est toujours à recommencer, c'est que les mêmes faits sont aperçus et doivent être racontés différemment , suivant les connaissances elles lumières du temps, et des auditeurs auxquels on s'adresse. L'histoire ecclésiastique, malgré l'inviolable autorité qui la consacre, n'échappe point com- plètement à cette condition commune. Elle est, comme l'Église elle-même, divine et humaine tout ensemble, des- cendant du ciel et passant sur la terre, c'est-à-dire que le fonds en est inaltérable, mais que la forme des récits peut changer. Il n'y a pas deux manières, assurément, d'exposer les dogmes et d'adorer les miracles : mais on peut envi- sager sous un nouveau jour le caractère des hommes qui DE LA SECONDE ÉDITION. VU ont combattu ou servi la cause du christianisme et les évé- nements politiques auxquels ils se sont trouvés mêlés. Un fidèle d'aujourd'hui peut donc raconter l'histoire de l'Église avec une piété aussi soumise, mais avec des vues plus étendues et sur un autre ton qu'un chroniqueur du moyen âge, écrivant au fond du couvent. Invariable dans sa doctrine , la vérité chrétienne a des paroles pour tous les temps comme pour toutes les âmes. Dieu nous a fait naître aujourd'hui et non il y a des siècles : il nous a faits français et chrétiens, je ne vois rien d'incompatible entre les divers biens qu'il nous donne et les divers devoirs qu'il nous im- pose, et rien ne me ravira l'espérance de servir, dans mes écrits, par un même et trop faible effort, ma foi, mon temps et mon pays. JmJlet 1857. AVERTISSEMENT Pour bien faire comprendre la pensée que j'ai eue en vue dans l'histoire dont je soumets au- jourd'hui le commencement au jugement public, je demande la permission de reproduire ce que j'écrivais, il y a peu d'années, dans la Revue des Deux Mondes du 1" novembre 1852. « Jamais l'action intelligente et douce de l'E- « glise ne fut plus remarquable qu'à sa première « apparition sur la scène du monde Quand « Jésus-Christ naissait obscurément dans la Judée, « l'Empire était pacifié, les lois romaines assises sur « des bases solides, les mœurs romaines délicates « et polies jusqu'à la corruption ; la civilisation de II AVERTISSEMENT. « TErapire s'était tout entière développée en de- ce hors du christianisme, à l'ombre du culte des faux « dieux. Tout y portait l'empreinte de l'idolâtrie. « Les lois civiles et politiques , instituées d'abord « par ces patriciens qui étaient à la fois prêtres et « jurisconsultes, puis par ces Césars dont le souve- « rain pontificat était la première dignité , étaient « pénétrées en tout sens par le polythéisme. Les « arts, les lettres, lesmœurs privées, tout était païen. « Aucun monument qui ne fût mis sous l'invocation « d'une divinité, aucun poëme qui n'en célébrât là « mémoire, aucun festin qui ne commençât par une « libation, aucun toit domestique qui ne brûlât un « feu sacré devant des dieux lares. Ainsi parfaite- « ment indépendante du christianisme, cette civi- « lisation avait dû lui être très-décidément hostile; « elle n'y avait pas manqué. S'écartant à son « égard de ses habitudes de tolérance politique , « la société romaine avait prodigué au christia- « nisme le mépris, l'outrage et la persécution. « Pendant trois siècles la religion chrétienne avait « grandi dans l'ignominie et dans les supplices. « Les sages l'avaient raillée, les politiques l'avaient AVERTISSEMENT. III « châtiée, la populace l'avait poursuivie de ses « huées farouches et de ses clameurs homicides. « Le sang des martyrs avait souillé la base des « plus beaux édifices de Rome , la fumée de leur « bûcher en avait noirci la cime. «Aussi lorsque les progrès de la vérité, aidée « par les péripéties de la politique, eurent enfin a rendu l'Eglise victorieuse avec Constantin, quelle « belle occasion , que d'excellentes raisons pour « détruire toute une civilisation profane et sacri- « lége ! Si dès le lendemain de son triomphe , « l'Église était entrée en guerre ouverte avec la « société romaine, si elle avait mis le feu à ses mo- « numents , brisé ses images , incendié ses biblio- « thèques , bouleversé ses lois, elle n'aurait fait « qu'un acte de justes représailles... Les moyens ne « lui manquaient pas plus que les motifs pour exé- « cuter cette justice sommaire. Sans qu'elle eûtbe- « soin de faire appel au zèle des populations con- « verties, les forêts de la Germanie tenaient en « réserve de rudes auxiliaires tout prêts à faire la « tâche à leurs frais. L'Empire était déjà blessé à « mort par l'anarchie intérieure et par le déborde- IV AVERTISSEMENT. « ment des Barbares : l'Église n'avait pas besoin « do lui porter elle-même le coup fatal : elle « n'avait qu'à le laisser périr.... Ainsi ne fit point « la mère prudente et tendre du genre humain. « Elle considéra cette civilisation romaine qui lui « était livrée non point comme le présent maudit « du génie du mal, mais comme rœu\Te mélangée « de l'humanité. Là, comme dans tout ce qui émane « de la créature déchue, durent se trouver perdus « dans les nuages de l'erreur des rayons de lumière « qu'il ne fallait pas éteindre, mais rappeler promp- « tement dans le foyer toujours ardent de la vérité « éternelle. S'établissant paisiblement au sein de « la société impériale, siégeant à Rome même, pen- « dant que Constantin effrayé n'osait y braver les « vieux génies de la république, l'Église ne dé- « truisit rien, adopta tout, corrigeant, réformant « par une influence insensible , mettant le signe « vainqueur de la croix sur tous les monuments , « et faisant circuler, par une chaleur pénétrante, « Tinspiration chrétienne dans toutes les lois. Le « IV" siècle de l'ère chrétienne n'est pas seulement « remarquable par les hommes de génie qui l'ont AVERTISSEMENT, V « illustré. Ce qu'où ue peut se lasser d'y admirer « et ce que je ue serais pas surpris qu'un historien « vouKit un jour étudier de plus près, c'est ce tra- « vail lent que la religion chrétienne y fit subir à « la civilisation païenne pour l'épurer à la fois et « l'absorber. C'est cette transformation d'une société entière non par une conquête matérielle, mais par l'effet moral d'une doctrine dont j'essaie de tracer le tableau. Je dissimulerais vainement que la pensée d'une telle entreprise m'a été suggérée par un retour sur l'état présent de la société française et uploads/Histoire/ a-de-broglie-l-x27-eglise-de-l-x27-empire-romain-au-ive-siecle-1857 1 .pdf
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- Publié le Jui 08, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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